Encadré 4 : Quelques exemples de coopération locale alpine entre France et Italie

L’Euro-territoire des Alpes franco-italiennes – C.A.F.I. : une initiative locale

Le 3 mars 2006, un euro-territoire franco-italien a été créé par les Présidents de la Conférence des Alpes Franco-Italiennes (CAFI). Cette instance regroupe depuis 2000 six départements frontaliers français (Alpes Maritimes, Alpes de Haute Provence, Hautes-Alpes, Isère, Savoie et Haute-Savoie) et quatre provinces italiennes (Imperia, Cuneo, Turin et la Région autonome de la Vallée d’Aoste). Le président du Conseil général des Alpes Maritimes préside le « comité permanent des présidents », le président de la province de Turin préside l’Assemblée générale de la Conférence.

Pour ses promoteurs, l’euro-territoire franco-italien permettra la définition de grandes priorités stratégiques communes visant à renforcer la cohérence territoriale par la définition d’objectifs économiques forts, propres à asseoir sa compétitivité à l’échelon européen. La nouvelle programmation des fonds européens 2007-2013 et la réforme de la politique de cohésion constituent un enjeu fort pour la coopération transfrontalière. La CAFI souhaite se donner ainsi une nouvelle visibilité en tirant partie des opportunités qu’offrira la nouvelle période communautaire.

La thématique des traversées alpines constituant sa principale question d’intérêt commun, la CAFI présente des positions politiques précises dans ce domaine. Elle s’appuie notamment sur les travaux conduits par le « Laboratoire des Transports » qu’elle a créé : un atelier où s’effectue en commun une veille relative aux trafics et à la législation des transports.

Constatant l’évolution du trafic franco-italien et la part croissante de la route par rapport au rail dans les passages alpins, la CAFI apporte un soutien sans réserve au projet de tunnel ferroviaire Lyon-Turin afin de limiter autant que possible le transport de marchandises par la route. Plus au sud, elle estime que le transfert modal devrait s’opérer par un soutien au trafic maritime (autoroute de la mer) et une amélioration des raccordements vers la ligne Lyon-Turin et les ports de Marseille et Gênes. Elle souhaite également la création d’un tunnel ferroviaire sous le massif du Montgenèvre pour améliorer la liaison Briançon-Turin, et soutient la création d’un nouveau tunnel routier à Tende. Elle souligne enfin l’intérêt de la ligne ferroviaire Nice-Breil, et même Nice-Turin directe.