E. La bibliothèque du Docteur Lacassagne

Dernière source que nous solliciterons pour dresser ce tableau des réseaux du docteur Lacassagne : sa bibliothèque elle-même. On a vu comment cet ensemble documentaire peut être exploité pour mettre au jour les filiations scientifiques et idéologiques du médecin. Cette fois, c’est à la recherche d’éléments bien plus fugaces que nous nous sommes consacrés : les dédicaces que l’on trouve parfois au début des publications ainsi collationnées par Lacassagne. Bien sûr, celles-ci n’ont pas pu être relevées de manière exhaustive, et l’on ne prétend pas présenter ici une analyse quantitative. On constate cependant les éléments suivants. Il faudrait distinguer les dédicaces manuscrites, a priori destinées à la seule lecture du dédicataire, de celles qu’on fait imprimer, et qui ont donc vocation à être publiques. Nombre d’ouvrages de la bibliothèque sont dédicacés au médecin, souvent laconiquement : « Hommage amical de l’auteur », adressés par Henri Coutagne à plusieurs reprises1426 ; « Très respectueux hommage de son élève reconnaissant » sous la plume d’Alfred Bournet1427 ; « À Monsieur le Professeur Lacassagne, hommage respectueux de l’auteur »1428 par Alphonse Bertillon ; « Au professeur Lacassagne, respectueusement » de la part de Diego Carbonell1429 ; « à mon éminent et sympathique compatriote M. le professeur Lacassagne. Hommage de ma haute considération et de mes meilleurs sentiments » de M.A. Piganiol1430. Certaines dédicaces sont plus longues, plus émues et plus explicites.

‘« À Monsieur le Professeur Lacassagne. Les mots me manquent pour exprimer à Monsieur le Professeur Lacassagne notre grande gratitude. Nous lui affirmons que nous n’oublierons jamais la bienveillance qu’ils nous a réservée et l’immense service qu’il nous a rendu. Hommage de notre profond respect et de notre vive reconnaissance ». ’

C’est avec ces mots qu’Eugène Schwœbel introduit sa thèse1431. D’autres rédigent même tout un avant-propos pour s’inscrire dans une filiation scientifique qu’ils revendiquent, à l’instar de Joseph Jullien qui fait imprimer au début de son travail les précisions suivantes :

‘« Le sujet de cette étude nous a été donné par Monsieur le professeur Lacassagne. À chaque étape de la rédaction de ce travail, ce maître qui nous est cher a bien voulu nous prodiguer ses précieux conseils, – et enfin nous faire l’honneur de présider notre soutenance. C’est ainsi que s’augmentait encore la dette de reconnaissance que nous avions contractée envers lui. Dans aucune circonstance son aide, l’appui de sa haute influence, sa sympathie ne nous ont été refusées. Ses enseignements resteront gravés non seulement dans notre esprit, mais encore dans notre cœur : au laboratoire la parole et l’exemple du maître ont une portée plus haute que la science pure. Ce sont des leçons de justice, de bonté et d’indulgence… »1432.’

Henri Bercher rend hommage à Lacassagne dans des termes presque identiques, soulignant que « M. le professeur Lacassagne [l’]a guidé dans le choix et l’élaboration de [sa] thèse »1433 avant de lui faire « l’honneur de couvrir [sa] modeste étude de l’autorité de son nom ». Mais surtout, la suite des remerciements qu’il rédige à l’intention de ses maîtres souligne combien le réseau Lacassagne fonctionne efficacement. En effet, après Lacassagne, c’est à « M. le professeur R.A. Reiss, de l’Université de Lausanne » que Bercher dédie sa thèse, le remerciant de « l’accueil qu’il [lui] a fait dans son musée et son laboratoire ». Enfin, les docteurs Locard – « qui s’est toujours intéressé à [son] travail » –, et Martin, ne sont pas oubliés. Travailler sous la direction du docteur Lacassagne semble ouvrir bien des portes, et assurer des soutiens intéressants à ceux qui en ont la chance.

Dans sa bibliothèque, on relève la traduction en langues étrangères de certains des ouvrages de Lacassagne, les plus fameux, qui permet également de prendre la mesure de l’ampleur de sa renommée et de son réseau relationnel. Il est publié en italien dès 18841434, puis en espagnol1435, en anglais1436. Signalons, en outre, on relève la présence de 27 volumes « Bio-bibliographiques », rassemblant autour d’un personnage un certain nombre d’informations : exposé des travaux scientifiques1437, titres et travaux, tirés à part de ou sur1438 un individu particulier. Si certains sont des personnages historiques, à l’instar de Marat pour lequel Lacassagne rassemble même une véritable collection, d’autres sont des contemporains du médecin lyonnais, de ces individus qui incarnent des valeurs, des positions scientifiques ou idéologiques auxquelles il veut manifester son adhésion. On a développé précédemment le cas de Léon Gambetta : les documents le concernant sont cotés 140152 à 140155, et reliés dans un même volume entre d’autres concernant Galippe ou Garnier. Pour la reconstitution du réseau relationnel de Lacassagne, ce qui nous intéresse plus particulièrement, ce sont les fascicules commémoratifs, publiés à l’occasion d’une remise de décoration, d’un événement marquant dans la carrière, ou du décès de quelque personnage. On trouve notamment trace, dans la bibliothèque de Lacassagne, d’un certain nombre de souscriptions auxquelles il a participé. À l’occasion de l’installation d’un buste en l’honneur du Docteur Paul Diday1439 à l’hospice de l’Antiquaille, Lacassagne est membre du comité de souscription. Pour ce « maître syphiligraphe lyonnais », à la fois « médecin, littérature, artiste, professeur disert et publiciste »1440, l’un des fondateurs de l’Association des médecins du Rhône et le secrétaire de la Société nationale de médecine pendant 34 ans, ce sont quelque 170 individus qui se cotisent, pour un montant moyen de 36,40 francs (6 186 francs au total). Lacassagne donne 20 francs. Pour l’hommage rendu au professeur Joseph Renaut en 19131441, à l’occasion cette fois de ses quarante années d’enseignement, on trouve parmi les souscripteurs dont la liste est publiée, outre Lacassagne, le professeur Rollet, le beau-frère de Lacassagne, et le docteur Policard, son gendre. Cette célébration des étapes de la carrière des enseignants est une pratique courante. Le Professeur Bouchard se voit ainsi remettre une plaque commémorative à l’occasion de ses 25 ans d’enseignement, et les discours prononcés alors sont reproduits dans un fascicule de quelque 74 pages1442.

