1. Le Quercy

Si Lacassagne n’a pas conservé l’accent de sa « petite patrie », il s’y forge sans doute quelques relations essentielles pour la suite de son parcours, ou en tout cas il y puise une identité qui, judicieusement revendiquée, lui ouvre des portes. À Cahors, Lacassagne est un lycéen, mais apparemment pas un élève modèle. On le dit peu doué, élève individualiste et peu disposé à accepter la routine pédagogique, profitant avec parcimonie des leçons de ses professeurs. « Il fit ses études, jusqu’à 18 ans, au lycée de Cahors. Il avouait volontiers qu’il n’était pas un bon élève, qu’il avait beaucoup lu, s’instruisant par lui-même, mais profitant assez peu des leçons de ses professeurs »143. De cette origine cadurcienne on retient surtout l’amitié qui est supposée le lier à Léon Gambetta, homme politique de premier plan dans les années 1860-1880 et quasi-incarnation de la République aux yeux de bien des Français, et ce dès 1880, date à laquelle paraît une Biographie populaire illustrée 144 conservée dans le fonds Lacassagne, toute à la gloire du tribun radical. On lit ainsi souvent que « sa famille était très liée à celle de Léon Gambetta, dont le père avait une épicerie à Cahors. Si bien qu’Alexandre Lacassagne et Léon Gambetta devinrent des amis d’enfance, bien que Gambetta soit son aîné de cinq ans »145. Le professeur Normand que l’on cite ici reprend en fait une affirmation que l’on trouve fréquemment dans les notices nécrologiques consacrées à Alexandre Lacassagne : « le défunt fut un ami de Gambetta », lit-on dans Le Figaro du 25 septembre 1924146. Le Temps renchérit : « Condisciple de Gambetta, il l’avait suivi à Paris et resta jusqu’à la mort du célèbre tribun l’un de ses plus intimes amis »147. Le Progrès persiste : « il entretint avec le tribun républicain les relations les plus affectueuses »148. C’est d’ailleurs, entre autres, à cet influent ami que Lacassagne devrait son élection à Lyon en 1880. « Son retour en terre lyonnaise, il le dut d’abord à sa notoriété, à des appuis extérieurs efficaces dont celui de Léon Gambetta et à la transformation du paysage universitaire » peut-on lire sur le site « Santards et Traditions » de l’École de santé militaire de Lyon149.L’existence d’une telle amitié nous a, bien sûr, interpellée. La confirmer permettait d’amorcer une première ébauche du réseau relationnel d’Alexandre Lacassagne dans le champ politique, et sans doute de se faire une idée de ses opinions en la matière, sujet sur lequel il est resté globalement assez discret. Pourtant, vérification faite, les preuves de l’existence d’une telle relation d’amitié entre Lacassagne et Gambetta ne sont pas nombreuses. Incidemment, à l’ouverture d’un ouvrage de la bibliothèque d’Alexandre Lacassagne, on trouve cette dédicace : « À Léon Gambetta. Hommage de bonne amitié et de respectueux attachement »150. Le père de Léon Gambetta a rendu cet exemplaire au donateur, « avec tous mes sentiments affectueux », comme l’indique les quelques lignes à l’écriture tremblée qui se trouvent en début de volume. Mais c’est la seule indication certaine du lien qui a pu unir les deux hommes.

Le dépouillement de la correspondance d’Alexandre Lacassagne déposée à la Bibliothèque municipale de Lyon n’a donné aucun résultat. Pas une lettre de Léon Gambetta dans cet ensemble de quelques 57 courriers reçus par Alexandre Lacassagne, dont le plus ancien date pourtant de 1884, et le dernier de 1913. Reconnaissons que cet ensemble est certainement très lacunaire, et d’une valeur inégale. On y trouve cependant des courriers de Cesare Lombroso ou d’Alphonse Bertillon, d’Alfred Binet et de Gabriel Tarde, du préfet du Rhône ou de conseillers généraux. Lacassagne conserve avec soin les courriers émanant de personnalités, sans doute par goût des manuscrits, mais certainement aussi pour conserver la trace de ces liens illustres qui sont les lignes de force et les moteurs d’un bon réseau. Il paraît donc étrange qu’il n’ait pas conservé les courriers d’un Gambetta, surtout si celui-ci est pour une part à l’origine de son élection à la chaire de médecine légale de la Faculté de médecine de Lyon…

