Plusieurs sphères composent les agents de l’éducation et agissent sur l’être de l’apprenant, qui en est le principal destinateur. La sphère de l’éducation est constituée de la famille, de l’école, de l’État, des syndicats d’éducateurs, des confessions religieuses et des entités collectives. La famille joue un rôle prépondérant pour l’éducation physique, intellectuelle et, surtout, morale de l’enfant. « La société composée par ses frères, ses parents, ses sœurs est la première société humaine.»408 L’école, quant à elle, a un rôle évident, notamment avec l’apport déterminant de l’enseignant. Il y a, de l’autre côté, la sphère extra-éducationnelle qui englobe le champ tout entier de l’activité humaine. Celle-ci comprend les préoccupations quotidiennes et les dures expériences de l’amitié et de l’amour, les coutumes sociales, la loi, la sagesse commune incarnée dans les traditions collectives. L’éducation que nous recevons des expériences de la vie, donne parfois plus de bon sens face aux défis existentiels que ceux qui sont obtenus à l’école. D’où l’importance de l’environnement de l’enfant. Il est impérieux de tenir compte du contexte socioculturel dans lequel il évolue, pour éviter que le discours ne s’éloigne de la réalité. En premier lieu, quelles en sont les qualités requises pour l'apprenant ? Et à partir de là, quelles sont les modalités d'action de l’enseignant ? N'oublions pas que celui qui éduque, même si son action est réelle, est entièrement dépendant de celui qui est éduqué, ou plutôt de ce principe vital intérieur dont il est le dépositaire et qui ne peut être possédé comme une chose. Le maître n'est qu'un « agent ministériel » qui coopère à l'œuvre de l'éducation. Il est donc logique de commencer par les dispositions fondamentales de l'élève sur lesquelles reposent tout l'édifice éducationnel.
Idem, p. 108.