2. L’enseignement pré-universitaire et universitaire

En étudiant l’enseignement, nous cherchons ici à décrire et localiser les destinations quotidiennes de nombreux jeunes citadins. Plus ils avancent dans le cursus scolaire, plus les établissements sont gros et moins ils sont nombreux, les établissements d’enseignement supérieur, peu nombreux et plus spécialisés, en sont l’aboutissement. Nous rappelons ici que l’enseignement primaire n’est pas considéré. La seule distinction réalisée est celle des établissements pré-universitaires (secondaires) et universitaires. Cette distinction existait dès les motifs dans l’enquête de Lyon (le motif « études » était scindé en plusieurs motifs « collège », « lycée », « université »). Pour des questions d’homogénéité des analyses entre les villes, nous n’avons considéré que les citadins âgés de plus de 14 ans. Dans les cas de Puebla et de Niamey, nous avons principalement utilisé le niveau d’éducation du citadin pour savoir dans quel type d’établissement il se rendait quotidiennement. Une condition sur l’âge nous a parallèlement permis d’exclure les individus trop jeunes ou trop vieux pour un niveau donné. La distinction pré-universitaire/universitaire a été réalisée dans l’enquête de Montréal uniquement grâce à l’âge des citadins. Ce choix par défaut permet finalement de pouvoir faire le même travail de localisation des établissements d’enseignement pré-universitaire et universitaire dans les quatre aires urbaines.

Les établissements d’enseignement secondaire sont relativement nombreux dans Niamey. Quatre pôles de première importance apparaissent (carte 13) : ce sont les zones Ecole (Lycée Issa Korombé), Kassaï-Katako (Lycée Kassaï), Wadata (Lycées Kouara et Humanité) et Château Neuf (Lycée Soni). Ces quatre territoires concentrent près de 50 % des entrées enregistrées pour ce motif. Le Plateau II/Issa Béri, le Centre/Petit-Marché et la zone Sabongari apparaissent ensuite, l’attraction observée est plutôt associée dans leurs cas à des Collèges d’Enseignement Général (C.E.G.).

Nous n’avons pas reproduit dans ce document la carte correspondant aux pôles d’enseignement supérieurs pour des raisons de pertinence statistique. Seule la zone Université s’affirme comme un grand pôle d’enseignement supérieur (64 % des entrées liées aux études supérieures sont à destination de cette zone, située sur la rive droite du fleuve Niger). Nous ne retiendrons que cette zone.

Carte 13 : L’enseignement secondaire à Niamey
Carte 13 : L’enseignement secondaire à Niamey

Les établissements d’enseignement pré-universitaire et universitaire pour lesquels les flux observés sont les plus importants sont assez largement concentrés dans le centre de Puebla. La zone de la C.A.P.U. revêt le statut d’exception pour l’enseignement pré-universitaire, deux écoles y sont situées. Les pôles de seconde importance sont plus étalés dans l’aire urbaine, avec huit zones extérieures au centre historique. Une Preparatoria y est généralement située. Concernant les pôles d’enseignement supérieur, trois zones à proximité immédiate du centre apparaissent. Il s’agit au sud de la zone de l’Hôpital Général et de l’Hôpital Universitaire de Puebla (une école d’infirmière et une école de chimie s’y trouvent également) et d’une zone, plus à l’ouest, où se situe le Centro de Capacitacion Tecnológico e Industrial (CECATI). La troisième zone est composée de plusieurs établissements. Plus éloigné du centre, la Benemérita Universidad Autónoma de Puebla (BUAP) au sud et l’Universidad de las Américas à l’ouest apparaissent, nettement pour la première et plus discrètement pour la seconde. Une zone du Parque Industrial Puebla 2000 ressort également pour ses établissements universitaires : l’Instituto Tecnológico et l’Universidad Tecnológica de Puebla s’y côtoient. La carte 14 permet de visualiser les pôles d’enseignements mis en évidence à Puebla.

