5. Synthèse et comparaison des rôles joués par les centres tels que délimités

Le tableau 4 permet de faire le bilan des activités présentes dans les centres urbains tels que nous venons de les définir. Les chiffres présentés ne doivent être comparés qu’à l’intérieur de chaque colonne (une comparaison par ligne n’aurait pas de sens ici). Si le caractère polyfonctionnel ressort pour tous les centres, il renvoie à des activités différentes selon les aires urbaines. A Niamey, le centre est largement articulé autour des achats (alors même que le marché Katako, à la limite nord du centre, n’en fait pas partie). Le travail non salarié et les démarches viennent ensuite, largement devant le travail salarié et les loisirs. Nous retrouvons donc ici l’importance des marchés dans le fonctionnement urbain niaméen, ces lieux concentrent les achats et les emplois informels. A Puebla, ce sont également les achats qui donnent vie au centre, mais on retrouve ensuite et par ordre d’importance des activités telles que la religion, l’enseignement pré-universitaire, le travail et les loisirs. Celles-ci font appel à des fonctions urbaines diversifiées. L’architecture et plus largement l’histoire des lieux jouent un rôle important dans la polyfonctionnalité du centre de Puebla. Dans les centres de Lyon et de Montréal, les achats ne représentent qu’une faible part de l’attraction mesurée. Les activités autour desquelles le centre de Lyon s’articule sont plutôt les loisirs, les démarches puis les achats, la santé et les études pré-universitaires. Les études universitaires jouent un rôle important dans l’organisation du centre de Montréal, ce qui apparaît clairement comme une de ses spécificités. Les loisirs et les emplois n’apparaissant que dans un second temps, mais contribuent à donner au centre son identité.

Que ce soit pour les villes de Lyon ou de Montréal, nous avons pu constater que le cœur même de la métropole contemporaine ne se situait pas dans les zones de première implantation que nous avions évoquées lors de la description de l’histoire de ces villes. Dans le cas de Niamey, la localisation du centre découle directement des choix urbanistiques du colonisateur, et de leur planification pendant la première moitié du XXe siècle. Il en est de même à Puebla, où le centre-ville s’est développé sur le territoire choisi par les colons espagnols. Cet espace se distingue aujourd’hui par les emplois qui y sont localisés et au dynamisme commercial de la zone. Maintenant que ces espaces ont pu être localisés et délimités, il convient maintenant de compléter la typologie fonctionnelle. Il semble enfin que de Niamey jusqu’à Montréal, en passant par Puebla et Lyon, le centre joue un rôle de moins en moins important dans l’ensemble de l’aire urbaine, avec des attractions mesurées de plus en plus faibles.

Tableau 4 : Pourcentages d’attraction des centres des 4 villes étudiées sur l’ensemble des aires urbaines pour chaque fonction considérée
Tableau 4 : Pourcentages d’attraction des centres des 4 villes étudiées sur l’ensemble des aires urbaines pour chaque fonction considérée