Chaque compte commence par la mention de la châtellenie (castellania) concernée et du châtelain en titre (castellanus) ou de son représentant légal en cas de tutelle.129 On rencontre souvent dans les comptes delphinaux, à la place du terme de "châtellenie", celui de "mandement" (mandamentum), dont l'emploi n'induit aucune différence dans la structure du compte. La qualité du châtelain (chevalier, damoiseau, noble) est habituellement précisée. L'autre indication indispensable est celle des dates de début et de fin de l'exercice, souvent très précise et parfois complétée par la durée de l'exercice, par exemple dans le cas du compte sallanchard de 1430 :
‘(...) a die XXIVa inclusiue mensis iunii anno Domini M° CCCC° XX° nono usque ad diem XXIVam exclusiue eiusdem mensis iunii anno Domini M° CCCC° XXX°, uidelicet de uno anno integro (…).130 ’On notera que les dates sont indiquées dans le système de numérotation romain, comme la totalité des nombres rencontrés dans les comptes.131 En raison du regroupement des comptes delphinaux dans des registres de bailliages, ces informations sont souvent remplacées par des références aux comptes précédents. On peut trouver un exemple de cette pratique dans le compte queyrassin de 1333 :
‘(...) modo et forma quibus supra computauit de castellania Uallis Putis (...).132 ’L'introduction est complétée par la mention des personnes présentes lors de la reddition du compte (auditeurs et lieutenant éventuel) et du clerc ayant rédigé le document. Enfin, en Savoie uniquement, l'introduction est fréquemment suivie du serment de véracité prêté par le châtelain ou son lieutenant, sur lequel j'aurai l'occasion de revenir plus loin.
ADS SA14187, Sallanches (1362-1363) : Udrisset de Chissé rend ainsi compte pour la châtellenie de Sallanches en 1363 au nom d'Angelon de la Porte, dont il est le tuteur.
ADS SA14243, Sallanches (1429-1430).
La pagination des comptes delphinaux à l'aide de nombres indo-arabes date au plus tôt de l'époque moderne, car elle n'est pas reprise dans le sommaire.
ADI 8B616, Queyras (1332-1333). La Valpute (Uallis Putis) est une autre châtellenie du Briançonnais.