A. Caractériser les espaces résidentiels

En caractérisant et regroupant les zones de chaque aire urbaine, nous pointons directement les spécialisations qui ont cours dans les espaces résidentiels, c’est-à-dire la ségrégation résidentielle. Tel que nous avons décrit la ségrégation urbaine dans la problématique, plusieurs dimensions (socio-économiques, démographiques et ethniques) peuvent être abordées pour appréhender ce phénomène caractéristique des métropoles contemporaines. Ces trois dimensions seront au cœur de ce chapitre et permettront de rendre compte au mieux de la spécialisation des espaces résidentiels. Là n’est pas notre finalité cependant, il s’agit d’un moyen, d’une étape intermédiaire vers une compréhension plus fine de la ségrégation urbaine entendue comme la séparation des citadins dans les espaces du quotidien.

Les ségrégations résidentielles sont orchestrées par des choix sous contrainte des ménages que nous n’avons pas les moyens de décrire ici. Plutôt que sur les processus décisionnels, nous concentrons donc ici notre attention sur la spécialisation (socio-économique, ethnique et résidentielle) des zones urbaines, c’est-à-dire sur un état considéré comme figé.

La ségrégation urbaine, telle que nous l’avons définie dans la première partie, consacre l’individu comme base d’analyse. Ca chapitre porte pourtant sur la dimension résidentielle de la ségrégation donc sur les ménages. Elle permet de rendre compte de l’influence du ménage d’appartenance sur la relation tissée par chacun avec la ville, de l’espace de résidence jusqu’aux espaces du quotidien. Si la ségrégation urbaine mérite d’être approchée sur une base individuelle, il n’est pas question de faire abstraction de l’influence des ménages sur les modes de vie urbains. C’est bien dans la dialectique individu/ménage que les choix résidentiels, les mobilités quotidiennes et les programmes d’activité prennent forme.