2. Puebla

16 % des Poblanais sont allés dans le centre pour au moins une de leurs activités quotidiennes. Dans le même temps, 28 % de ces mêmes citadins réalisaient leurs activités dans un des pôles d’attraction associé à l’activité réalisée. L’éloignement au centre a un impact très net sur la pratique à la fois du centre en tant que pôle d’attraction polyfonctionnel, mais également de chacun des territoires les plus attractifs pour les activités réalisées (graphe 70). Les résidents du péricentre aisé pratiquent légèrement plus fréquemment ces territoires que leur degré d’éloignement au centre ne pouvait le laisser supposer.

Graphe 70 : Fréquence de citadins poblanais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les pôles d’attraction selon leur localisation résidentielle
Graphe 70 : Fréquence de citadins poblanais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les pôles d’attraction selon leur localisation résidentielle

La pratique des territoires attractifs ne dépend pas uniquement de la localisation résidentielle, et renvoie également à diverses caractéristiques individuelles parmi lesquelles le statut joue un rôle important, que l’on peut apprécier sur le graphe 71. La concentration des établissements scolaires de niveau pré-universitaire et surtout universitaire implique une pratique très forte des pôles d’attraction par ces jeunes citadins. Dans le même temps, les chômeurs et les sans-activité se rendent moins fréquemment que les actifs dans les territoires de forte attractivité associés à leurs activités. Mise à part la spécificité des scolaires/étudiants, les différences sont peu marquées.

Graphe 71 : Fréquence de citadins poblanais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les pôles d’attraction selon leur statut
Graphe 71 : Fréquence de citadins poblanais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les pôles d’attraction selon leur statut

Nous ne relevons pas de variations liées au genre. Par contre, les niveaux de scolarité ont une influence sur les accès aux pôles d’attraction, plus fréquents chez ceux qui ont fait les études les plus longues. L’accès au centre semble indépendant de cette variable. A statut fixé, nous avons pu apprécier l’effet de la variable qui permet de distinguer les scolaires et les étudiants, les seconds ayant une pratique bien plus fréquente que les premiers des pôles d’attraction, qui découle assez directement de la concentration de l’attractivité des pôles d’enseignement universitaire sur quelques établissements. Nous avons ensuite considéré les effets conjugués des statuts et des localisations résidentielles (tableaux 18 et 19).

Tableau 18 : Pratique du centre par les Poblanais selon leur localisation résidentielle et leur statut
Tableau 18 : Pratique du centre par les Poblanais selon leur localisation résidentielle et leur statut

Les pratiques du centre et des pôles d’attraction faiblissent avec l’éloignement au centre du lieu de résidence et l’effet des caractéristiques individuels s’accroit. Le péricentre populaire aisé fait exception à cette tendance dans le premier cas. A statut fixé, les différences entre quartiers sont plus importantes pour les chômeurs et les sans-activité qu’elles ne le sont pour les scolaires/étudiants, les actifs et les retraités. Les chômeurs et les sans-activité sont donc les plus sensibles à la localisation résidentielle. On les retrouve d’ailleurs dans l’étude de la pratique des pôles d’attraction, même si les variations entre zones de résidence sont plus faibles dans ce dernier cas. A l’intérieur des espaces résidentiels, les différences des pratiques des pôles d’attraction entre individus augmentent avec l’éloignement au centre de leur lieu d’habitation. Cette tendance repose principalement sur les comportements observés des chômeurs et des sans-activité.

Tableau 19 : Pratique des pôles d’attraction par les Poblanais selon leur localisation résidentielle et leur statut
Tableau 19 : Pratique des pôles d’attraction par les Poblanais selon leur localisation résidentielle et leur statut

L’accès aux pôles d’attraction est finalement plus important pour les citadins les plus instruits, qui sont certainement aussi ceux qui vivent dans les ménages les plus aisés. Les scolaires et surtout les étudiants y accèdent parallèlement très fréquemment, principalement à cause de la concentration importante de l’attractivité liée aux études secondaires et universitaires. Les chômeurs et les sans-activité restent parallèlement les moins concernés dans leur quotidien par les pôles d’attraction et le centre. L’accès au centre suit cependant une logique plutôt concentrique, plus les citadins résident loin du centre, moins ils y accèdent fréquemment. Nous concluons donc l’étude du cas poblanais sur la même remarque que pour Niamey, avec une lecture de l’accès au centre assez directement associée aux localisations résidentielles, et une interprétation liée aux statuts pour l’accès aux pôles d’attraction.