2. L’étude des « dommages collatéraux » renouvelée

Les effets de l’incarcération sur les familles de détenus sont d’abord décrits dans des livres de témoignages60 de proches de détenus. Si ces ouvrages ont alimenté la formulation d’hypothèses de recherche, ils ont été peu mobilisés dans notre thèse. En effet, ces récits ne résultent pas d’une démarche scientifique et ne peuvent pas être considérés comme des entretiens à part entière. D’autre part, les effets de l’incarcération sur les familles de détenus ont fait l’objet de quelques recherches. Cependant, soit celles-ci restent très exploratoires, soit elles ont été essentiellement consacrées à l’étude des coûts socio-économiques supportés par les familles ou aux effets de l’incarcération sur les enfants de détenus. Nous présenterons les apports et les limites de ces analyses, avant de montrer comment notre thèse les réinterroge et élargit les problématiques traitées.

Notes
60.

BARRAL O., Les passeurs de murailles. Familles et intervenants en prison, Paris, Erès, 2004 ; BERARGER D. (dir.), Mère, femme, fille, sœur, ami de détenu. Témoignages, Paris, L’Harmattan, collection Logiques juridiques, 2000 ; CARRIER M., Mères de criminels, Paris, Belfond, 2008 ; DE I., (Témoignages recueillis par), A demain ou dans quinze ans : femmes aux portes des prisons, Paris, La table ronde, 1980 ; MAKSYMOWICZ D., Femme de parloir, Paris, L’esprit frappeur, 2000 ; MICHEL L., Femmes de détenus, Paris, Buchet Chastel, 2006.