Au contraire des exemples précédemment abordés, le château delphinal dit Château-Queyras (castrum Quadracii)764 a conservé sa fonction militaire jusqu'au XXe siècle. Cependant, son plan actuel découle des travaux voulus par Vauban et réalisés au cours du XVIIIe siècle et il est difficile de retrouver les éléments médiévaux englobés dans la forteresse moderne. Le château médiéval a fait l'objet d'une première étude par Nathalie Nicolas765, que les recherches présentées ici ont permis d'approfondir.
Le site
Le château est bâti à 1350 m d'altitude, sur un verrou glaciaire séparant le Queyras propre des gorges du Guil. Il s'agit d'une butte-témoin du retrait d'un glacier würmien, comparable de ce point de vue à celle de Moras. Ses versants sont très escarpés, sauf du côté nord, où s'est formé le village de Château-Queyras. La plus ancienne représentation du château qui nous soit parvenue est postérieure à son démantèlement partiel par Lesdiguières. Il s'agit d'une gravure de Jean de Beins, datée de 1608, représentant en vue cavalière les vallées du Queyras et de Château-Dauphin et proposant en outre des plans d'ensemble des deux châteaux (doc. 134). On sait ainsi qu'à cette date, le château est divisé en deux cours, la haute-cour abritant une grande tour carrée dominant les remparts et un deuxième bâtiment plus petit, un seul bâtiment étant indiqué dans la basse-cour. On distingue en outre le village, au nord du château, dominé par le clocher d'une église.
Le projet présenté par Vauban comprend entre autres le doublement de l'enceinte et l'aménagement de bastions. Il est plusieurs fois repensé et le nouveau fort – terme qui apparaît à partir de cette époque – n'est achevé qu'en 1740. Au XIXe siècle, d'autres travaux sont enfin réalisés pour faire plus de place à l'artillerie, donnant au site son aspect actuel. Les documents suivants montrent différentes étapes de cette évolution, de 1700 à 1836 (doc. 135 à 137).
Le projet initial de Vauban a donc été respecté dans les grandes lignes, à l'exception de l'extension de l'enceinte à l'ouest de la haute-cour, bien plus limitée que ce qui était initialement envisagé. L'existant, représenté en rose sur les deux premiers plans, est préservé jusqu'en 1715. Par la suite, un bâtiment situé dans la basse-cour est rasé, tandis que les deux bâtiments occidentaux du donjon sont réunis sous un même toit. Grâce à ces documents, on connaît ainsi l'état du château au XVIIe siècle, ce qui constitue une base de travail exceptionnelle pour étudier le site médiéval, en partant du postulat que le siège de 1587 n'a pas entraîné de changements trop importants dans l'organisation interne du site. Aujourd'hui, même si le site a perdu sa fonction militaire, il est remarquablement conservé et domine toujours le village de Château-Queyras (doc. 138 et 139).
Les enceintes
En 1608, le château comprend deux enceintes imbriquées, séparant une haute-cour pentagonale d'une basse-cour de forme complexe, épousant au sud le rebord du ravin. Or, l'enquête de 1339 mentionne une seule enceinte, qui mesure 68,5 toises de long (128,10 m) sur 7 toises de haut (13,10 m) et 2,5 pieds d'épaisseur (0,85 m). Ces dimensions posent un premier problème d'interprétation, car elles ne correspondent précisément à aucune des enceintes existantes. En effet, le périmètre de la haute-cour de 1608 est de 117 m (110 m pour le quadrilatère intérieur), contre 148 m pour celui de la basse-cour. On peut exclure l'idée d'une simplification de la part des enquêteurs : dans leur description de Château-Dauphin, ils énumèrent quatre enceintes distinctes. 772 Il n'y a donc bien qu'une seule enceinte à Château-Queyras en 1339 et on peut retenir l'idée que le château primitif correspond à la haute-cour de 1608.
Cette enceinte, initialement quadrangulaire et flanquée à chaque angle d'une tour circulaire (6 m de diamètre, à l'exception de la tour nord-ouest, d'environ 9 m de diamètre), est doublée d'un fossé creusé dans la roche à l'ouest et au sud. Le compte de 1349 mentionne la pose d'une nouvelle serrure dans la grande porte du château773, ce qui sous-entend qu'il en existe d'autres. Il s'agit sans doute de la porte avec pont-levis située au pied de la tour sud-est (doc. 140). Celle-ci sert de corps de garde : les armes sont stockées au premier étage, les hommes chargés du guet résidant au deuxième. En 1417, le maître des œuvres delphinales, qui la trouve trop basse, la fait surmonter d'une bretèche, à l'instar de celle qui surmonte la porte de l'autre enceinte.774
Entre 1343 et 1395, le tracé de la courtine est modifié pour intégrer une nouvelle tour, élevée au-dessus de la chapelle Saint-Nicolas.775 On peut identifier cette tourelle comme celle qui est indiquée en 1608 à la pointe orientale de la courtine (doc. 141). Le plan pentagonal de la haute-cour est donc une évolution de la forme quadrangulaire initiale entraînée par l'ajout de cette cinquième tour.
