2. Folie acquise : alcoolisme, prisons et colonies

En matière de dysfonctionnements psychologiques, tout n’est en effet pas question de nature. On ne naît pas toujours fou, il arrive qu’on le devienne. Il faut donc distinguer une folie originaire d’une folie acquise, comme on distingue de même deux grands types d’homosexualité. Quels sont les facteurs susceptibles de conduire un individu à décompenser une pathologie psychiatrique ? La littérature médicale de la seconde moitié du XIXe siècle distingue principalement trois causes d’aliénation mentale, si l’on s’en tient aux ouvrages référencés dans le fonds Lacassagne : la consommation excessive d’alcool, l’enfermement carcéral et la vie dans les colonies. Le regard psychiatrique se porte avec insistance sur ces trois facteurs déclenchants supposés de folie.

La question de la « folie alcoolique », dont les crises sont déclenchées par une consommation excessive de boissons spiritueuses2208, est alors particulièrement aiguë. On sait les inquiétudes que suscite la question de l’alcoolisme2209 en France tout au long du XIXe siècle, et les développements dont elle fait l’objet dans la littérature médicale dès la fin du XVIIIe siècle2210. Les médecins portent sur la consommation d’alcool un regard ambivalent, notamment dans le cadre militaire que connaît bien le légiste lyonnais. Selon le docteur Louis Dupré, pour peu qu’il soit « de bonne qualité, pris à dose modérée et dans un état de dilution convenable, au voisinage des repas, [il] jouit de propriétés éminemment favorables, […] pour le plus grand bien de la santé générale »2211. Qualifié d’ « aliment respiratoire », classé « dans le groupe des moyens dits antidéperditeurs », c’est même un « médicament de l’épargne »2212 ! Mais consommé avec excès, il est la cause des maux les plus divers. Alexandre Lacassagne partage ces appréhensions2213. Les Archives d’anthropologie criminelle s’en font l’écho de manière récurrente, envisageant le problème de l’alcoolisme à l’aune de la criminalité2214, sur laquelle il exerce une « pernicieuse influence »2215 puisque le pourcentage d’ivrognes parmi les criminels de toute espèce est particulièrement significatif2216. Le problème de la consommation excessive d’alcool est aussi mis en rapport avec l’hérédité2217. Mais avant d’intéresser les criminologistes, cette toxicomanie intéresse presque exclusivement les aliénistes au sein de la corporation médicale. En 1813, l’Anglais Sutton distingue le delirium tremens, par lequel on désigne les accidents causés par les excès alcooliques, du groupe des frénésies. Les premières tentatives sérieuses de nosographie alcoolique sont à mettre au crédit du Dr Roesch en 18382218, puis du Dr Marcel2219 dont la thèse, qui date de 1847, « est aujourd’hui considérée comme l’acte de naissance de l’alcoolisme psychiatrique en France »2220. Dès 1865, le Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales Dechambre consacre plus d’une centaine de pages au sujet2221. C’est plus particulièrement la question des troubles mentaux d’origine alcoolique qui constitue une piste féconde de la recherche médicale2222. Entre 1870 et 1895, le docteur Magnan consacre ainsi l’essentiel de son énergie à définir le champ de l’aliénation d’origine alcoolique. Comme à leur habitude, les médecins tentent d’en décrire les signes, d’en distinguer les variétés avec un sens de la nuance qui n’a de cesse d’étonner : le docteur Moriz Benedikt consacre ainsi une brochure toute entière à la question de l’absinthe2223, la fée verte conduisant semble-t-il à développer une forme bien spécifique d’épilepsie, qualifiée d’« absinthique »2224. On n’établit auparavant aucun lien spécifique entre la consommation d’alcool et une forme de pathologie mentale particulière. Ainsi, s’il est admis très tôt que l’alcool rend fou2225, on ne définit pas encore de folie spécifiquement alcoolique. Mais l’ensemble des travaux de recherche réalisés dans la seconde moitié du XIXe siècle entraîne un changement majeur dans l’appréhension du phénomène de la « folie alcoolique » dont on définit alors les formes caractéristiques : il est désormais admis que l’abus d’alcool peut avoir des conséquences néfastes pour la santé mentale, alors qu’on considérait précédemment que la folie préexistait à l’intoxication. La folie alcoolique devient le paradigme d’une folie acquise, avec son étiologie et ses formes spécifiques, et qui se propage comme une épidémie.

