Un grand céréalier de la Brie : Georges Rémond

Georges Rémond naît en 1872 à Andrezel. Présenté à sa mort comme le « descendant d’une famille qui depuis plusieurs siècles exploite la même ferme » ¹¹⁰², « une des belles familles terriennes qui, plus que jamais, peuvent être citées en exemple » ¹¹⁰³, ce fils et petit-fils d’agriculteurs est également fils, petit-fils et arrière-petit-neveu de maires d’Andrezel, ses ascendants ¹¹⁰⁴ ayant occupé la fonction d’édile dans cette petite commune sans presque aucune discontinuité depuis 1834 ¹¹⁰⁵. Élève diplômé de l’École nationale d’agriculture de Grignon, il en sort en 1893 ¹¹⁰⁶ et « reprend en 1897 l’exploitation de la ferme d’Andrezel où s’étaient succédé ses ancêtres depuis 1670 » ¹¹⁰⁷. Cet « agriculteur d’élite »  ¹¹⁰⁸ , « excellent cultivateur, […] s’impose rapidement par sa valeur morale auprès de ses collègues de la Brie » : il accède ainsi progressivement aux responsabilités dans plusieurs organisations professionnelles agricoles, présidant d’abord la Société d’agriculture de Melun, en 1912 ¹¹⁰⁹, devenant secrétaire de l’office départemental agricole et délégué à l’office régional au début des années 1920 ¹¹¹⁰, tandis qu’il devient maire d’Andrezel en 1919 ¹¹¹¹. Il crée en 1924 l’Association générale des producteurs de blé (AGPB), avec René Aubergé, auquel il succède à la présidence au début de l’année 1927 ¹¹¹². Suivant l’un de ses nécrologues, « ayant installé dans sa ferme en 1926 son fils Louis, il put étendre son activité aux organisations professionnelles nationales » ¹¹¹³ : en 1927 encore, il est élu à la chambre d’agriculture, dont il brigue aussitôt la présidence, et lors de la première réunion des présidents de chambre à Paris, le 24 octobre, il est désigné comme l’un des deux vice-présidents de l’APCA naissante ¹¹¹⁴, fonction qui lui est confirmée d’année en année jusqu’en 1936.

Très assidu aux sessions de l’assemblée jusqu’en 1952, il y a, selon ses propres dires, la « lourde charge de représenter l’association générale des producteurs de blé » ¹¹¹⁵ : entre 1929 et 1932, il présente à ses homologues cinq rapports portant sur la politique du blé, défendant le redressement de la protection douanière et la réforme de l’admission temporaire. Reçu à l’Académie d’agriculture en 1930, il y est « non seulement le porte-parole de l’agriculture de la Brie, mais de l’agriculture céréalière française » ¹¹¹⁶. C’est assurément cette fonction de président de l’AGPB qui domine sa carrière ¹¹¹⁷, au cours de laquelle il aurait fait preuve de qualités morales particulièrement soulignées : « homme bon et droit », « chef courageux, plein de bon sens, ferme et conciliant tout à la fois », « chef calme », son dévouement aurait été sans limite puisque « plusieurs fois, le président fit de sa poche, des fins de mois difficiles » ¹¹¹⁸.