Dès 1339, une seconde enceinte est construite pour enfermer divers bâtiments, dont l'écurie776, mais l'extension réelle des remparts débute à la fin des années 1360. En raison de la guerre contre les Provençaux (1368-1369), le châtelain fait renforcer l'enceinte par des échiffes et fait percer deux nouvelles portes.777 Il fait également élever un nouveau mur "devant la porte".778 En 1371, le gouverneur du Dauphiné ordonne l'édification de braies, terme qui n'apparaît plus par la suite.779
L'accès à cette basse-cour nouvellement créée se fait par une porte située dans l'angle sud-est du site, dans l'axe de la grande porte (doc. 142). L'assaillant éventuel est obligé d'exposer son flanc aux tirs des défenseurs postés sur les remparts. Comme la grande porte initiale, elle est initialement située au pied d'une tour, démolie entre 1715 et 1836. Une autre tour ou demi-lune située à la pointe sud de l'enceinte, au-dessus du ravin, subit alors le même sort. La seule tour de cette grande enceinte encore en élévation est celle qui en protège l'angle nord-est, la plus importante dans le système défensif médiéval, étant donné qu'elle contrôle l'accès au château depuis le village.
Les échiffes, chaffaux ou bretèches sont des constructions en bois, couvertes d'un enduit, montées en encorbellement au-dessus des portes ou des remparts. Elles sont régulièrement réparées, voire entièrement reconstruites, comme en 1384-1385.781 En outre, les portes et les tours sont défendues par des barbacanes, évoquées en 1417.782
La haute-cour
La haute-cour est donc la partie la plus ancienne du château. Elle abrite trois corps de bâtiments, décrits dans l'enquête de 1339. Le terme de haute-cour n'est jamais employé dans les textes, mais il est nécessaire de l'employer, car celui de donjon désigne parfois le bâtiment d'habitation.783
Le bâtiment en question, qualifié donc ponctuellement de donjon, plus fréquemment de grande tour ou de tour carrée, occupe l'angle nord-est de la cour. C'est un vaste édifice rectangulaire de 12 x 14 m (9,20 x 12,20 m en excluant les deux tours), comprenant actuellement un rez-de-chaussée et quatre étages, flanqué de deux tourelles aux angles sud-ouest et nord-est, cette dernière étant intégrée à l'enceinte. La tourelle sud-ouest, dont l'entrée est située au premier étage, abrite un escalier à vis qui dessert tous les niveaux du bâtiment (doc. 143). Sur le linteau de la porte d'entrée, on trouve une sculpture en ronde-bosse représentant un visage souriant, peut-être en remploi. On accède à cette entrée par un escalier en bois, reconstruit en 1417.784
En 1339, ce donjon est un bâtiment carré de 4,75 toises de côté (8,90 m), comprenant trois étages sur 8,5 toises de hauteur (15,90 m). Des corbeaux visibles au-dessus des fenêtres du troisième étage, probablement destinés à supporter la galerie ou foresia 785, permettent de repérer l'élévation maximale du bâtiment médiéval. La différence de dimensions avec le bâtiment actuel indique que plusieurs agrandissements ont eu lieu depuis 1339. En 1397-1398, le maître des œuvres delphinales constate en effet que l'ensemble manque de solidité786 et prend plusieurs mesures pour y remédier. Le mur nord est ainsi renforcé par un contrefort bien plus épais que lui (0,97 m), élevé sur 6,50 m.787
Le rez-de-chaussée, qui n'est pas directement accessible depuis l'extérieur, a sans doute une vocation utilitaire (cave). En 1398, deux voûtes reposant sur des piliers aussi épais que les murs (0,85 m) y sont ajoutées pour renforcer la solidité de l'ensemble du bâtiment. Elles créent une quadripartition de l'espace unique dans le logis, où les autres étages sont actuellement soit occupés par une seule pièce, soit divisés par un unique mur de refend nord-sud.
