4. Education et promotion humaine

L’école est le lieu par excellence pour apprendre et vivre la socialisation et l’ouverture au monde. Un des grands défis éducatifs pour l’Afrique, est de conférer à l’institution scolaire les moyens humains et matériels pour permettre aux jeunes d’accéder à une éducation qui leur permette de comprendre aisément leur milieu de vie et de s’ouvrir au monde tout en restant eux-mêmes. Par un effort constant, ils doivent apprendre à s’accepter mutuellement dans la tolérance et l’ouverture. C’est la clef pour faire face au divisionnisme entretenu par les responsables politiques soucieux de se maintenir au pouvoir par des voies illicites. La finalité de cette éducation est de cultiver chez les jeunes d’origines ethniques diverses, le souci de construire ensemble une société où les différences ethniques seront perçues, non comme des éléments nuisibles, mais comme des occasions d’enrichissement positif à saisir et à exploiter pour la construction d’une société démocratique dynamique. L’accent est mis sur la culture pour répondre à la préoccupation des populations africaines en matière d’éducation. Dans cette partie du monde, les différences culturelles sont souvent exploitées pour des finalités dangereuses. Point n’est besoin de revenir sur le génocide rwandais, la question Zagawa au Tchad ou le problème des Tutsis congolais423. Le calvaire de ces peuples de ces peuples témoigne d’une situation d’intolérance ethnique, susceptible de nuire au processus de développement. Une véritable construction avant tout, par une conscientisation424 de la jeunesse sur les enjeux d’une société juste, ouverte et tolérante. Mais cette conscientisation n’est pas à confondre à une simple campagne de prise de conscience. Il s’agit d’une pratique pédagogique qui donne aux populations, les moyens de mettre en valeur des atouts qui sont cachés en elles. Ce n’est qu’à cette condition qu’il est possible d’évoquer la question du développement en Afrique. La problématique de l’éducation au développement nécessite au préalable qu’on puisse éclairer la question essentielle des valeurs à promouvoir, du type de société à construire et du type d’homme à former. Pour parvenir à cette finalité, il y a un minimum d’impératifs éducatifs à respecter.

Notes
423.

Cf. F. REYNTJENS, L’Afrique des grands Lacs en crise. Rwanda, Burundi : 1988-1994, Paris, Karthala, 1994, p. 36.

424.

P. FREIRE, L’éducation : pratique de la liberté, Paris, Cerf, 1971, p. 128.