[Des « agriculteurs éclairés » 531 ou des notables de province ?]
Alors que l’ensemble des membres seraient « tous des agriculteurs éclairés, indépendants, techniciens ou praticiens se complétant » 532, quels sont les indices qui permettent d’approcher les présidents de chambre d’agriculture en tant que « professionnels » ? Notons tout d’abord que pour 31 d’entre eux, nous n’avons pu trouver d’indications précises qualifiant l’activité professionnelle 533. Un autre tiers est constitué de ceux à qui sont seulement associées des taxinomies professionnelles vagues : ils sont agriculteurs ou cultivateurs, propriétaires ou propriétaires-exploitants, sans que cela ne soit signifiant. Les expressions employées pour qualifier l’activité professionnelle ne renvoient que dans quinze cas à des spécialisations agricoles précises : trois horticulteurs, quatre viticulteurs, un agriculteur également fabricant de sucre, et sept éleveurs sont ainsi devenus présidents de chambre en mai 1927. Enfin, un seul président est qualifié de « sélectionneur » 534. Les listes de producteurs publiées par Claude Silvestre dans son annuaire en 1923 535 sont donc extrêmement précieuses : 49 des 90 présidents y ont été repérés, dans quatre grandes catégories de producteurs 536. Si seuls trois d’entre eux sont horticulteurs ou pépiniéristes, comme la mention de leur profession le laisse entendre, on trouve 18 présidents dits « viticulteurs », dont six qui sont également éleveurs. 34 présidents s’adonneraient à l’élevage sur leur exploitation : si élevage bovin et ovin dominent, porcs et animaux de basse-cour sont mentionnés chacun à cinq reprises. L’élevage des chevaux, pratiqué par douze présidents, doit sans doute être traité à part, et il aurait fallu départager les fins de cet élevage équin : chevaux de trait ou de courses, les implications sociales et symboliques en sont importantes. Les absences de ces listes correspondent-elles à d’avérées absences de spécialisations ? Se cacherait-il derrière ce silence une inscription dans un système de polyculture-élevage, ou une dominante céréalière ? D’après les indices ténus que sont les appartenances à des organisations se référant à un type de production, 17 de ceux qui ne sont pas référencés dans l’Annuaire Silvestre produiraient des céréales, tandis qu’une trentaine au moins seraient éleveurs 537. À l’évidence, les biais demeurent forts qui surestiment la part des éleveurs du fait de la mise en avant des spécialisations liées à la promotion des races, à l’excellence et à la sélection.
Restent les treize présidents qui exercent une profession non agricole. Parmi eux, deux vétérinaires, Félix Bardeau et Grégoire Royer, élus respectivement en Gironde et dans l’Aube. Le premier, âgé de 79 ans, ancien vice-président du conseil général, est présenté comme le « précurseur du syndicalisme agricole » dans le département : il est à ce titre commandeur du Mérite agricole depuis 1902 538. Quant au second, quinquagénaire, il préside la Société vétérinaire de l’Aube, qui vise à « développer la médecine vétérinaire et agricole », et occupe le fauteuil de vice-président de la Fédération des associations agricoles, principale union de syndicats du département 539. Plus éloignés en apparence du monde agricole sont les trois médecins recensés. M. Casalta, en Corse, est membre de l’office agricole départemental 540. Henri Léculier, dans le Jura, conserve une consultation médicale mais a quitté son prospère cabinet pour se consacrer à l’exploitation du domaine familial 541. À 75 ans, Jacques-Amédée Doléris a une brillante carrière médicale derrière lui : cet élève de Pasteur, ancien interne des hôpitaux de Paris, ancien chef de clinique de la Faculté de médecine, est l’« un des créateurs de la chirurgie gynécologique moderne » 542 et a été député radical de 1921 à 1924. Les « éminents services » qu’il aurait rendus « à l’agriculture, à la viticulture et à l’élevage » lui valurent d’être fait chevalier puis officier du Mérite agricole 543.
Sept présidents exercent une profession juridique. Philippe Verzier, président de la chambre d’agriculture du Rhône de mai 1927, est né en 1860 544 à Lyon ; il est donc âgé de 67 ans lorsqu’il accède à la présidence de la chambre. À ce moment de sa vie, Philippe Verzier est dit avoué 545 : il vit à Lyon, au 25 quai des Brotteaux, avec son épouse, Adèle, et ses trois fils, âgés de 30 et 28 ans, respectivement représentant chez Peugeot, avocat et clerc d’avoué 546. Il est également résident à Quincié, commune située à un peu plus de 50 kilomètres de Lyon, dans le Beaujolais : dans cette commune il possède 13 hectares, au deux tiers en vignes, constitués aussi de prés et de bois 547. Tandis qu’il occupe le siège de président de la chambre d’agriculture, il est également vice-président du comice du Haut-Beaujolais 548.
Henry Chéron est avocat honoraire à la cour d’appel de Caen 549, mais il est surtout ancien député, ancien ministre et sénateur 550. Ce sont des études de droit qui ont mené le Toulousain Augustin Couzinet à exercer la profession de notaire, à entrer au Crédit foncier en 1882, à l’âge de 26 ans, puis à devenir très vite directeur de succursales du Crédit foncier, à Besançon puis à Toulouse, avant de prendre sa retraite en 1918 551. Comme lui, le Gersois Fernand Larnaude, brillant avocat puis professeur de droit, est en retraite depuis 1922 552. Quant à Émile Damecour, président de la chambre d’agriculture de la Manche, il est un ancien notaire « ayant prématurément quitté sa charge » 553. Félix Garcin, le puissant président de l’USESA, est professeur à la Faculté catholique de droit depuis 1906 554 où il « professe le libéralisme économique et l’intransigeance religieuse de celui-ci » 555. Y a-t-il un dénominateur commun à ces situations ? Remarquant dans la mention de la profession d’avocat, l’« usage d’un titre apprécié des électeurs », Gilles Le Béguec note l’impossibilité de « faire le tri entre les avocats qui ont exercé leur profession de façon régulière, les avocats qui ont plaidé de temps en temps et ceux qui sont demeurés pratiquement étrangers à l’univers des barreaux ». Pour lui, « vrais » et « faux » avocats sont tous « des hommes formés à l’école du barreau qui tirent parti de différentes façons de tous ces avantages : souplesse de l’institution, multiplicité des ouvertures sur l’extérieur, facilités offertes pour diversifier une expérience sans mettre en péril la compétence acquise initialement » 556.
