Critique sociologique et dialogique

Mais parce que la critique littéraire est « […] discours […] qui met l’accent sur l’expérience de la lecture, qui […], interprète, évalue […] » ; parce qu’ « La critique apprécie, elle juge ; elle procède par sympathie (ou antipathie)78 […] », notre réflexion ne sera ni seule description ni simple contextualisation du roman toihirien ; elle se veut aussi une critique dialogique : « […] rencontre de deux voix, celle de l’auteur et celle du critique79 […] » Si l’on préfère, nous parlerons certainement de l’œuvre – qu’on se rassure pour cela ! – mais aussi à l’œuvre (ou avec l’œuvre comme on veut), ce qui présuppose, bien entendu, certains désaccords entre l’écrivain et nous-même car la critique dialogique préjuge des divergences de vue entre l’auteur et le commentateur80.

Cette étude se présente en trois parties : la première, qui présente une dimension documentaire, voudrait mettre en avant le côté identitaire que le roman toihirien véhicule ; la deuxième, qui s’inspire de la sociocritique, chercherait à dévoiler la critique sociale et politique dont le roman se fait le porte-parole ; quant à la troisième, elle sera attentive à la question de la réception du roman.

Notes
78.

Antoine Compagnon, Le Démon de la théorie. Littérature et sens commun [1998], Paris, Seuil, Points/Essais », 2001, p. 20.

79.

Tzvetan Todorov, Critique de la critique. Un roman d’apprentissage, Paris, Seuil, « Poétique », 1984, p. 185.

80.

Ibid., p. 191.