Les aliénistes de l’époque cernent également l’existence de « psychoses pénitentiaires ». Comme dans le cas précédent, leurs conceptions sur le sujet se précisent, de même que la nosographie de ces pathologies. La privation de liberté semble présenter un danger pour la santé mentale des individus qui y sont soumis. La question du suicide en prison retient notamment l’attention des médecins, qui tâchent de comprendre les mécanismes qui mènent à cette dernière extrémité, invoquant souvent la folie et tentant d’évaluer dans quelle mesure elle est imputable à la situation d’enfermement et aux modalités de sa mise en œuvre.

‘« En quoi consistent ces folies survenant chez des détenus, ces psychoses pénitentiaires plus brièvement, quel est le rôle de la détention dans leur genèse, quelle est la part respective de la prison commune et de la cellule, quel serait enfin leur mode de traitement le plus favorable. […] Ce que nous voulons, c’est étudier les psychoses survenues en prison, par l’effet de la prison, chez des sujets apparemment sains à leur entrée dans les maisons de détention »2226.’

La prison est alors un sujet sensible, propre à soulever des polémiques aiguës auxquelles les médecins prennent part. « L’emprisonnement, qu’il soit ou non cellulaire, est capable de déterminer l’apparition de psychoses chez ceux qui y sont condamnés »2227, du fait de « l’accumulation de facteurs physiques et moraux » qui rendent la détention redoutable, à commencer par « le défaut d’aération et de lumière de la cellule, l’insuffisance ou la mauvaise qualité de l’alimentation, le défaut d’exercice, l’isolement », auxquels il faut ajouter « les circonstances qui précèdent l’arrestation, le sentiment de honte, de remords, les préoccupations que déterminent la défense et les soucis du procès ». Si l’on en croit certains médecins, la prison peut donc rendre fou. On est susceptible de décompenser entre ses murs une forme de folie pénitentiaire. Mais il reste difficile de se prononcer sur l’étiologie exacte de cette pathologie : « L’état d’âme des prisonniers dépend uniquement du caractère de chacun »2228. Et les symptômes de cette forme d’aliénation mentale sont également difficiles à décrire :

‘« Les forme de folies présentées par les condamnés […] sont, d’une manière générale, des types simples de folie : le trouble mental le plus commun est une forme tranquille, subaiguë ou chronique sans excitation motrice et souvent associée à un arrêt physique et mental »2229. ’

Au contraire de la précédente d’ailleurs, elle n’est pas caractérisée par une nosologie spécifique :

‘« Il n’existe pas de psychose spéciale créée par l’emprisonnement. Les formes observées le plus fréquemment consistent en bouffées de confusion, en délires de persécution, de revendication, de grâce, hallucinatoires ou non, en alternatives d’excitation ou de dépression »2230. ’

Les médecins s’y attellent cependant, car la question est importante : si le détenu est reconnu comme fou, son régime de détention doit faire l’objet d’adaptations. Il doit être hospitalisé plutôt que prisonnier, par souci de sa santé et de celle de ses co-détenus, qui pourraient être affectés par cette perturbante proximité. Pourtant, la définition d’une psychose pénitentiaire à proprement parler reste difficile, d’autant plus qu’il semble de moins en moins évident pour nos médecins de distinguer le criminel du fou, avant même son éventuelle incarcération2231.

Les choses sont plus claires pour ce qui concerne les désordres psychiques contractés aux colonies, qui consistent essentiellement en une pathologie mentale spécifique et bien décrite par les médecins du temps, une « psychoses des pays chauds » qui se décline en « cafard », colonite, saharite, etc., selon la contrée exotique au sein de laquelle on l’a attrapée. L’étiologie en est connue : on contracte ainsi le « cafard », du fait des « conditions de température, de lumière, [d]es fatigues, [d]es causes morales [qui] sont autant de facteurs influant sur les centre nerveux et la mentalité »2232, auxquelles il faut ajouter l’ennui, « la monotonie de l’entourage »2233. Quel en est le tableau clinique ? « Quelques troubles digestifs, une lassitude générale, une mélancolie sans raison bien nette »2234 puis « céphalée et insomnie », enfin « délire de persécution » avant que le malade ne devienne lui-même persécuteur. L’inaction est considérée comme une cause adjuvante particulièrement efficace, de même que l’alcoolisme, qui prédispose à la maladie. Voilà une pathologie mentale véritablement acquise, ce qui explique d’ailleurs que ce soit une des rares affections psychiatriques dont on soit susceptible de se remettre puisqu’elle est « essentiellement transitoire »2235. Le remède consiste, bien sûr, à quitter la colonie.