Qu’il nous soit cependant permis de contrebalancer cette idée, hors du champ d’investigation de l’auteur de la République des avocats, qui est focalisée sur les mandats politiques nationaux. Jean Girard-Madoux, « fils d’un viticulteur aisé qui fut maire de Chignin », commune viticole de Savoie, remporte, en 1901, le premier prix au concours d’éloquence de la faculté de droit de Grenoble. « Inscrit au barreau de Chambéry le 24 octobre 1904, il eut un cabinet d’avocat particulièrement fréquenté et fut élu bâtonnier ». Devenu maire en 1907, conseiller général en 1910, député radical en 1914, il siège dans le groupe du parti républicain radical et radical-socialiste et est membre de la commission de la réforme judiciaire et de la législation civile et criminelle, de la commission de réparation des dommages de guerre, de la commission du commerce et de l’industrie et de la commission de l’armée 557. Élu membre de la chambre d’agriculture de la Savoie par les électeurs individuels, sur les listes de l’arrondissement de Chambéry, il est, le 28 mai 1927, à 45 ans, le plus jeune des membres installés et son investissement dans les organisations agricoles est inconsistant, sinon inexistant. Il est pourtant élu président avec 19 voix sur 20, soit une quasi-unanimité. Il pose lui-même la question de sa légitimité, lorsqu’il « déclare que d’autres que lui auraient peut-être été qualifiés pour occuper le fauteuil présidentiel, [mais qu’]il a cependant été élu à l’unanimité pour présider une assemblée dont presque tous les membres sont des "professionnels" de l’agriculture, alors que lui n’est, peut-on dire, qu’un "amateur" » 558. Il s’adresse ensuite en ces termes à ceux qui l’ont élu : « vous avez considéré qu’il importait au-dessus de l’effort musculaire des cultivateurs de grouper et de coordonner des directives, de concentrer leurs pensées, et vous avez voulu nommer un animateur plutôt qu’un professionnel à la présidence de la chambre d’agriculture. J’apporterai, dès lors, toute mon activité à défendre les intérêts de l’Agriculture et le ferai, non pas avec ma science, mais avec la vôtre » 559. Deux ans plus tard, au lendemain de son brutal décès, ses nécrologues voient en lui « avant tout, par dessus tout, un avocat […] un grand avocat [dont la] mort est une perte grave pour le barreau de Chambéry qu’il honorait non seulement par son talent, par son éloquence et son art oratoire, mais encore par sa conscience professionnelle » 560.
De fait, la place des avocats dans l’institution fait débat, dès avant les premières élections de février 1927 : dès cette date, « l’administration de l’Agriculture, répondant au vœu non exprimé mais certain du législateur, a estimé jusqu’ici qu’il n’y avait pas intérêt à écarter des chambres d’agriculture les électeurs qui exercent ces professions et dont les connaissances juridiques peuvent être extrêmement utiles à ces compagnies, en ce qui concerne notamment l’exercice des attributions prévues à l’article 34 de la loi du 3 janvier 1924 (codification des coutumes et usages à caractère agricole, et avis sur les différends d’ordre collectif entre propriétaires, exploitants et ouvriers) » 561. Légitimité marginale découlant de compétences juridico-techniques ou pièce d’une notabilité qui vaut légitimité ? La question ne peut être facilement tranchée.
Si les présidents de chambre d’agriculture ne peuvent facilement être appréhendés en tant que professionnels et en tant que producteurs, il reste possible de les répartir dans l’espace qui sépare deux archétypes que nous caricaturerons grossièrement avant de montrer l’infinie variété des situations rencontrées. D’un côté, on trouverait les rentiers du sol fragilisés par la crise et crispés sur un agrarisme qui habille la préservation de leurs intérêts, notables urbains ; de l’autre, les physiocrates, expérimentateurs, avant-gardistes et libéraux, « coqs de village » 562 : il s’agit cependant là d’une vision téléologique d’une étape de l’« agricolisation » 563 des élites, encore inaboutie. Formation, exploitations, distinctions, indices de leur « surface mondaine » 564 et lieux de résidence permettent d’avancer des hypothèses, sans parvenir à la précision que seule une collection de monographies permettrait d’atteindre 565.
Pour plus de la moitié des présidents de 1927, aucun indice des établissements scolaires fréquentés ou des diplômes obtenus n’a été trouvé, conséquence évidente des sources choisies pour l’étude plus que reflet d’une quelconque réalité. Point faible des notices biographiques publiées, la formation est traitée par les contemporains ou par les auteurs de dictionnaires comme un préambule qui ne vaut que parce qu’il éclaire a posteriori l’orientation d’une carrière, à moins qu’elle ne soit tue parce que considérée comme une évidence, surtout lorsqu’il s’agit d’études secondaires. Enfin, c’est rarement la totalité du parcours scolaire qui est évoqué, mais seulement le grade le plus élevé dans la hiérarchie des diplômes. Pour la période qu’il a travaillée, Sylvain Maresca a bien montré combien le niveau d’études des dirigeants agricoles était très supérieur à celui du reste des agriculteurs, et comment s’articulaient l’évidence d’un « destin agricole » et le souci de « faire acquérir aux enfants les connaissances et les principes propres à justifier et reproduire l’autorité reconnue à la famille » 566. Le corpus que nous étudions présente cependant moins d’homogénéité. De la situation de Joseph Faure, qui fréquente l’école du hameau, échoue au certificat d’études et passe néanmoins deux années dans une institution religieuse 567, on ne peut déterminer si elle est archétypale ou singulière. Les « bonnes études primaires supérieures » d’Henri Decault 568 semblent davantage relever de « ce qu’il fallait faire pour tenir son rang » 569, de même que les quelques rares cas de présidents dont on mentionne le passage par des études secondaires, sans poursuite d’études supérieures. On saura par exemple qu’Alexandre Goré, fils d’un négociant de l’Oise, a « fait ses études au collège de Beauvais jusqu’au baccalauréat » 570, ou que Charles Steib a fréquenté le lycée de Colmar, ou plutôt le Kaiserliches Lyceum, dans les années 1890. On devinera qu’Émile Chomet a fréquenté les lycées Saint-Louis et Condorcet 571, à Paris, pour leurs « classes de rhétorique » 572. À l’instar d’Octave Vigne qui « fit des études secondaires aux lycées de Marseille et de Toulon avant de se fixer au pays natal sur le bien paternel » 573, ces études menées jusqu’au baccalauréat ne les mènent pas à l’exercice d’une profession autre qu’agricole.
À l’inverse, la quinzaine de présidents qui ont suivi des études de droit jusqu’à la licence ont, pour la majorité, exercé pour un temps au moins une profession juridique. Le vicomte Olivier de Framond, licencié en droit 574, semble faire exception, mais sa trajectoire des années 1880-1920 nous échappe largement. Les parcours de formations relevant du droit, de la médecine, des sciences politiques ainsi que les carrières militaires s’inscrivent dans une logique de reconversion des noblesses par le service de l’État 575, que ce soit dans le cas-limite du marquis de Vogüé, né à Paris en 1868, qui fit ses études au lycée Stanislas, puis à l’« École des sciences politiques » et à la faculté de droit « où il prit sa licence » 576, avant de se consacrer à la gestion de ses propriétés foncières et au développement des organisations agricoles, dans celui du comte et prince Thierry d’Alsace d’Hénin, ancien officier de cavalerie 577, ou encore de Donatien de Sesmaisons, chef d’escadron affecté à l’état-major de la XIe région 578. Mais ces carrières non agricoles sont en général achevées et ont mené à un retour à la mise en valeur, même lointaine, des exploitations familiales, et à un engagement syndical et/ou politique très marqué.
On ne compte que quatorze cas où une formation professionnelle agricole est connue. Trois semblent être issus d’une école pratique d’agriculture. Edmond Nétillard est un « ancien élève de l’École d’agriculture de la Roche » 579, la ferme-école installée depuis 1869 dans le château de La Roche, à Rigney, dans le Doubs. Le rédacteur de la notice biographique du député et sénateur qu’a été le président de la chambre d’agriculture de la Meuse fait clairement le lien entre son passage par l’école et l’éclosion de sa légitimité de dirigeant : « issu d’une famille de paysans installés depuis trois générations sur les bords de la Meuse, […] destiné à devenir lui aussi agriculteur, Georges Lecourtier est dirigé, dès qu’il a acquis au collège de Verdun la formation intellectuelle requise, sur l’école de Merchines, d’où il sort diplômé. Alors il développe et perfectionne peu à peu l’exploitation paternelle, amenant progressivement aux idées et aux méthodes nouvelles les cultivateurs de la région. L’emploi raisonné des engrais, l’usage des machines, la pratique de la coopération, du crédit, des assurances, modifiant les conceptions, renforcent les moyens et améliorent les résultats. En quelques trente années, le modeste paysan de Bras rénove ainsi l’esprit et la matière dans un des plus riches cantons ruraux du pays » 580. Le principe de la distinction et d’une certaine rupture avec le mode de vie paysan découleraient ici directement de la formation professionnelle.
