A. Les fonctions urbaines étudiées et les effectifs associés

Les fonctions urbaines sur la base desquelles nous construisons les typologies fonctionnelles sont associées aux activités présentées dans le tableau 3. Celui-ci permet de visualiser pour chacune d’elles le nombre d’entrées à la base de nos analyses. Les données sont pondérées : les effectifs présentés dans le tableau et qui peuvent paraître assez élevés sont faibles en fait pour certains lorsqu’ils ne sont pas pondérés (parfois inférieurs à 100) et imposent des précautions particulières. Dans les situations les plus extrêmes, nous limitons a priori le nombre de pôles d’activités dont nous autorisons la localisation. L’enquête de Niamey est la plus restrictive de ce point de vue, et nous ne retiendrons qu’une seule zone attractive pour les emplois du secteur secondaire, pour la santé et les études universitaires. Deux zones seulement pourront être retenues pour les loisirs et la religion dans l’aire urbaine niaméenne et trois pour la pratique religieuse à Puebla. Nous prendrons soin également de mentionner les établissements et infrastructures associées, pour éviter de faire des choix non pertinents. Les effectifs disponibles dans les enquêtes de Lyon et Montréal permettent d’éviter ce type de restrictions.

Tableau 3 : Nombre et pourcentage des entrées considérées par activité
Tableau 3 : Nombre et pourcentage des entrées considérées par activité Rappelons ici que les entrées considérées résultent d’un déplacement extérieur au quartier d’habitation et de plus de 5 minutes.

Le nombre d’entrées associées aux loisirs à Lyon et Montréal est important, et ce même si les déplacements de week-end ne sont pas recensés. Elles représentent respectivement dans ces villes 14,5 % et 13 % de l’ensemble des entrées contre seulement 4 % à Niamey et 5,5 % à Puebla. A l’inverse, les études pré-universitaires concernent 20 % de l’ensemble des entrées dans les deux villes du Sud contre seulement 8 % et 5,5 % à Lyon et Montréal. Cette dernière différence s’explique par la jeunesse de la population urbaine des villes du Sud tandis que la place bien plus grande des loisirs dans les programmes d’activités des citadins lyonnais et montréalais explique en partie la première différence.

Dans la mesure où seuls ont été considérés les déplacements extérieurs au quartier d’habitation et nécessitant plus de 5 minutes de trajet à partir de l’habitat, nous avons souhaité rendre compte de la perte d’information liée à ce choix. Certaines activités se déroulent plus fréquemment à proximité du domicile que d’autres. Les déplacements réalisés pour les achats et pour les loisirs en font partie dans les quatre villes. Les résultats obtenus pour le cas poblanais sont toutefois quelque peu surprenants. Malgré la grande taille des zones d’enquête, les entrées extérieures au quartier d’habitation sont majoritaires vis-à-vis de l’ensemble des entrées considérées. La concentration des activités au sein de certains espaces urbains et le déséquilibre très net dans l’attraction des territoires expliquent en partie la faiblesse du nombre d’activités internes au quartier d’habitation. On peut également supposer une certaine sous-estimation des déplacements courts, et en particulier ceux effectués à pied. Le nombre moyen de déplacements par personne semble effectivement faible, il n’est que de 1,85 dans cette enquête (contre plus de 3 dans une enquête réalisée sur un petit échantillon de citadins poblanais en 1999). Nous serons amené à revenir sur cette question des déplacements locaux (proches du lieu d’habitat) dans la quatrième section de la partie III.

Notes
40.

Rappelons ici que les entrées considérées résultent d’un déplacement extérieur au quartier d’habitation et de plus de 5 minutes.