Section 2 Le système bancaire et financier

Comme les autres pays africains, ceux de la zone CEMAC ont connu, au cours de la première moitié de la décennie 1980, une crise de liquidité créée par la baisse des prix des produits de base exportés sur lesquels était construite toute leur stratégie de développement657. La chute des cours de ces produits a eu des conséquences dramatiques sur la situation des banques.

En matière de ressources, les dépôts de l’Etat et des organismes publics ont baissé, entraînant une perdition de trésorerie des banques. L’accumulation des arriérés sur la dette intérieure a eu pour effet de réduire très fortement le niveau des dépôts privés. En matière d’emploi, l’Etat et ses démembrements ne pouvaient plus faire face à leurs engagements. Les arriérés intérieurs ont aussi conduit à l’immobilisation des concours à la clientèle adossés sur les marchés publics. Ainsi, les dépôts des banques ont baissé alors qu’augmentaient les créances.

Par ailleurs, l’Etat actionnaire a eu tendance, en qualité de puissance publique, à peser sur le management en imposant ses hommes à la direction des établissements bancaires. Ces pratiques ont un effet négatif sur la performance du secteur bancaire. Aussi ont-elles eu, pour conséquence, d’affaiblir la mobilisation de l’épargne et de provoquer une pénurie des fonds destinés à l’investissement. Ainsi, l’investisseur a difficilement accès aux sources officielles de crédit à moyen et à long terme. C’est pour régler cette épineuse question que des réformes sont engagées, notamment par l’institution d’une Commission bancaire de l’Afrique centrale (§1), d’une Bourse des Valeurs Mobilières (§2) et d’un mécanisme de surveillance multilatérale (§3).

Notes
657.

Banque mondiale, « L’Afrique peut-elle revendiquer sa place dans le 21 ème siècle – Résumé analytique », mai 2000, 66 pages.