Presque la totalité des informations relatives au château de Montluel contenues dans les comptes de la châtellenie et autres sources de l'administration savoyarde concernent la période allant de 1355 à 1445. La continuité que l'on peut établir dans la manière de décrire les différents éléments constitutifs de ce château permet ainsi d'établir une description dudit château valable pour l'ensemble de la période étudiée.
Palais et châteaux
L'étude historique du château de Montluel pose avant tout un problème d'interprétation des textes. En effet, on a déjà vu que le château avait fait l'objet, à deux reprises, de travaux très importants, en 1176 et en 1355. Cependant, il n'existe aucune description fiable du château antérieure à la reddition du premier compte de la châtellenie de Montluel, en 1356.296 Auparavant, l'existence du château est attestée pour la première fois en 1176 et son emplacement connu grâce à la mention en 1289 de l'église Saint-Barthélémy comme une ancienne chapelle castrale.297 Or, dans les comptes de la châtellenie, on trouve mention d'un palatium, d'un castrum uetus et d'un castrum nouus. Il serait donc tentant d'imaginer l'existence de plusieurs châteaux sur le mandement, dont une nouvelle construction savoyarde. En réalité, la réponse est donnée dès 1356 :
‘(...) pro tegulis ad coperiendum dictam coquinam de castro ueteri in palacium (...)298 ’Le "palais" de Montluel comprend donc un castrum uetus, c'est-à-dire le château des seigneurs de Montluel (au moins depuis 1176), et un castrum nouus, correspondant aux ajouts effectués depuis cette date.
Le site
L'ensemble castral occupe un promontoire de la côtière de Dombes, dominant le méandre de la Sereine dans lequel est bâtie la ville de Montluel. Son emplacement est confirmé par la carte de Cassini (doc. 26). Si on se réfère au tracé des remparts, partiellement reporté sur le cadastre napoléonien de 1831 (doc. 27) et encore conservé dans sa partie septentrionale, ceux-ci englobaient dans leur extension maximale une surface de près de 8,5 ha. La mise en perspective de ce même document avec des photographies aériennes récentes (doc. 28) permet de constater que, en presque deux siècles, des changements majeurs sont survenus dans cet espace : le cimetière, initialement circonscrit autour de la chapelle Saint-Barthélémy, s'est étendu vers l'ouest et le nord, la vigne, omniprésente sur les pentes de la Côtière au début du XIXe siècle, a presque entièrement disparu, une statue de la Vierge, dite Notre-Dame-de-la-Tour, a été élevée sur le point culminant du site 299 et un théâtre en plein air a été aménagé dans les ruines du château.
Le site comprend trois parties distinctes, assimilables a priori aux trois éléments indiqués dans la documentation écrite (vieux château, château neuf et église). Dans l'angle nord-est, le cadastre napoléonien indique la présence d'un ensemble carré, dont au moins deux angles (nord-ouest et sud-est) sont occupés par des tours. Les vestiges d'un grand bâtiment et de deux tours sont toujours visibles à cet emplacement, qui a fait l'objet d'une fouille de sauvetage en 1980.300 Au sud de cet ensemble se trouve l'église Saint-Barthélémy, associée au cimetière paroissial. L'extension de ce dernier s'est faite au détriment de la voie reliant en 1831 le bâtiment nord-est à la troisième composante du "palais" : le vaste espace d'environ 8340 m², au centre duquel s'élève la madone. Son nom et sa situation laissent supposer qu'elle a été bâtie à l'emplacement d'une des tours du château, non reportée sur le cadastre.
Les enceintes
En croisant les indications données dans les comptes de la châtellenie avec les documents cartographiques et les éléments encore en élévation, il est possible de restituer, au moins partiellement, le tracé des remparts du château et, plus généralement, l'organisation du système de fortifications. Celui-ci s'appuie, de manière classique, sur l'association de tours, de murs et de fossés. Les murs d'enceinte sont les plus difficile à repérer dans la documentation, car rarement mentionnés comme tels. En effet, les travaux de réparation concernent souvent les "murs du palais", sans plus de précision. Toutefois, on trouve une première mention sans équivoque lors de la construction d'une porte, en 1355-1356301 . Le terme de "braies", employé ici, désigne habituellement la première enceinte du château, qui pourrait délimiter un large espace englobant le vieux château, le nouveau château et la chapelle. Il ne s'agit pas d'une simple palissade, mais bien d'un mur maçonné, comme les braies du château de Saint-Germain.302 Elle suit un tracé complexe, épousant les courbes de niveau et comprenant plusieurs chicanes. La section nord des braies, toujours en élévation, s'élève à une hauteur maximale de 4 m au dessus du niveau de circulation actuel. Elle est construite en pierres de taille, disposées en moyen appareil (doc. 29).
