5. Synthèse comparative des quatre typologies fonctionnelles

La méthode de construction des typologies fonctionnelles a été similaire pour les quatre aires urbaines. Nous y avons localisé et délimité pour chacune d’elle un centre, divers pôles d’activités, monofonctionnels ou polyfonctionnels, quelques zones d’attraction dite intermédiaire et des zones non attractives. Le tableau 5 permet de mettre en rapport les surfaces associées à ces types de groupes de zones. Les surfaces sont données en km² puis en pourcentage par rapport à la surface totale de l’aire urbaine (à l’intérieur du périmètre d’enquête).

Tableau 5 : Synthèse des surfaces couvertes par les différents types de groupe pour les quatre typologies fonctionnelles
Tableau 5 : Synthèse des surfaces couvertes par les différents types de groupe pour les quatre typologies fonctionnelles

Si la précision des découpages disponibles a contraint notre analyse de la géolocalisation des destinations des déplacements des citadins, nous avons visé la systématisation et la reproductibilité des traitements réalisés, et quelques remarques méritent ici d’être avancées. Malgré la taille croissante des aires urbaines (dans l’ordre où elles sont présentées), l’augmentation lente des surfaces des centres s’associe assez mécaniquement à une forte baisse de leur poids vis-à-vis de l’aire urbaine (la surface relative chute de 3,4 % pour Niamey à 0.1 % pour Montréal). L’effet inverse s’observe pour les zones non attractives, qui prennent une place plus élevée dans les villes les plus peuplées et les plus étalées. Nous pouvions également nous attendre à ce que la taille relative des pôles d’attraction mono- et polyfonctionnels décroisse avec l’augmentation de la taille des métropoles considérées, mais l’aire urbaine montréalaise semble faire exception à ce principe. Bien que les découpages puissent éventuellement jouer sur la précision de nos résultats en la matière (malgré notre effort pour neutraliser au maximum l’influence des découpages), quelques autres explications peuvent être avancées. Le poids assez faible de l’attraction exercée par le centre de Montréal laisse une part importante à expliquer pour les autres zones. Le modèle monocentrique supposé pour les quatre métropoles (avec la délimitation d’un seul et unique centre) a moins de sens à Montréal, surtout vis-à-vis de la taille du territoire enquêté. Laval, Longueuil, Sainte-Thérèse et dans une moindre mesure Saint-Jérôme et Terrebonne constituent des centres secondaires d’importance non négligeable. L’étalement fonctionnel, visible à Lyon, s’exprime enfin clairement à Montréal quant à l’organisation des activités à disposition des citadins. La taille du territoire enquêté n’est pas étrangère à la force de cette tendance. Les zones polyfonctionnelles mises en évidence dans chacune des quatre aires urbaines correspondent peu ou proue à des centres secondaires, mais leur attraction et la diversité des activités qui s’y trouvent sont faibles vis-à-vis du centre principal, et ces territoires sont différents les uns des autres. Il n’en reste pas moins qu’ils jouent un rôle dans l’organisation des centralités dans les aires urbaines considérées.

Les typologies finalement obtenues ainsi que les traitements qui ont été nécessaires à leur construction nous ont permis de mieux préciser l’organisation et le fonctionnement des villes qui composent notre corpus. Les données à partir desquelles nous avons construit ces typologie (enquêtes-ménages transport) se confirment comme étant pertinentes pour ce type d’analyses de localisation des pôles d’activité. Au-delà de l’intérêt de ce choix pour des études fonctionnelles portant sur les villes du Sud (pour lesquelles les données manquent à ce niveau), cette méthode se révèle intéressante pour mesurer les espaces les plus attractifs autour desquels les villes sont organisées.

Tel que nous l’avons évoqué au début de cette partie, la fonction résidentielle, à partir de laquelle les citadins construisent leur espace de vie n’a pas été abordée dans l’analyse fonctionnelle en tant que telle, mais va maintenant faire l’objet du chapitre suivant. L’association des deux typologies spatiales permettra de rendre compte des contextes propres aux quatre aires urbaines, du point de vue des espaces résidentiels et des pôles d’activités.