2. Les caractéristiques du cadre bâti et de la localisation des zones dans l’aire urbaine

Dans cette partie de notre travail seront abordés les différents types de logement, la densité de population et la distance au centre pour chacune des zones considérées. Ces données proviennent principalement du recensement de la population de 1999.

  • Les types de logement

L’offre de logements dans l’aire urbaine de Lyon est majoritairement constituée par des appartements en immeubles collectifs et les maisons individuelles. La demande de logements est tellement importante depuis plusieurs décennies que la construction de maisons individuelles dans le périmètre des communes de Lyon et Villeurbanne est devenue rare. Il reste bien sûr quelques quartiers résidentiels au sein desquels des pavillons subsistent mais ceux-ci sont plutôt rares. Il faut s’éloigner du centre-ville pour que ce type de construction apparaisse progressivement et se généralise dans plusieurs communes périphériques. La rurbanisation concerne cette tendance qu’ont certains ménages à s’éloigner de la ville-centre pour accéder à une maison et un terrain pour un mode de vie symbiotique de l’urbain et du rural [Estèbe, 2004].

Au-delà des maisons individuelles, l’offre de logements est constituée d’appartements, mais des différences importantes existent entre les immeubles concernés. L’hyper-centre de Lyon (Presqu’île et Vieux-Lyon) concentre des constructions anciennes qui datent pour certaines de la Renaissance. Les volets et les balcons y sont plutôt rares. En s’éloignant du centre, nombre d’immeubles plus récents peuvent être observés. Ils se distinguent des premiers par les matériaux de construction tout d’abord (la pierre est remplacée par le béton armé) ainsi que par la plus grande fréquence de balcons. A l’est de Lyon, sur les communes de Vaulx-en-Velin, Vénissieux, Bron, etc. ont été construits dans les années 60-70 des grands ensembles. L’image négative véhiculée ainsi que leur détérioration progressive notamment ont eu pour conséquence d’attirer puis de maintenir dans ces quartiers des populations défavorisées. La promiscuité liée à la piètre isolation phonique entre les appartements est plus ou moins bien vécue selon la place de cette étape dans le parcours résidentiel des résidents [Chamboredon & Lemaire, 1970]…

La prise en compte dans les analyses de la date de construction des immeubles aurait été intéressante à ce point de vue mais n’était pas possible à la vue des données dont nous disposions. Nous avons donc limité notre étude aux fréquences relatives de maisons individuelles et d’appartements dans chaque zone et à la proportion respective de logements de moins de deux pièces et de 5 pièces ou plus. Les données utilisées sont issues du recensement de la population effectué en 1999. Les IRIS (échelon géographique le plus fin) ont pu être facilement mises en correspondance avec les zones de l’enquête-ménages puisqu’ils sont plus petits que ces dernières. La partition suggérée par l’analyse de classification ascendante hiérarchique ne se limite qu’à quatre groupes décrits ci-après :

  • Le groupe log.app.pet rassemble en son sein 27 zones où l’offre de logements se résume quasiment (à 91 %) aux appartements. 41 % de l’ensemble des logements ne disposent que d’une pièce ou deux. Ces zones sont principalement situées sur les communes de Lyon et Villeurbanne (centre et péricentre de l’aire urbaine).
  • Le groupe log.app.moy concentre également des zones (16 en l’occurrence) où les logements sont majoritairement des appartements (90 %), mais ceux-ci sont nettement moins fréquemment de petits appartements. 18 % d’entre eux ont deux pièces ou moins, 65 % ont 3 ou 4 pièces et 16 % ont 5 pièces ou plus.
  • Le groupe log.mixtes est composé de 20 zones au sein desquelles la proportion d’appartements est de 67 % et celle des maisons individuelles est de 32 %. Cette mixité existe parfois dans le tissu urbain, où des immeubles côtoient des maisons individuelles mais peut également être liée à une trop grande taille des zones de notre découpage.
  • Le groupe log.maisons est composé de 21 zones. La proportion de maisons individuelles y atteint 74 % de l’ensemble des logements. Le nombre de pièces d’une maison individuelle est structurellement plus élevé en moyenne que celui des appartements, d’où la proportion élevée de logements ayant 5 pièces ou plus, dépassant dans ce groupe 46 %.
  • La densité de population
  • La distance au centre

Pour regrouper les zones vis-à-vis de leur distance au centre-ville, nous nous sommes appuyés sur le centre-ville tel qu’il a été défini dans le premier chapitre de cette présente partie. Cet espace est désigné par dist1. Les effets de coupure associés aux grands axes routiers ont pu être mobilisés pour délimiter les cercles concentriques construits. Le groupe dist2 correspond aux quartiers de Lyon et Villeurbanne à l’intérieur du périphérique. Rappelons ici l’importance de la coupure imposée par cet axe, largement développée dans les travaux de A. Begag [1991]. Viennent ensuite les zones de première couronne regroupée sous le nom dist3. Elles sont contiguës aux zones précédemment décrites et à l’est de l’agglomération, la délimitation correspond à la rocade est (A46 et N346). Au-delà s’étendent les zones de deuxième couronne.