La construction de la porte évoquée plus haut mobilise deux autres charpentiers pendant huit jours, en particulier la fixation des éléments nécessaires à sa sécurisation.303 Elle est précédée par un pont, entièrement construit, lui aussi après l'intégration de Montluel à la Savoie :
‘Librauit XXXXIV hominibus, pro preparando terram et pro faciendo pontem continens in altitudine octo pedes et in latitudine quatuor pedes (...)304 ’Si on reprend l'équivalence de 4 pieds pour 1,25 m constatée par Alain Kersuzan dans les châteaux de la Bresse et du Bugey voisins, soit un pied de 31,25 cm, le pont mesure donc 1,25 m de largeur sur 2,50 m de hauteur.305 La taille du pont-levis est toujours légèrement supérieure à celle de la porte car, une fois relevé, ledit pont s'encastre dans la partie supérieure de celle-ci.306 Les dimensions modestes de cette porte et de ce pont indiquent qu'ils ne peuvent être empruntés que par un piéton, éventuellement un cavalier. Cette description correspond en tous points à celle des poternes des châteaux de Treffort et de Saint-Trivier, petites portes aménagées dans l'enceinte extérieure et associées à des ponts-levis permettant de franchir les fossés défensifs.307 En admettant cette similitude, on peut supposer que la "porte des braies" du château de Montluel est un accès secondaire, aménagé sur un des côtés de l'enceinte qui ne donne pas sur la ville de Montluel. De plus, il est certain que cette première enceinte est précédée d'un fossé, sauf peut-être du côté oriental, où le relief est suffisamment accentué pour avoir rendu un éventuel surcreusement superflu. Or, une structure carrée est encore visible dans la partie occidentale des braies (doc. 30). Il n'a pas été possible d'y accéder, encore moins d'en relever les dimensions, mais on peut supposer qu'il s'agit bien de la poterne en question.
Une seconde enceinte, qualifiée de recept, sépare la partie résidentielle et fonctionnelle du château des bâtiments annexes. Les différents éléments rassemblés laissent penser que son tracé correspond à celui de l'enclos quadrangulaire repéré sur le cadastre napoléonien, dont chaque angle est occupé par une tour circulaire, et que cet ensemble correspond au vieux château mentionné dans les sources. Les deux enceintes sont équipées de plusieurs barbacanes308, constructions en bois renforçant les points stratégiques du château à l'extérieur des remparts. On en compte 13 lors d'une réparation générale des toitures menée en 1419-1420.309 Deux ans plus tard, seules deux barbacanes sont encore susceptibles d'être utilisées, les autres n'ayant plus de plancher.310 Ces barbacanes sont inventoriées parmi le mobilier, ce qui confirme qu'il s'agit de constructions légères, déplaçables en cas de besoin. Apparemment, une seule porte, mentionnée en 1356, permet de passer du vieux château au reste du palais, surmontée d'un linteau311 et sécurisée par un système associant deux verrous, dont un faux.312 En 1435-1436, un pont-levis est construit devant cette porte :
‘(...) faciendi et construendi unum pontem leuatorium de bonis postibus quercus, spacitudinis unius turni uel circa, ante dictam portam recepti castri Montis Lupelli, una cum esparris neccessaris ab utraque parte pontis predicti (...)313 ’Le tour valant la moitié d'un pied314, on peut en déduire que l'épaisseur du tablier est de 15,63 cm environ. Associé à des corbeaux de pierre315, il est doublé par deux pièces de fer de 15 lb chacune et peut être actionné par deux chaînes de 50 lb.316 Comme les comptes ne nous donnent la longueur d'aucun de ces éléments, il n'est pas possible de connaître les dimensions de l'ensemble, ni la résistance du pont. En 1445, les enquêteurs ducaux demandent l'élévation d'un nouveau mur entre le vieux et le nouveau château, percé de deux portes équipées de pont-levis.317 L'étude des comptes n'a pas permis de déterminer si ces travaux-ci ont effectivement été menés à terme, mais il paraît probable qu'il s'agit en réalité de doubler la porte existant déjà. Enfin, les remparts sont associés à plusieurs tours, sur lesquelles je reviendrai plus loin. L'inventaire de 1422 cite ainsi la grande tour, celle d'Ecorchat, la petite tour ronde et celle de la Pugnerie.
Le vieux château
La partie résidentielle du palais est le vieux château, corps de logis constitué de diverses parties distinctes : aula, camera, cellier garde-robe, loge, cuisine et tour. Le terme de "logis" me paraît préférable à celui de "donjon", qui n'apparaît pas dans les comptes de la châtellenie. Grâce à l'inventaire de 1422, qui précise qu'une tour de ce château est située du côté des vignes d'Ecorchat, lieu-dit situé au nord-est du site, on peut localiser ce logis dans l'ensemble carré repéré sur le cadastre napoléonien, qualifié en 1445 de "motte du vieux château", ce qui rappelle à la fois que l'ensemble est effectivement surélevé, tout en étant en situation dominante au-dessus de la vallée de la Sereine. C'est cette partie du château qui a fait l'objet d'une intervention ponctuelle en 1980, dans le cadre de sa transformation en théâtre en plein air (doc. 31).
