2. Puebla

Dans le cas poblanais, cinq espaces résidentiels ont été distingués, ils correspondent au centre, au péricentre de classe moyenne, aux zones péricentrales aisées, à la périphérie proche construite d’immeubles et à la périphérie lointaine populaire.

La répartition des résidences des Poblanais n’est que peu dépendante de leur statut, bien que les scolaires/étudiants soient légèrement sur-représentés dans le péricentre aisé et sous-représentés dans la périphérie lointaine populaire. La répartition inverse peut être observée pour les sans-activité et les retraités sont plus nombreux en proportion dans le centre et le péricentre aisé.

Les scolaires d’une part et les étudiants d’autre part ne sont pas répartis de la même manière dans l’aire urbaine. Les plus jeunes sont plus nombreux en proportion dans la périphérie construite d’immeubles et la périphérie lointaine populaire. Ces deux espaces ont en commun d’être fortement peuplés de familles avec de jeunes enfants. Dans ces zones, les 18-24 ans (âge des études supérieures) ont plus souvent tendance à travailler ou être sans activité qu’à étudier. Les étudiants sont sur-représentés dans le péricentre aisé et dans une moindre mesure dans le centre. Ni les scolaires, ni les étudiants ne sont répartis différemment selon leur genre.

Pour ce qui est des actifs, la seconde variable de différenciation choisie dans la typologie individuelle était la motorisation des ménages (par adulte). Nous avions souligné son lien avec le niveau de scolarité, présumant alors d’une indication sur le niveau de vie des ménages. Leur répartition dans les espaces urbains poblanais confirme cette hypothèse, avec une nette sur-représentation des ménages non-motorisés dans les zones populaires (et plus encore celles qui sont situées dans la périphérie).

Concernant les sans-activités, le centre est le seul espace au sein duquel les plus âgés (plus de 60 ans) sont sur-représentés. Les plus jeunes (moins de 40 ans) sont plus nombreux dans les zones périphériques. La forte présence de familles et le plus faible emploi des femmes expliquent cette répartition spécifique.

Nous étudions maintenant les activités réalisées selon le lieu de résidence. D’un point de vue général tout d’abord, la localisation résidentielle ne joue qu’à la marge avec une plus forte propension aux loisirs pour les résidents du centre et du péricentre aisé et des accompagnements plus rares chez les résidents des périphéries lointaines populaires. Il est difficile cependant de tirer quelque conclusion que ce soit sans préciser ces tendances en les décorrélant des variables discriminantes, à commencer par les statuts.

Les étudiants habitant dans le centre font plus souvent des achats (8 % sont concernés par cette activité contre 3 à 4 % pour les résidents des autres zones). Leurs loisirs sont plus fréquents également, ce qui est le cas aussi pour ceux qui vivent dans le péricentre aisé. Cette dernière remarque s’applique de la même façon aux actifs et aux chômeurs (avec plus de netteté encore). Parallèlement, l’accompagnement concerne plus les résidents du péricentre aisé et bien moins les habitants de la périphérie lointaine (les premiers sont trois fois plus nombreux parmi les actifs que les seconds à avoir accompagné quelqu’un la veille du jour d’enquête). Cette variabilité est d’autant plus forte que les actifs en question sont motorisés, ce qui confirme l’idée que la disponibilité d’une voiture particulière fait augmenter la propension des citadins à l’accompagnement (les enfants ou les conjoints).

Pour ce qui est des sans-activité, on remarque une chute des achats avec l’éloignement au centre. Les loisirs sont rares pour tous ces citadins, avec un léger sursaut pour ceux qui habitent dans le péricentre aisé (4 % d’entre eux se sont déplacés pour leurs loisirs contre 2 % pour tous les autres). Les retraités font, comme les sans-activité, d’autant moins fréquemment d’achats qu’ils résident loin du centre de Puebla.

Ces tendances restent marginales cependant au regard des écarts générés par les variables utilisées dans la typologie individuelle. La localisation résidentielle n’a donc qu’un impact secondaire sur les activités réalisées.