§2. La Bourse des Valeurs Mobilières

La Bourse des Valeurs Mobilières est un marché financier de dimension régionale créée pour favoriser la mobilisation de l’épargne en faveur de l’investissement. Prévue par la Charte des investissements, à son article 25, paragraphe 3, son siège qui a été fixé à Libreville au Gabon663 a fait l’objet de vives controverses de la part des autorités camerounaises. Se fondant sur leur poids économique par rapport aux autres pays de la région664, celles-ci ont même décidé de la mise en place d’une bourse nationale, la Douala Stock Exchange (DSX)665. Cette réaction camerounaise, pour légitime quelle soit, amène à nous interroger sur la vraie capacité de la sous-région à dépasser les égoïsmes nationaux pour s’engager dans une vraie intégration.

Ainsi, malgré la mise en place des réformes pour assainir le système financier, il persiste des obstacles politiques et techniques. La tendance des Etats de la CEMAC à agir contre les intérêts régionaux n’est pas de nature à garantir les conditions d’une meilleure participation des privés au financement des infrastructures. Mais, en matière de convergence des performances des politiques économiques, le dispositif de surveillance multilatérale dont le respect conditionne l’appui financier des institutions internationales pourrait porter ses fruits.

Notes
663.

Acte additionnel n°11/00-CEMAC-CCE-02 du 14 décembre 2000 fixant le siège de la Bourse des Valeurs Mobilières.

664.

Le Cameroun réalise plus de 50% du PNB de la BEAC. Cf. A. Toto Same, « le financement du développement de l’Afrique subsaharienne par des capitaux privés et publics externes : Le cas du Cameroun », ANRT, Lille, année 1999, page 49.

665.

G. EBA EBE, « Douala Stock Exchange : un instrument de financement de l’économie camerounaise », in Afrique Education, Hors Série, Décembre 2003, février 2004, pages 26 et 27.