L'aula, à laquelle est occasionnellement accolée l'épithète magna, qui permet de la distinguer de celle de la grande tour, est construite sur deux niveaux. L'entrée, à laquelle on accède par un escalier de bois, est située à l'étage.318 L'espace sous l'escalier est peut-être aménagé, mais les textes manquent de précision à ce propos.319 L'étage est, selon toute vraisemblance, la partie qualifiée à plusieurs reprises de sala ou de magna sala dans la documentation, c'est-à-dire le lieu où le bailli reçoit les visiteurs. Cette salle, percée d'au moins deux fenêtres320, est probablement bien meublée, même si les sources ne mentionnent qu'une armoire.321
La camera est l'espace du château où domine le plus la fonction résidentielle. Des travaux y sont menés en 1355-1356, en même temps que la réparation des fenêtres et de l'armoire de l'aula, travaux qui concernent deux ouvertures et une fenêtre. On peut supposer que l'une des ouvertures donne sur la grande salle, située au même niveau, l'autre sur l'extérieur, la chaleur étant préservée par l'utilisation d'un tournavent, sorte de petit vestibule en bois servant à limiter les pertes thermiques entre l'intérieur et l'extérieur.322 On en connaît des exemples dans des châteaux en élévation, par exemple dans la maison-forte de la Roche-du-Maine, à Prinçay, dans la Vienne (doc. 32).
Cette camera est complètement refaite en 1369-1371 :
‘(...) reficiendi de nouo quadam cameram castri ueteris, existensem prope aulam dicti castri ueteris, que propter uetustatem omnio destructa et derupta erat (...)324 ’L'ensemble du bâtiment associe des murs en torchis et un étage sur plancher.325 Dans le plancher de la camera est aménagée une trappe, qui permet de descendre au cellier.326 Ledit cellier possède, en revanche, un sol de terre battue, dont la préparation nécessite deux jours (un jour pour le transport de la terre, qu'on va donc chercher ailleurs, et un jour pour son étalage). L'espace situé au rez-de-chaussée du logis sert probablement non seulement de cellier, mais aussi de lieu de stockage pour la nourriture, ce que laisse supposer la mention en 1422-1424 d'une "armoire à victuailles" située sous les murs de l'aula.327 Il existe en outre dans ce château une garde-robe, pièce maçonnée associée la camera, dont on ne connaît pas l'emplacement précis.328 Sa toiture est distincte de celle des autres espaces329, ce cas de figure qu'on rencontre à Pont-d'Ain et Treffort, où la garde-robe est une pièce donnant directement sur la camera.330L'inventaire de 1422 évoque également un "escalier allant de l'aula à la tour ronde se trouvant du côté des vignes d'Ecorchat"331, qui est vraisemblablement la tour ronde située au-dessus de l'aula, déjà mentionnée comme garita – tour de guet – en 1356.332 Deux tours rondes en moyen appareil de moellons sont aujourd'hui partiellement conservées sur le site du vieux château. On peut supposer que la tourelle en question est la plus petite, qui marque l'angle nord-ouest du recept (doc. 33).
Le compte de 1356 mentionne d'ailleurs également une tour jouxtant le cellier333 et une "tour du vieux château".334 La première semble pouvoir être assimilée, par sa localisation, à la tour de guet, la seconde étant probablement la tour plus importante située au sud.
Jouxtant l'aula 335, la cuisine est entièrement détruite lors de la prise du château par les Savoyards. Ceux-ci en retirent la couverture, puis la charpente, probablement pour réemployer les matériaux sur place.336 Les travaux de construction de la nouvelle cuisine, identique à l'ancienne337, voient l'intervention de plusieurs dizaines de charpentiers, de maçons et d'ouvriers pendant plusieurs mois, sous la direction de Stéphane de Varey en 1355-1356338, puis de Stéphane de la Tour l'année suivante. Ce bâtiment est construit en pierre, avec une charpente de chêne339 et une couverture de tuile.340 Un dispositif constitué d'une poutre suspendue clouée de planches permet de pendre les jambons pour les fumer.341 Le seul meuble mentionné dans les comptes est un dressoir, placé sous une fenêtre342, remplacé en 1422-1424.343 La cuisine comprend naturellement une cheminée, mentionnée à partir de 1357.344 En 1422, la cuisine est une nouvelle fois décrite comme ruinée, au contraire de la petite tour ronde.345
Au-dessus de la cuisine s'élève en effet une tour, dans laquelle se trouve en 1355 un four détruit346, remplacé par deux fours de tailles différentes.347 Un autre passage du même compte laisse penser que les fours se trouvent au même niveau que la cuisine, la tour s'élevant au-dessus des deux pièces.348 Il y a donc au moins un second niveau dans cette tour, comme au-dessus des cuisines des châteaux de Pont d'Ain et de Saint-Trivier.349 Cependant, contrairement à ces deux exemples, où la présence d'une cheminée permet à A. Kersuzan d'y situer la chambre du cuisinier, les sources ne permettent pas de caractériser la fonction de cet espace. Le compte de 1372-1373 recense diverses réparations qui y sont effectuées :
‘(...) preparantibus tornellam palacii, duos crauonos in dicta tornella implicantibus et gradus et quoquinam eiusdem tornelle reparantibus et recoperientibus (...)’Cette tour est probablement celle qui occupe l'angle sud-ouest du recept, dont les premières assises sont conservées (doc. 34).
