3.3.2.Le projet Lyon-Turin au milieu des années 1990

Le projet inscrit à la liste d’Essen et issu des études et des négociations de la première partie des années 1990 est une liaison prioritairement à vocation voyageurs. Sa configuration se pose en contradiction avec la conduite des débats et des études, prioritairement alimentée par des considérations relatives au trafic de marchandises.

En effet, malgré la centralité de l’argument fret dans l’argumentation mobilisée par la Région dans sa recherche d’appuis à l’extérieur, jusqu’au milieu des années 1990, l’accès des trains de fret au tunnel de base reste confiné au réseau existant à partir de Lyon jusqu’à la zone de Montmélian. À partir de là, le tunnel sous Belledonne, envisagé dans le cadre de l’établissement d’une liaison à grande vitesse entre Lyon et Turin, permet aussi l’accès aux trains de fret. Cela donne à ces derniers un accès plus direct à St-Jean-de-Maurienne que le détour par les vallées de l’Isère et de l’Arc empruntant la ligne historique. Néanmoins, en dehors du tunnel de Belledonne, l’option de rendre utilisable aux trains de fret la ligne nouvelle à grande vitesse prévue entre Lyon et Montmélian n’a jamais été prise en considération, la principale justification étant que sur ce tronçon le trafic de voyageurs régional, national et international est déjà conséquent. À cet argument s’ajoutent, comme nous l’avons expliqué dans les paragraphes sur la dimension régionale du projet, des considérations d’ordre technique concernant l’optimisation du tracé face au cumul de contraintes propres aux LGV et au transport de fret. Du côté italien au contraire, une seule ligne mixte fret-voyageurs est prévue, mais dont le tracé reste à définir.