On m’opposera que, peut-être, si Lacassagne a entretenu avec l’homme politique une correspondance amicale, et donc plus personnelle, cette dernière n’a pas été versée à la Bibliothèque municipale de Lyon, et se trouve encore dans sa maison de campagne de Villerest. Sans doute, mais on devrait cependant trouver trace de Lacassagne dans les lettres écrites par Gambetta, ou dans les listes de ses compagnons que ses nombreux biographes, hagiographes ou détracteurs, ont dressées. Or on ne trouve rien chez Léon Lafarge151, qui se livre pourtant à une revue de détail des années d’enfance et de jeunesse, les années cadurciennes par excellence au cours desquelles une amitié aurait pu se nouer entre les deux hommes. Alexandre Lacassagne n’est mentionné ni parmi les condisciples de Léon Gambetta au petit séminaire de Montfaucon du Lot, ni parmi ses camarades du lycée de Cahors. De toute façon, la différence d’âge entre les deux jeunes gens – 5 années, un laps de temps décisif dans l’enfance et la jeunesse –, les empêche nécessairement de se côtoyer sur les bancs de l’école. Si amitié il y a entre Lacassagne et Gambetta, c’est du fait de leurs familles respectives : peut-être l’hôtel du Palais Royal se fournissait-il à l’épicerie Gambetta, mais il ne nous en reste aucune trace, et cette amitié ne semble pas s’être poursuivie entre les deux hommes, une fois devenus adultes.

La consultation de la correspondance éditée de Gambettane donne en effet pas davantage de résultat. Les lettres publiées par P.-B. Gheusi152 sont toutes destinées à sa famille, essentiellement ses parents, plus rarement sa sœur. Il n’y est jamais fait mention d’Alexandre Lacassagne. En 1938, Daniel Halévy et Émile Pillias153 publient quelques 700 courriers adressés par Gambetta à de multiples destinataires. Et, alors qu’ils déclarent avoir « entrepris des recherches méthodiques dans les papiers laissés par tous ceux qui avaient pu avoir avec Gambetta des relations personnelles ou politiques »154, on ne trouve pas davantage trace d’Alexandre Lacassagne. Il est absent de la table des destinataires comme de celle des noms cités dans les lettres, pourtant très complètes (elles dénombrent respectivement 248 et 476 noms)155. L’absence de Lacassagne dans un tel volume nous paraît claire : il n’existe sans doute pas de lien personnel direct entre les deux hommes. Les éditeurs de la correspondance en question précisent en effet dans l’avant-propos du volume, que « tant pour expliquer des lacunes dont le lecteur pourrait s’étonner que pour éviter à d’autres historiens d’inutiles recherches » ils ont jugé utile « d’indiquer ici les cas où [leurs] investigations ont donné un résultat négatif »156. Et là encore, aucune mention de Lacassagne, quel que soit le cas de figure envisagé : pas de Lacassagne quand « les lettres existent, mais ne sont pas communicables », pas davantage trace de lui quand « les lettres ont existé, mais ont disparu », toujours rien dans la liste des personnages ayant laissé des papiers dans lesquels les auteurs n’ont pas trouvé de lettres. Certes, les auteurs précisent bien que « Gambetta est essentiellement un orateur, un causeur [… et que] constamment entouré de ses amis politiques, en contact quotidien, il converse avec eux, il ne leur écrit pas »157. Mais, si Lacassagne avait entretenu une relation amicale avec lui, il en resterait sans doute une trace écrite, eu égard à l’éloignement constant des deux compatriotes qui aurait dû les obliger à prendre la plume. Gambetta vit à Paris à partir de 1856. Il y fait d’abord son droit, avant d’y exercer la profession d’avocat puis de se consacrer à la carrière politique comme député d’abord puis comme membre du gouvernement de novembre 1881 à janvier 1882. Lacassagne est souvent éloigné du Val-de-Grâce par les nécessités du service. Les occasions de s’écrire ne manquent donc pas. Les 23 et 24 avril 1869, Léon Gambetta est élu lors des législatives à Paris et à Marseille, mais c’est bien à Paris, qu’il exerce ses fonctions de député. Alexandre Lacassagne est alors médecin aide-major de 2e classe à l’hôpital militaire de Marseille158. Peut-être les deux hommes se sont-ils retrouvés dans la cité phocéenne. On n’en garde aucune preuve formelle. De toute façon le député, parisien par nécessité, a bien dû écrire pour garder le contact avec son compatriote. Devenu ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Défense nationale issu de l’insurrection parisienne, proclamateur de la République à la suite de la défaite de Sedan (4 septembre 1870), chargé de diriger la guerre en province, il quitte Paris en ballon pour organiser la levée de troupes en masse, et organise à Tours un nouveau gouvernement qui procède à des levées d’hommes et à des achats d’armes afin de secourir Paris assiégé. Alexandre Lacassagne est alors à Strasbourg où il est arrivé en qualité de répétiteur à l’École du Service de santé militaire avant de s’y trouver enfermé pendant le siège de la ville jusqu’à sa chute (27 septembre 1870) et à l’évacuation qui le conduit cette fois à Montpellier à compter du 31 décembre 1870. Toujours aucun échange de courrier entre les deux hommes. Par la suite, Gambetta passe l’essentiel de son temps à Paris, même s’il se déplace beaucoup pendant la période 1871-1875, au point d’être surnommé le « commis voyageur de la République ». Lacassagne effectue pendant cette période son premier séjour en Algérie : il est aide-major de 1e classe à l’Hôpital militaire de Sétif du 17 novembre 1872 au 13 mars 1873. Léon Gambetta est nommé président de la Chambre des députés de 1879 à 1881 puis président du Conseil de son gouvernement et ministre des Affaires étrangères du 14 novembre 1881 au 27 janvier 1882. Lacassagne est alors retourné en Algérie, à l’Hôpital de Médéa, du 22 Juillet 1878 à juillet 1880, date à laquelle il est élu à la chaire de médecine légale de la Faculté de Lyon, ville qu’il ne quitte par la suite que très rarement. En dépit de ces nombreuses séparations, Alexandre Lacassagne n’a conservé aucun courrier que lui aurait adressé le tribun radical. Et pourtant, tout orateur qu’il est, Gambetta n’hésite pas à écrire à ses amis quand les circonstances l’exigent, comme il le fait avec Arthur Ranc, publiciste et homme politique qui prend une part très active à la Commune de Paris et se voit donc contraint de s’exiler à Bruxelles entre 1871 et 1880. Voilà qui est troublant… Finalement, de deux choses l’une : soit Alexandre Lacassagne et Léon Gambetta sont des amis d’enfance, très intimes, et ils ont entretenu une correspondance trop intime pour qu’on en retrouve la trace dans une quelconque publication ; soit les liens noués dans l’enfance, à l’initiative essentiellement de leurs familles respectives, ont été entretenus de loin en loin, très épisodiquement, à l’occasion de services rendus l’un à l’autre, en souvenir de leur commune origine.