D’après les données puisées dans l’Annuaire des ingénieurs agricoles, en 1928, 53 chambres d’agriculture compteraient parmi leurs membres au moins un ingénieur agricole formé dans les trois écoles nationales d’agriculture, 18 chambres en réuniraient même deux, six auraient trois ingénieurs agricoles parmi leurs élus et on en dénombre quatre dans quatre chambres départementales. Au total, 94 des 1880 membres des chambres d’agriculture, soit 5 %, sont issus de ces écoles. 54 % d’entre eux viennent de l’école installée depuis 1826 sur le domaine de Grignon, en Seine-et-Oise, 27 % de l’École de Grandjouan transférée près de Rennes en 1894 et 20 % de l’École régionale d’agriculture de l’État implantée à Montpellier. Sept chambres d’agriculture sont présidées par un ancien élève d’une de ces trois écoles. Cinq d’entre eux ont été formés à Grignon, un à Rennes et un à Montpellier, à la charnière des années 1890 pour la plupart 581 : ils représentent 7 % de l’effectif des 90 présidents. Parmi eux, Albert Vilcoq, président de la chambre d’agriculture du Loiret, issu de Grignon, est devenu directeur de l’École d’agriculture du Chesnoy, près de Montargis 582 et membre de l’Association française des sélectionneurs de plantes 583. Quant à Georges Rémond, il devient président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB) du début de 1927, avant d’accéder à la présidence de la chambre d’agriculture de Seine-et-Marne 584.
Les ingénieurs agronomes sont au minimum une quarantaine, soit 2 % des membres des chambres d’agriculture : quatre en sont présidents, appartenant aux promotions 1885, 1899 et 1901. Comme le rapporte Mary C. Benedict, pour ses fondateurs, le but premier de l’Institut national agronomique était de former des « enlightened landowners and farm managers » 585, soit à la fois de grands propriétaires « éclairés » et des fermiers ou régisseurs de grands domaines. Appartenant à la même promotion 1901 de l’INA, Hervé de Guébriant et Jules-Édouard Lucas sont des archétypes de ces deux catégories. Le premier est issu de la « bonne et vieille noblesse », d’une « famille [qui] possède des domaines à travers toute la Bretagne » 586, soit un peu plus de 1000 hectares répartis en trois domaines et 80 fermes environ 587. Aussitôt diplômé, « il se consacr[e] à l’exploitation de ses domaines et à l’organisation professionnelle agricole » 588. Le second est né à Paris dans une famille de tisserands et de fabricants de boutons : en sortant de l’INA, il prend la direction d’une ferme à Gournay-sur-Marne 589, en Seine-et-Oise, une vaste exploitation qu’il loue à un châtelain local et sur laquelle il procède à des innovations agronomiques incessantes, dont il tire de nombreux opuscules techniques 590.
Parmi les présidents de chambre d’agriculture, on trouve cependant de ces « expérimentateurs », « précurseurs » et « avant-gardistes », qui ne sont pas ingénieurs agronomes. Ainsi peut-on lire que Louis Michel, « fils d’un cultivateur de Bratte, s’était élevé à la force du poignet ; par son mariage, il avait hérité d’une ferme à Tomblaine qui, sous son impulsion, était devenue un établissement expérimental » 591. Suite à de « nombreux voyages d’études, en Angleterre et en Allemagne notamment, ce qu’il voit, ce qu’il apprend, il le met rapidement en pratique. C’est un des premiers agriculteurs de France à se servir de l’électricité pour actionner les appareils et assurer l’éclairage des bâtiments agricoles. La laiterie moderne qu’il installe lui vaut de hautes récompenses dans les concours locaux ou nationaux. Il se révèle en tout comme un véritable précurseur, introduisant les techniques scientifiques tant en matière de culture que d’arboriculture ou d’élevage » : l’auteur en conclut que « sa compétence est indiscutée et [qu’elle] lui vaut en 1912 de devenir le président de la société centrale d’agriculture de Meurthe-et-Moselle » 592.
Le président de la chambre d’agriculture de l’Indre, Étienne Poisson, fils de meunier, « ancien élève d’école d’agriculture », devient « surveillant en 1862, puis régisseur en 1867 du domaine de St-Maur », dans l’Indre. En 1907, il écrit sur papier à en-tête portant les indications suivantes : « Usine à chaux de Von par Saint-Maur-sur-Indre. Embranchement particulier avec la ligne d’Orléans. Étienne Poisson. Chaux grasse pour agriculture. Médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900. Troupeau de race ovine berrichonne pure. Von. Adresser les Marchandises en gare de Saint-Maur-sur-Indre. Adresse télégraphique : 1 kilom. Poisson Von Saint-Maur (Indre) ». Après avoir obtenu de nombreuses et premières récompenses dans les concours généraux et régionaux agricoles, il reçoit, en 1901, au concours de Châteauroux, « la prime d’honneur de la grande culture », devient membre du jury dans les concours agricoles, chevalier puis officier du Mérite agricole, avant d’être décoré de la Légion d’honneur, au grade d’officier, en 1919 593.
Déjà évoqué, Olivier de Rougé, maire de Chenillé-Changé et sénateur du Maine-et-Loire, devient président de la chambre d’agriculture en 1927. Dès le début du siècle, sa ferme du château des Rues aurait été « en quelque sorte le lieu de naissance de la Maine-Anjou », « résultat de croisements continus entre la race Durham et la race mancelle commencés un peu avant 1830 », encouragés par la Société des éleveurs maine-anjou, qu’il a fondée le 9 janvier 1908. « Fondateur de la race », « physiocrate » 594, le vicomte de Rougé, né en 1862, est le descendant de ces « notables agronomes » du « parti anglais », « expérimentateurs des races britanniques », dont l’« intérêt pour les races animales, leurs qualités, leur pureté et leurs croisements, comme [les] initiatives à l’encontre des races vulgaires, sont suggestives d’un univers culturel » 595.
Quoique né la même année, Pierre-Ferdinand Patriat, président de la chambre d’agriculture de Côte-d’Or, incarne la génération des « élites roturières » qui succèdent aux « gentilshommes » dans la « spirale de l’excellence » 596. Il exploite depuis la fin du 19e siècle la ferme du Montceau, à Corrombles, dans l’Auxois – dont il est propriétaire –, « une belle exploitation qui réclamait une direction de tous les instants » 597, où il aurait « constamment déployé de grands efforts pour améliorer l’élevage chevalin et bovin de la région ». « Dans cette intention, M. Patriat a importé du Perche, pendant quinze ans, de très bons étalons, jusqu’au moment de la création du Stud-Book de l’Auxois. Suivant les nouvelles directives de ce dernier, il amena des Ardennes belges des étalons dont plusieurs encore en service ont largement contribués à fixer les caractères d’homogénéité de la race de l’Auxois. En 1889, M. Patriat a créé une vacherie charolaise réputée qui, après lui avoir valu les plus hautes récompenses à tous les concours, a fourni de nombreux reproducteurs d’élite. Il obtenait, en 1887, la prime d’honneur au concours départemental, pour l’amélioration et la bonne tenue de ferme et, en 1912, il était lauréat de la prime d’honneur du département (spécialités, remembrement, création de vacherie, etc.) » 598.
