C. Construction de la typologie résidentielle de l’aire urbaine de Lyon

Sur la base des variables qualitatives construites et relativement à la méthodologie présentée initialement, nous avons réalisé une analyse factorielle des correspondances multiples. Le schéma 12 présente la projection sur le premier plan factoriel des modalités des 5 variables engagées.

Schéma 12 : Projection sur le premier plan factoriel des modalités des 5 variables qualitatives lyonnaises
Schéma 12 : Projection sur le premier plan factoriel des modalités des 5 variables qualitatives lyonnaises

La représentation du premier plan factoriel met en évidence les variables les plus importantes dans la structuration des espaces résidentiels lyonnais. Comme dans le cas poblanais, le premier axe de l’analyse factorielle offre une lecture concentrique de l’organisation de l’aire urbaine lyonnaise, avec une forte spécificité des zones peu denses, de périphérie lointaine, habitées par des familles avec enfants et logeant dans des maisons individuelles vis-à-vis des zones centrales et péricentrales. On retrouve sur le second axe une opposition forte entre les zones péricentrales, d’une part, et de première couronne, d’autre part, la proportion de célibataires restant élevée dans le premier cas tandis que les familles sont bien plus fréquentes dans le second groupe. La différence importante dans les niveaux de scolarité entre ces deux types de zones permet également de souligner l’importance en proportion des populations défavorisées en première couronne. L’axe 3 souligne quant à lui un effet de génération, avec les populations anciennes, moins éduquées, plutôt situées dans le centre. L’axe 4 rend compte de l’opposition entre des zones où vit une proportion importante de familles défavorisées et celles, moins denses et plutôt habitées par des célibataires aisés (on pense ici à la spécificité des grands ensembles et aux familles modestes qui y vivent). On retrouve ensuite dans le cinquième axe l’idée de l’opposition pour les populations aisées d’un habitat en maison individuelle ou en appartement de taille moyenne (plus proche du centre). Nous retenons également le sixième axe qui permet d’insister sur l’association entre les plus défavorisés (vis-à-vis des plus aisés) et l’habitat dans des petits appartements. Les coordonnées des zones sur ces six axes ont pu être retenues et utilisées dans le cadre d’une C.A.H.. Celle-ci suggère une partition des zones de l’espace urbain lyonnais en six groupes. La partition finalement obtenue a été conservée telle qu’elle, si ce n’est que nous avons décidé de scinder un groupe en deux pour isoler les zones périphériques de l’Ouest lyonnais, qui regroupent des populations aisées. Ce groupe n’est pas apparu dans nos résultats mais paraissait important vis-à-vis de l’image que véhiculent ces espaces chez les Lyonnais.

La représentation cartographique de la typologie résidentielle est proposée sur la carte 38. Deux zones du découpage n’ont pas été considérées dans ce travail : le parc de la Tête d’Or et le campus de la Doua. Ce ne sont pas en effet des espaces résidentiels, même si des étudiants résident sur le campus de la Doua, puisqu’il n’est pas possible pour la plupart des citadins, hormis les étudiants, de venir y habiter. Pour mieux connaître chacun des 7 groupes créés, nous proposons de les décrire plus précisément. Le graphe 4 permet de synthétiser l’ensemble des considérations présentées au cours de la description de chaque groupe.

Carte 38 : Typologie résidentielle de l’espace urbain lyonnais
Carte 38 : Typologie résidentielle de l’espace urbain lyonnais
Graphe 4 : Analyse descriptive comparée des groupes de la typologie résidentielle lyonnaise
Graphe 4 : Analyse descriptive comparée des groupes de la typologie résidentielle lyonnaise