1. Niamey

La typologie résidentielle obtenue dans le cas niaméen a permis de différencier six grands espaces résidentiels : le centre, le péricentre populaire, le péricentre aisé, les zones périphériques loties, les zones non-loties récentes et les zones de périphérie lointaine populaire.

  • La répartition des Niaméens dans les espaces résidentiels

Nous commençons par évaluer la distribution des résidences des citadins selon leur statut (graphe 22). Si celle-ci est plutôt uniforme, le péricentre aisé concentre plus de scolaires/étudiants et d’actifs salariés en proportion que les autres espaces. Les premiers sont également sur-représentés dans les zones périphériques au détriment des seconds. Mises à part les fortes spécificités du centre et des zones péricentrales aisées, les écarts de répartition sont peu marqués.

Graphe 22 : Répartition des citadins niaméens dans le centre, le péricentre aisé et la périphérie lointaine populaire selon leur statut
Graphe 22 : Répartition des citadins niaméens dans le centre, le péricentre aisé et la périphérie lointaine populaire selon leur statut

En fixant le statut, la répartition des jeunes garçons et filles scolaires et étudiants est plutôt uniforme dans les différents espaces résidentiels. Cette même variable de genre segmente les actifs non-salariés et les sans-activités. En s’éloignant du centre, la proportion de femmes faiblit parmi les actifs non-salariés et grossit parmi les sans-activité. Les femmes actives non-salariées sont pour une part importante engagées dans le commerce sur les marchés de la ville, leurs revenus sont faibles et un éloignement trop important de ces centres névralgiques du commerce niaméen peut avoir un effet direct sur leurs activités.

Parmi les salariés, la distinction a été réalisée par rapport aux niveaux de revenus. La localisation résidentielle des citadins concernés diffère assez largement alors. Les actifs salariés des ménages les plus aisés vivent plus largement dans le péricentre aisé, les autres sont majoritaires dans le centre et les zones périphériques populaires surtout. Ces écarts de répartition dans les espaces résidentiels ne permettent pas cependant de mieux comprendre les écarts observés dans les activités des plus et des moins aisés (les résidences de ces derniers étant plus concentrées à la fois proche et loin du centre).

  • Localisation résidentielle et activités réalisées

Si l’on étudie les activités réalisées selon le lieu de résidence, on remarque que ceux qui vivent dans le centre ont une pratique plus fréquente des loisirs mais plus rare des visites. Les habitants des zones populaires (péricentrales ou périphériques) se déplacent plus souvent dans le cadre religieux. La concentration dans ces espaces résidentiels des populations les plus défavorisées, qui ont une pratique religieuse plus régulière en moyenne que les plus aisés, explique en partie cette tendance. La pratique plus fréquente des loisirs par les résidents centraux peut être interprétée plus directement par leur localisation dans l’espace urbain. Ces écarts restent néanmoins peu marqués vis-à-vis de ceux qui sont associés aux statuts.

A statuts fixés, diverses tendances (selon les groupes considérés) peuvent être appréciées selon la localisation résidentielle. Les actifs salariés et les scolaires/étudiants du centre se déplacent plus souvent pour leurs loisirs. Ils font également plus d’achats que les citadins habitant ailleurs dans l’aire urbaine alors que parmi les actifs non-salariés, ce sont les résidents des zones péricentrales aisées qui font plus d’achats que les autres. Ces écarts, ainsi que quelques autres dont nous ne faisons pas état ici, ne sont pas très marqués et la faiblesse des effectifs (la localisation résidentielle se décline en six modalités) nous inspire une grande précaution quant à ces tendances et leur fiabilité.

Nous retiendrons finalement à Niamey la spécificité des activités réalisées par les habitants du centre et des zones péricentrales aisées.