II. La Smithsonian Institution et l’Etat : des textes aux pratiques

1. Les textes fondateurs

Un bref compte-rendu de la loi d’établissement de la Smithsonian Institution (1846) et de son programme d’organisation (1847) suffit à mettre en évidence sa spécificité institutionnelle. Avant d’entamer leur examen, on citera pour mémoire le testament de James Smithson. En 1826, celui-ci prend les dispositions suivantes dans son testament :

‘In the case of the death of my said nephew without leaving a child, [...] I then bequeath the whole of my property [...] to the United States of America, to found at Washington, under the name of the Smithsonian Institution, an Establishment for the increase and diffusion of knowledge among men.’

Abondamment citée dans les discours d’auto-définition, cette clause est certes un texte fondateur pour l’identité et la mémoire de la Smithsonian Institution. Elle ne saurait cependant servir à l’élucidation du statut de la S.I., une institution créée par un ensemble de lois votées par le Congrès des Etats-Unis. Le véritable acte fondateur est donc le fait du Congrès, qui choisit avec la loi d’établissement de la S.I. de 1846 de donner une forme institutionnelle particulière au vœu testamentaire de Smithson.