Les informations parcellaires dont nous disposons permettent d’identifier un minimum d’une trentaine de titulaires du Mérite agricole parmi les 90 présidents, dont une douzaine d’officiers et une dizaine de commandeurs. Parmi les 36 légionnaires repérés, il semble que la grande majorité aient été admis dans l’ordre de la Légion d’honneur en reconnaissance de services civils largement liés à leur activité agricole et à leurs activités dans les associations, syndicats, organismes de crédit et de mutualité agricoles, quand bien même leurs parrains ne sont pas majoritairement issus des milieux agricoles. Le dénombrement des décorés du Mérite agricole parmi les membres et présidents de chambre d’agriculture permettrait d’affiner la réflexion sur l’excellence, de replacer surtout les jalons que constituent les distinctions dans la chronologie d’un cursus honorum. Gaëlle Charcosset précise que, « comme distinction, la décoration, à titre personnel ou collectif, correspond à la reconnaissance d’une excellence professionnelle et à la légitimation d’une élite par la société ». Si elle distingue avant tout des agriculteurs, notamment spécialisés, « l’une des destinations du Mérite agricole [est de] récompenser le dévouement, le bénévolat, voire la participation financière à titre de membres souscripteurs, des présidents, secrétaires et trésoriers des associations agricoles tant nationales, régionales que locales, d’autant que les engagements sont généralement multiples » 599. Ce serait une erreur que de penser la trajectoire des dirigeants comme la succession de deux phases, la reconnaissance des mérites professionnels précédant l’accession aux responsabilités dans les organisations, quand celles-ci sont inextricablement mêlées et interdépendantes. Il faudrait également reconstituer la succession dans le temps et les logiques qui président aux multiples engagements locaux et aux primes et distinctions accordées dans les concours locaux 600. Sylvain Maresca décrit longuement ces interactions : « désignés au respect des autres producteurs par leur maîtrise des pratiques agricoles, fondant une part importante de leur autorité sur l’à-propos de leurs innovations techniques ou économiques, ils bénéficient d’une promotion au rang des représentants de la profession qui est inséparable de leur intérêt à imposer la légitimité de l’innovation et à se poser en promoteurs des innovations légitimes » 601.
Autant que du biais des sources, l’absence de précisions concernant l’activité d’un président de chambre en tant qu’agriculteur nous semble découler de leur « distance » à l’activité agricole, qui serait « mesurable à la durée de leurs études générales, au nombre de leurs parents et relations hors du milieux agricole, à la fréquence de leurs absences d’une exploitation qu’ils tendent à ne gérer plus que par main d’œuvre salariée interposée ». De nombreux présidents semblent être devenus des « spécialistes des responsabilités » 602, de « quasi-professionnels de la représentation » 603. C’est particulièrement saillant dans certains cas, implicite dans d’autres. Théodore Brière est le directeur du Syndicat des agriculteurs de la Sarthe et de l’Agriculteur sarthois. Du syndicat, créé en 1887, il est dit : « dirigé avec autant d’habileté que de zèle par M. Brière, [il] propage activement les idées d’association et de mutualité, dans le but élevé de travailler à l’amélioration matérielle, morale et sociale des populations agricoles » 604. Directeur et non président, Théodore Brière est surtout « l’animateur, le "grand timonier" de la cause mutualiste » 605 : point de trace de l’agriculteur qu’il est susceptible d’avoir été. C’est encore plus flagrant chez les dirigeants de grandes unions de syndicats : ainsi Hervé de Guébriant est avant tout le dirigeant de l’Office central de Landerneau, du moins est-ce ce qui retient l’attention de ses contemporains, de ses nécrologues 606 et des historiens 607. Constat criant chez ceux qui sont en passe d’être considérés comme les théoriciens du syndicalisme agricole, cette « distance » atteint son paroxysme dans le cas de Roger Grand, archiviste paléographe (promotion 1898), licencié en droit, qui a été archiviste du département du Cantal, puis bibliothécaire archiviste de la ville d’Aurillac, archiviste adjoint du département de Loire-Inférieure, et enfin professeur d’histoire du droit civil et du droit canonique à l’École des chartes, de 1919 à 1942 608, auteur de rapports sur « la Force paysanne, le rôle moral et social de l’agriculture » 609.
Près des deux tiers des présidents sont recensés parmi les « grands propriétaires » 610 de l’annuaire Silvestre 611. Leur répartition géographique n’est pas sans évoquer les zones de hiérarchies, « acceptées » ou « contestées », établies par Pierre Barral 612, notamment l’Ouest breton, le Berry et une partie du Midi viticole. La liste publiée par l’annuaire Silvestre reste cependant une source d’une grande imprécision : aucune information n’est donnée quant aux critères d’établissement de cette liste, aux seuils considérés, et la comparaison d’un département à l’autre est pour le moins délicate. Les quelques descriptions rencontrées ailleurs sont parfois évocatrices. Ainsi Henri Corbière, diplômé de l’École d’agriculture de Grignon 613 en 1891, « prend, en 1893, la gestion du domaine familial de Nonant totalisant 420 hectares ». « Dès ses débuts il importe d’Angleterre des moutons "Oxford Down" qui obtiennent tous les prix de championnats, aussi bien dans les concours régionaux qu’à Paris. Puis ce fut le tour des "Durham" utilisés pour les croisements avec les Normands; enfin il entretient, en vue des concours, un troupeau sélectionné de taureaux et vaches de race normande ». « Il se montre partisan convaincu du mélange, dans les herbages, des chevaux et des bovins avec prédominance de ces derniers. Un des premiers, il préconise et pratique l’ensilage des fourrages verts. Tout ce qui touche aux prairies, au drainage, aux engrais, à la fauche, aux pommiers à cidre lui est familier. Corbière fut non seulement un grand éleveur mais aussi un grand agriculteur. Ce sont cependant les merveilleux succès de son Haras de pur sang qui lui valurent une renommée mondiale. […] Revenu à Nonant en 1919, il reprend la direction du domaine et son fécond labeur. La période héroïque du haras se situe entre les deux guerres » 614. On voit bien l’ampleur d’une très grande exploitation qui sous les menées de leur propriétaire, ingénieur agricole, combine excellence agronomique et élevage de pur-sang anglais, glorifié par le développement des courses 615. On devine également le regard averti du membre de l’Académie d’agriculture derrière les lignes rédigées à la mort d’Henri Corbière. Les notices rédigées sur les présidents de chambre d’agriculture, dans divers annuaires plus ou moins mondains ou dictionnaires de parlementaires, sont nettement moins portées sur la description de l’exploitation et des activités agricoles. Ainsi ne sait-on de l’agriculteur Émile Damecour que ces quelques mots : « ayant prématurément quitté sa charge, il se livra à Belval (Manche) à l’exploitation de sa propriété de 110 hectares » 616.
