B. La crise d’avril 1953 : « boîte noire » 2610 et répercussions

Le mois d’avril 1953 est le moment du déclenchement d’une crise qui importe plus pour ce qu’elle révèle du fonctionnement de l’institution, dans ses rouages internes comme dans son inscription dans le champ professionnel, que pour elle-même. La séparation formelle entre une dispute circonscrite au niveau national et sa réception locale, dans le développement qui suit, ne se veut pas qu’un effet de rhétorique, mais entend rendre plus lisible une réception à deux niveaux, dont les rythmes sont discordants.

Notes
2610.

Concept présent chez les sociologues de l’innovation pour qui « une découverte scientifique, une innovation technologique et par extension toute forme de changement ne peut se comprendre dans sa réussite ou son échec à partir de ses propriétés propres. C’est le cheminement dont il a été l’objet qui permet de saisir ce dont il est porteur. Un fait lorsqu’il est créé devient une boîte noire qui ne donne rien à voir d’elle-même. Pour l’analyser, il convient soit de le suivre en train de se faire, soit de l’ouvrir et de reprendre les controverses qui l’ont précédé ; ce sont elles qui portent le fait et le contenu du fait ». Henri AMBLARD, Philippe BERNOUX, Gilles HERREROS et Yves-Frédéric LIVIAN, Les nouvelles approches sociologiques des organisations, Paris, Éditions du Seuil, 1996, [3e édition augmentée janvier 2005, 291 p.], p. 137. Ce concept est très présent notamment dans : Bruno LATOUR, Aramis ou l’amour des techniques, Textes à l’appui/Anthropologie des sciences et des techniques, Paris, Éditions la Découverte, 1992, 241 p.