Parfois, Alexandre Lacassagne prend même une part bien plus active à l’organisation de ces événements. En 1904, un monument est érigé à la mémoire de Gabriel Tarde. Dans le fonds conservé à la Bibliothèque municipale de Lyon1443, on trouve trace de l’organisation de cet événement. Lacassagne centralise les dons et les informations pour le faire aboutir. Outre les « cinq cent quarante-cinq francs » réunis, pour lesquels on connaît la liste des donateurs1444 (mais pas le montant des dons consentis), les membres du comité organisateur de l’événement. Des courriers nous sont parvenus qui permettent de saisir l’enjeu que constitue un tel événement. Lacassagne rédige le texte de la « souscription publique pour élever un monument à la mémoire de Gabriel Tarde » dans les termes suivants :

‘« Gabriel Tarde est mort le 12 mai dernier en pleine force et en plein travail. Ses œuvre, trop multiples pour qu’on puisse songer à les énumérer ici, attestent la fécondité et l’originalité de son esprit […] Il était naturel que les amis de cet homme d’élite songeassent à consacrer sa mémoire et, se rappelant l’attachement profond de Tarde pour son pays natal, il leur a semblé que la meilleure façon de perpétuer son souvenir était de fixer les traits de sa belle figure aux lieux mêmes de ses origines, dans ce coin du Périgord qui l’avait vu naître et où il aimait tant chaque année à venir se retremper […] la ville de Sarlat ».’

Le projet n’est pas facile à mettre en œuvre. En septembre 1909, Alfred Croiset écrit à Lacassagne pour suggérer « un buste, plus esthétique en général et moins coûteux qu’une statue […] à défaut d’un buste, on pourrait toujours songer à une stèle »1445. Élisée Déandreis prend des contacts avec « le Ministre et le Directeur des Beaux-Arts », mais « pour savoir quelque chose de précis de ce côté, il faut que la souscription soit déjà un peu “partie” »1446. Finalement, le buste réalisée par Injalbert revient à environ 500 francs. Élisée Déandreis prend des contacts avec « le Ministre et le Directeur des Beaux-Arts », mais « pour savoir quelque chose de précis de ce côté, il faut que la souscription soit déjà un peu “partie” »1447. La légitimité d’Alexandre Lacassagne à la tête du comité organisateur ne fait aucun doute. René Worms, grand ami de Tarde, le confirme en ces termes :

‘« C’est à vous même [Lacassagne] – par l’autorité de votre nom, par votre longue collaboration avec M. Tarde, par l’initiative que vous avez prise – qu’en doit rester la direction »1448. ’

Pourtant, l’organisation d’un tel rassemblement ne semble pas aller sans certaines difficultés. Le docteur Binet souligne ainsi que « l’important serait de constituer un comité formé de philosophes, psychologues, criminalistes, sociologistes et magistrats, et d’amis personnels ». Mais une telle liste lui « paraît extrêmement délicate à constituer, car d’une part il faut des noms de la plus haute autorité, et d’autre part il faut éviter certains froissements »1449. Alexandre Lacassagne en a pleinement conscience. Il prend une part active à l’érection d’un monument en l’honneur de Gabriel Tarde [Fig.33], dont Edmond Locard rappelle « que la première inspiration [lui] est due »1450.

Fig.33  : Monument à Gabriel Tarde, par Jean Antoine Injalbert, de l’Institut. [Source : Archives d’Anthropologie criminelle, 1909, p. 904]

Il a même l’honneur de monter sur « l’estrade où devaient se prononcer les discours, sous les ormeaux de la grande promenade, en face du Palais de Justice »1451 de Sarlat, après « M. Fernand Faure, professeur à la Faculté de droit de Paris, directeur de la Revue politique et parlementaire, [qui] prit le premier la parole »1452 en tant que secrétaire général du Comité du monument ; « M. le Dr Sarrazin, maire de Sarlat de Député »1453 ; « M. Thamin, recteur de l’Académie de Bordeaux et délégué par M. le ministre de l’Instruction publique pour présider la cérémonie »1454 ; et « M. Espinas, de l’Institut, le savant professeur de la Faculté des Lettres de Paris [qui] parla au nom de l’Académie des Sciences morales et politiques »1455. On mesure aisément l’enjeu que constitue la participation à une telle manifestation en terme de notabilité.