Même lorsque l’accès aux matrices cadastrales a été possible, l’évaluation de la propriété et, plus encore, de l’exploitation et des cultures qui y sont pratiquées est extrêmement difficile. Il faudrait envisager la dimension collective et longitudinale de la transmission des terres dans la famille, les acquisitions et ventes, les éventuels baux, les présidents pouvant être les bailleurs ou les preneurs. Les orientations de l’exploitation ne sont pas contenues dans les vagues inscriptions des matrices cadastrales et leur signification dans l’économie locale exclut toute comparaison d’une région à l’autre. Les autres indices disent cependant clairement que l’emprise foncière n’est en aucun cas le seul des critères de distinction qui fondent la légitimité des nouveaux présidents de chambre d’agriculture. Philippe Verzier, président de la chambre d’agriculture du Rhône, au début des années 1920, est propriétaire d’environ treize hectares à Quincié-en-Beaujolais, dont sept en vignes et trois en pré 617. Son nom ne figure pas dans les matrices cadastrales de la dizaine de communes limitrophes, mais il eût fallu pousser plus loin la recherche. L’orientation viticole de l’exploitation ne fait aucun doute et justifie assurément sa position de président de la Société régionale de viticulture de Lyon 618, mais est-elle exclusive ? Philippe Verzier possède également près d’un hectare et demi de bois, dont on peut supposer le lien avec son mandat de vice-président fondateur des Associations populaires de chasse 619. Encore une fois, c’est plus la distance à l’activité agricole 620 que l’activité elle-même que l’on parvient à cerner chez cet avoué lyonnais, chasseur et « président et fondateur des jardins ouvriers » 621.
Les noms de 18 présidents sont associés à un « château » dans l’annuaire Silvestre, du moins à un symbole identique à celui utilisé dans les pages du Bottin mondain et servant à désigner autant les châteaux que manoirs, maisons de maîtres et autres « demeures de la distinction » 622. On pourrait décliner à l’infini l’éventail des niveaux de fortune que suggèrent les lieux de résidence ainsi évoqués 623 : quelques cas suffisent à en montrer la diversité. Le château de Blossac, l’une des nombreuses résidences du comte de La Bourdonnaye, président de la chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine, a été bâti au 18e siècle, sur les ruines d’un ancien manoir du 15e siècle, dont il ne reste qu’une tourelle : « l ’ensemble comprend un bâtiment central à quatre travées, flanqué de deux pavillons saillants, et deux ailes latérales du 18 e formant, par leur avancée, une cour d’honneur. A l’intérieur, les lambris de bibliothèque proviennent de l’hôtel Julien, rue Vivienne à Paris » 624. S’il n’a pu être trouvé de photographies des fermes du château – auxquelles n’est reconnu aucun intérêt architectural et patrimonial –, les jardins, cours, chambres, bibliothèques et surtout le bureau évoquent le style de vie aristocratique. Le château de Saint-Lambert, à Marvejols, résidence d’Olivier de Framond, président de la chambre d’agriculture de la Lozère est plus évocateur d’une petite noblesse, avec son allure de petit manoir à l’unique tourelle. La maison de Joseph Faure, à Argentat (Corrèze), paraît bien modeste en comparaison : on devine cependant qu’elle est une des rares maisons bourgeoises du hameau, voire la seule de taille imposante, avec son portail et ses chiens-assis.
Les communes de résidence des présidents peuvent suggérer à la fois l’ancrage local et la proximité aux chefs-lieux, notamment celui du département, où est implantée la chambre d’agriculture 625. Cohabitent deux phénomènes. Les auteurs de nécrologies et les collaborateurs amenés à commenter la carrière des dirigeants agricoles tendent à valoriser l’enracinement familial. Ainsi il est écrit à propos de Pierre-Ferdinand Patriat : « c’est un cultivateur de race. Fils et petit-fils d’agriculteurs exploitants, établis dans la commune depuis 600 ans » 626. Les auteurs de notices biographiques reprennent souvent sans les encadrer de guillemets ces expressions commodes pour présenter un individu et faire en la taisant l’impasse sur ses origines familiales, sa jeunesse, sa formation, son mariage ou ses premiers engagements – on rencontre ainsi sans cesse pareilles amorces : « issu d’une famille de cultivateurs normands dont on retrouve la trace, dans les archives communales, jusqu’au XVe siècle » 627. L’attention portée à cette présence locale pourrait cependant mener à de fructueuses conclusions, telles celles que dévoile Jean-Luc Mayaud avec le cas de la commune de Trépot (Doubs), où il décèle un « cumul des pouvoirs entre les mains d’une élite paysanne, élite fondée sur l’ancienneté et sur l’antériorité de la présence locale » 628. Face à cette antériorité mythifiée, une réalité s’impose, qui est celle de l’ancrage urbain de nombreux présidents . Quatorze présidents vivent dans la ville-préfecture et leurs pairs au sein de la chambre d’agriculture soulignent parfois cette dichotomie entre urbains et ruraux. Ainsi, dans le discours donné à la fin du mandat de René Berge, ancien président de la chambre d’agriculture de la Seine-Inférieure, et d’Édouard Samson, membre de cette même chambre, Gaston Veyssière prononce ces mots : « René Berge nous était venu de la ville. Édouard Sanson est, lui, fils de la glèbe » 629. Cette résidence urbaine recouvre plusieurs réalités. Il peut s’agir de présidents dont l’activité maraîchère s’exerce dans une grande exploitation en bordure de la ville : c’est le cas de Nicolas Aussel, horticulteur à Antibes et président de la chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes, d’Henri Decault, horticulteur à Blois et président de la chambre d’agriculture du Loir-et-Cher, ou encore de Charles-Alfred Nomblot, pépiniériste à Bourg-la-Reine et président de la chambre d’agriculture du département de la Seine. Mais le plus souvent, il s’agit de double-résidents, disposant d’une adresse dans une, voire plusieurs communes rurales.
Depuis le 19e siècle, la double résidence « s’impose de plus en plus fortement comme l’un des critères de la distinction ségrégative que recherche une noblesse soucieuse de réinventer sa culture en réponse à l’égalitarisme de la société post-révolutionnaire » 630. Louis de Vogüé, encore, incarne cet idéal, entre Paris, le château de la Verrerie, dans le Cher, et le château d’Arlay, dans le Jura 631. Roger de La Bourdonnaye gravite entre le château de Blossac et le 6 rue du Chapitre, à Rennes. Même l’agronome agrarien Hervé Budes de Guébriant, très investi dans la gestion quotidienne de l’Office central agricole de Landerneau, et présent de façon très régulière au château de Kernevez, à Saint-Pol-de-Léon, revendique une adresse au 21 avenue Montaigne, dans le huitième arrondissement de Paris. On touche là à l’habile compromis de ces élites, à la fois présentes en ville et au château, dans les villes-capitales 632 et au niveau du « cercle » qu’est le syndicat agricole local, poursuivant deux objectifs en apparence contradictoire, celui de la « réduction de la distance sociale » 633 et de la pérennisation de l’« "habitus" distinctif » 634 qu’est la double résidence pour la noblesse.
