C. Localisation et délimitation des centres des métropoles de Niamey, Puebla, Lyon et Montréal

A l’occasion de notre étude des pôles d’activités, nous avons été amené à repérer des zones polyfonctionnelles. Ce caractère est un critère de centralité nécessaire mais insuffisant pour localiser et délimiter le centre des métropoles que l’on étudie. Une rapide revue de la littérature portant sur les notions de centre et de centralité nous a permis d’évoquer les dimensions variées qui peuvent permettre de caractériser un centre. Tant que faire se peut, ces dimensions doivent être prises en compte de manière intégrée. Les centralités fonctionnelle, symbolique et historique ont été abordées dans le cadre de la localisation et de la délimitation des centres des métropoles niaméenne, poblanaise, lyonnaise et montréalaise.

Si les centres des métropoles considérées peuvent être reconnus et localisés assez facilement grâce aux critères fonctionnels, symboliques et/ou historiques, les délimiter est une tâche plus complexe. Pour atteindre cet objectif, nous nous sommes principalement appuyés sur les effets de coupures associés à certains grands axes routiers ou ferroviaires, ainsi qu’à des caractéristiques physiques de l’espace (collines, thalwegs, rivières, etc.). Elles peuvent donc être linéaires ou surfaciques [Héran, 1999]. Les coupures en milieu urbain sont peu étudiées, malgré leurs effets reconnus par certains auteurs sur les territoires et leurs usages ([De Boer, 1991], [Begag, 1995], [Héran, 1999]). Selon ces auteurs, au-delà des effets pouvant être qualifiés de primaires (rallongement des temps de parcours, risques accrus), les coupures peuvent être associées à une segmentation des relations de voisinage, une séparation des communautés, voire même une différenciation nette dans la symbolique des territoires (représentations) et du fonctionnement urbain (activités). Ces coupures et leurs effets ont donc été mobilisés pour délimiter les centres-villes. Pour ce faire, nous avons cherché à comparer les activités, l’architecture (qui renvoie à l’histoire du territoire), et la symbolique des quartiers situés de part et d’autre des éléments du construit susceptibles d’être considérés comme des coupures.