Dans le fonds Lacassagne on ne trouve en fait que trois références directes au nom de « Gambetta (Léon) ». Il ne s’agit pas de documents originaux et tous relèvent de la sphère de l’intime et à l’époque de l’enfance. Aucun de ses discours, pourtant régulièrement publiés dès les années 1870 ne se trouve dans le fonds Lacassagne. Aucune des coupures de presse le concernant conservées par Lacassagne ne concerne son actualité politique. Les documents rassemblés pas Lacassagne sur son compatriote, ce sont les Lettres adressées par Gambetta à sa « chère mignonne », sa maîtresse Léonie Léon entre 1873 et 1882, et publiées par la Revue de Paris en 1906159. Notons au passage que le caractère très personnel de cette correspondance n’a pas arrêté les éditeurs, ce qui nous permet de douter qu’une importante correspondance entre Lacassagne et Gambetta ne nous soit pas parvenu pour cause d’amitié très intime. On trouve aussi un recueil d’articles publiés par la Société des amis de Gambetta160. Alexandre Lacassagne ne signe aucun des 25 textes, discours et poèmes le composant161. Un autre médecin, le docteur Edmond Clary consacre pourtant 7 pages de ce volume à ses « Souvenirs d’enfance et de jeunesse »162, revendiquant «  le titre de camarade d’études de Gambetta »163 et donnant force détails sur le père de Gambetta, « honnête et habile négociant, qui tenait à pourvoir sa clientèle de produits de premier choix »164 ; sur sa mère « née Massabie, [qui] était la fille d’un pharmacien de Caussade, était fort intelligente et avait un véritable culte pour son fils »165 ; sur sa fameuse turbulence, « connue de tous dans notre petite ville » 166 ; et sur sa scolarité : « il n’était pas fort en thème […] était impatient de discipline et aimait à faire l’école buissonnière »167 mais « sa facilité, son intelligence primesautière, son horreur de la banalité, le faisaient distinguer de ses maîtres et, lorsqu’il le voulait, lui assuraient la première place »168. Dans ce récit circonstancié de l’enfance et de la jeunesse de Gambetta, aucune allusion n’est faite à Alexandre Lacassagne, en dépit de la mention d’autres de ses camarades « étudiants venus du Quercy » qu’il retrouve un temps à Paris où il est monté faire son droit dès 1856 : « le docteur Fieuzal, l’éminent oculiste169 ; Péphau, le créateur de l’école Braille ; le député Émile Rey ; le sénateur Talou ; les frères Arnault, le premier, professeur de faculté de droit, le second magistrat ; enfin le docteur Réthié, conseiller général, ancien maire de Cahors, à qui Gambetta avait voué une affection fraternelle »170. On trouve la même liste de « compagnons de Gambetta » dans un autre article171 collecté par Lacassagne qui, de nouveau y brille par son absence.

Enfin, Alexandre Lacassagne s’est constitué un dossier de 22 pièces imprimées concernant Gambetta172. De toute évidence, le personnage l’intéresse. Il rassemble ainsi les articles parus dans la presse sur l’enfance et la formation de son illustre compatriote. Le Temps dans la rubrique « Au jour le jour » présente « Gambetta écolier et étudiant »173, et Lacassagne a gardé la coupure. Un autre journal livre un compte-rendu encore plus exhaustif sur « Gambetta. L’enfant. – L’étudiant. – L’avocat. »174. Là encore, Lacassagne conserve l’article. Alexandre Lacassagne rassemble des éléments concernant « Gambetta et l’Alsace-Lorraine »175  et toutes sortes de souvenirs sur le grand homme176, y compris une invitation qui lui est adressée par la Société positiviste à l’occasion de la « Commémoration de Gambetta (Discours de M. Corra) le Dimanche 18 Juillet 1915 (3 Dante 127) au siège de la Société positiviste, 54 rue de Seine, à quatre heures précises de l’après-midi ». Autre signe de cet intérêt manifeste, la première page de la Biographie populaire illustrée 177 évoquée plus haut porte cette mention manuscrite, de la main de Lacassagne : « Collection Gambetta » [Fig.4].