Quatorze présidents figurent dans les pages du Bottin mondain de 1925. Cyril Grange date du rachat de l’Annuaire des Châteaux et des Villégiatures, en 1937, l’« entrée des familles notables de province absentes d’un Bottin Mondain jusqu’alors essentiellement parisien » 635. En 1925 effectivement, parmi les présidents de chambre d’agriculture, y sont recensés tous ceux qui disposent d’une adresse parisienne, et seulement ceux-là. Tous ou presque vivent dans l’Ouest de la capitale, dans les 6e, 7e, 8e, 16e et 17e arrondissements. Parmi eux, on compte cinq des dix présidents identifiés comme appartenant à la noblesse 636, soit Hervé de Guébriant (Finistère), Roger de La Bourdonnaye (Ille-et-Vilaine), Thierry d’Alsace d’Hénin (Vosges), Louis de Vogüé (Cher) et Gabriel Donjon de Saint-Martin (Pas-de-Calais). Leurs propriétés rurales sont retenues comme des châteaux par la rédaction 637. Des cinq autres présidents nobles, quatre ne semblent pas avoir de résidence parisienne. C’est le cas d’Antoine de Menthon, président de la chambre d’agriculture de la Haute-Savoie, habitant son château de Menthon-Saint-Bernard, ou de Jean de Montgolfier, président de la chambre d’agriculture de l’Ardèche, de Saint-Marcel-les-Annonay. À l’échelle des villes provinciales, consécutivement à une certaine « fusion des élites », des annuaires ont été créés, comme le Tout Lyon Annuaire qui depuis 1902 « rassemble un ensemble d’informations sur quelques milliers de familles, utiles à elles-mêmes » : « annuaire d’élites », le Tout Lyon serait un « outil d’auto-définition de l’élite urbaine » 638. Figurent sur les pages de l’édition de 1927 Philippe Verzier et Julien Riboud, président et vice-président de la chambre d’agriculture, deux des trois seuls membres de la chambre d’agriculture à propos desquels une adresse lyonnaise est connue. Le premier réside au 25 quai des Brotteaux et le second au 27 quai Tilsitt, sur la presqu’île, côté Saône, deux quartiers bourgeois et aisés. Julien Riboud affiche sa double résidence puisqu’est mentionné son château de Pressavin, à Monsols, tandis que Philippe Verzier fait citer une adresse à Sainte-Foy-lès-Lyon et une autre à Quincié, dans le Beaujolais. L’épouse du président de la chambre d’agriculture, Adèle Trayvoux, reçoit le mercredi 639 : cette seule mention d’une « pratique héritée des salons féminins du 19 e siècle », en nette régression, même au sein de la noblesse, dans l’entre-deux-guerres, atteste d’une volonté d’afficher une sociabilité mondaine 640.
Le repérage méthodique des adresses des présidents de chambre d’agriculture, – même s’il ne peut prétendre à l’exhaustivité, notamment parce que les documents utilisés comme sources ne mentionnent souvent qu’une adresse, celle où l’intéressé a le plus de chances d’être atteint – permet de faire quelques constats. Treize présidents ont une adresse dans la ville-préfecture, dont trois en double-résidence. Quatre autres vivent dans le chef-lieu d’arrondissement et seize enfin au chef-lieu de canton 641. L’impression donnée, alors que les chambres d’agriculture débutent une activité incertaine, dans des conditions peu favorables, sans locaux ni secrétariat, est celle d’une volonté, dans quelques départements, et notamment ceux méridionaux, de désigner comme président un individu susceptible d’assurer une certaine permanence à la chambre, tout en étant bien inséré dans les réseaux notabiliaires et administratifs à l’échelle de la ville-préfecture : en effet, la moitié des présidents vivent à moins d’une vingtaine de kilomètres de celle-ci 642. Enfin, pour les présidents qui sont parlementaires, il y a double résidence et insertion parisienne, dans tous les cas.
Si, parmi les 1970 membres des chambres d’agriculture, se repèrent 27 parlementaires, dont 13 députés et 14 sénateurs, la répartition est beaucoup moins équilibrée à l’échelon des présidences de chambre d’agriculture. Parmi les présidents, on dénombre un seul député en fonctions, le quinquagénaire Jean Epivent, cultivateur, qui « s’intéresse d’abord à l’économie et à la politique locale, comme président du comice agricole des deux cantons de Saint-Brieuc, vice-président de la Société d’agriculture des Côtes-du-Nord et comme adjoint au maire de Pordic ». Élu en mai 1924, « sur la liste républicaine nationale de protestation qui entend s’opposer à la défense laïque, au communisme et au socialisme, tout en refusant de subir la loi du "cacique" du département, le ministre des Travaux publics de Poincaré, Yves Le Trocquer », il s’inscrit au groupe de l’Union républicaine démocratique qui s’oppose au Cartel des gauches de 1924 à 1926 et soutient les cabinets Poincaré de 1926 à 1928 : « il participe surtout aux travaux des commissions, celle des comptes définitifs et des économies, des douanes et des conventions commerciales, de la marine marchande et du travail ; cependant à la tribune, lors des débats budgétaires, il défend à plusieurs reprises les intérêts de l’élevage breton » 643. Bénéficient cependant de leur aura d’anciens députés les deux radicaux que sont l’ex-chirurgien Jacques-Amédée Doléris, président de la chambre d’agriculture des Basses-Pyrénées et Jean Girard-Madoux, président de la chambre savoyarde, et le socialiste varois Octave Vigne.
Plus nombreux sont les sénateurs parmi les présidents de chambre d’agriculture. Il n’est plus besoin de présenter Joseph Faure : si aucun autre président de chambre d’agriculture ne siège avec lui parmi les « indépendants », étiquettes politiques et appartenances sont bien peu lisibles. La plupart semblent graviter autour de l’Union républicaine présidée par Henry Chéron. De ce dernier, qui a été député de 1906 à 1913 et est sénateur depuis, président de la chambre d’agriculture du Calvados, il sera amplement question plus avant. S’ils défendent pour la plupart activement les intérêts ruraux et surtout agricoles de leur circonscription, il ne se limitent pas à participer à la commission de l’agriculture : Olivier de Rougé, dont nous aurons l’occasion de reparler, est membre de la commission des affaires étrangères, de la commission des départements libérés en plus de celle de l’agriculture, quoique ce soit « temporairement », Émile Damecour, président de la chambre d’agriculture et sénateur de la Manche, participe aux travaux des commissions des douanes, de l’Algérie ainsi que des travaux publics, le Meusien Georges Lecourtier appartient à la commission de l’armée depuis 1925, et Thierry d’Alsace d’Hénin, doyen des parlementaires du haut de ses 74 ans et de ses 33 années d’expérience dans les deux chambres, à l’Assemblée nationale, où il a été député des Vosges pendant quinze ans, puis au Sénat, où il siège depuis 1909, le rejoint dans sa préoccupation des questions militaires.
À ce stade de l’étude, la diversité du « groupe » abstrait des 90 présidents de chambre d’agriculture est manifeste. Cependant, un dénominateur commun peut être isolé : ce sont presque tous des dirigeants d’organisations agricoles, souvent de syndicats agricoles ou d’unions de syndicats, très présents au niveau départemental, notables divers mais avérés, tout en présentant un panel de divergences minimes sur le plan idéologique. C’est au travers de leur première réunion en tant que présidents de chambre d’agriculture qu’ambitions communes et points de divergence permettront d’affiner ce constat.
La Défense paysanne corrézienne, 1er février 1927.
Ibidem.
Voir Annexes. Dossier n°1, 2. Professions, exploitations, propriété, résidence. Tableau 1.
Qui êtes-vous ? Annuaire des contemporains, 1924, p. 708.
Annuaire Silvestre 1923, pp. 1477-1812.
Voir Annexes. Dossier n°1. 2. Professions, exploitations, propriété, résidence. Tableau 2.
Voir Annexes. Dossier n° 1. 2. Professions, exploitations, propriété, résidence. Tableau 3 et cartes 1 à 4.
Jean et Bernard GUERIN, Des Hommes et des activités autour d’un demi-siècle, Lormont, Société bordelaise d’éditions biographiques, 1957, VIII-926 p., p. 42.
Annuaire Silvestre 1923, p. 257.
Ibidem.
Voir infra. Chapitre 2. B. L’ubiquité du défenseur du gruyère de Comté : Henri Léculier, p. 218.