C’est avec le même zèle que Lacassagne participe à l’installation d’un buste commémoratif en l’honneur de Paul Brouardel. On a retrouvé l’invitation ainsi libellée à cet événement :

‘« Les Membres du Comité du Monument élevé, par souscription publique, à la mémoire du Professeur Paul Brouardel, ont l’honneur de vous convier à l’inauguration, qui aura lieu à la Faculté de Médecine de Paris, le Mardi 20 juillet 1909, à 5 heures très précises, sous la Présidence d’honneur de Monsieur le Président de la République et sous la Présidence de Monsieur Doumergue, Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, Grand Maître de l’Université.
Le Comité »1456.’

Lacassagne est, bien sûr, membre du comité d’organisation. L’événement fait l’objet d’une publication spéciale, un fascicule1457 dans lequel sont intégralement reproduites la liste des membres du comité, celle des souscripteurs, ainsi qu’une photographie du monument en question et l’ensemble des discours prononcés à cette occasion. Alexandre Lacassagne a accordé un soin particulier à la rédaction du sien. Un exemplaire des épreuves corrigées de ce texte1458 est conservé à la bibliothèque municipale.

Ces hommages sont de grands moments dans le processus de fabrique de l’honneur. Il s’y joue des choses importantes. L’attribution d’une médaille ou d’une décoration, permettant de mettre à l’honneur un individu et de le faire entrer dans un espace social restreint qui relève de la proximité du pouvoir, qu’il soit politique ou scientifique, reste efficiente, même dans le cadre d’un régime républicain. Recevoir une décoration, c’est être honoré publiquement par l’institution qui la décerne. La logique de « distinction » de certains individus, parmi les plus méritants, demeure sous le nouveau régime. On note même, « dès le début du XIXe siècle, qu’un véritable engouement pour les médailles et les décorations s’empare de la nouvelle société bourgeoise au point qu’Alain Corbin a pu parler d’un processus de “héroïsation” pour qualifier cette soif d’honneur qui permet à un individu ou à une lignée d’affirmer sa visibilité sociale »1459.

Alexandre Lacassagne lui-même, à l’occasion de sa promotion au grade d’Officier de la Légion d’honneur, se voit offrir un buste de bronze, « le vieil Ouvrier, de Constantin Meunier » [Fig.34] au cours d’une cérémonie qui a lieu le samedi 23 février 1901 « au restaurant Maderni, place de la Bourse à Lyon » et réunit « plus de 70 personnes »1460.

Fig.34  : « Le vieil ouvrier » de Constantin Meunier. [Source : Souvenir du Professeur Lacassagne…, op.cit., 1901 ]

Si l’on en croit le fascicule publié à cette occasion, ce sont 141 contributeurs, emmenés par un comité de 13 membres1461, qui se sont cotisés pour faire réaliser ce buste. Le choix du motif n’est pas dû à Alexandre Lacassagne, mais à ses proches collaborateurs à l’initiative de la souscription. Il révèle bien les positions républicaines et positivistes d’Alexandre Lacassagne. On a pu dresser les tableaux suivants [Tableau 17-1, 17-2 et 17-3], pour rendre compte de la situation professionnelle, du rattachement institutionnel et de l’origine géographique des souscripteurs en question.

Tableau 17-1  : La situation professionnelle des souscripteurs, en l’honneur d’Alexandre Lacassagne
Inconnue 3
Architecte 1
Avocat 4
Médecin 53
Professeur à la Faculté de droit 6
Agrégé à la Faculté de médecine 16
Professeur à la Faculté de médecine 24
Professeur à la Faculté des sciences 3
Professeur à l’École vétérinaire 2
Professeur à l’École des Beaux-Arts 1
Autre 28
= 141
Tableau 17-2  : Le rattachement institutionnel des souscripteurs, en l’honneur d’Alexandre Lacassagne
École du service de santé militaire de Lyon 3
École de santé militaire du Val-de-Grâce 1
École vétérinaire de Lyon 2
Faculté de droit de Lyon 5
Faculté de médecine de Lyon 36
Faculté des sciences de Lyon 3
École des Beaux-Arts de Lyon 1
Faculté de médecine de Paris 3
Faculté de médecine de Bordeaux 1
Université de Vienne (Autriche) 1
Université de Liège (Belgique) 1
Université de Berne (Suisse) 1
Université de Genève (Suisse) 1
Université de Bucarest (Roumanie) 1
Université de Belgrade (Serbie) 1
École de médecine (Alger) 1
École de médecine (Nantes) 1
Inconnue 78
= 141
Tableau 18-3  : L’origine géographique des souscripteurs, en l’honneur d’Alexandre Lacassagne
Lyon 92
Bourg 2
Roanne 2
Feurs 1
Saint-Étienne 1
Vienne (Isère) 1
Vichy 1
Châteaudun 1
Nantes 2
Nîmes 1
Bordeaux 1
Marseille 1
Paris 20
Alger 1
Tunis 2
Le Caire (Égypte) 1
New York 2
Vienne (Autriche) 1
Belgique 2
Suisse 2
Bucarest (Roumanie) 1
Moscou (Russie) 1
Belgrade (Serbie) 1
Constantinople 1
= 141

