2.1.1 Facture et mécanisme.

Le clavicorde est composé d’une petite boîte rectangulaire comprenant un clavier de trois ou quatre octaves, placé en saillie sur le grand côté. Il possède un ou plusieurs chevalets rectilignes fixés sur une table d’harmonie de très faible surface. Á la différence du chevalet mobile du monocorde, les tangentes du clavicorde tiennent lieu à la fois de générateur du son et de chevalet. En heurtant la corde, une partie de celle-ci se met à vibrer, tandis que le reste est amorti par les feutres. La tangente a une double action sur les cordes : elle les fait vibrer, mais elle module aussi leur longueur vibratoire de façon similaire à l'action du guitariste qui détermine la hauteur du son d'une corde en l'appuyant sur l'une des frettes de la touche de son instrument. Selon le même principe, en positionnant une série de tangentes de façon à ce qu'elles frappent la même paire de cordes en différents endroits, on obtient des notes différentes.

Pendant la durée du son, la tangente reste au contact de la corde, comme le prolongement du doigt. En exerçant de subtiles pressions sur la touche, on obtient une sorte de vibrato dosé selon la volonté du musicien.

Le mécanisme de cet instrument permet d’obtenir un son grêle et d’un faible volume mais d’une grande qualité expressive, grâce au contrôle permanent du son par le doigt du musicien. Au XVIe siècle le clavier du clavicorde s’était déplacé du centre vers le côté gauche, et c’est au cours du XVIIe siècle que le clavicorde a bénéficié de grandes améliorations en introduisant du clavier dans la caisse, et en perfectionnant son toucher pour donner plus de souplesse et de matière au son.