4. Montréal

12 % des Montréalais sont allés dans le centre tandis que 42 % d’entre eux se dirigeaient vers un des pôles d’attraction.

Il n’est pas étonnant de voir que les résidents du centre ont un usage important du centre et des pôles d’attraction (graphe 74). Plus le logement en est distant, moins les citadins s’y rendent dans le cadre de leurs activités quotidiennes. La tendance est proche pour ce qui est de l’usage des pôles d’attraction, avec une propension plus grande pour les quartiers les plus aisés que sont le péricentre-ouest et l’Ouest anglophone.

Graphe 74 : Fréquences de citadins montréalais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les territoires attractifs selon leur localisation résidentielle
Graphe 74 : Fréquences de citadins montréalais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les territoires attractifs selon leur localisation résidentielle

Pour la mise en relief des disparités à l’intérieur des zones de résidence, les statuts ont le pouvoir explicatif le plus fort (graphe 75). La nature même de l’attraction générée par le centre, qui correspond peu ou prou à un centre des affaires, est à l’origine des déséquilibres observés quant à sa pratique. En ce qui concerne les pôles d’attraction, les scolaires/étudiants se distinguent par le fait que les pôles d’enseignement (surtout universitaires) sont concentrés sur certains territoires. Les retraités et les statuts autres sont les moins prompts à se diriger vers les territoires les plus attractifs. Comme dans les autres aires urbaines considérées, la pratique des pôles d’attraction et du centre augmente avec le revenu du ménage d’appartenance (respectivement de 9 % à 17 % et de 38 % à 48 % du premier au dernier quintile de revenu par unité de consommation).

Graphe 75 : Fréquences de citadins montréalais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les territoires attractifs selon leur statut
Graphe 75 : Fréquences de citadins montréalais ayant réalisé au moins une activité dans le centre ou les territoires attractifs selon leur statut

En croisant les localisations résidentielles et les statuts, nous obtenons des résultats intéressants (présentés dans les tableaux 22 et 23) pour l’éclairage des disparités entre quartiers. Les résidents du péricentre-ouest tirent pour presque tous les statuts les pourcentages de variance expliquée vers le haut, dans la mesure où les proportions de pratique du centre y sont particulièrement fortes.

Tableau 22 : Pratique du centre par les Montréalais selon la localisation résidentielle et le statut
Tableau 22 : Pratique du centre par les Montréalais selon la localisation résidentielle et le statut

Les citadins qui se rendent le moins fréquemment dans les pôles d’attraction sont ceux qui résident dans les espaces les plus défavorisés, les noyaux populaires péricentraux en premier lieu. On retrouve également dans ces espaces des différences interindividuelles importantes.

Tableau 23 : Pratique des pôles d’attraction par les Montréalais selon la localisation résidentielle et le statut
Tableau 23 : Pratique des pôles d’attraction par les Montréalais selon la localisation résidentielle et le statut

Les résultats obtenus dans le cas montréalais confirment les tendances déjà évoquées pour les autres villes. La pratique du centre et des pôles d’attraction est facilitée dans un premier temps pour les citadins vivant dans les ménages les plus aisés. Au-delà de la spécificité des espaces parcourus par les résidents centraux, les citadins des noyaux populaires péricentraux semblent mis à distance des pôles d’attraction tandis que les populations résidant dans les zones les plus aisées semblent à l’inverse en être plus proches. Les pratiques modales participent fortement de cet état de fait. Avec l’éloignement des lieux de résidence par rapport au centre, on remarque une chute très nette de l’usage de ce territoire (seuls 1 % des retraités et des statuts autres vivant en périphérie lointaine s’y sont rendus dans la journée enquêtée), alors que la pratique des pôles d’attraction se maintient à des niveaux importants (autour de 32 % pour ces mêmes citadins). Il semble donc qu’un développement spécifique des modes de vie périphériques puisse être évoqué dans le cas montréalais.