Sans surprise, on constate que les médecins sont largement majoritaires parmi les souscripteurs qui se mobilisent autour de Lacassagne, suivis de près par les professeurs de médecine. Puis viennent les universitaires. Lorsqu’il est promu au rang d’officier de la Légion d’honneur, c’est donc par ses confrères et par ses collègues que le médecin est honoré. Cette décoration semble donc jouer pleinement son rôle intégrateur à des fins essentiellement professionnelles. De même, ce sont principalement des Lyonnais qui participent à la souscription, et surtout des membres de la Faculté de médecine de Lyon. Il convient toutefois de noter qu’en dépit de cet aspect très corporatiste et local, le réseau de ceux qui veulent rendre un hommage appuyer à Lacassagne s’étend très largement en dehors des frontières, locales et nationales comme disciplinaires.

À l’occasion de la remise du bronze au professeur lyonnais, le Docteur Étienne Martin s’exprime en ces termes, qui soulignent combien il y a à gagner à être là lors de ces cérémonies honorifiques :

‘« En vous offrant ce souvenir, nous aurions désiré que tous ceux qui ont répondu à notre appel et que les même sentiments [de reconnaissance et d’admiration] animent, fussent présent pour vous dire combien ils sont heureux, chaque fois qu’une nouvelle distinction vient rehausser le nom et consacrer la renommée de leur maître »1462.’

Car être présent dans ces moments de consécration, c’est manifester son adhésion à des valeurs, incarnées par l’individu alors célébré, et espérer avoir une part des honneurs qui lui sont faits. Ces cérémonies ont une fonction d’intégration qui ne doit pas être sous-estimée, et qu’un Lacassagne a d’ailleurs bien comprise, lui qui tient tant à voir son nom figurer sur la liste des contributeurs à telle ou telle souscription, comme il lui importe de voir sa présence relevée dans le cortège funéraire de quelque sommité médicale. Être un notable, c’est être visible. Et inversement, être visible, savoir gérer sa visibilité, faire relever sa présence, sont autant de stratégies de notabilité. Il s’agit de rien moins que de tenir son rang.

Alexandre Lacassagne est un homme de réseaux : on emploie à dessein le pluriel pour souligner l’ampleur de ces relations qu’il entretient au sein de la corporation médicale, certes, mais bien au-delà avec de nombreux autres secteurs professionnels ; à l’échelle lyonnaise de la Faculté, mais aussi à l’échelle nationale et internationale. Ce sont là, sans doute, autant de preuves à l’appui de l’affirmation de Christophe Prochasson qui souligne le « faible cloisonnement des milieux intellectuels […à] la fin du XIXe siècle »1463, tant du point de vue disciplinaire que du point de vue géographique. Le médecin recherche les honneurs. Ce courrier, échangé avec le président de l’Association de la presse médicale française, en est emblématique :

‘« J’ai fait longtemps partie de l’association en qualité de membre titulaire et je désire être membre honoraire »1464. ’

Il entend qu’on lui en rende, et il participe activement à ceux qui sont rendus à ses confrères ou à ses amis. En cela, il ne fait pas exception parmi ses contemporains dont on connaît le goût pour les médailles et les décorations, « ces marques de reconnaissance qui signifient l’entrée dans un ordre ou un corps, sorte de nouvelle noblesse »1465 républicaine. L’impressionnante liste de sociétés dont il est membre en témoigne. Martine Kaluszynski et Laurence Vèze ont commencé à dresser cette liste leurs travaux, soulignant la fonction active d’intégration jouée par ces sociétés, formes de sociabilité bien spécifiques, lieux de rencontre où s’élaborent les théories, se jouent les influences et se diffusent les idées. Nous avons pu compléter ce travail. Au total, Alexandre Lacassagne est membre de 26 sociétés ou institutions, à l’échelle locale, nationale et internationale, depuis les associations strictement professionnelles (Société de Médecine de Lyon, Société de Médecine légale de Paris) ou disciplinaires (Société d’Anthropologie de Lyon), dont certaines très prestigieuses, à l’instar de l’Académie de médecine ou de l’Institut, dont il est correspondant à partir de 1911. Homme d’engagement, il est également présent dans certaines sociétés à but philanthropique, notamment la Commission de surveillance des prisons, où il joue un rôle particulièrement actif1466, de la Société de patronage des libérés, ou encore la Société lyonnaise pour le sauvetage de l’enfance dont il est bienfaiteur et donateur perpétuel1467. Les réseaux dont il dispose lui permettent d’asseoir son influence intellectuelle. On sait l’importance des congrès et rencontres scientifiques internationales en la matière : forme de sociabilité spécifique, « lieux de rencontres où se jou[ent]des influences et où se diffus[ent]les idées modernes […] des lieux où s’affirm[ent]des groupes de pression aux exigences bien définies »1468, ces manifestations constituent un outil essentiel pour les nouvelles disciplines, en quête de légitimité sur la scène intellectuelle. À ce titre, l’anthropologie criminelle ne fait pas exception1469, et l’école lyonnaise organise sept congrès entre 1885 et 1914. « Moment choc, moment bilan [… le congrès] est un lieu qui synthétise les échanges occasionnés »1470.