Dans le cadre de la construction d’un savoir psychiatrique rigoureux, ces entreprises de description nosologique et de classification sont essentielles. Pourtant, la circonscription stricte d’une folie spécifique à une cause unique apparaît bien vite comme une impossible entreprise. Certes, l’augmentation de la folie et du nombre des aliénés sous l’influence néfaste de l’alcoolisation est un thème constant du discours antialcoolique tout au long du XIXe siècle : Lucien Mayet relève ainsi, après bien d’autres, un « accroissement de l’aliénation mentale due à l’alcoolisme »2236 et précise que « l’alcoolisme est la principale cause de l’accroissement de la folie »2237, soulignant « le rôle favorisant de l’alcoolisme dans la production de nombreuses affections mentales ou vésaniques »2238. Les aspects particulièrement militants du discours antialcoolique qualifient leurs auteurs. On attribue alors à l’alcool un grand nombre d’évènements, depuis la Commune de Paris2239 et les troubles sociaux, jusqu’à la dépopulation et la dégénérescence de la race. Benedict-Augustin Morel2240 accorde ainsi une place privilégiée à l’alcoolisme parmi les causes des affections mentales, parce que « plus que le milieu, le sol, le climat, la misère ou la vie urbaine, [il...] paraît un fait concret, saisissable, visible de tous »2241. Selon les idées de Morel, quoique acquise, la folie alcoolique peut être transmise en vertu du principe de l’« hérédo-dégénérescence », dégénérescence héréditaire que présentent les enfants issus de parents eux-mêmes frappés d’alcoolisme chronique. Il existe une hérédité de prédisposition (ou hérédité du dissemblable) : ce n’est pas seulement le même caractère qui se présente de manière récurrente d’une génération à l’autre (ce que l’on appelle l’hérédité du similaire), mais les maladies des parents sont le point de départ d’un enchaînement de transformations pathologiques de l’ordre physique et/ou de l’ordre moral parmi leurs descendants. La pathologie des enfants débute au stade terminal de celle des parents. « La loi de progressivité de la dégénérescence explique que les phénomènes pathologiques héréditairement transmis s’accentuent progressivement jusqu’à la déchéance finale »2242. Une telle hérédité morbide induit une dégradation rapide de l’état des individus des générations successives. Après Morel, ses successeurs forcent encore le trait : l’alcoolisme devient la cause première de la dégénérescence et l’aliéné le stade terminal de la dégradation progressive des qualités de l’homme. On sait le succès médical2243, mais aussi littéraire que rencontre cette théorie, notamment sous la plume d’Émile Zola, qui en fait le fil rouge de la fresque des Rougon-Macquart. « La médecine a défini l’alcoolisme ; elle en a fait un objet d’étude spécifique. Les études cliniques et les expérimentations animales ont permis d’apprécier la symptomatologie et l’étiologie du phénomène ; les confrontations statistiques d’en situer l’ampleur »2244. Dans le même temps, les médecins parviennent à faire de l’alcoolisme une épidémie essentiellement liée à des facteurs extrinsèques et à définir la folie alcoolique comme un facteur majeur de la dégénérescence de la race, laquelle repose sur le principe de l’hérédité des tares. L’étiologie de cette toxicomanie en fait donc une folie tant innée que acquise, ce qui explique sans doute pour une part le sentiment partagé des élites qui voient de l’alcoolisme partout.