Basses-Pyrénées : dictionnaire biographique et album, Paris, [ca 1905], pp. 182-184.
Ibidem.
Arch. dép. Rhône, 6 Mp 615, Liste de recensement, Lyon, 1926, folio 00200.
Arch. dép. Rhône, 7M33, Chambre départementale d’Agriculture, Sessions de la chambre : comptes rendus et procès-verbaux, circulaires ministérielles, correspondance, fascicules imprimés, 1853 ; 1856 ; 1927-1931.
Arch. dép. Rhône, 6 Mp 615, Liste de recensement, Lyon, 1926, folio 00200.
Arch. dép. Rhône, 3 P 0162-6, 3 P 0162-7, 3 P 0162-7, Quincié-en-Beaujolais, Matrice cadastrale des propriétés non bâties, folios 1 à 500, folios 501 à 1000, folios 1001 à 1197, 1914-1960.
Arch. dép. Rhône, 7M33, Chambre départementale d’Agriculture, Sessions de la chambre : comptes rendus et procès-verbaux, circulaires ministérielles, correspondance, fascicules imprimés, 1853 ; 1856 ; 1927-1931.
Qui est-ce ? Ceux dont on parle, Paris, Éditions de la Vie moderne, 1934, 611 p., p. 170.
Voir notamment Pierre PIERRARD, Dictionnaire de la III e République, Paris, Larousse, 1968, 255 p., pp. 63-64.
Nath IMBERT, Dictionnaire national des contemporains, Paris, Lajeunesse, 1938, 531 p., p. 157.
Nos maîtres de la faculté de droit de Paris, Paris, 1932, 126 p.
Nath IMBERT, Dictionnaire national des contemporains… ouvrage cité, p. 194.
« Nouvelle année. Nouveau président », dans Bulletin de l’USESA, décembre 1923, p. 357.
Jean-Marie MAYEUR et Yves-Marie HILAIRE [dir.], Dictionnaire du monde religieux… ouvrage cité, volume 6, pp. 194-195.
Gilles LE BÉGUEC, La République des avocats, collection l’Histoire au présent, Paris, Librairie Armand Colin, 2003, 233 p.
Jean JOLLY, Dictionnaire des parlementaires français… ouvrage cité, p. 1838.
Arch. CA Savoie, Compte rendu de la session de la chambre d’agriculture, 28 mai 1927.
Ibidem.
Le Pays de Savoie, samedi 12 octobre 1929.
JO. Débats parlementaires. Sénat. Session ordinaire de 1933. Compte rendu in extenso. 12e séance. Séance du mardi 7 février 1933. Rappel d’une circulaire ministérielle du 13 janvier 1927.
André GUESLIN, « Les dirigeants agricoles dans leurs villages… », article cité, p. 79.
Pierre CORNU et Jean-Luc MAYAUD « Le temps retrouvé de l’agrarisme ? Réflexion critique sur l’historicité et l’actualité d’un paradigme », dans Pierre CORNU et Jean-Luc MAYAUD [dir.], Au nom de la terre. Agrarisme et agrariens en France en Europe du 19 e siècle à nos jours, Paris, La Boutique de l’Histoire, 2007, 462 p., pp. 7-48.
Cyril GRANGE, Les gens du Bottin Mondain, 1903-1987. Y être, c’est en être, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1996, 572 p., p. 60.
Nous pensons notamment à Bertrand GOUJON « Le grand domaine aristocratique dans le monde rural en France et en Belgique au 19e siècle : l’exemple de trois propriétés de la famille d’Arenberg (1820-1919) », dans Ruralia, n° 14-2004, pp. 45-74.
Sylvain MARESCA, Les dirigeants paysans, ouvrage cité, p. 44.
D’après Jean-Marie FOUR, Joseph Faure, Mémoires d’un paysan, ouvrage cité.
Nath IMBERT, Dictionnaire national des contemporains… ouvrage cité, p. 170.
Sylvain MARESCA, Les dirigeants paysans, ouvrage cité, p. 44.
Jean JOLLY, Dictionnaire des parlementaires français… ouvrage cité, pp. 1855-1856.
Qui êtes-vous ? Annuaire des contemporains, 1924, p. 178.)
Voir les pages historiques de http://lyc-condorcet.scola.ac-paris.fr/
Jean MAITRON et Claude PENNETIER [dir.], Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français… ouvrage cité, tome XLIII, pp. 220-223.
Arch. nat., Dossiers de Légion d’honneur, L 1022064, dossier de Framond (de) Auguste Marie Joseph Olivier. Renseignements produits à l’appui d’un projet de décret tendant à nommer M. de Framond chevalier de la Légion d’honneur, 13 juin 1933.
Voir Claude-Isabelle BRELOT, La noblesse réinventée… ouvrage cité. Notamment le chapitre intitulé « La diversification des revenus : de la rente foncière au service de l’État » ; Isabelle DASQUE, « La diplomatie française au lendemain de la Grande Guerre. Bastion d’une aristocratie au service de l’État ? », dans Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 3/2008, n° 99, p. 33-49.
Nath IMBERT, Dictionnaire national des contemporains, Paris, Lajeunesse, 1936, 608 p., p. 596.
Jean JOLLY, Dictionnaire des parlementaires français : notices biographiques sur les ministres, députés et sénateurs français de 1889 à 1940, Tome premier, Paris, Presses universitaires de France, 1960, 429 p., p. 363 ; René SAMUEL et Georges BONET-MAURY, Les Parlementaires français, 1900-1914, Paris, 1914, 479 p., pp. 4-5.
Arch. nat., Dossiers de Légion d’honneur, LH 2510/15, dossier de Sesmaisons Donatien Louis Marie.
Bulletin mensuel de la Société départementale d’agriculture du Doubs, 44e année, n° 7, juillet 1933.
Jean JOLLY, Dictionnaire des parlementaires français… ouvrage cité, pp. 2197-2198.
Annuaire des ingénieurs agricoles1928.
Annuaire Silvestre 1923, p. 633.
Le Sélectionneur français. Organe de l’Association française des sélectionneurs de plantes, Volume 2, mars 1933, p. 5-10 : liste des membres de l’Association française des sélectionneurs de plantes.
Voir infra. Chapitre 2. C. Un grand céréalier de la Brie : Georges Rémond, p. 246.
Marie C. BENEDICT, Agriculture and administrative Elites in Third Republic France. The Institut National Agronomique 1876-1940, thèse de doctorat en philosophie, sous la direction de Susan Carol Rogers, soutenue en mai 2000 à New York University, 307 f°, f° 159.
Suzanne BERGER, Les paysans contre la politique… ouvrage cité, p. 107.
Informations aimablement communiquées par David Bensoussan.
Nath IMBERT, Dictionnaire national des contemporains, Paris, Lajeunesse, 1938, 531 p., p. 254.
Annuaire national agricole 1930, 1er volume, p. 105.
Voir infra. Chapitre 4. B. Jules-Édouard Lucas, vice-président, p. 488.
François ROTH, Encyclopédie illustrée de la Lorraine. L’Époque contemporaine. Tome 2 : le Vingtième siècle, 1914-1994, Nancy, Éditions serpenoises/Presses universitaires de Nancy, 1994, 271 p., pp. 49-50.
Jean JOLLY, Dictionnaire des parlementaires français… ouvrage cité, pp. 2455-2456.