‘« Le congrès est un théâtre scientifique, équivalant aux soirées littéraires, où venaient s’exprimer les avant-gardes. Lieux de légitimation, lieux de pouvoir aussi dans lesquels la prise de parole et le jeu présence/absence ont tout un sens, il est aussi un lieu où s’établissent parfois de vrais débats »1471. ’

Ce sont des lieux essentiels du point de vue épistémologique ou idéologique, et leur multiplication dit bien le bouillonnement intellectuel de la période. Espaces privilégiés de rencontres, ces moments sont volontiers festifs, ainsi que le raconte Lacassagne lui-même :

‘« Le récit des fêtes ou réceptions auxquelles ont été conviés les membres du Congrès [qui se tient à Paris en 1889], et qui leur fournirent l’occasion de se voir et de se connaître, risquerait d’être long s’il avait la prétention d’être complet. Ces réceptions et ces fêtes, comme les séances du Congrès lui-même, ont eu le grand avantage de permettre aux délégués des diverses nations de s’entretenir longuement entre eux. Il est bon qu’on ait pu ainsi se voir et se parler. Un entretien de quelques heures, un serrement de main loyal ont dissipé bien des préventions et fait naître de solides amitiés »1472.

Alexandre Lacassagne est présent dans nombre des manifestations, même s’il reste impossible d’en dresser la liste exhaustive. Il est membre du comité scientifique du Congrès d’anthropologie criminelle qui se tient à Rome en 1885, dont la parution des actes est signalée par les Archives 1473. Il ouvre par un discours le Congrès du patronage des libérés en 18941474. Et sa revue rend régulièrement compte de l’organisation de ces manifestations scientifiques de première importance.

Le nom de Lacassagne ouvre bien des portes. En témoigne cette requête que lui adresse le docteur Émile Laurent en 1889. En vue de rédiger sa revue bibliographique pour les Archives, il lui demande une lettre d’introduction à faire valoir auprès des éditeurs, dont il lui dicte les termes avec précision :

‘« .... Voici la lettre que vous pourriez me donner pour les principaux [éditeurs] :
“M. X…
Nous avons l’honneur de vous informer que le Dr Emile Laurent (42 rue de Belleville à Paris) est chargé de la bibliographie des Archives de l’Anthropologie criminelle. Tous les ouvrages dont vous voudrez bien lui remettre deux exemplaires seront non seulement annoncés, mais analysés, dans un prochain numéro des Archives.
Veuillez recevoir, Monsieur, avec mes remerciements, l’assurance de mes respectueux sentiments.
Le directeur de la rédaction, Prof. Lac.” »1475

Dans ce même courrier il sollicite également son intervention pour lui ouvrir les portes des assises et lui permettre d’assister aux exécutions, au titre de « chroniqueur judiciaire » des Archives. Anne Goldgar1476 défend la thèse selon laquelle l’appartenance à la République des lettres était donc autant, sinon davantage, une question de contacts personnels, notamment épistolaires, et de règles de civilité (capacité à rendre des services essentiellement) qu’une affaire de compétences intellectuelles (publication de livres). Elle montre que l’idéal communautaire de la République des lettres faisait davantage référence à des normes de comportement entre personnes qu’à des contenus intellectuels proprement dits On peut dire, après elle, que l’appartenance à la République des savants est une question de relations comme de publications. À ce titre, Alexandre Lacassagne semble en être un membre éminent.

