III. L’expérience carcérale élargie combative

L’expérience carcérale élargie combative n’est pas marquée par une rupture mais elle prend sens dans la continuité du parcours de vie des proches. Ces acteurs usent, au fil des entretiens, d’un champ lexical relatif au combat : l’expérience combative s’apparente à une lutte et notamment à une lutte pour leur reconnaissance. Ils se présentent comme des combattants qui ne cessent de contrer les préjugés associés au statut de proche de détenu, de se battre pour de meilleures conditions de détention, pour préparer la défense du détenu ou construire un projet de sortie. Leur posture de militant se retrouve dans leurs rapports avec l’administration pénitentiaire puisqu’ils n’hésitent pas à protester suivant l’attitude de « voice »782 défini par A.O. Hirschman. Ils regrettent le comportement de soumission des autres familles qui concourt, selon eux, aux situations irrespectueuses vécues lorsqu’ils se rendent aux parloirs.

Notes
782.

HIRSCHMAN A.O., 1995 (1970), op. cit. ; BAJOIT G., 1988, op. cit.