En 1397-1398, le gouverneur ordonne la construction d'une prison dans le donjon.788 On ne sait pas dans quelle partie elle a pu être aménagée, même si on peut sans doute exclure la chambre du châtelain et le troisième étage, peu sûr car il donne directement sur la courtine. Nathalie Nicolas la situe au premier étage, dont la fonction n'est jamais décrite.789
Au deuxième étage se situe la chambre du châtelain, décrite en 1339 et identifiable par la présence de la seule cheminée monumentale du château, située du côté est (doc. 144). En 1429, le coffrage de la cheminée doit être entièrement refait à la demande du châtelain, parce qu'il a mal résisté au feu.790 La chambre est éclairée en 1339 par deux fenêtres et comprend, en plus de la cheminée, trois armoires murales. Entre 1389 et 1411, le mobilier comprend des tables, des trépieds, des coffres, ainsi que les armes et les entraves.791
L'aula est située au troisième étage. Elle doit être réparée en 1417, car son mur extérieur – a parte ecclesie – est fendu. Une réparation de fortune est faite en apposant des planches sur la fissure.792 L'année suivante, les latrines donnant sur cette même salle sont murées par mesure de précaution.793 En 1428-1429, il est finalement reconstruit proprement, en même temps qu'un des murs des bâtiments annexes.794 La position de l'aula est connue grâce à un passage du même compte, qui précise que la galerie et l'aula sont mitoyennes. Des gouttières sont alors aménagées pour évacuer l'eau de pluie vers la citerne.795 Un passage du compte de 1367-1369 nous apprend aussi que la galerie, qualifiée cette fois de coursière ou de loge (correarium seu logiam), est une structure couverte :
‘(…) magnam salam et duas magnas cameras et correarium seu logiam remenauerunt et recoperierunt de nouis postibus (…)796 ’Cela montre que la représentation proposée par Jean de Beins en 1608 est correcte : on peut en effet deviner la présence d'éléments en encorbellement juste sous les toits. En 1428-1429, la couverture de la galerie est entièrement refaite sur 6,5 toises de longueur (12,15 m), ce qui confirme que l'agrandissement du donjon est achevé à cette période.
‘(…) recoperiendo de nouo et de bonis postibus nouis de melze, longitudinis duorum pedum cum dymidio uel circa, bene et sufficienter fermatis et tachatis de bonis clauellis trium milliorum, galeriam siue logiam existentem in dicto castro, ante aulam eiusdem castri, que erat male coperta ex uetustate postium, uidelicet a turri dicti castri usque ad cameram uocatam cameram castellani, in longitudine VI teysiarum cum dymidia uel circa (…)797 ’Le texte de 1369 confirme aussi qu'il existe une deuxième chambre au sein du donjon, ce que laissait deviner le besoin de préciser l'expression camera castellani. Elle est située au même étage que l'aula.798 Le mobilier de cette dernière comprend des tables, des bancs, des coffres, un dressoir, ainsi que divers ustensiles de cuisine, ce qui montre que le coin de la cheminée peut servir de cuisine d'appoint.799
Le deuxième corps de bâtiment décrit en 1339 est constitué de la cuisine principale et d'un cellier, surmontés d'une salle avec galerie.800 Comme il est dit que la cuisine est située à côté de l'aula, il s'agit à coup sûr du bâtiment le plus proche du donjon. Le troisième et dernier bâtiment de cette haute-cour est une grange divisée en trois parties, surmontée d'un grenier et de deux galeries.801 Ces dernières, couvertes, d'une longueur de 14 à 20,60 m sur 4,67 m de largeur et 3,74 m de hauteur, sont en général utilisées pour stocker le foin, mais servent aussi ponctuellement à entreposer les armes.802 Le mur remonté en 1428-1429 en même temps que celui de l'aula est probablement celui qui sépare les deux ensembles, qualifiés respectivement de cellier et de fanerie (faneria), c'est-à-dire de grange à foin. Il est surmonté de bretèches.803
Au centre de la cour se trouve enfin une citerne, dont le creusement par le feu, débuté en 1397-1398804, dure jusqu'en 1420. Auparavant, le château ne dispose d'aucune réserve d'eau permanente et doit donc sans doute utiliser des citernes en bois. De nombreux aménagements sont réalisés au cours du XVe siècle sur les toitures des bâtiments environnants pour amener l'eau à cette citerne, allant jusqu'à la construction d'un toit entre celui de la chapelle Sainte-Catherine et le deuxième étage du donjon.805
Une ou deux chapelles ?