Voici planté le décor dans lequel évolue Alexandre Lacassagne. Certes, cet essai de biographie intellectuelle du professeur lyonnais laisse bien des pans de sa vie dans une ombre persistante. Il n’en demeure pas moins que, de l’hôtel cadurcien tenu par ses parents à sa vie de notable au sein du monde médical lyonnais, on a pu reconstituer son parcours dans ses méandres et sa complexité. Loin d’être un héritier, doublement étranger, dans une ville et dans un milieu professionnel où il n’a initialement aucune assise, il est parvenu à fonder une dynastie familiale et à s’installer au sein de la Faculté. On a montré combien les lieux dans lesquels il s’inscrit, loin de constituer simplement « une manière de décor »1477, génèrent « des relations dynamiques, intellectuelles, affectives, sociales »1478, et une réflexion intellectuelle. Dans son Quercy natal, il puise ses racines qu’il revendique : son ex-libris en est la preuve flagrante. C’est sur la base de cette origine commune avec Léon Gambetta que se fonde l’idée selon laquelle les deux hommes entretenaient des relations amicales qui demeurent douteuses, mais dont la revendication dit assez de quel bord politique Alexandre Lacassagne se réclame. La suite de son parcours biographique l’emmène successivement à Strasbourg, où il fait l’expérience du feu en même temps de ses classes à l’École de santé militaire, se forgeant dès lors un sentiment d’appartenance aigu à un corps professionnel et à la Nation française, puis dans cette Algérie coloniale qui est au cœur de l’imaginaire de bien des jeunes gens de son temps. À ce double titre, Alexandre Lacassagne passe par deux expériences fondatrices, de sa génération et de la France républicaine. Il a affronté l’ennemi séculaire prussien, il est porteur du sentiment de revanche dont on connaît l’ardeur et l’importance dans les choix politiques de la République qui naît des suites du conflit. Il a connu les ardeurs du soleil algérien, les difficultés de la vie aux colonies, et prend une part active au processus de « civilisation » de ces contrées lointaines, l’autre mission essentielle, avec la revanche, que s’assigne le nouveau régime. On peut donc affirmer qu’Alexandre Lacassagne est représentatif de cette première génération de Républicains qui, quoi qu’éduqués sous l’Empire, trouve toute sa place dans le régime nouveau qu’ils ont à cœur d’établir puis de défendre. Devenu lyonnais, Lacassagne arpente les couloirs de l’Université et les coursives des prisons. Il y transmet un savoir sur le crime qui s’élabore au plus près des acteurs, les criminels eux-mêmes. La dimension pratique de ce savoir est au cœur de la pédagogie prônée par le médecin, qui insiste sur la nécessité de faire de la morgue comme de la prison, deux espaces qui connaissent à l’époque de multiples mutations, des lieux de formation en même temps. On a souligné également le haut niveau d’intégration d’Alexandre Lacassagne : intégration sociale qui fait de lui un notable de premier plan à Lyon, et intégration intellectuelle et scientifique, qui le conduit à adhérer aux principales théories qui se déploient dans le dernier tiers du XIXe siècle : l’évolutionnisme, le positivisme et le darwinisme. Ce faisant, on s’astreint à « Juge[r] [l’auteur] d’après les idées de [son] temps, et non selon les idées du nôtre »1479, ainsi que nous y invite Lacassagne lui-même. On a pu mesurer ainsi combien il est de son époque. Et l’analyse de ses réseaux relationnels, qui a permis d’en souligner l’ampleur et l’efficacité, renforce encore cette idée. C’est bien à l’échelle internationale que sa sphère d’influence doit être évaluée. Or, c’est à la fin du XIXe siècle et au début du XXe qu’un mouvement visant à faire admettre que la science est une entreprise transnationale, devant dépasser les frontières1480 se développe : les scientifiques d’alors fabriquent l’universel à travers la diffusion des instruments et des pratiques. Pour eux, parce qu’elles sont universelles, les connaissances circulent, et elles sont universelles parce qu’elles circulent. Circulation et diffusion des pratiques, des instruments, des thématiques et des individus participent de la création d’une universalité de la science. Dans la mesure où la connaissance « ne s’étend jamais au-delà ni en dehors des pratiques, [où] elle est toujours précisément aussi locale ou aussi universelle que le réseau dans lequel elle existe », on peut dire avec Bernike Pasveer que « les frontières du réseau de pratiques définissent, pour ainsi dire, les frontières de l’universalité de la connaissance médicale »1481. L’internationalisation de la science a ainsi fondé un véritable projet intellectuel, en faveur de l’organisation intégrale de la science puis, à son image, de l’ensemble de la société. Représentatif de la pensée scientifique de son temps ? Lacassagne l’est, résolument, et c’est à ce titre que l’analyse de ses travaux présente un intérêt pour l’histoire des sciences. On a pu le méconnaître, le méjuger même, tant il est vrai que c’est presque toujours rétrospectivement que l’on évalue l’importance des théories scientifiques, à l’aune de leur postérité. Et l’on sait la destinée de l’anthropologie criminelle, qui ne survit pas à la Première Guerre mondiale. On n’écrit alors toujours que l’histoire des vainqueurs1482, celle des théories qui ont fait école, oubliant d’explorer tout le champ des possibles. C’est une histoire des sciences résolument externaliste que l’on veut écrire, une histoire qui examine de près comment les développements de la société peuvent expliquer les « progrès » scientifiques, d’où cet important travail de contextualisation préalable1483 qui permet d’affirmer combien la science, véritable entreprise humaine, est contingente1484.

Notes
1426.

Voir notamment :

Henir Coutagne, Cas de suicide par coups de revolver, Lyon, s.n., 1884, 35 p. [BL FA 135410]

Henir Coutagne, Note sur un cas d’empoisonnement par les fruits de taminier, Lyon, Assoc. typogr., 1884, 12 p. [BL FA 135411]

1427.

Albert Bournet, De la Criminalité en France et en Italie : étude médico-légale : thèse de médecine, Paris, Baillière, 1884, 48 p. [BML FA 135412]

Albert Bournet, Lettres médicales écrites d’Italie : septembre-octobre 1883, Paris, Baillière, 1884, 23 p. [BML FA 135413]

Albert Bournet, L'Anthropologie criminelle en Italie. Lombroso et “l'archivio di psichiatria”, Lyon, Association typographique, 1884, 33 p.[BML FA 135414]

1428.

Alphonse Bertillon, « Une application pratique de l’anthropométrie sur un procédé d’identification permettant de retrouver le nom d’un récidiviste au moyen de son seul signalement, et pouvant servir de cadre pour une classification de photographies à la préfecture de police, à la sûreté générale, au ministère de la justice, etc. », in Annales de Démographie Internationale, 1881, 23 p. BML FA 137715

1429.

Diego Carbonell, Psicopatologia de Bolivar, Paris, Libreria Franco-Espanola, 1916, 219 p. BML FA 140056

Diego Carbonell est l’ex-consul du Vénézuela, si l’on en croit la signature qui accompagne la dédicace.

1430.

M.A. Pignaniol, Bossuet juriste. Discours prononcé à l’audience solennelle de rentrée du 16 octobre 1897, Dijon, Imprimerie Darantière, 1897, 60 p. BML FA 140058

1431.

