I.3.3. Concept de Groupe d’Appartenance

Selon H. Tajfel & C. Turner, in Petard & al. (1999, p. 182), on peut parler de groupe, à partir du moment où des personnes ont le sentiment « d’en faire partie » et où des personnes extérieures le confirment.

R. K. Merton (1965) apporte un concept sociologique de la notion de groupe et sa définition repose sur trois critères combinés qui permettent de bien circonscrire la notion de groupe d’appartenance.

‘1. « Le concept sociologique de groupe définit un ensemble d’individus en interaction selon des règles établies, ou encore un certain nombre de gens ayant entre eux des rapports sociaux caractéristiques et fixées (critère objectif) ;
2. les individus en interaction se définissent eux-mêmes comme membres du groupe (critère subjectif) ;
3. les gens en interaction sont définis par les autres, membres et non membres, comme membres du groupe (critère subjectif) » (p. 240).’

Ainsi, selon H. Hyman : « le groupe d’appartenance est le groupe auquel l’individu dit-on est censé appartenir ». En d’autres termes, l’individu est membre de ce groupe et peut en être conscient ou non. En outre, par groupe d’appartenance, nous entendons, un groupe de personnes auquel un individu appartient réellement et dans lequel il joue un rôle.

Pour Fisher (in F.P. Nze-Mba, 2001):

‘La notion de groupe d’appartenance se réfère aussi au fait que les individus sont situés quelque part, qu’ils entrent dans des catégories sociales donnés et qu’ils en acceptent, de façon plus ou moins explicite, les valeurs pour exprimer leur identité et vont s’appuyer sur ces critères d’appartenance pour manifester leur différence à travers des rôles et un style de vie particulier. (p. 8).’

Pour Tajfel & Turner (1978), l’appartenance à une catégorie sociale contribue au maintien d’une identité sociale positive si cette catégorie, par comparaison avec d’autres, peut être jugée favorablement. Cependant, nous pouvons être membre d’une collectivité même si notre façon de tenir notre rôle est définie ailleurs, dans un groupe dit de référence : « tel syndicaliste appartient au comité d’entreprise, mais il se réfère aux stratégies nationales de son syndicat » (N. Aubert & al., in F. P. Nze Mba, op. cit., p. 10).

Entre les multiples catégories ou groupes sociaux, définis ou non en tant que tels, dont ils sont membres ou non et qui influencent leurs comportements, les individus gardent une certaine marge, pour les choisir en tant que groupe de référence. La notion de groupe de référence renvoie donc à la manière dont un individu adopte comportements, normes et valeurs de groupes ou collectivités dont il fait partie ou non.