1. Le prêtre Vosgien

a. Origines

Jean-Claude Miche naquit à Bruyères (Vosges) le 9 août 1805. A cette date, la présence de sa famille est attestée dans la région depuis un siècle. Il est le cadet de nombreux enfants ; quatre sœurs et six frères, nés de deux mariages successifs. Sa famille compte des cultivateurs et des artisans, notamment des charpentiers, comme son arrière grand-père et son père, ou des tailleurs de pierre, tels son grand-père et son grand-oncle. Les vocations religieuses, en revanche, y sont rares et proviennent exclusivement de la famille proche de Jean-Claude. Son frère Joseph-Victor fut ordonné prêtre1631. Un autre de ses frères aînés, Jean-Baptiste, donna trois de ses six enfants à l’Eglise : son second fils, Jean-Baptiste, né en 1822, qui fut curé de la Chapelle-aux-Bois, (où il mourut en 1883) et deux de ses filles, Marie-Louise Élisabeth et Julie-Scolastique, nées respectivement en 1826 et 1831, retirées au couvent des religieuses du Saint-Cœur de Marie, à Nancy. Ce phénomène est assez courant au XIXe siècle. Il existe en effet des familles de prêtres et de religieux, et des filiations sacerdotales d’oncle à neveux ont été fréquemment observées1632. Le cas de Jean-Claude Miche semble donc assez typique. Ses parents étaient-ils particulièrement dévots, voulurent-ils donner à deux de leurs fils les plus doués la chance de faire des études, le fait qu’il ait été le cadet eut-il une quelconque importance ? C’est possible1633. Rappelons aussi que, sous le régime du concordat, l’obtention d’une position ecclésiastique présentait quelque avantage matériel1634.

Notes
1631.

Joseph-Victor Miche, troisième frère (du second lit) de Jean-Claude, né le 3 Thermidore An IV (1796), curé du Valtin, de Moyenmoutier puis de Fraize, où il décéda le 11 août 1867.

1632.

Cf. M. Launay, Le bon prêtre. Le clergé rural au XIX e siècle, Aubier, 1986.

1633.

La biographie de Mgr Miche publiée par l’Abbé A. Litaize dans le Foyer Vosgien, donne à ces questions des réponses probablement puisées dans la tradition orale de la famille.

1634.

Pendant la Monarchie de juillet, un prêtre touche entre 800 et 1400 F selon son grade et son âge ; c’est à peu près le traitement d’un facteur rural.