L'enquête de 1339 mentionne une chapelle Sainte-Catherine, de 8,90 x 5,00 m, située à côté de la camera.806 En 1343-1345, on ajoute une tourelle défensive à une chapelle non nommée.807 En 1417, le maître des œuvres delphinales demande l'érection d'un chaffal au-dessus de la chapelle, située près de la cheminée de la chambre du châtelain.808 On peut en conclure que, bien qu'elle soit localisée par rapport à la chambre du châtelain, la chapelle en question est un édifice indépendant du donjon, probablement au sud-est de celui-ci. Une seconde chapelle, dédiée à Saint Nicolas, est située dans une tourelle reliée entre 1389 et 1395 à une autre tour par un escalier et une passerelle.809 Cette description, on l'a vu, permet d'assimiler la tourelle en question à celle qui occupe la pointe orientale de la courtine.
On peut noter que les inventaires du mobilier réalisés entre 1389 et 1411 ne mentionnent aucunement la chapelle Sainte-Catherine, alors qu'ils détaillent le mobilier de la chapelle Saint-Nicolas, typique d'une chapelle castrale (croix, image de la Vierge, nappe d'autel, coffres, etc.).810 La convergence de ces diverses informations amène à penser qu'il n'y a plus qu'une seule chapelle en 1389 et que celle qui est mentionnée depuis 1343 est bien Saint-Nicolas. On ne peut toutefois exclure entièrement la possibilité de la coexistence de deux chapelles, au moins au XIVe siècle.
La basse-cour
La basse-cour, on l'a vu, se forme petit à petit à partir de 1339. En 1417, elle est désignée sous le nom de petit recept.811 D'après Nathalie Nicolas, l'enceinte secondaire bâtie en 1339 enferme l'écurie, une grange et un four. L'auteur considère qu'il s'agit des bâtiments utilitaires situés dans la haute-cour812, mais une telle enceinte n'est jamais mentionnée par la suite et le bâtiment voisin de la cuisine est qualifié de faneria, non de stabula. Les écuries – le pluriel est systématiquement employé dans les sources postérieures – sont à nouveau citées en 1384-1385813 et surtout en 1397-1398, exercice au cours duquel elles sont entièrement rénovées.814 En 1428-1429, des ouvriers sont payés pour retirer la terre et les pierres qui encombrent le sol… sur une hauteur d'1,36 m !815
Le seul bâtiment représenté sur le plan de 1608 dans la basse-cour est situé immédiatement au sud-est de la grande porte. Il s'agit d'un édifice rectangulaire, divisé en 1715 en deux parties égales. Il est tentant d'y voir les écuries, bâtiment indispensable à tout château, y compris à l'époque moderne, mais souvent bâti à l'écart pour des raisons de commodité. En 1428-1429, un moulin à vent sur pivot est construit dans la basse-cour.816 Il s'agit du seul édifice de ce type rencontré dans la documentation étudiée, qui plus est dans l'enceinte du château. Avec la construction de la citerne, il démontre une réelle volonté de permettre aux occupants du château de vivre en semi-autarcie et donc de pouvoir résister à un siège.
Synthèse : du donjon à la forteresse
Château-Queyras apparaît dans la documentation en 1265, soit deux ans après le château de Sallanches. L'état de préservation du site permet de mieux en connaître l'organisation interne et la chronologie relative que dans tous les autres exemples étudiés.
Le château initial est initialement regroupé dans une enceinte quadrangulaire au sommet de la butte. Dans un deuxième temps, il s'étend progressivement à la quasi-totalité de cette dernière, entre 1339 et 1371 et prend l'allure de forteresse qu'on lui connaît encore aujourd'hui. Enfin, de la fin du XIVe siècle au milieu du XVe siècle, il fait l'objet d'améliorations de plus en plus nombreuses, destinées à accroître le confort de ses occupants permanents (réfection des murs, construction d'une citerne et d'un moulin) et temporaires (prison).
Les documents consultés pour la fin du XVe siècle, notamment les visites du château réalisées entre 1493 et 1497817, n'apportent aucune information complémentaire sur l'organisation du site, car elles évoquent juste les réparations habituelles (toitures, bretèches, etc.). Les éléments représentés sur le plan de 1608 sont ainsi tous déjà construits avant 1430 et il est donc possible, en croisant les différents plans anciens et actuels, de proposer un plan relativement détaillé des différentes phases de construction du château entre 1339 et 1430 (doc. 145). Seuls les emplacements des barbacanes (probablement devant chaque porte) et du moulin à vent sont inconnus.