Finalement, pour la folie alcoolique comme pour les maladies mentales consécutives d’un emprisonnement ou d’un séjour dans les colonies, les aliénistes semblent impuissants à déterminer la part de l’acquis et celle de l’innée. « Comment faire la part véritable de l’hérédité qui existe si fréquemment à l’origine des diverses espèces de folie, et celle des causes occasionnelles ou déterminantes dont l’action a été le plus souvent secondaire ? »2245. La question est d’importance, et la réponse qu’on y apporte lourde de conséquences. Ainsi, pour ce qui concerne les conséquences psychiatriques de l’enfermement carcéral, affirmer que les psychoses pénitentiaires sont en lien direct avec les conditions d’incarcération revient à prononcer contre la prison une condamnation sans appel, et pour le moins subversive. On ne trouve donc pas trace d’un médecin qui ait défendu cette position jusqu’au bout. Le docteur Costedoat s’empresse ainsi de préciser qu’il faut des prédispositions pour devenir fou en prison, les facteurs qu’il a d’abord isolés n’agissant « que sur des débiles, des dégénérés, des prédisposés de toute espèce ». Comme pour la folie alcoolique, dont on peut hériter pour partie, la folie du détenu n’est donc pas toute entière et exclusivement acquise. En revanche, l’évolution de ces maladies psychiatriques des détenus est remarquable, en raison de « leur éclosion brusque, le plus souvent dès les premiers jours de la détention, leur évolution rapide, et leur pronostic excellent à condition que l’on soigne les malades en les soustrayant aux conditions débilitantes de la cellule »2246. L’enfermement ne serait donc qu’un facteur adjuvant, dont il faut pourtant bien admettre l’importance puisque sa cessation permet au détenu aliéné de recouvrer la santé. Une fois de plus, entre hérédité et acquisition contingente, la médecine ne parvient pas à trancher. Mieux, elle crée le trouble. D’aucun souhaitent ainsi « que l’on crée des annexes aux prisons, à la fois pour observer et pour soigner les malades aigus ; elles ne constitueraient pour les formes chroniques qu’une étape vers l’asile. On complèterait utilement cette mesure en instituant un corps d’inspecteurs médicaux des prisons, et en exigeant des médecins des établissements pénitentiaires la preuve d’études psychiatriques préalables »2247. Une telle requête en faveur de la création d’un chaînon intermédiaire entre enfermement psychiatrique et enfermement carcéral est propre à brouiller encore, s’il est possible, la frontière entre le fou et le criminel, légitimant à rebours le discours criminologique qui se constitue alors. Dans les faits, à défaut d’une nature initialement déficiente, l’hérédité est presque toujours considérée par les aliénistes comme une dimension fondamentale de l’étiologie des maladies psychiatriques, dans quelque contexte qu’elles soient décompensées. Il faut dire que l’idée d’une folie que l’on pourrait contracter pour des raisons exclusivement exogènes présente un risque majeur. Ce serait reconnaître que la folie peut être contagieuse, et accréditer des inquiétudes récurrentes :

‘« La folie est-elle contagieuse ? Oui, répond le vulgaire et certaines observations paraissent lui donner raison ; il arrive qu’un aliéné impose son délire à ceux qui vivent avec lui […mais] la contagion de la folie est rare ; pour qu’elle se produise, il faut le concours de circonstances exceptionnelles » 2248 , en fait « la contagion psychopathologique n’est possible que sur un terrain convenablement préparé par l’hérédité ou par le milieu »2249. ’

Dans les faits, l’inné et l’acquis semblent irrémédiablement liés. « Nos aliénistes articulent […], selon une dialectique contorsionnée, les facteurs susceptibles d’entrer en jeu : milieu, métier, hérédité, tempérament, impressionnabilité, antécédents alcooliques ou vénériens, accidents, frayeurs et autres expériences traumatisantes. Se réclamer de Pinel ou d’Esquirol signifie d’abord combiner les approches. Et ensuite, définir des entités »2250. Mais ni l’étiologie ni la taxinomie des pathologies psychiatriques, ne semblent se clarifier avec le développement des recherches sur le sujet, au contraire. Le trouble se fait toujours plus inquiétant.

Notes
2208.

À ce sujet, on renvoie essentiellement à l’article de Claude Quétel et Jean-Yves Simon, « L’aliénation alcoolique en France (XIXe et 1ere moitié du XXe siècle) », in Histoire, économie et société, 1988, vol. 7, n°4, p. 507-533.

2209.

Pour la seconde moitié du XIXe siècle, on peut s’autoriser l’emploi de ce terme. Invention d’un médecin suédois, Magnus Huss, qui l’utilise pour désigner l’ensemble des symptômes pathologiques entraînés par l’abus d’alcool, il apparaît en effet dans la langue française vers 1852, si l’on en croit le Littré. Ce néologisme s’impose ensuite rapidement.

2210.

Didier Nourrisson, Le buveur du XIXe siècle, Paris, Albin Michel, 1990, Quatrième partie : « Un regard nouveau sur le gros buveur », 1990, p.175-219.

2211.

Louis Dupré, Hygiène militaire : L’alcool. Son utilité, ses dangers. Conférence faite à MM. les officier pendant son stage au 100e régiment d’infanterie, Montpellier, Imprimerie centrale du Midi, 1888, p.18. BML FA 138153

2212.