Carte 14 : L’enseignement pré-universitaire et supérieur à Puebla
Carte 14 : L’enseignement pré-universitaire et supérieur à Puebla

Les trois zones les plus dynamiques du point de vue de l’enseignement pré-universitaire sont localisées sur la Presqu’île ou sont proches de celle-ci (voire carte 15). Le Lycée de la Martinière, sur la rive gauche de la Saône, explique l’attractivité enregistrée pour une des zones des pentes de la Croix-Rousse. Plusieurs pôles d’enseignement pré-universitaire apparaissent également en partant vers l’est, ce sont respectivement les zones Albert Thomas, Cusset et Bron. Une zone proche de l’île Barbe au nord de l’agglomération, Oullins au sud, Décines, Bron et Saint-Priest à l’est viennent compléter le tableau. Ces zones accueillent des lycées, professionnels ou d’enseignement général.

Les pôles universitaires sont moins nombreux et facilement identifiables. La Presqu’île apparaît une fois de plus très attractive grâce à plusieurs petits établissements. L’attraction est plus forte cependant dans les grands campus universitaires de la ville. Parmi ceux-ci, le campus de la Doua à Villeurbanne regroupe notamment l’I.N.S.A. de Lyon et l’Université Claude Bernard Lyon I. Il s’agit d’un pôle scientifique de première importance dans l’agglomération lyonnaise. Apparaissent ensuite du centre vers la périphérie, dans la direction nord-ouest/sud-est plusieurs autres pôles d’enseignement universitaire, ce sont respectivement les campus des Universités Lyon 2 et Lyon 3 (sur les quais du Rhône), le campus de la Manufacture des Tabacs de l’Université Lyon 3, le pôle de Médecine autour de Grange-Blanche (Faculté de Médecine et Ecole d’Infirmières) et pour finir le campus de l’Université Lyon 2 à Bron. Les Universités Lyon 2 et Lyon 3 possèdent plusieurs programmes d’enseignement en commun et sont issues d’un seul et même établissement qui s’est scindé après les évènements de mai-68 en France.

Carte 15 : L’enseignement à Lyon
Carte 15 : L’enseignement à Lyon

Dans le cas de l’aire urbaine de Montréal, de nombreux pôles pré-universitaires concentrent plus de 1 % des entrées. Il s’agit pour la plupart d’entre eux de collèges de taille importante (ils sont également appelés cégeps comme Collèges d’Enseignement Général et Professionnel). Les deux établissements qui concentrent le plus d’étudiants sont le collège anglophone Dawson et le cégep de Saint-Laurent, respectivement au sud et à l’ouest du centre. A l’extrême ouest de l’île de Montréal se tient le cégep John Abbott Collège. Le cégep du Vieux Montréal est situé quant à lui à proximité nord du centre. La répartition des cégeps dans l’aire urbaine montréalaise n’est pas polarisée vers le centre des affaires ou le centre historique. Ils sont au contraire bien répartis aussi bien sur l’île qu’à l’extérieur, avec néanmoins une concentration plus grande dans le premier cas.

Plusieurs pôles d’enseignement supérieur apparaissent comme les pôles pré-universitaires sur la carte 16. Contrairement aux cégeps, il apparaît clairement une concentration des établissements de niveau universitaire entre le Saint-Laurent et le Mont-Royal. Parmi eux se trouvent les Universités Concordia et McGill. Ces deux derniers établissements (anglophones) sont proches du centre des affaires. C’est le cas également de l’Université du Québec à Montréal (U.Q.A.M.), l’attraction qu’elle génère se diffuse sur plusieurs zones contiguës sur lesquelles se tiennent plusieurs bâtiments importants. A l’ouest du Mont-Royal sont situés l’Université de Montréal et l’Ecole Polytechnique de Montréal. Ces deux établissements offrent divers programmes conjoints dans les sciences exactes. Les établissements mis en évidence dans la périphérie ont une envergure plus limitée.

Les pôles d’enseignement mis en évidence dans les quatre villes étudiées permettent de faire émerger plusieurs tendances. Outre diverses zones centrales, qui concentrent une activité d’enseignement tant pré-universitaire qu’universitaire, de grands pôles péricentraux ont pu être localisés. Un seul est ressorti à Niamey, mais plusieurs ont pu être pointés dans les trois autres villes, ils concernent des établissements différents mais principalement universitaires et sont parfois associés à des champs disciplinaires spécifiques (sciences exactes, sciences sociales ou encore pôles médicaux et paramédicaux). Leur localisation répond souvent à des choix politiques.

Carte 16 : L’enseignement à Montréal
Carte 16 : L’enseignement à Montréal