3.1.1.L’émergence d’une question des trafics alpins franco-italiens : contenu et forme du problème

Contrairement à ce qu’on peut observer dans le cadre plus vaste de l’espace alpin (pour une analyse plus approfondie au sujet de la problématique des trafics dans l’espace alpin, voir la deuxième partie de cette thèse), nous ne retrouvons aucune considération relative à l’évolution des trafics transalpins à l’origine de l’idée d’une nouvelle traversée alpine entre la France et l’Italie. Le problème des transports franchissant les Alpes franco-italiennes, tel qu’il a été posé au début, ne concernait ni la fluidité des flux à travers les infrastructures existantes, ni les possibles répercussions sociales de ces derniers sur les populations et l’environnement des territoires de transit. Le seul argument mentionné à cette époque pour motiver la nécessité de construire une nouvelle infrastructure concernait l’efficacité économique de l’acheminement ferroviaire des marchandises à travers la frontière franco-italienne. Pour G. Mathieu, à l’époque chef du département de la planification à la SNCF, « il s’agissait uniquement de faire un tunnel à grand gabarit et à grande capacité, permettant de relier les deux réseaux »7.

Notes
7.

Entretien filmé avec Gérard Mathieu. Réalisé par le Laboratoire d’Économie des Transports (2005)