Le vieux château comprend également une loge, quasiment en ruine en 1363-1364.350 Ce type d'aménagement consiste à élever un mur parallèlement à un autre et à couvrir l'espace ainsi distingué, pratique qui se diffuse dans la région surtout à partir de la paix relative qui suit le traité de Chapareillan (1334).351 Les latrines, quant à elles, ne constituent pas un ensemble indépendant, mais sont aménagées entre les créneaux.352 On y accède depuis divers endroits par des cheminements en encorbellement, tel celui qui est construit en 1356-1357 entre la garde-robe et une latrine.353 On peut noter qu'en 1355-1356, les travaux de réfection desdites latrines sont menés en même temps que la construction de la nouvelle cuisine. On retrouve le même parti-pris au palais des papes d'Avignon, qui voit la construction presque simultanée (vers 1338-1339) des tours des cuisines et des latrines, mitoyennes.354 Plutôt qu'une simple coïncidence, on peut y voir la marque d'une organisation du chantier en plusieurs phases successives, l'aménagement de la cuisine et des latrines passant probablement après la mise en place des structures purement défensives. Bien évidemment, les latrines complètent aussi ledit dispositif défensif, en pouvant jouer le rôle de bretèches.
Le compte de 1356-1357 mentionne enfin une chapelle jouxtant l'aula.355 Si les autres informations relatives à une capella castri semblent désigner l'église Saint-Barthélémy, pour des raisons que j'expliquerai plus loin, la formule domus capelle employée ici, analogue à celle qui désigne la garde-robe, fait penser à une chapelle privée aménagée dans une annexe de l'aula, cas connu à Pont-d'Ain356
Le château neuf
La cohérence des informations concernant le vieux château amène à considérer, par l'absurde, que l'expression "château neuf" désigne à Montluel l'ensemble des bâtiments construits entre les braies et le vieux château. Dans cet espace, le seul bâtiment d'importance paraît être la grande tour, mentionnée dès 1355 et toujours en bon état en 1422. Grâce au compte-rendu de la visite de 1445, on sait qu'il s'agit d'une tour ronde, sur motte, autour de laquelle les enquêteurs demandent que soit élevé un glacis relié par un mur aux fortifications du vieux château. En outre, ils ordonnent que cette tour soit équipée de canonnières – c'est-à-dire d'ouvertures aménagées pour permettre le tir de canons depuis l'intérieur – pour assurer sa position maîtresse sur la motte du vieux château. Une partie de ces travaux est réalisée au cours de l'année suivante357, ce qui n'est pas trop tôt, notamment en ce qui concerne l'adaptation du château à l'artillerie, entrée une quinzaine d'années auparavant dans l'arsenal...
L'hypothèse la plus cohérente par rapport aux éléments déjà évoqués est celle d'une localisation de cette tour à l'emplacement actuel de la madone, qui expliquerait son surnom de Notre-Dame de la Tour. Le mur de galets visible au sud de la motte actuelle (doc. 35) serait ainsi, soit la marque d'un chemisage de la motte, soit un vestige du glacis élevé en 1445.
En Bresse et en Bugey, l'expression turris magna désigne en effet systématiquement une tour occupant le point culminant du site, flanquée au rempart du château. Son rôle stratégique dépend de sa position vis-à-vis des voies d'accès : à l'avant du château, elle est l'élément central du système défensif ; excentrée et opposée à l'entrée, elle peut servir d'ultime refuge en cas de siège, mais présente aussi un caractère résidentiel plus affirmé.358 Par assimilation aux exemples bressans, il paraît logique de considérer que l'aula du château neuf, évoquée en 1362-1363, est en réalité le premier étage de la grande tour :
‘(...) gradarium aule castri noui Montis Lupelli, in quo posuit trabes, fecit coperturam (...)359 ’Cette description d'un accès à la salle d'apparat par un escalier couvert correspond effectivement à celle du dispositif mis en œuvre dans les grandes tours de Pont d'Ain ou de Saint-Rambert.360 La fonction de lieu d'exercice du pouvoir, complémentaire de celle de l'aula du vieux château, est confirmée indirectement par une mention spécifique :
‘(...) in archa existensi in magna turri que uocatur archa thesauri (...)361 ’Cette "arche du trésor" est vraisemblablement le coffre dans lequel le bailli conserve ses réserves de numéraire, type de stockage qu'on retrouve dans de nombreuses résidences seigneuriales.362 Il paraît logique que ce coffre soit situé là où le bailli en a le plus besoin, ce qui signifie que l'aula de la grande tour est celle où il reçoit la plupart des visiteurs. En outre, selon l'inventaire de 1422, la grande tour est aussi le lieu où sont gardés les prisonniers.363 On rencontre ce cas de figure dans de nombreux châteaux bressans ou bugistes, où les prisonniers de haut rang sont "hébergés" dans la salle évoquée plus haut et les autres au rez-de-chaussée ou "ratier".364
La grande tour présente ainsi une grande partie des caractéristiques d'une tour maîtresse classique, à ceci près qu'elle s'ajoute à un ensemble préexistant et ne se substitue pas à l'ancien complexe. Elle vient donc plutôt compléter l'ensemble castral en renforçant son aspect monumental, en permettant la spécialisation ou la hiérarchisation de certains espaces (nécessaire avec deux aule) et évidemment en constituant un élément défensif supplémentaire. Enfin, on sait que cette tour subsiste après la prise du château par les troupes d'Henri IV, car elle est mentionnée sur la carte de Cassini. Elle joue forcément un rôle primordial dans la défense du site, par la couverture visuelle qu'elle offre à ses occupants. Depuis le pied de la madone, le regard porte en effet jusqu'au Bugey, à l'Isle Crémieu ou encore à Lyon. Il est également possible de visualiser l'ensemble du palais et de la ville, de même que les bourgs de Dagneux et de la Boisse.