De même, il est possible de proposer une reconstitution des différents niveaux de la haute-cour, en admettant certaines des hypothèses formulées précédemment, comme la localisation de la prison au deuxième étage du donjon (doc. 146). Dans ce dernier, une différence assez nette est faite entre la partie résidentielle et le lieu d'exercice du pouvoir. En effet, le positionnement de l'escalier dans une tourelle permet d'accéder aux différents étages sans devoir traverser chacun d'entre eux, en particulier la chambre du châtelain. Celle-ci bénéficie d'un certain confort, à mettre en relation avec l'obligation de résidence du châtelain, sur laquelle je reviendrai dans le chapitre suivant. Le dernier étage est, au contraire, l'espace public par excellence. Le châtelain est en mesure d'y recevoir des visiteurs, d'où l'existence d'une seconde chambre et d'une petite cuisine. C'est en outre un lieu de passage, par lequel on accède à la galerie et aux courtines.
Les informations rassemblées sont naturellement incomplètes et il subsiste un certain nombre de doutes, notamment en ce qui concerne des points aussi importants que l'emplacement exact de la chapelle. Malgré tout, on peut dire que Château-Queyras est, plus que les autres sites étudiés, une véritable "forteresse habitée".818 Habitée, elle l'est par le châtelain ou le lieutenant, sa famille, le personnel, les gardes… et c'est tout. La basse-cour, création tardive, n'abrite pas d'habitat, ce qui a entraîné le développement d'un village en contrebas. Par conséquent, Château-Queyras, au contraire des autres exemples abordés ici, ne joue qu'un rôle mineur dans la répartition du peuplement d'un Queyras.
L'usage actuel est de désigner le château sous le nom de Fort-Queyras et le village sous celui de Château-Queyras. Le premier nom n'apparaît jamais dans les sources médiévales et n'est donc pas utilisé ici.
Information égrénées dans NICOLAS (N.), La guerre et les fortifications du Haut-Dauphiné, en particulier p. 154-156 (synthèse).
British Library, Add., ms 21117, f°67 r°.
Archives du Génie. Article 8, section 1, carton 1, pièce 16.
L'orientation du plan est inversée.
Archives du Génie, article 8, section 1, carton 3, feuille 2.
Base des Monuments Historiques, région PACA, n°05050383NUCA.
cliophoto.clionaute.org, avril 2009.
NICOLAS (N.), La guerre et les fortifications du Haut-Dauphiné, p. 152. L'auteur propose pour le Haut-Dauphiné les équivalences suivantes : 1,87 m pour une toise et 0,34 m pour un pied.
ADI 8B631, Queyras (1347-1349) : (…) pro una cera posita in magna ianua castri (…).
ADI B4364, Château-Queyras (1417) : (…) turrim rotundam magne porte introitus dicti castri existentem, quam reperiit minus bassam unde ordinauit (…) fieri unam bertrachiam rotondondam (…) ad similitudinem bertrachie que est supra portam parui recepti dicti castri (…).
ADI 8B629, Queyras (1343-1345) et NICOLAS (N.), La guerre et les fortifications du Haut-Dauphiné, p. 153.
ADI 8B24, Queyras (1339).
ADI 8B644, Château-Dauphin et Queyras (1367-1369) : (…) fecerunt octo echiffas et duas portas nouas, clausas et copertas ad deffensam ; et una dictarum portarum est duplex cum guicheto et cum grossis clauis ferreis (…).
Ibid. : (…) murando et faciendo unum murum ante portam dicti castri (…).
ADI B3010, Château-Queyras (1371).
www.voyageurs-dui-temos.com, avril 2009 pour les deux photographies présentées sur cette page.
ADI 8B655, Queyras (1384-1385) : (…) pro faciendo in dicto castro Quadracii sex bertechias fusteas copertas et planchiatas (…).
ADI B4364, Château-Queyras (1417).
ADI 8B687, Queyras (1428-1429) : (…) supra planchimentum turris seu donioni (…) ; ADIB4364, Château-Queyras (1417) : (…) copertum turris donioni dicti castri (…).
ADI B4364, Château-Queyras (1417) : (…) gradus per quo ascenditur infra dictam turrim, quos reperiit deruptos et in ruynam (…) ipsos gradus de nouo refficere de tribus peciis fusteis (…) refficere bochetos qui portant ipsos grados (…).