Fig.4  : La première page de la Biographie populaire illustrée de Gambetta par E. Vero, et la mention manuscrite de Lacassagne évoquant l’existence d’une « Collection Gambetta » dans sa bibliothèque.

Alexandre Lacassagne a donc réuni un ensemble d’ouvrages concernant le tribun républicain, comme il l’a fait pour Marat, ou du moins il a eu l’intention de le faire. Mais il a de toute évidence poursuivi son projet avec moins d’ardeur, puisque la mention ne se retrouve pas sur tous les ouvrages concernant le grand homme. C’est même la seule allusion de ce type à une « Collection Gambetta » qu’on ait retrouvé dans les ouvrages du fonds Lacassagne consacré au grand tribun. Dernier indice de cet intérêt bibliographique de Lacassagne pour son compatriote, il a très probablement eu le projet d’acquérir un manuscrit à son sujet. Dans un catalogue de librairie il ainsi découpe l’annonce suivante :

‘« 13845. GAMBETTA (Lettre relative à Léon). Lettre autog. sig., par E. Aldhuy, supérieur du Séminaire de Montfaucon du Lot, dont le célèbre tribun fut l’élève, 2 pages ½ in-8. 10 fr. Très curieuse lettre dans laquelle il énumère les succès que Gambetta a remportés du 5 novembre 1847 au 19 août 1851, temps qu’il passa dans cet établissement ; il termine sa lettre ainsi. – « Léon Gambetta fut un élève turbulant (sic.) et même, pendant trois ans, peu appliqué, mais dès le commencement ses professeurs furent frappés de la vivacité de son intelligence. Voici la note laissée par son professeur de septième en 1849 : Très bon, très léger, enjoué, espiègle ; intelligence développée : très franc » etc. ’

Là encore, rien n’atteste de l’existence d’une relation personnelle entre les deux hommes. Si Lacassagne semble s’intéresser à Gambetta, c’est par goût des manuscrits autographes. Il en possède d’ailleurs un certain nombre. Et dans l’importante collection de cartes de visites réunie par Lacassagne, sur laquelle nous reviendrons ultérieurement, pas de carte de Léon Gambetta. Lacassagne et Gambetta ce sont sans doute croisés, peut-être même tout enfant dans les rues de Cahors ou sur les bancs de son lycée, mais c’est sans doute surévaluer l’importance de la relation entre les deux hommes que d’en faire des intimes.