Les autres constructions situées dans l'espace palatial sont à usage utilitaire ou domestique. Ainsi, l'alimentation en eau est assurée par un puits, qui existe déjà en 1355, mais est alors hors d'usage : son curage mobilise quatre hommes, pendant quatre jours, la fabrication d'une nouvelle roue quinze personnes au moins, dont quatre charpentiers pendant trente-cinq jours.365 Cette roue permet de remonter deux seaux attachés à une corde de chanvre, matériau local par excellence.366 Elle doit être changée régulièrement, car le gel peut la fragiliser, comme c'est le cas dès 1356. La structure entourant ce puits est qualifiée de tour dans l'inventaire de 1422.367 Le château abrite aussi une écurie, située logiquement hors de la partie résidentielle.368 Elle est agrandie en 1355-1356 par l'ajout de quatre stalles, ce qui doit être considéré comme le nombre de chevaux restant en permanence au château.369 On peut remarquer que les stalles sont des espaces adéquats seulement pour des chevaux amenés à sortir régulièrement, donc probablement ceux du bailli et de ses officiers.
La chapelle Saint-Barthélémy
Dernier élément de l'ensemble castral de Montluel, la chapelle Saint-Barthélémy occupe l'angle sud-est du site du palais, surplombant ainsi la ville haute (doc. 36). Saint-Barthélémy fait partie intégrante du système défensif du château, ce dont atteste le fait qu'elle soit flanquée d'une tour ronde au sud-ouest, le départ du rempart sur le parement extérieur de l'abside et la présence de meurtrières dans la façade sud. On trouve la même utilisation de la chapelle comme élément des fortifications dans plusieurs bourgs des environs, notamment à Crémieu.
Contrairement aux braies ou au vieux château, la chapelle et la tour sont bâties en appareillage de galet et de brique, complété de pierre de taille pour les chaînages et l'encadrement des ouvertures. Elles pourraient donc correspondre à une phase différente de l'occupation du site. Selon l'étude préliminaire réalisée avant 1930 dans le cadre de son inscription aux Monuments Historiques, les éléments les plus anciens de l'édifice actuel datent du XIIIe siècle.370 Il est donc probable que la chapelle ait été reconstruite en même temps que le château, soit au plus tôt en 1176. D'autres travaux sont probablement menés entre cette date et son érection en église paroissiale, en 1289. La fonction paroissiale de la chapelle est maintenue par les Savoyards, comme l'atteste la nomination, dès 1356, d'un prêtre chargé d'y célébrer l'office.371
L'étendue des dégâts causés à Saint-Barthélémy au cours de la prise de Montluel en 1349 nous est donnée par le premier compte rendu par Jean de Saint-Amour, en 1356 :
‘(...) decoperienti capellam dicti castri qua minabatur ruinam (...)372 ’On peut noter la présence d'une assise continue de moellons un peu au-dessous du sommet de la tour, au-dessus de laquelle ce matériau n'est plus utilisé (doc. 37). Cette limite correspond au niveau de la nef à l'est du clocher. On peut donc supposer que le niveau initial de la chapelle et de la tour étaient identiques, voire que cette dernière dominait sa voisine. L'emploi de briques comme matériau principal pour cette partie de l'édifice et dans le cadre des restaurations ultérieures, inédit sur ce site, laisse supposer que l'érection du clocher actuel est postérieure à l'époque médiévale.
L'édifice est éclairé par des lampes à huile373, qui sont fournies annuellement par les habitants de Montluel. On trouve en effet mention de lampade olei dans tous les comptes de la châtellenie, au nombre de six par année d'exercice, dont cinq pour la chapelle. En considérant que cette taxe permet de couvrir les besoins annuels de la chapelle, il paraît raisonnable de penser que deux ou trois lampes seulement suffisent à éclairer le bâtiment. On peut se faire une idée de ce qu'éclairent ces lampes à travers l'inventaire du mobilier de la chapelle réalisé par Jean de Saint-Amour en 1356 :
‘(...) unum librum missalem, unum altare portatum, duo corporalia, duas albas, unam paruam truncem de lotouo, unum cuffignetum uetus, quinque tualias altaris, tam bonas quam debiles, unum anictum, unam stalam, unum manipulum, duas chasublas debiles, unum cingulum, unam copertam altaris ueterem, item et unum paruum coffinium quadratum plenum de diuersis reliquiis (...)374 ’Le prêtre ne dispose donc de rien de ce qui est indispensable à l'exercice de sa fonction : les reliques, l'autel, le missel et jusqu'à ses vêtements de cérémonie ! L'enquête est vite bouclée : ces objets ont été volés lors de la prise du château et le comte de Savoie doit donc dépêcher des émissaires auprès de l'archevêque de Lyon et du comte de Valence pour les récupérer, ce qui lui coûte tout de même 6 fl... Dans les comptes suivants, on ne trouve aucune mention de travaux à Saint-Barthélémy. Pourtant, il est évident que l'édifice est remis en état, car des offices y sont célébrés, comme l'atteste son évocation comme ecclesia Sancti Bartholomei à partir de 1371.375 Le terme d'ecclesia se substitue désormais à celui de capella, qui ne désigne plus l'édifice, mais une chapelle fondée en son sein par le Dauphin.