Eugène Schwœbel, Le poids et l'aptitude physique militaire, Lyon, Rey, 1902, 134 p. [BML FA 135608]

1432.

Joseph Victor Jullien, op.cit., 1902, 112 p. [BML FA 135609]

1433.

Henri Bercher, Avant-propos de son Étude médico-légale de l’œuvre de Conan Doyle et de la police scientifique au XXe siècle, Lyon, Storck, 1906, 89 p. [BML FA 135674]

1434.

Alexandre Lacassagne, Rapporto fra la statura e la grande apertura delle braccia su 800 delinquenti, Torino, Camilla, 1884, 7 p. [BML FA 135395]

puis La responsabilità dei medici, Roma, s.n., 1888, 46 p. [BML FA 135568]

et Il Vade-mecum del Medico-perito, Milano, Vallardi, 1903, XXVI-459 p. [BML FA 427891]

1435.

Manual del Medico forense, Madrid, Reuss, 1911, XVI-322 p. [BML FA 427892]

1436.

A green old age, Londres, J. Bale et Danielsson, 1923 [BML FA 429602]

1437.

Ces documents sont notamment publiés lors du passage de certains concours, à l’instar de celui de l’agrégation de médecine :

Exposé des titres et travaux scientifique du Docteur L. Bousquet, Montpellier, Imprimerie générale du Midi, 1910, 39 p. BML FA 140062

Notice sur les travaux scientifiques de Paul Brouardel, Corbeil, Éd. Crété, 1892, 74 p. BML FA 140064

Titres et travaux scientifiques du Docteur G. Buard, 19 p. BML FA 140070

1438.

À titre d’exemple, on peut mentionner :

H. Napias, « Le Professeur Bouchardat », in Revue d’Hygiène, 1886, 13 p. BML FA 140059. Il est « le doyen des hygiénistes français, le vénérable savant qui, depuis 1852, occupe avec éclat la chaire d’hygiène de la Faculté de Paris » (p.3).

J. Périer, « Notice historique sur la vie et les travaux du docteur Boudin », in Mémoire de la Société d’Anthropologie de Paris, Tome III, 1868, p.XXIX-LXIX. BML FA 140060

1439.

Installation du buste du Docteur Paul Diday, Séance solennelle président par le Professeur Gailleton le 20 décembre 1896, Lyon, Association typographique, 1897, 39 p. BML FA 140555

Publication des discours prononcés au cours de la journée, récit de ladite journée, liste des membres du comté de souscription et des souscripteurs avec le montant de leur don.

1440.

Installation du buste du Docteur Paul Diday…, 1897, p.6. BML FA 140555

1441.

Hommage au professeur Joseph Renaut, Lyon Rey, 1913, 69 p. BML FA 140559 pour « le quarantième anniversaire de son entrée dans l’enseignement, il reçoit, de ses amis et de ses élèves, la plaquette commémorative de cet anniversaire, œuvre d’Aubé.

1442.

Hommage au Professeur Bouchard, Paris, Steinheil, 1904, 74 p. [BML FA 140556]

1443.

Voir le « Dossier de pièces manuscrites sur Tourdes » [Ms5227]. Manifestement, cet ensemble de courriers concernant le monument de Tarde a été mal rangé.

1444.

La liste manuscrite, dressée par Lacassagne, a été conservée. Elle mentionne : « Ogliastroni, Roccaserra, Société de Sociologie, Wellengerg, Marius Rouston, Archives d’Anthropologie criminelle, Alexandre Guilliermond, Cresson, Étienne Martin, Locard, Fragment d’histoire, Clédat, Chabot, Bertrand, Camille Roy ».

1445.

Courrier d’Alfred Croiset à Alexandre Lacassagne, septembre 1904. [BML FA Ms5227]

1446.

Courrier de Déandréis à Alexandre Lacassagne, le 18 octobre 1904. [BML FA Ms5227]

1447.

Courrier de Déandréis à Alexandre Lacassagne, le 18 octobre 1904. [BML FA Ms5227]

1448.

Courrier de René Worms, de la Société de Sociologie de Paris, le 16 septembre 1904. BML FA Ms5227

1449.

Courrier d’Alfred Binet à Alexandre Lacassagne, le 15 septembre 1904. BML FA Ms5227

1450.

Edmond Locard, op.cit., 1909, p.904.

1451.

Idem.

1452.

Idem.

1453.

Idem.

1454.

Idem.

1455.

Edmond Locard, op.cit., 1909, p.905.

1456.

L’invitation en question est glissée dans le volume de la bibliothèque de Lacassagne intitulée Inauguration du Monument élevé à la mémoire de P. Brouardel. 20 juillet 1909, 57 p. BML FA 140067

1457.

Inauguration…, op.cit., 57 p. BML FA 140067

1458.

Alexandre Lacassagne, Exemplaire d’épreuve d’un discours en l’honneur de Paul Brouardel, s.d., 2 p. [BML FA 4727600]

1459.

Sur ce point, une journée d’étude a été organisée en collaboration par les UMR LARHRA et Triangle, le 28 mars 2007. On renvoie notamment à la présentation de la journée : http://calenda.revues.org/nouvelle7007.html Consulté le 6 novembre 2008

Voir également la publication consécutive à cette journée : Bruno Dumons (dir.), La fabrique de l'honneur (XIXe-XXe siècles), Paris, Éditions de l'EHESS, à paraître en 2008.