Alors pourquoi cette affirmation, si souvent réitérée par les biographes successifs d’Alexandre Lacassagne, et avec certitude, d’une amitié profonde et ancienne entre les deux hommes ? Leur origine commune explique sans doute bien des choses, de même que leur appartenance à une même génération. « À Cahors, disait Léonce Balitrand, on est de père en fils “ami de Gambetta”. Ce fut longtemps un titre qui portait prestige et bénéfice. »178 Et d’ironiser : « Le nombre de ces amis crût et multiplia avec la gloire, à tous les paliers. On pouvait citer les condisciples du petit séminaire – Gambetta connut force curés – ceux du Collège, ceux du Quartier. Et les humbles, les badauds – si touchants. “Il t’a parlé ?” “Parfaitement ! il m’a dit ôte-toi de là, imbécile”. »179 Sans doute, Alexandre Lacassagne n’est pas de ces « humbles » qui revendiquent ainsi le moindre contact avec Léon Gambetta. Il n’en demeure pas moins qu’on ne trouve que des traces bien ténues de la supposée relation amicale qui le lie au tribun républicain. Pas un discours où il ne s’en réclame publiquement, pas une lettre qui lui soit adressée par l’homme politique. On ne saurait toutefois accuser trop vite Lacassagne de mauvaise foi, ni a fortiori de mensonge. Il n’a, à notre connaissance, jamais affirmé connaître personnellement Léon Gambetta. On a dit qu’il le connaissait. Et si Lacassagne a exagéré l’amitié qui le lie avec Gambetta, c’est plus probablement par omission, en ne détrompant pas ceux qui concluaient un peu rapidement à l’amitié entre les deux hommes au seul regard de leur origine commune. Pieux mensonge en vérité… Il ne nous appartient pas de trancher sur ce point : les sources ne nous le permettent pas et cela ne présente d’ailleurs pas grand intérêt. Ce qui semble en revanche plus passionnant, c’est de comprendre quel intérêt Lacassagne avait à se renseigner sur le grand homme, peut-être afin de faire croire à une relation privilégiée entre eux, et ce que cela trahit des opinions politiques d’Alexandre Lacassagne. S’il n’a pas menti sciemment, il a sans doute laissé planer un doute, qui finit par s’installer et par se muer en certitude, sur ses liens avec « cet organisateur de République » ainsi que le qualifie Hector Depasse180, un homme « dont la vie se confond avec l’histoire des progrès de la République »181. La réalité de la relation importe peu. Si elle était effective, tant mieux : cela inscrirait Lacassagne dans un réseau cadurcien, républicain et radical. Sinon, cela en dit long  sur son désir de s’agréger à un tel réseau, alors qu’il passe l’essentiel de sa vie d’homme, de professionnel et de notable dans une ville où l’on n’est rien de tout cela. À Lyon, le notable n’est traditionnellement pas républicain. Et si le républicanisme s’y enracine de longue date puisque « Lyon, sous le Second Empire, est une ville républicaine, où légitimistes, gouvernementaux et tiers-parti sont incapables de s’entendre »182 ; sa base est populaire, ce sont les milieux ouvriers et les couches inférieures de la bourgeoisie. Au contraire, parmi les élites, « il y a méfiance à Lyon à l’égard de la République […] tout le parcours mémoriel de ces élites s’est bâti contre la République »183 qui n’aime pas davantage la capitale des Gaules, « forteresse de l’anti-républicanisme »184. Pour Bruno Benoît, l’identité politique de la ville se caractérise par son centrisme, un centrisme qui « mêle libéralisme et amour de l’ordre, tradition religieuse et réformes sociales, orléanisme et républicanisme modéré »185. En effet, « le terme de République est synonyme, depuis la Révolution, de violences, de jacobinisation, de répression, de désordre, de centralisation, de difficultés économiques, de remise en cause du syncrétisme socio-économique et de perte d’indépendance municipale, bref de malheurs pour la ville et elle est, de ce fait, considérée pendant longtemps comme le pire des gouvernements »186. Certes, à partir des années 1880, la ville accepte la République, mais les élites restent circonspectes. À ce titre, Lacassagne ferait donc exception. En tout cas, se revendiquer ami de Gambetta c’est, sans doute, une façon très efficace de faire profession de foi républicaine. On sait le rôle majeur que joue Gambetta, que d’aucun ont surnommé « le héraut de la République »187, dans l’installation du nouveau régime. « C’est presque toute l’histoire de notre pays que Gambetta a eu la fortune d’incarner, à la période la plus active de son existence, depuis l’écroulement de l’Empire, que son éloquence précipita, jusqu’aux environs de sa mort, survenue après l’effondrement d’un rêve, qui aurait pu, si le Destin l’eût laissé vivre quelque temps encore, devenir une réalité heureuse »188. Voilà ce qu’on peut lire au détours d’une des nombreuses coupures de presse sur le tribun cadurcien conservées par Lacassagne.

Peut-être aussi peut-on y voir un signe de l’appartenance des deux hommes à la franc-maçonnerie. Gambetta est membre de la loge La Réforme, mais là encore on n’a pas de preuve formelle de l’adhésion de Lacassagne à l’organisation en question. Il possède une Liste des membres de la franc-maçonnerie des départements du Rhône, de l’Ain, de l’Isère et de la Loire 189 non datée, dans laquelle il ne figure malheureusement pas. Et ce serait sans doute aller un peu vite en besogne, et en faire un « maçon sans tablier », c’est-à-dire un non initié sur lequel court la rumeur, que de conclure qu’il était membre de cette société secrète. La franc-maçonnerie participe largement à la doctrine d’Auguste Comte190, dont Lacassagne est sans aucun doute un adepte – nous y reviendrons. Il est donc probable qu’il ait pris part aux activités d’une loge. Mais là encore, rien ne l’atteste dans le fonds Lacassagne, et l’on n’a pu trouver d’archives complémentaires permettant de lever le doute. Ce qui est sûr c’est que, outre leur origine cadurcienne, les deux hommes ont une expérience commune, de celle qui fondent les générations au sens où Jean-François Sirinelli emploie ce terme191, expérience à la fois singulière et collective, dans laquelle sont articulés la biographie personnelle et les événements du monde, lesquels deviennent « la substance de [la] mémoire »192. Cette génération, elle s’est notamment forgée au feu de l’Empire et de sa chute, des luttes politiques qui ont présidé à l’avènement de la République, et de la guerre franco-prussienne, du positivisme et de la franc-maçonnerie. Voilà quel genre d’homme veut être Alexandre Lacassagne, voilà les expériences fondatrices qu’il revendique.

Cahors participe donc de l’identité dont se réclame Alexandre Lacassagne. Quoi qu’il ait quitté la région dès les débuts de sa jeunesse, il reste attaché à sa région d’origine. La formule de son ex-libris dit cette affection pour son pays natal en même temps que l’importance de sa patrie d’adoption : « Olim quercinum, nunc lugdunense quercetum » [Fig.5] – autrefois en chêne du Quercy, aujourd’hui en chênaie lyonnaise.

Fig.5 : L’ex-libris du docteur Alexandre Lacassagne.