Le mobilier et l'armement
L'inventaire du mobilier annexé au compte et au prix-fait de 1422 vient compléter les informations déjà données sur le mobilier du château : cinq grandes arbalètes ("grandes", donc probablement sur pieds), trois petites, cinq autres arbalètes sans aucune valeur, un arc, trois échelles, deux petits portiques ronds en sapin et une corne. Deux arbalètes, au moins, font déjà partie du mobilier du château en 1363-1364.376 Lors de la passation de pouvoir entre le bailli Claude Oriol et son successeur Louis François, en 1429, elles ne sont plus que six, sans qu'aucune distinction ne soit faite entre elles.377 Peu après, ledit Louis François renforce et modernise l'arsenal du château par l'achat de deux bombardes, quatre couleuvrines, deux arbalètes sur pied et d'une réserve de salpêtre, nécessaire à la préparation de la poudre noire.378 Quant aux échelles, elles sont indispensables dans un château, car elles sont souvent le seul moyen d'accès à des niveaux élevés (chemin de ronde) ou à inférieurs (ici, le cellier). On peut en revanche s'interroger sur la nature exacte et le rôle des deux portiques, dont aucune autre mention n'a été relevée.
Synthèse : du vieux château au palais
Les diverses informations rassemblées à travers l'étude des vestiges en place et le dépouillement des sources écrites permettent de dresser un plan sommaire du château de Montluel, qui permet de suivre l'évolution de l'organisation interne du site (doc. 37).
Avant son acquisition par la Savoie, le château de Montluel s'est probablement construit en deux temps. Le vieux château, construit ou réaménagé vers 1176, occupe le nord-est du plateau, sur le rebord du ravin d'Ecorchat. La chapelle Saint-Barthélémy joue alors un rôle important dans la défense du site, dont elle contrôle l'accès du côté de Montluel. Cela seul peut expliquer la présence de la tour ronde adossée au chevet. A une date indéterminée, entre 1176 et 1355, est érigée une tour sur motte au sud-ouest, en position dominante par rapport au château et à la chapelle. On retrouve ainsi la même démarche qu'à Albon, où la tour en question est, elle aussi, bâtie au cours du XIIIe siècle. Ce dispositif est complété, avant 1355, par des braies entourant un vaste espace, le château neuf. Ces braies sont complétées par plusieurs barbacanes, dont l'emplacement n'est pas connu, mais dont l'existence laisse supposer qu'il existe plus d'accès au palais que ceux qui ont été identifiés.
En 1355, le château est en partie ruiné, sans doute aussi bien en raison de dégâts causés lors des chevauchées des dernières années du conflit delphino-savoyard qu'à cause d'un manque de temps et de moyens pour effectuer les réparations nécessaires. Les premiers baillis se chargent ainsi de le remettre en état, ce dont témoignent notamment la réfection des charpentes et toitures, ou encore la reconstruction de la cuisine à son emplacement initial. Tout cela a un coût : les opera représentent ainsi 12,9% des dépenses du châtelain en 1361 (255 d), 18,1% en 1364 (454,7 d).
Par la suite, de la fin des années 1360 au début des années 1420, les travaux sont plus occasionnels. Le château n'est en effet plus attaqué et les opera ne concernent donc plus que son entretien courant (toitures, fenêtres, serrures, escaliers). Quelques grands travaux, sans doute jugés initialement moins pressants, sont alors entrepris, comme la réfection de la camera en 1369-1371. Au cours de l'exercice en question, le châtelain consacre 709,2 aux travaux du château (3,3% des dépenses).
Les visites de 1422 et 1445 témoignent enfin d'une réelle volonté ducale de rénover le château. Dans un contexte plus difficile – retour des bandes de mercenaires, conflit franco-bourguignon – il devient nécessaire de renforcer les défenses du château et de les adapter à l'utilisation de l'artillerie. Entre ces deux dates, les opera concernent ainsi majoritairement les éléments défensifs du château. Ils pèsent à nouveau lourdement dans les dépenses de la châtellenie en 1424 (437 d, soit 18,3% des dépenses) et atteignent leur plus haut niveau, en valeur absolue, en 1431 (929,1 d, 7,6% des dépenses). Cette mise en défense est accompagnée d'une séparation plus nette des espaces : le nouveau château est désormais séparé du reste du palais, tandis qu'une distinction semble se faire jour selon un axe nord-est/sud-ouest entre la ville haute et un espace probablement mis en culture.
