2.2. Des formes d’entraide plurielles

Notre objet permet également d’étudier ce qui transite dans ces liens. Notre thèse observe comment se réalise l’engagement des proches à l’égard du détenu en mettant au jour les formes de soutien qu’ils lui apportent. Nos analyses sur l’entraide familiale telle qu’elle apparaît dans l’épreuve de l’incarcération sont alimentées par les recherches sociologiques consacrées à la solidarité familiale. Alors que la sociologie de la famille a longtemps oublié les formes de solidarité qui s’opéraient dans la sphère privée soulignant à l’inverse la dissolution de la famille214, les modalités de l’entraide familiale215 ont été « re-découvertes » depuis une quinzaine d’années par les chercheurs216.

Notes
214.

ROUSSEL L., La famille incertaine, Paris, Jacob, 1989.

215.

En effet, les recherches sur l’entraide familiales se sont multipliées à partir des années 1990 en réponse à la thèse de la dissolution de la famille. Mais elles ont aussi été développées face aux défaillances de l’Etat providence plus à même d’assurer seul les charges de solidarités à l’égard des plus fragiles. C. Martin propose une synthèse bibliographique des travaux réalisés sur ce thème des solidarités familiales. MARTIN C., « Les solidarités familiales : bon ou mauvais objet sociologique ? », Droit et Société, Série Sociologie, vol. 34, 2002, pp. 41-71.

216.

Notamment à partir de l’ouvrage d’A. Pitrou : PITROU A., Les solidarités familiales : vivre sans famille ?, Toulouse, Privat, 1992 (1978).