Du reste, l’attachement en question ne relève pas seulement de la formule. Dans la correspondance de Lacassagne, un certain nombre de courriers montre que cette origine cadurcienne est connue, ce qui tend à prouver qu’il la revendiquait volontiers. C’est ainsi qu’en 1898, alors qu’Alexandre Lacassagne a quitté sa ville natale depuis 35 ans, le docteur Ducor lui demande l’autorisation de se dire son « presque compatriote, car [il est] de Lafrançaise (Tarn-et-Garonne) et une partie de [s]a famille est originaire du Lot »193. Une autre fois, c’est le lieutenant-colonel A. Gardarein qui, de Souillarc (Lot), ainsi que l’indique sa carte de visite, écrit : « Merci, mon cher compatriote du souvenir que vous avez gardé de moi »194. Du reste, le catalogue du fonds Lacassagne souligne que le professeur a gardé de l’intérêt, sinon de l’affection, pour sa région d’origine. Il référence en effet 39 ouvrages portant sur « Quercy et Périgord ». Devenu lyonnais, le médecin n’est donc pas pour autant oublieux de ses origines. Il garde ainsi un intérêt marqué pour l’archéologie195, l’histoire196 et le folklore197 de son Quercy natal. Il en connaît le passé et les traditions. Il revendique une identité cadurcienne, et Cahors est véritablement une étape à part entière dans ses années de formation. Dans un des nombreux articles nécrologiques parus consécutivement à son décès, Edmond Locard souligne ainsi que « cette haute intelligence fut formée loin de nous […] à Cahors »198. Du reste, l’attachement de Lacassagne à son ancien lycée est manifeste : les Statuts de l’Association amicale des anciens élèves du lycée de Cahors 199, publiés en 1882, alors que Lacassagne est déjà lyonnais, se trouvent ainsi dans la bibliothèque du médecin. Cette organisation entend, très classiquement, « […] établir un centre de relations amicales entre les anciens élèves de cet établissement »200, et cherche même à créer des solidarités entre les générations d’élèves qui se succèdent sur les bancs du lycée en fondant « au Lycée de Cahors des bourses ou fractions de bourses d’internes ou d’externes au profit des fils ou petits-fils d’associés, […] de leur procurer un patronage et un appui moral à leur sortie du Lycée »201. Hélas, si Lacassagne a reçu ces statuts, on ne trouve pas trace de son nom parmi les adhérents, pas davantage que de celui de Gambetta d’ailleurs. L’étude de la liste des membres de l’association permet peut-être d’expliquer cette absence. Tous les membres de l’association sont des notables locaux : le président, un certain Athaïde Lurguie, est président du tribunal civil de Cahors. Le bureau est encore composé d’un médecin, exerçant dans cette même ville, d’un professeur au lycée dont il fut précédemment l’élève, du sous-bibliothécaire et de l’archiviste du lieu. Lacassagne est sans doute trop loin pour prendre une part active et directe à cette association d’anciens. Il n’en demeure pas moins qu’il s’informe de ses activités.

Cette première étape cadurcienne de la vie d’Alexandre Lacassagne nous a permis d’évoquer sa prime jeunesse, ses origines sociales et géographiques. Manifestement, Alexandre Lacassagne est resté attaché à sa cité d’origine autant qu’à sa mère « tendre, dont il ne cessa d’avoir le culte passionné, – et dont j’ai toujours vu le portrait sur sa table alors même qu’il était devenu un vieillard illustre », et un notable lyonnais, précise Edmond Locard202. Le chêne lyonnais a ses racines en Quercy en même temps qu’il s’ancre dans la République, tant il est vrai que, d’une commune origine on déduit parfois un peu vite une communauté de vues.

Notes
143.

« On annonce de Lyon la mort du professeur Lacassagne », in Le Temps du 26 septembre 1924. [AML 3CP63]

144.

E. Véro, Biographie populaire illustrée. L’avocat et le tribun. L’organisateur de la défense nationale en province. L’homme d’État, Paris, Librairie illustrée, 1880, 556 p. BML FA 135020

145.

Jean Normand, op.cit., 2004.

146.

« Mort du Professeur Lacassagne », in Le Figaro du 25 septembre 1924. [AML 3CP63]

147.

« On annonce de Lyon…», op.cit., 1924. [AML 3CP63]

148.

« Ce sage veillait sur sa vie comme sur la flamme sacrée », in Le Progrès, jeudi 25 septembre 1924. [AML 3CP63]

149.

http://pagesperso-orange.fr/santards.trad/grandes_figures.htm [consulté le 7 mai 2008]

150.

Dédicace du Précis d’hygiène privée et sociale d’Alexandre Lacassagne, Paris, Masson, 1876, 560 p. BML FA 427889

151.

Léon Lafarge, Le pays de Gambetta, Paris, Éditions Excelsior, 1933, 101 p. BML FA 415020

152.

P.-B. Gheusi (pub.), Gambetta par Gambetta. Lettres intimes et Souvenirs de Famille, Paris, Paul Ollendorff, 1909, 405 p. [BML FA 428689]

153.