Louis Dupré, op.cit., 1888, p.19. BML FA 138153

On appréciera la saveur de l’expression, qui est d’ailleurs soulignée dans le texte original.

2213.

Dans le fonds Lacassagne, on dénombre 67 ouvrages consacrés à la question de l’alcoolisme, auxquels il faut ajouter un dossier de pièces imprimées sur le même sujet [BML FA 140739]. Ce chiffre important rend bien compte de l’ampleur de la vague de publications sur le sujet. Les traités sur l’alcoolisme fleurissent véritablement dans la seconde moitié du XIXe siècle. Parmi les plus significatifs, signalons :

Louis Bergeret, De l’Abus des boissons alcooliques, dangers et inconvénients pour les individus, la famille et la société, moyens de modérer les ravages de l’ivrognerie, Paris, Baillière, 1870, 380 p. [BML FA 390916]

Valentin Magnan, De l’Alcoolisme, des diverses formes du délire alcoolique et de leur traitement, Paris, Delahaye, 1874, 282 p. [BML FA 138161]

Antoine Rabuteau, Des Alcools et de l’alcoolisme, Paris, Impr. E. Donnaud, 1878, 44 p.

Paul Legrain, Dégénérescence sociale et alcoolisme : hygiène et prophylaxie, Paris, Carré, 1895, XXXVI-255 p.

Drs Triboulet, Mathieu et Mignot, Traité de l’alcoolisme, Paris, Masson, 1905, VI-479 p.

Louis Jacquet, L’Alcool. Etude économique générale : ses rapports avec l’agriculture, l’industrie, le commerce, la législation, l’impôt, l’hygiène individuelle et sociale, Paris, Masson, 1912, XVIII-947 p.

2214.

M. Marambal, « L’alcoolisme et la criminalité », in Archives d’anthropologie criminelle, 1888, p.293.

2215.

M. Marambal, op.cit., 1888, p.293.

Rouby, « Les crimes de l’alcoolisme », in Archives d’anthropologie criminelle, 1898, p.313-323.

Maurice Yvernès, « L’alcoolisme et la criminalité », in Archives d’anthropologie criminelle, 1912, p.5-35.

2216.

Si l’on en croit M. Marambal, cela représente 79 % des vagabonds et des mendiants, 50 % des assassins, 57 % des incendiaires, 53 % des fauteurs d’attentats aux mœurs, 71 % des voleurs et des escrocs, 88 % des auteurs d’actes de violence contre les personnes et 77 % de ceux qui commettent des actes de violence contre les propriétés !

2217.

Maurice Legrain, « Hérédité et alcoolisme », in Archives d’anthropologie criminelle,1890, p.545-547.

W.-C. Sullivan, « L’influence de l’alcoolisme de la mère sur les descendants des prisonnières à Liverpool », in Archives d’anthropologie criminelle, 1900, p.425.

2218.

Charles Roesch, « De l’abus de boissons spiritueuses », in AHPML, 1838, tome XX, p.5-90 et p.241-346. Cité par Didier Nourrisson, op.cit., p.177.

2219.

Marcel, De la folie causée par l’abus des boissons alcooliques, Paris, Impr. Rignoux, 1847, 59 p.

A. Terrisse, « L’apparition de “l’alcoolisme psychiatrique” dans les thèses de médecine au XIXe et au début du XXe siècle, in Claude Quétel (dir.), Alcoolisme et psychiatrie, rapport présenté au Haut Comité d’étude et d’information sur l’alcoolisme, mars 1983, p.233-271. Cité par Didier Nourrisson, op.cit., 1990, p.177.

2220.

Didier Nourrisson, op.cit., 1990, p.177.

2221.

Dr Lancereaux, « Alcoolisme », in A. Dechambre (dir.), Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, Tome 2 : « Adh-Alg », Paris, Masson-Asselin, 1866, p.615-719. BML FA 404397

2222.

64 thèses sont soutenues sur la question à Paris entre 1861 et 1919 (soit 3,2 % du total), selon Didier Nourrisson (op.cit., 1990, p.179). Quant à Lacassagne, il dirige une thèse sur le sujet : Maurice Champeaux, L’Alcoolisme. Causes sociales. Conditions mentales. Prophylaxie, Lyon, Storck, 1900, 89 p. [BML FA 135587]

2223.

Moriz Benedikt, Zur Absintenzfrage. Ein Wort zum Antialkoholisten-Congresse, Berlin, Urban, 1901, 12 p. BML FA 138154

2224.