ADI 8B24, Queyras (1339) : (…) quedam turris quadrata ad tercia soleria optime coperta ad foresiam (…).
ADI 8B671, Château-Queyras (1397-1398) : Idem uisitando magnam turrim dicti castri, reperiit ipsam in casi ruyne et fractam in duabus parietibus, qui non fuerat fundata rationabiliter, quia habet muros sutiles secundam altitudinem ipsius turris (…).
NICOLAS (N.), La guerre et les fortifications du Haut-Dauphiné, p. 219.
ADI 8B671, Queyras (1397-1398) : (…) in dicta turri fieri quosdam carceres (…).
NICOLAS (N.), op. cit., p. 271-272.
ADI 8B687, Queyras (1428-1429) : (…) in camera uocata camera castellani ipsius loci. Et pro reffectione coffrie fornelli dicte camere, que fuerat combusta et deuastata dum dictus castellanus ibidem moram trahebat (…).
NICOLAS (N.), op. cit., p. 282.
ADI B4364, Château-Queyras (1417).
ADI B4364, Château-Queyras (1418) : Item causa deruendi latrinam sale predicte dicti castri et eam murandi de muro nouo et claudendi (…).
ADI 8B687, Queyras (1428-1429) : (…) apodiendo et retinendo de thesia in thesiam paruum muri magne aule dicte castri a parte ecclesie, qui murus continet longitudinis quatuor teysiarum ; et alium murum existentem inter cellerium et faneriam dicti castri, etiam continentem IIII teysias de longitudine ; qui duo muri erant in perriculo cadi et totaliter destructi in magnam preiudicum dicti castri ; et ipsos muros retinendo eorum perriculo rompendo et nytidendo usque ad rippem (…) nittidendoque componendo et faciendo de altitudine neccessaria de bona calce et bonis lapidibus grossis et longis, uocatis hours, et de bona arena de ripperia (…).
ADI 8B687, Queyras (1428-1429) : Item de faciendo et ponendo duas canales, unam de muro magne aule inter galeriam et dictam aulam, ubi cadat scillindium dictarum aule et galerie, et aliam a dicta canali usque ad citernam, unam longitudinis quinque teysiarum uel circa (…).
ADI 8B644, Queyras (1367-1369).
ADI 8B687, Queyras (1428-1429).
ADI B4364, Château-Queyras (1417) : (…) fieri super angulare muri camere iuxta aulam unum aliud chaffalie (…).
NICOLAS (N.), La guerre et les fortifications du Haut-Dauphiné, p. 282.
Ibid., p. 154.
NICOLAS (N.), La guerre et les fortifications du Haut-Dauphiné, p. 154.
Ibid., p. 272.
ADI B4364, Château-Queyras (1417) : (…) replanchare tres bertrachias existentes a granerio dicti castri usque ad angulum muri quoquine (…).
ADI 8B671, Queyras (1397-1398) : (…) unam citernam, cum ibi non sit puteus nec alia aqua (…).
NICOLAS (N.), op. cit., p. 276-277.
Ibid., p. 154-155.
ADI 8B629, Queyras (1343-1345).
ADI B4364, Château-Queyras (1417) ; (…) fieri supra capellam iuxtam fornellum camere castellani unum chaffale super duabus peciis fusteis (…).
NICOLAS (N.), op. cit., p. 153.
NICOLAS (N.), La guerre et les fortifications du Haut-Dauphiné, p. 182.
ADI B4364, Château-Queyras (1417).
NICOLAS (N.), La guerre et les fortifications du Haut-Dauphiné, p. 154.
ADI 8B655, Queyras (1384-1385) : (…) pro reparando stabulas dicti castri (…).
ADI 8B671, Château-Queyras (1397-1398).
ADI 8B687, Queyras (1428-1429) : (…) remouendo seu remoneri faciendo certam magnam quantitatem terrarum, lapidum et repol[…] existentem in stabulis dicti castri, altitudinis quatuor pedum uel circa, ob quod murum ibidem fractum et disruptum non poterat uideri nec meliorari ; et ipsas terras, lapidas et repol[…] extra dictum castrum exherendum (...).
ADI 8B687, Queyras (1428-1429) : (…) faciendo in dicto castro Quadracii unum molendinum nouum giratorum ad brachia, per modum quo alia molendina ad brachia fieri fuerunt in Brianczonnesio (…).
ADI 8B697, Château-Queyras (1493-1497).
Expression empruntée à POISSON (J.-M.) (dir.), Le château médiéval, forteresse habitée.