I.3. Définition de la notion de groupe et modèles théoriques

I.3.1. Notion de groupe

En psychologie Sociale, la découverte de l’importance du climat d’un groupe et de ses répercutions sur les conduites individuelles, fut sans conteste le point de départ des recherches sur les groupes. De nouvelles problématiques émergent en particulier dans le domaine des changements d’attitudes.

Les premières recherches s’intéressaient surtout à la productivité et à la dynamique du groupe. E. Mayo (1945) fut en premier celui qui réalisa l’expérience sur la productivité. Il s’agissait de mesurer les effets des conditions de travail sur le rendement des ouvrières. L’expérience consistait à isoler dans une pièce six ouvrières volontaires. Elles travaillaient sur une chaîne de montage dans les mêmes conditions que celles de l’atelier. Dans cette pièce dite « test room », différents appareils permettaient l’enregistrement de plusieurs facteurs environnementaux (éclairage, température…) dont on mesurait l’incidence.

Progressivement, des changements furent introduits dans le travail des ouvrières (pauses, réduction du temps de travail…). Les chercheurs observèrent alors une augmentation du rendement sous l’influence des modifications extérieures.

Puis, les ouvrières sont ramenées à leurs conditions de travail initiales. Ils s’aperçurent que le rendement continuait d’augmenter. « Ce résultat s’explique principalement, selon J. Bouchet & al. (1996, p. 32), par un phénomène fondamental dans l’étude de la psychologie des groupes : le sentiment d’appartenance à un groupe ».

Ce sentiment d’appartenance à un groupe est dû au fait que les ouvrières du « test room » aient été confrontées à une situation sociale de travail nouvelle. Elles ont eu la possibilité d’échanger des propos sur leur travail et de mieux se connaître. Grâce à cette situation, la création d’un groupe avec ses propres normes et objectifs est devenue possible. De plus, un bon climat, expression de base de la cohésion d’un groupe, régnait entre elles. Cette expérience a permis, d’après J. Bouchet & al. (op. cit.), de révéler que les individus réagissent aux conditions matérielles dans lesquelles ils travaillent et vivent, non telles qu’elles sont mais telles qu’ils les ressentent. Cela dépend à la fois de leur degré d’appartenance au groupe et des normes et du climat du groupe auquel ils appartiennent.

Quant au courant de recherche basé sur la notion de dynamique de groupe, c’est K. Lewin (1890-1947) qui en fut le fondateur. Ses travaux ont eu un impact considérable sur la psychologie des petits groupes. Il utilise les apports de la psychologie de la forme encore appelée la Gestalt Théorie et les applique à l’étude des conduites individuelles et des phénomènes de groupe. De cette étude ressortira trois grands points J. Bouchet & al. (1996) : le jeu des interdépendances, la perspective nouvelle du groupe et la Dynamique de groupe.