Valentin Magnan, Étude expérimentale et clinique sur l’alcoolisme. Alcool et absinthe. Épilepsie absinthique, Paris, Renou et Maulde, 1871, 46 p. BML FA 138161

2225.

Esquirol reconnaît l’abus de boissons alcooliques comme une des causes d’aliénation mentale dans son traité Des maladies mentales considérées sous les rapports médical, hygiénique et médico-légal, Paris, Baillière, 1838, 2 vol. : VI-393 p.+VI-380 p.

2226.

A. Costedoat, op.cit., 1913, p.9-10. BML FA 135766

2227.

A. Costedoat, op.cit., 1913, p.75. BML FA 135766

2228.

Charles Perrier, « La vie en prison », in Archives d’anthropologie criminelle, 1902, p. 130 [129-152]

2229.

Dr Allison, « La folie chez les criminels », in Archives d’anthropologie criminelle, 1896, p.339.

2230.

A. Costedoat, op.cit., 1913, p.11. BML FA 135766

2231.

Sur ce point, on renvoie à l’ouvrage de Marc Renneville, Crime et folie. Deux siècles d’enquêtes médicales et judiciaires, Paris, Fayard, 2003, 527 p.

2232.

L. Dautheville, Le « Cafard » ou Psychose des pays chauds, Lyon, Rey, 1911, p.6. BML FA 138806

2233.

L. Dautheville, op.cit., 1911, p.7. BML FA 138806

2234.

L. Dautheville, op.cit., 1911, p.23. BML FA 138806

2235.

L. Dautheville, op.cit., 1911, p.24. BML FA 138806

2236.

Lucien Mayet, « Alcoolisme et aliénation mentale», in Archives générales de Médecine, Paris, Imprimerie Albouy, 1901, p.6. BML FA 135170

2237.

Lucien Mayet, op.cit., p.15. BML FA 135170

2238.

Lucien Mayet, op.cit., p.19. BML FA 135170

2239.

L’utilisation par les ligues antialcooliques de la Commune de Paris en offre une démonstration magistrale. « Étudiant les cadavres ou les prisonniers communards, les aliénistes de l’époque sont unanimes à reconnaître les stigmates de la folie et de la dégénérescence. La seule observation des figures paraît parfois suffisante à démontrer l’absence de sens moral autant que la déchéance intellectuelle : “Pour un physionomiste, et principalement pour un médecin, les visages du plus grand nombre avaient leur cachet ; on y trouvait gravés les traits de l’ivrogne, du fainéant, du débauché, du vicieux, du repris de justice, rarement ceux du vrai travailleur ; mais le masque qui dominait était celui de l’imbécile et de l’idiot” » (Dr Legrain, Hérédité et alcoolisme. Étude psychologique et clinique sur les dégénérés buveurs et les familles d’ivrognes, Paris, Doin, 1889, p.117).

2240.

Benedict-Augustin Morel, Traité des dégénérescences physiques, intellectuelles et morales de la race humaine, 1857.

Excellente étude sur la pensée de Morel, A. Zaloszyc, Éléments d’une histoire de la théorie des dégénérescences dans la psychiatrie française, thèse de médecine, Strasbourg, 1975, 238 p.

2241.

Didier Nourrisson, op.cit., 1990, p.213.

2242.

Claude Quétel et Jean-Yves Simon, op.cit., 1988, vol. 7, n°4, p. 511.

2243.

Dans le fonds Lacassagne, les ouvrages de Paul Ladame en sont emblématiques :

Paul Ladame, La descendance des alcooliques, Lausanne, 1891, 32 p. BML FA 138156

Paul Ladame, Alcool et hérédité, Genève, Impr. H. Hoch, 1912, 48 p. BML FA 138157

2244.

Didier Nourrisson, op.cit., 1990, p.218.

2245.

Jean-Pierre Falret, Des maladies mentales et des asiles d’aliénés, Paris, Baillière,1864, p.117.

2246.

Idem.

2247.

A. Costedoat, op.cit., 1913, p.76. BML FA 135766

2248.

Dr de Boeck, « De la contagion de la folie », in Bulletin de la Société de médecine mentale de Belgique, n°71, décembre 1893, p.416. BML FA 138795

2249.

Dr de Boeck, op.cit., 1893, p.435. BML FA 138795

2250.

Jacques Léonard, La médecine entre les pouvoirs et les savoirs, Paris, Aubier, 1981, p.164.