Lettres de Gambetta (1868-1882), recueillies et annotées par Daniel Halévy et Émile Pillias, Paris, Editions Bernard Grasset, 1938, (non paginées). BML FA 457049

154.

Avant-propos aux Lettres de Gambetta (1868-1882), op.cit., 1938, non paginé.

155.

Et l’on peut douter qu’il fasse partie des destinataires inconnus des neuf courriers que les auteurs n’ont pas pu identifier.

156.

Avant-propos aux Lettres de Gambetta (1868-1882), op.cit., 1938, non paginé.

157.

Idem.

158.

Les états de service d’Alexandre Lacassagne se trouvent, récapitulés sous forme d’un tableau particulièrement clair, et reproduit en annexe, dans son dossier de nomination au grade d’Officier de la Légion d’Honneur [ANF L 1421/47].

159.

Léon Gambetta, « Lettres (1873-1882) », in La Revue de Paris, Année 13, volume 6, 1906, p.17-23. [BML FA 140152]

160.

Gambetta, Paris, Flammarion, 1905, 319 p. [BML FA 428690]

161.

Parmi les signataires : Ranc (Sénateur), A. Scheurer-Kestner, Paul et Victor Margueritte, Deluns-Montaud (président de la Sociét Gambetta), Jules Cazot (Sénateur inamovible, ancien membre du cabinet Gambetta et président d’honneur de la Société Gambetta), Eugène Étienne (ministre de l’Intérieur), Gaston Thomson (ministre de la Marine), Joseph Reinach, Emmanuel Arène (Sénateur), Alcide Dusolier, Albert Robert, Maurice Dreyfous, le Dr Edmond Clary (Membre du Comité du Monument de Cahors), Ernest Hecht (Docteur en droit), Émile Labarthe (Secrétaire général de la Société Gambetta), Berteaux (ministre de la Guerre), Pantz (vice-président de la Société Gambetta), Bainier (vice-président de la Société Gambetta), Walleck-Rousseau et Omer Chevalier.

162.

Gambetta, Paris, Flammarion, 1905, 319 p. [BML FA 428690]

163.

op.cit., 1905, p.253.

164.

op.cit., 1905, p.254.

165.

Idem. On peut relever ici qu’une relation mère / fils exceptionnelle semble faire partie des topoï de la vie des grands hommes. Ainsi, les biographes de Lacassagne se plaisent aussi souvent à souligner la tendresse que Lacassagne avait pour sa propre mère, et l’adoration que cette dernière lui vouait. Edmond Locard précise même qu’il répétait souvent cet aphorisme un peu énigmatique : « Nous sommes moralement les fils de nos mères ».

166.

Idem.

167.

op.cit., 1905, p.255.

168.

Idem. Là encore, on est sans doute dans le topos : ni Gambetta ni Lacassagne ne revendiquent une jeunesse studieuse, au contraire. Ce sont des jeunes gens pétulants et brillants. L’élève studieux passe trop vite pour laborieux. La turbulence au contraire, est une marque d’énergie en même temps que d’intelligence.

169.

Par ailleurs mentionné dans la Biographie populaire illustrée signée par E. Véro (1880) pour être intervenu en 1867 en tant que « compatriote et camarade d’enfance de Gambetta » afin de lui obtenir une consultation du docteur Wecker, il participe à l’énucléation de l’œil droit de son ami, qui avait été blessé dans l’enfance (p.4).

170.

Idem.

171.

Article tiré de la Gazette médicale de Paris du Mercredi 22 Janvier 1913, 84e année (Série XIIIe), n°182.Dossier de pièces imprimées concernant Léon Gambetta [BML FA 140723].

172.

Dossier de pièces imprimées concernant Léon Gambetta [BML FA 140723].

Il s’agit essentiellement d’articles de presse, parus notamment à l’occasion de la publication de la correspondance de Gambetta en 1906, puis en 1909 : « Tandis qu’à Nice s’élevait à la gloire du tribun le monument commémoratif de son génie, un libraire parisien jetait en pâture à la curiosité et peut-être à la malignité publiques toute la correspondance que Gambetta échangea avec son père » (Article du Jeudi 13 mai 1909 tiré d’un journal non identifié). On y trouve également des cartes postales : un carte postale de Nice, représentant le « Monument Léon Gambetta par Maubert, Statuaire » adressée à Lacassagne en date du 3 janvier 1913 (expéditeur non identifié) ; une autre représentant le « Masque mortuaire de Gambetta » conservé au musée Carnavalet.

173.

Le Temps, 46e année, n°16626, 1906. Dossier de pièces imprimées concernant Léon Gambetta [BML FA 140723].

174.

 Article d’un journal non identifié, sans date. Dossier de pièces imprimées concernant Léon Gambetta [BML FA 140723].

175.

Article dans Le Temps, 2-III-1918 (mention manuscrite par Lacassagne). Dossier de pièces imprimées concernant Léon Gambetta [BML FA 140723].