Arch. nat., Dossiers de Légion d’honneur, L 2189073, dossier d’Etienne Poisson. Lettre adressée au Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, le 23 février 1907.
http://www.maine-anjou.fr/pages/index.php?page=historique
Jean-Luc MAYAUD, 150 ans d’excellence agricole en France. Histoire du Concours général agricole, ouvrage cité, pp. 29-30.
Ibidem, pp. 96-98.
Arch. nat., Dossiers de Légion d’honneur, L 2067019, dossier de Pierre Honoré Ferdinand Patriat. Coupure de presse issue de La Corporation Paysanne de Bourgogne, Dijon, 10 janvier 1943.
L’Action Rurale,dimanche 29 décembre 1929. (une)
Gaëlle CHARCOSSET, « La distinction aux champs. Les décorés du Mérite agricole (Rhône, 1883-1939) », dans Ruralia, n° 10/11-2002, pp. 93-119.
Une base de données des gagnants de concours agricoles est en cours de réalisation au Laboratoire d’études rurales, sous la direction de Jean-Luc Mayaud : le travail effectué pour le département du Rhône ne permet pas de recoupements de fichiers satisfaisants pour la période étudiée.
Sylvain MARESCA, « L’excellence professionnelle chez les dirigeants agricoles… », article cité, p. 51.
Sylvain MARESCA, « La représentation de la paysannerie… », article cité, p. 4.
Sylvain MARESCA, Les dirigeants paysans, ouvrage cité, p. 77.
Annuaire Silvestre 1923, p. 899.
Étienne TONIN, « L’implantation des caisses locales des assurances mutuelles agricoles du Maine en Mayenne (1924-1963) », dans L’Oribus, n° 26, 1988, pp. 2-21.
L’important dossier de presse conservé à l’APCA contient une trentaine d’articles, dont aucun ne fait allusion à ces domaines et à leur mise en valeur.
Notamment : David BENSOUSSAN, Combats pour une Bretagne catholique et rurale… ouvrage cité.
Annuaire prosopographique du CTHS (http://cths.fr/an/prosopo.php?id=1603)
Roger GRAND, La Force paysanne, le rôle moral et social de l’agriculture. Rapport présenté à l’Assemblée générale des agriculteurs de France le 20 janvier 1931, Paris, UNSA, 1931, 24 p.
Voir Annexes. Dossier n°1, 2. Professions et orientations supposées de l’exploitation. Tableau 4 et Carte 5.
Annuaire Silvestre 1923, Livre VI. Les producteurs du sol et leurs auxiliaires. Titre 1. Les produits naturels du sol. Les grands propriétaires, [listes par départements et par ordre alphabétique], pp. 1135-1470.
Pierre BARRAL, Les agrariens français de Méline à Pisani… ouvrage cité, p. 42.
Annuaire des ingénieurs agricoles1928.
« Henri Corbière (1869-1955) », dans Comptes rendus de l’Académie d’Agriculture, n° 8, 1956.
Marie-Laure GARRIER et Jean-Luc MAYAUD, « L’émergence du cheval de trait français dans les concours agricoles, 1850-1900 », dans Jean-Luc MAYAUD [dir.], Clio dans les vignes. Mélanges offerts à Gilbert Garrier, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1998, 558 p., pp. 467-484.
Nath IMBERT, Dictionnaire national des contemporains…ouvrage cité, p. 194.)
Arch. dép. Rhône, 3 P 0162-6, 3 P 0162-7, 3 P 0162-7, Quincié-en-Beaujolais, Matrice cadastrale des propriétés non bâties, folios 1 à 500, folios 501 à 1000, folios 1001 à 1197, 1914-1960.
Annuaire Silvestre 1923, p. 849.
Gazette agricole, viticole et horticole [du Sud-Est], samedi 19 février 1927.
Sylvain MARESCA, « La représentation de la paysannerie… », article cité, p. 4.
Gazette agricole, viticole et horticole [du Sud-Est], samedi 19 février 1927.
Philippe GRANDCOING, Les demeures de la distinction : châteaux et châtelains au 19 e siècle en Haute-Vienne, Limoges, Presses universitaires de Limoges, 1999, 391 p.
Voir Annexes. Dossier n°1, 2. Professions, exploitations, propriété, résidence. Document iconographique 1 : « Demeures de la distinction ».
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?action=chercher&field_98=ref&value_98=PA00090583
Voir Annexes. Dossier n°1, 2. Professions et orientations supposées de l’exploitation. Tableaux 5 et 6. Carte 6.
L’Action Rurale,dimanche 29 décembre 1929. (une)
Jean JOLLY, Dictionnaire des parlementaires français… ouvrage cité, notice d’Émile Damecour, pp. 1221-1223.)
Jean-Luc MAYAUD, « Pour une communalisation de l’histoire rurale… », article cité.
Arch. nat., AD XIX C 115 Seine-Inférieure, Chambres départementales d’agriculture. Travaux des chambres. Délibérations. Procès-verbaux des séances. Département de la Seine-Inférieure, 1927-1943, première session ordinaire de 1936.
Claude-Isabelle BRELOT, « Itinérances nobles : la noblesse et la maîtrise de l’espace, entre ville et château au 19e siècle », dans Claude Isabelle BRELOT [dir.], Noblesses et villes (1780-1914). Actes du colloque de Tours, 17-19 mars 1994, Tours, Université de Tours/Maison des sciences de la ville, 1995, 374 p., pp. 95-105.
Qui est-ce ? Ceux dont on parle, Paris, Éditions de la Vie moderne, 1934, 611 p., pp. 580-581.)
Claude-Isabelle BRELOT, « Noblesses et capitales au 19e siècle : naissance d’une aristocratie européenne », dans Martine BOITEUX, Catherine BRICE et Carlo-M. TRAVAGLINI [dir.], Le nobiltà delle città capitali, Roma, CROMA, 2009, pp. 359-372.
Claude-Isabelle BRELOT, « Le syndicalisme agricole et la noblesse en France de 1884 à 1914 », dans Cahiers d’histoire , tome 41, n° 2-1996, pp. 199-218.
Claude-Isabelle BRELOT, « Itinérances nobles : la noblesse et la maîtrise de l’espace… », article cité.
Cyril GRANGE, Les gens du Bottin Mondain, 1903-1987… ouvrage cité, p. 27.
Étienne de SÉREVILLE et Fernand de SAINT-SIMON, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, 1214 p. ; Supplément, 1977, 668 p.
On sait cependant combien ces informations doivent être considérées avec circonspection. Cyril GRANGE, Les gens du Bottin Mondain, 1903-1987… ouvrage cité, p. 67.
Bruno DUMONS, « Noblesses lyonnaises et pratiques urbaines dans la première moitié du 20e siècle : l’image du Tout-Lyon annuaire », dans Claude-Isabelle BRELOT [dir.], Noblesses et villes (1780-1950), colloque de l’université de Tours, 17-19 mars 1994, Tours, Maison des sciences de la Ville, pp. 261-275 ; Voir également : Yves GRAFMEYER, Quand le Tout-Lyon se compte : lignées, alliances, territoires, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1992, 216 p. (préface de Maurice Garden).
Tout-Lyon. Annuaire de la haute société de la région lyonnaise. 1927, Lyon, [s.n.], 1927, 624 p.
Bruno DUMONS, « Noblesses lyonnaises et pratiques urbaines… », article cité, p. 266.
Voir Annexes. Dossier n° 1. Tableau 6.
Voir Annexes. Dossier n° 1. Tableau 5 et carte 6.
Jean JOLLY, Dictionnaire des parlementaire…, ouvrage cité, Tome V, pp. 1614-1930, p. 1624.