Tout au long de la période étudiée, l'organisation du système défensif de Montluel repose ainsi sur une hiérarchie descendante : la grande tour domine physiquement le site castral et l'église, qui surplombent eux-mêmes la ville. Ces différents espaces sont séparés par des systèmes d'enceintes et de fossés, qui constituent en même temps le principal trait d'union entre eux, formant un unique système de fortifications.
ADCO B8546, Montluel (1355-1356).
PERCEVEAUX (P.), Histoire de Montluel, p. 31-45.
ADCO B8546, Montluel (1355-1357).
La plus ancienne représentation connue de cette statue est une photographie de 1918 conservée au musée national des Arts et Traditions Populaires (Paris).
Plusieurs opérations de sauvetage ont été réalisées à Montluel, en 1980 et 1981, sous la conduite de J.-F. Reynaud et J.-P. Lascoux. Les rapports ne rassemblent que des observations sommaires sur les éléments en place.
ADCO B8546, Montluel (1355-1356) (…) trabis de populao, emptis similariter ab eodem, pro porta facienda in braiis muri dicti palicii (…).
KERSUZAN (A.), Défendre la Bresse et le Bugey, p. 214.
ADCO B8546, Montluel (1355-1356) : pose d'épars, de serrures, d'un loquet, de claves et d'un gros verrou. Les poutres de peuplier sont probablement glissées dans des gaines aménagées dans le mur et peuvent ainsi être utilisées pour barrer la porte, notamment la nuit, comme au château de Saint-Germain, selon KERSUZAN (A.), Défendre la Bresse et le Bugey, p. 255.
ADCO B8546, Montluel (1355-1356).
KERSUZAN (A.), op. cit., p. 219. A partir de ces mêmes données, l'auteur propose une valeur de 31,13 cm pour un pied.
Ibid., p. 256. La montée et la descente du pont se font à l'aide de cordes passées dans des anneaux fixés dans ledit pont, d'après ADCO B8546, Montluel (1355-1356) : (...) duorum annulorum positorum in esparris coleytiis pontis dicte porte (...).
KERSUZAN (A.), op. cit., p. 255.
ADCO B8549, Montluel (1362) : (...) pro barbacanis castri noui Montis Lupelli (...).
ADCO B8587, Montluel (1419-1420) : (...) pro reparando et clauellando tresdecim barbaquanas eiusdem palacii (...).
ADCO B8590, Montluel, pièce jointe (1422)
ADCO B8546, Montluel (1355-1356) : (...) preparantibus lindare porte castri ueteris (...).
Ibid. : (...) sere grosse cum grosso sarrailli, duarum espararum, falsi serraillis positorum in porta castri ueteris (...).
ADCO B8601, Montluel (1435-1436).
NICOLAS (N.), La guerre et les fortifications du Haut-Dauphiné, p. 333.
ADCO B8601, Montluel (1435-1436) : (...) bochetos lapideos implicatos super dictum pontem (...).
Ibid. : (...) pro precio duarum cathenarum ferri, ponderantium quinquaginta libras ferri et duarum canilliarum ferri, ponderantium quatuordecim libras ferri ad pondus Montis Lupelli, supra quibus canillis ipso pons leuatorius uolui debet (...).
ADCO B8590, Montluel, pièce jointe (1422).
ADCO B8590, Montluel, pièce jointe (1422): (...) tectum gradi putrefacti per quod acenditur in magnam aulam (...).
ADCO B8547, Montluel (1356-1357) : Item totum domum seu estram sub portam per quam ingreditur in dictum castrum.
ADCO B8546, Montluel (1355-1356) : (...) murantibus duas fenestras et unum hostium sale (...).
Ibid. : (...) duarum parmellarum positarum in duabus hostiis camere palacii,duarum parmellarum in fenestra dicte camere, quatuor parmellarum in duabus fenestris sale palacii, duarum parmellarum in armorio dicte sale, serroilli, sere et claue in dicto armorio implicandis (...).
Ibid. : (...) ad faciendum hostia camere domini in palacio, unum tornauen (...).
SIROT (E.), Noble et forte maison, p. 13, pl. XI.
ADCO B8555, Montluel (1369-1371).
Ibid. : (...) parmere seu torcherum camere domini et placellantibus dictam cameram et blacheantibus dictum torcherum (...).
Ibid. : (...) trapponi per quod descenditur in celerium (...).
ADCO B8590, Montluel (1422-1424) : (...) quoddam armorium quod esse solet infra murum aule dicti palacii pro uictualibus (...).
ADCO B8547, Montluel (1356-1357) : (...) item domum garde robe (...).
Ibid. : achats ou récupération de tuiles pour la couverture de la garde-robe.
KERSUZAN (A.), Défendre la Bresse et le Bugey, p. 280.
ADCO B8590, Montluel, pièce jointe (1422) : (...) gradum ascenditur de magna aula ad turrim rotundem sitam infra uineam Excorchia (...).
ADCO B8546, Montluel (1355-1356) : (...) garita supra salam (...).
Ibid. : (...) turrim iuxte celerium (...).
