3.4.4.Conclusion : les éléments du Lyon-Turin issus de la dimension nationale

En conclusion, la dimension nationale de l’histoire du Lyon-Turin se caractérise par une redéfinition des rôles et des tâches des acteurs de la growth machine. D’un côté et de l’autre des Alpes, cette réorganisation se traduit par un par un renforcement des prérogatives étatiques sur le dossier du projet et par le resserrement du débat autour des États centraux, qui fait suite à la création des deux nouveaux acteurs binationaux, la CIG et Alpetunnel. La dé-régionalisation du débat, qu’on observe surtout du côté français, s’accompagne par l’émergence des premières controverses au sujet de la réalisation de l’ouvrage, qui permettent d’observer les divisions internes à l’appareil des États et d’analyser l’évolution des représentations du projet dans la conduite des débats et dans la résolution des conflits. De part et d’autre des Alpes, la dimension nationale du Lyon-Turin correspond à une nouvelle représentation du projet, qui déplace l’accent du transport de voyageurs aux services fret envisageables grâce à nouvelle ligne. Les débats sur le tracé d’une nouvelle ligne fret, qui vient compléter la section français du projet, et sur la gronda merci en Italie, en ouvrant la voie à une nouvelle argumentation du projet, participent de son inscription au cadre des autres projets ferroviaires alpins et, plus globalement, des politiques de transport et de régulation des trafics discutées à l’échelle de l’espace des pays alpins.