3. Lyon

13 % des citadins lyonnais se sont rendus dans le centre de l’agglomération pour une activité quelconque. Dans le même temps, 49 % des Lyonnais se dirigeaient vers un des pôles d’attraction tels qu’ils ont été localisés dans la typologie fonctionnelle.

Les pourcentages moyens sur l’ensemble des citadins cachent des disparités fortes, portées en particulier par la localisation résidentielle (graphe 72). Les résidents du centre sont évidemment les plus nombreux à être allés dans le centre ou les pôles d’attraction (parmi lesquels le centre…). Deux exceptions, déjà pointées à l’occasion de l’étude des accès aux activités, s’affirment alors relativement à la décroissance de la pratique des territoires attractifs avec l’éloignement du lieu de résidence au centre. Les résidents des banlieues sont moins prompts à la réalisation d’activités dans le centre et les pôles d’attraction, tandis que ceux de l’Ouest Lyonnais en ont une propension relativement forte au regard de leur éloignement à la Presqu’île.

Graphe 72 : Fréquence de citadins lyonnais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les territoires attractifs selon leur localisation résidentielle
Graphe 72 : Fréquence de citadins lyonnais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les territoires attractifs selon leur localisation résidentielle

Nous souhaitons maintenant mettre en relief des disparités internes aux espaces résidentiels. Comme dans l’étude de l’immobilité et de la relation au local, les statuts individuels conserve une place centrale pour la compréhension des tendances observées. Le graphe 73 présente les effets portés par ce facteur discriminant.

Graphe 73 : Fréquence de citadins lyonnais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les territoires attractifs selon leur statut
Graphe 73 : Fréquence de citadins lyonnais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les territoires attractifs selon leur statut

Sans les décorréler des localisations résidentielles, les statuts n’ont pas un pouvoir discriminant très important en ce qui concerne l’accès au centre de l’aire urbaine lyonnaise. Les étudiants semblent être les seuls à se distinguer, puisqu’ils s’y dirigent plus fréquemment que les autres citadins. Leur pratique plus importante des pôles d’attraction provient parallèlement de la structure de l’offre universitaire, extrêmement concentrée sur certains territoires. Toujours vis-à-vis de ces pôles d’activités, une légère inflexion peut être notée pour les retraités et les sans-activité, elle est peu marquée cependant.

Les autres facteurs considérés ne sont que faiblement liées aux pratiques spatiales. Seul un léger effet des niveaux de revenus des ménages d’appartenance peut être mesuré, avec une propension plus forte des plus aisés à aller dans le centre et les pôles d’attraction. Si l’on distingue les citadins selon leur localisation résidentielle, les effets du statut sont alors bien plus nets sur la relation entretenue avec le centre et les pôles d’attraction (tableaux 20 et 21).

Tableau 20 : Pratique du centre selon la localisation résidentielle et le statut à Lyon
Tableau 20 : Pratique du centre selon la localisation résidentielle et le statut à Lyon

Les écarts entre individus quant à leur pratique du centre sont les plus importants dans les espaces périphériques et dans les banlieues. Ces écarts proviennent assez directement de la faible fréquence à laquelle les retraités et les sans-activité se rendent dans le centre de l’aire urbaine lyonnaise. L’accès aux pôles d’attraction varie fortement selon le statut dans les espaces résidentiels périphériques. Peu des activités des résidents de ces derniers espaces ont effectivement lieu dans les pôles d’attraction associés.

Les étudiants, les chômeurs et les retraités sont les moins sensibles à la nature de l’espace dans lequel ils résident. Les proportions de sans-activité, de scolaires et d’étudiants varient fortement selon leur lieu d’habitation. Cela n’est pas étonnant dans la mesure où ces citadins ont généralement des moyens de mobilité réduits. La variabilité des pratiques des pôles d’attraction à statut fixé s’explique généralement par les faibles proportions mesurées pour les résidents des banlieues et des zones résidentielles périphériques (c’est le cas pour les scolaires, les actifs à temps partiel ou encore les sans-activité).

Tableau 21 : Pratique des pôles d’attraction selon la localisation résidentielle et le statut à Lyon
Tableau 21 : Pratique des pôles d’attraction selon la localisation résidentielle et le statut à Lyon

Nous avons eu dans cette section l’occasion de mesurer la spécificité de la relation à l’espace urbain des résidents des banlieues et de l’Ouest lyonnais. Les premiers sont les moins nombreux à se rendre dans le centre dans le cadre de leurs activités quotidiennes. Les seconds ont à l’inverse un usage du centre et des territoires attractifs relativement important au regard de leur éloignement du centre de l’agglomération.

La fréquence avec laquelle les citadins lyonnais se rendent dans le centre ou dans les pôles d’attraction relève finalement de fortes spécificités liées aux espaces de résidence. Il semble effectivement qu’une distance plus grande existe entre les pôles d’attraction d’un côté et les habitants des périphéries et des banlieues de l’autre. Cette distance concerne plus spécifiquement certains statuts, comme les scolaires, les sans-activité, les actifs à temps partiel et les chômeurs. Dans le cas de ces citadins, les effets des statuts et de la localisation résidentielle se conjuguent. A l’inverse de cette tendance, les résidents des zones de l’Ouest lyonnais, malgré leur éloignement, entretiennent une relation dynamique avec les pôles d’attraction et le centre.