La revue Genèses a également consacré un numéro au sujet : « Démocratiser les honneurs », Olivier Ihl (coord.), Genèses, n°55, juin 2004, 176 p.

1460.

Souvenir du Professeur Lacassagne à ses amis & à ses élèves : Lyon, 23 février 1901, Lyon, Storck, 1901, p.13-14. [BML FA 427570]

1461.

La composition de ce comité est la suivante : Arcis, avocat à la Cour d’appel ; Bellemain, architecte, membre du Conseil d’hygiène, expert des Tribunaux ; Dr Boyer, agrégé, médecin-expert des Tribunaux ; Caillemer, doyen de la Faculté de droit, correspondant de l’Institut ; Dr Carrier, médecin honoraire des Hôpitaux, expert des Tribunaux ; Dr Gros, professeur à l’École des Beaux-Arts ; Dr Hugounenq, professeur à la Faculté de médecine ; Dr Lannois, agrégé, médecin des Hôpitaux ; Dr Lépine, professeur à la Faculté, correspondant de l’Institut, vice-président du Conseil d’hygiène ; Dr Étienne Martin, préparatoire au Laboratoire de médecine légale ; Dr Poncet, professeur à la Faculté de médecine ; Dr Teissier, professeur à la Faculté de médecine ; J. Vuy, avocat à la cour d’appel.

1462.

Souvenir du Professeur Lacassagne…, 1901, p.15. [BML FA 427570]

1463.

Christophe Prochasson, op.cit., 1991, p.253

1464.

Courrier d’Alexandre Lacassagne au Président de l’association de la Presse médicale française, Lyon, le 17 novembre 1919. [AML 31ii87]

1465.

Présentation de la journée d’étude organisée par les UMR LARHRA et Triangle, le 28 mars 2007. http://calenda.revues.org/nouvelle7007.html Consulté le 6 novembre 2008

1466.

Selon Garraud, « il montra tant d’humanité, et je ne crains pas de le dire, tant d’un esprit de charité discrète et comme pudique qui l’amenait, chaque dimanche, à se faire le conseil , le soutien des détenus recourant à lui ». (Premier congrès français de criminologie, 1960).

1467.

Martine Kaluszynski, op.cit., 1988, p.164.

1468.

Christophe Prochasson, op.cit., 1991, p.224.

1469.

Sur ce point, on renvoie à l’article consacré de Martine Kaluszynski, op.cit., 1989, p.59-70.

1470.

Martine Kaluszynski, op.cit., 1989, p.70.

1471.

Idem.

1472.

Alexandre Lacassagne, « Deuxième congrès d’anthropologie criminelle », in Archives d’anthropologie criminelle, 1889, p.519.

1473.

Gabriel Tarde, « Les actes du congrès de Rome », in Archives d’anthropologie criminelle, 1888, p.66-80.

La liste des membres du comité scientifique en question a pu être dressée. Il comprend : Cesare Lombroso, Enrico Ferri, Raffael Garofalo, E. Sciumanna, Morselli, Lacassagne, Kraeplen, Tarden, Albrecht, Drill, Frigerio, Pasuali, Sergi, Romiti, Puglia, V. Porto.

1474.

Alexandre Lacassagne, « Discours d’ouverture prononcé au deuxième Congrès national du Patronage des libérés (Lyon, juin 1894) », in Archives d’anthropologie criminelle, 1894, p.404.

1475.

Courrier d’Émile Laurent à Alexandre Lacassagne, le 20 décembre 1889. [AML 31ii87]

1476.

Anne Goldgar, Impolite Learning : Conduct and Community in the Republic of Letters, 1680-1750, New Haven, Yale University Press, 1995, XIII-395 p.

1477.

Christophe Prochasson, op.cit., 1993, p.17.

1478.

Christophe Prochasson, op.cit., 1993, p.17.

1479.

Alexandre Lacassagne, op.cit., 1872, p.VII. [BML FA 429336]

1480.

Anne Rasmussen, L’Internationale Scientifique (1890-1914), thèse d’histoire sous la direction de Jacques Julliard, EHESS, 1995, 2 vol.

1481.

Bernike Pasveer, Shadows of Knowledge : Making a Representing Practice in Medicine – X-Ray Pictures and Pulmonary Tuberculosis, 1895-1930, Ph. D. Thesis, University of Amterdam. Cité par Nelly Oudshoorn dans Delphine Gardey et Ilana Löwy, L’invention du naturel. Les sciences et la fabrication du masculin et du féminin, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2000, p.38.

1482.

C’est R. Wallis qui, dès 1979, incite à faire aussi l’histoire des sciences des « vaincus ».

1483.

On se réfère ici explicitement aux travaux de Bruno Latour.

Voir notamment Bruno Latour, La science en action. Introduction à la sociologie des sciences, Paris, La Découverte, 1989, 450 p.

1484.

Sur ce point, on renvoie notamment à :

Bernadette Bensaude-Vincent & Isabelle Stengers, Histoire de la chimie, Paris, La Découverte, 1993, 360 p.

Gérard Fourez, La construction des sciences. Introduction à la philosophie et à l’éthide des sciences, Bruxelles, De Bœck, 2002, p.176-177.