ADCO B8546, Montluel (1355-1356): (...) turre dicti castri ueteris (...).
Ibid. : (...) magne aule contigue dicte coquine (...).
Ibid. : (...) pro decopertura tecti coquine dicti castri ueteris qui minabatur ruinam (...).
ADCO B8547, Montluel (1356-1357) : (...) modo et forma quibus erat lapsis temporibus (...).
ADCO B8546, Montluel (1355-1356) : (...) faciendis nouam coquinam palacii (...).
Ibid. : (...) chiuronorum quercu captorum uersus Corgion pro chiuronis et fileriis dicte coquine ad dictam fustam chaponandum et implicandum (...).
Ibid.: (...) petras et tegulas ad implicandum in dicta coquina (...).
Ibid. : (...) pendentibus unam trabem copertam postibus in coquina ad pendendum bacones (...).
ADCO B8547, Montluel (1356-1357) : (...) drezorium seu estram que solebat esse ante hostium dicte coquine (...). SIROT (E.), Noble et forte de maison, p. 187, précise qu'il s'agit d'un meuble servant à ranger la vaisselle.
ADCO B8590, Montluel (1422-1424) : (...) factura cuisdam repernarium et rasellum in quo utensilia coquina neccessariis repondent (...).
ADCO B8547, Montluel (1356-1357) : (...) placellando chiminate coquine (...).
ADCO B8590, Montluel, pièce jointe (1422).
ADCO B8546, Montluel (1355-1356) : Librauit quatuor hominibus, quibus portauerunt, una die, extra palacium, terram furni ueteris in turri supra coquinam existensis, quia dictus furnus destructus erat (…).
Ibid. : (...) pro fabricatura furnum magnum et paruum (...).
Ibid. : (...) dicti turri super furnum et coquinam (...).
KERSUZAN (A.), Défendre la Bresse et le Bugey, p. 288-289.
ADCO B8550, Montluel (1363-1364) : (...) logiam dicti castri ueteris, que propter uetustatem et impetum pluuias ceciderat (...).
KERSUZAN (A.), op. cit., p. 281-282.
ADCO B8546, Montluel (1355-1356) : (...) latrina existensi in crenellis (...).
ADCO B8547, Montluel (1356-1357) : (...) alorium per quod quod itur a garda roba domini usque ad dictam latrinam (...).
BARRET (E.) et al., "Recherches sur le Palais des Papes d'Avignon", dans CHAPELOT (J.) (dir.), L'archéologie médiévale en France depuis 30 ans, p. 68-71.
ADCO B8547, Montluel (1356-1357) : (...) aula dicti castri ueteris sita iuxta domum capelle (...).
KERSUZAN (A.), Défendre la Bresse et le Bugey, p. 283.
ADCO B8612 et 8613, Montluel (1445-1446).
KERSUZAN (A.), Défendre la Bresse et le Bugey, p. 260-262.
ADCO B8549, Montluel (1362-1363).
KERSUZAN (A.), op. cit,. p. 265.
ADCO B8546, Montluel (1355-1356).
SIROT (E.), Noble et forte maison, p. 186.
ADCO B8590, Montluel, pièce jointe (1422).
KERSUZAN (A.), Défendre la Bresse et le Bugey., p. 266.
ADCO B8546, Montluel (1355-1356) : Librauit Iohanno de Garda, Iohanno dou Barnieys, Christopho Chapuys et Bercheto Bertrandi, carpentatoribus, pro fabricatura nouam rotam dicti puthei, per XXXV dies (...).
Ibid. (...) corde grossi, VI XX librarum ponderis, empto a corderio Montis Luppelli (...).
ADCO B8590, Montluel, pièce jointe (1422) : (...) turrim puthei (...).
Ibid.: (...) fenestram stabuli (...).
ADCO B8546, Montluel (1355-1356) : (...) facientibus quatuor magnas stalas, duos magnos batellos pro equis, reparantibus duas mininarias, facientibus unam fenestram in stabulo, preparantibus hostium dicti stabuli (...).
Base Mérimée, PA00116432.
ADCO B8546, Montluel (1355-1356) : XII florenis pro Guilelmo de Ulmo, presbitero, messa celebrenti in capella ueteri domini castri ueteris Montis Luppelli.
ADCO B8546, Montluel (1355-1356).
ADCO B8546, Montluel (1355-1356).: (...) lampade existente in capella domini Castro Ueteris (...)
Ibid.
ADCO B8555, Montluel, 2ème compte (1371) : Librauit domino Guilelmo de Ulmo, presbitero seruienti et rectori capelle fondate in ecclesia Sancti Bartholomei (...).
ADCO B8550, Montluel (1363-1364) : (...) fabricatura duorum cordarum ad tendendum balistas (...).
ADCO B8595, second compte, Montluel (1429) : (...) sex balistorum (...).
ADCO B8597, Montluel (1430-1431) : (...) pro precio duorum bonbardarum trahentium qualibet unum lapidem de decem libris (...) quatuor colobrinarum (...) duarum balistarum calibis, cum turnis seruentis ad tendendum dictas balistas (...) quinquaginta libre sapestu (...).