6. Les pôles de loisirs

Les loisirs recouvrent une grande diversité d’activités, qui peuvent être de nature sportive, culturelle ou associative. L’individu considéré peut être participant ou spectateur. A ces activités viennent s’ajouter les promenades (dans des parcs par exemple) et le lèche-vitrines (ou magasinage) sans achat. La localisation des pôles de loisirs a pu être étudiée dans les quatre aires urbaines. 35 % seulement de l’ensemble des déplacements réalisés pour ce motif à Niamey sont suffisamment distants du logement pour avoir été sélectionnés dans notre étude fonctionnelle. Ce chiffre s’élève à près de 60 % pour les aires urbaines montréalaise et lyonnaise. A l’exception de l’aire urbaine de Puebla, il existe donc une pratique de loisirs de proximité dont notre étude ne rend pas compte.

Nous ne proposons pas ici de représentation cartographique des localisations des pôles de loisirs dans la capitale nigérienne pour des raisons liées à la faiblesse des effectifs, qui ne nous permettent de pointer que deux zones. Deux zones ont donc été retenues pour leur attraction, qui dépasse dans les deux cas 9 % des entrées liées aux loisirs. La première zone est centrale, il s’agit de la zone Maourey/Liberté, articulée autour des places Maourey et Liberté. Se situent dans cette zone plusieurs boîtes de nuit, bars et restaurants. La situation de cette zone est idéale puisqu’elle est sur l’axe qui relie le Petit au Grand Marché. La seconde zone retenue est Wadata, à l’est de la ville. Le cinéma Zabarkan explique en partie l’attraction mesurée.

Les pôles de loisirs sont concentrés dans le centre historique de Puebla (carte 26), grâce en particulier à ses bars, restaurants et boîtes de nuit, mais également à ses nombreuses boutiques et l’atmosphère propice au lèche-vitrines. Quelques zones apparaissent également à proximité du centre vers le sud, en particulier autour de la Plaza Dorada (qui est un centre commercial). En périphérie lointaine, vers l’ouest, le centre de Cholula constitue un pôle de loisir important à l’échelle de l’agglomération poblanaise. Grâce à son Zócalo et sa pyramide aztèque, il s’agit d’un haut lieu touristique et de nombreuses boutiques, plusieurs bars et restaurants y ont vu le jour. Deux autres zones au nord-est et au sud-est concentrent des déplacements de loisirs plus directement liés à la vie estudiantine (ce sont des pôles universitaires importants).

Carte 26 : Les loisirs dans l’agglomération poblanaise
Carte 26 : Les loisirs dans l’agglomération poblanaise

Dans le cas de l’aire urbaine de Lyon, l’attraction liée aux loisirs semble nettement se concentrer dans la Presqu’île, près de la Place Bellecour et jusqu’à l’Hôtel de Ville, avec une toile de fond commerciale. Le lèche-vitrines n’explique pas seul cependant l’attraction de loisirs caractérisant cet espace, les cinémas, les salles de spectacle, les bars et les nombreux restaurants jouent évidemment un rôle non négligeable. Dans un second temps ressortent plusieurs autres zones telles que le début des pentes de la Croix-Rousse (quartier animé le soir) ou le centre commercial de la Part-Dieu, qui concentre nombre d’entrées liées principalement à du lèche-vitrine. Le parc de la Tête d’Or, au nord le long du Rhône, et le parc de Parilly s’affirment également comme des pôles de loisirs à l’échelle de l’agglomération. La présence du campus de l’Université Lumière Lyon 2 proche de ce dernier parc n’est pas étrangère à son attractivité. La carte 27 permet de localiser ces pôles.

Carte 27 : Les loisirs dans l’agglomération lyonnaise
Carte 27 : Les loisirs dans l’agglomération lyonnaise

Six zones ont pu être retenues comme pôles d’attraction de loisirs de première importance (carte 28). Celles-ci sont regroupées dans le centre de Montréal à l’exception d’une zone de taille importante où se côtoient deux centres commerciaux de grande envergure. En ce qui concerne les zones centrales, elles correspondent à des lieux animés. On y retrouve à la fois divers bars, restaurants, cinémas, mais également un grand nombre de magasins et de centres commerciaux parmi lesquels le centre Eaton, que nous avons déjà évoqué. La Place des Arts (salles de concert, boutiques et restaurants) en est le centre symbolique (les nombreux festivals montréalais se déroulent tout ou partie sur cette place). Le parc Mont-Royal apparaît également. Diverses zones plus éloignées du centre des affaires peuvent également être mentionnées, avec dans ce cas une attraction commerciale plus marquée.

Carte 28 : Les loisirs dans l’agglomération montréalaise
Carte 28 : Les loisirs dans l’agglomération montréalaise

Si l’on fait le point sur les tendances mises en exergue pour les quatre aires urbaines considérées, on remarque que les zones centrales sont des pôles de loisirs indiscutablement attractifs, de par leurs établissements (cinémas, bars, restaurants) mais aussi leurs nombreuses boutiques où le lèche-vitrines est apprécié. Certaines zones commerciales péricentrales attirent également un nombre important de citadins pour leurs loisirs, c’est le cas de la Plaza Dorada à Puebla, de la Part-Dieu à Lyon ou encore de divers centres commerciaux à Montréal. Les marchés niaméens n’apparaissent pas comme des territoires de loisirs, ce sont essentiellement des espaces de consommation. Les espaces verts sont appréciés et concentrent une part importante des loisirs dans les deux villes du Nord, le parc de la Tête d’Or à Lyon et le parc Mont-Royal à Montréal en sont les symboles.