Rubrique « notes et lectures » d’un journal non identifié (probablement Le Temps)en date du 7 mars 1919. Dossier de pièces imprimées concernant Léon Gambetta [BML FA 140723].

176.

« Souvenirs sur Gambetta (à l’occasion du 30e anniversaire de sa mort) par le Docteur Cabanès » in Gazette médicale de Paris du 22 janvier 1913. Dossier de pièces imprimées concernant Léon Gambetta [BML FA 140723].

177.

E. Véro, op.cit., 1880, 556 p.

178.

Léon Lafarge, op.cit., 1933, p.38. BML FA 415020

179.

Léon Lafarge, op.cit., 1933, p.38. BML FA 415020

180.

Hector Depasse, Léon Gambetta, Paris, A. Quantin, 1883, p.3. BML FA 455298

181.

Hector Depasse, op.cit., 1883, p.7. BML FA 455298

182.

Mlle Bonnardel, J. Bouvier, M. Emerique et M. Moissonier, « Lyon la républicaine à la veille de la guerre de 1870 et des journées insurrectionnelles de la commune lyonnaise. 2. Lyon, cité républicaine », Revue d’histoire du XIXe siècle, 2001-22, p.122.

183.

Bruno Benoit, L’identité politique de Lyon : entre violences collectives et mémoire des élites (1786-1905), Paris, L’Harmattan, 1999, p.139.

184.

Guy Laperrière, La séparation à Lyon (1904-1908), Lyon, Centre d’Histoire du catholicisme, 1973, p.23. Cité par Bruno Benoit, op.cit., 1999, p.144.

185.

Bruno Benoit, « Lyon au XIXe siècle : une ville qui construit son identité politique », in Benoît Bardet, Bruno Benoît, Dominique Bertinet alii, L’esprit d’un siècle. Lyon (1800-1914), Lyon, 2007, p.186.

186.

Bruno Benoit, « De l’identité politique lyonnaise, 1793-1905 », in Revue d’histoire moderne et contemporaine, n°44-3, juillet-septembre 1997, p.510.

187.

Pierre Antonmattéi, Léon Gambetta : héraut de la République, Paris, Michalon, 1999, 608 p.

188.

« M. le Docteur Cabanès. – Souvenir sur Gambetta à l’occasion du 30e anniversaire de sa mort », in Gazette médicale de Paris, du Mercredi 22 Janvier 1913. 84e année (Série XIIIe), n°182, p.23. Dossier de pièces imprimées concernant Léon Gambetta [BML FA 140723].

189.

Philippe Sapin (pseudo de Charles), Liste des membres de la franc-maçonnerie des départements du Rhône, de l’Ain, de l’Isère et de la Loire, Lyon, s.d., 16 p. [BML FA 429409]

190.

« Maçon sans tablier », Auguste Comte n’en donne en effet pas moins son nom à une loge du Grand Orient.

Sur ce point, voir Philippe Decormeille, « Sources et fondements de la philosophie politique des “républicains de gouvernement” », in Léon Hamon (dir.), Les opportunistes. Les débuts de la République aux républicains, Paris, Éditions de la MSH, 1991, p.17-48.

191.

Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle. Khâgneux et normaliens dans l’entre-deux-guerres, Paris, Fayard, 1988, 721 p.

192.

Michel Foucault, Dits et écrits, Paris, Gallimard, 1994, vol.IV  (1980-1988), p.528.

193.

Lettre du DrDucor, de la Société médicale du XVIIe arrondissement, Paris, le 19 juillet 1898. [BML FA Ms5174]

194.

Carte de visite de A. Gardarein. Lieutenant-colonel de l’armée territoriale. Souillac (Lot), s.d. [BML FA Ms5174]

195.

À titre d’exemple, on peut citer : Adolphe Guilhou, Uxellodunum : recherches faites à Capdenac, à Luzech et à Puy-d’Yssolud, Cahors, 1866, 26 p. [BML FA 139923]

196.

À titre d’exemple, on peut citer : M.J. Baudel, Notes pour servir à l’histoire des Etats provinciaux du Quercy, Cahors, Impr. de A. Laytou, 1881, 51 p. [BML FA 428350]

ou encore Emile Dufour, Etudes historiques sur le Quercy : hommes et choses, Cahors, Plantade, 1864, 212 p. [BML FA 427978]

197.

À titre d’exemple, on peut citer : Joseph Daymard, Vieux chants populaires recueillis en Quercy : profanes et religieux, en français et en patois, avec traduction, notes et références, Cahors, Girma,1889 [BML FA 428299]

198.

Edmond Locard, « Un grand savant qui disparaît. Le Professeur Lacassagne est mort », in  Le Grand Régional du Centre et du Sud-Est, Jeudi 25 septembre 1924. [AML 3CP363]

199.

Statuts de l’Association amicale des anciens élèves du lycée de Cahors, Cahors, Layton, 1882, 14 p. [BML FA 139952]

200.

Statuts de l’Association…, 1882, p.3.

201.

Idem.

202.

Edmond Locard, op.cit., 1924. [AML 3CP363]