Entre présidents et directeurs : « un état d’esprit » ou un « équilibre très astucieux à maintenir »  3086  ?

Nous avons eu un entretien avec Louis Goupilleau 3087, en janvier 2003, à un stade de l’étude où l’opportunité de réaliser une vaste série d’entretiens avec des acteurs des chambres d’agriculteurs et de l’APPCA était encore en question. La question des relations entre élus et directeurs, au niveau de l’APCA, avait alors été naïvement évoquée : au cours de la discussion, nous avions observé que l’intéressé avait transformé la question posée – soit « quels sont les rapports de collaboration qui existent entre les élus et les administratifs au sein de l’APCA ? » – en « quel est l’équilibre entre élus et administratifs ? », sans référence aux rapports concrets – contacts, fréquence, travail en commission, réunions, suivi – et en insistant sur les conflits plus que sur la collaboration. Quoiqu’isolé, cet entretien nous a amenée à considérer le continuel balancement entre la volonté de considérer ces relations comme allant de soi – « c’est un état d’esprit » – et l’évidence affleurant partout de tensions et de conflits irréductibles – « c’est un équilibre très astucieux à maintenir » 3088. Pour Louis Goupilleau, parmi les directeurs de chambre d’agriculture, « ceux qui sont reconnus sont ceux qui ont respecté le rôle des élus et ont développé leur mission d’expertise, tout en respectant la décision qui en découle et qui appartient à l’élu » 3089.

Alors que la coexistence dans la seule fonction des élus des dimensions relevant de la représentation et de l’expertise 3090 prévaut dans l’entre-deux-guerres, quel sens donner à l’émergence de directeurs-experts ? L’ancien directeur général convient qu’entre l’expertise technique et la politique, la frontière est ténue, évoque des contestations éphémères survenues « des deux côtés » et hésite à conclure de façon trop péremptoire que l’équilibre est plus fragile « lorsqu’il s’agit de "politique agricole" que dans des domaines plus techniques qui sont moins problématiques » 3091. Pour Louis Goupilleau, jusqu’en 1975, la méthode de travail adoptée, reposant notamment sur une « exploitation systématique des PV des chambres d’agriculture », semble le gage d’une tentative de conciliation de l’expertise et de la représentation, tentative endossée par les « administratifs », car enfin « on ne peut pas fonctionner dans une démarche technocratique et administrative des choses ». Ainsi, au cœur du fonctionnement du couple élu-directeur on peut déceler le même projet agrarien : quelles que soient leur trajectoire et leur formation, les directeurs défendent les mêmes intérêts que leurs employeurs, les présidents de chambre d’agriculture et, pour eux, « l’intérêt général agricole n’est pas l’intérêt général tout court ». De même, la question de la survie d’une APCA hybride en tant que corps intermédiaire serait intériorisée : ainsi si « l’APCA n’est rien sans les chambres », « en même temps l’APCA doit être capable de se ménager une marche de manœuvre si le Gouvernement veut par exemple infléchir l’action des chambres d’agriculture » 3092.

Les indices éclairant la nature des relations entre élus et administratifs, des petits détails concrets aux plus vagues témoignages, sont bien peu nombreux. Gérard Godot, ingénieur agronome et ingénieur civil du Génie rural 3093, écrit en mars 1956 à Luce Prault pour lui « donner quelques indications sur le fonctionnement actuel de la Chambre d’Agriculture des Vosges. Il est certain que celui-ci laisse encore à désirer. Mais il ne faut pas oublier que l’on a affaire à des exploitants plutôt surmenés au point de vue action professionnelle puisque ce sont les mêmes que l’on retrouve dans tous les syndicats, groupements, coopératives, etc... et que par suite on ne peut pas trop leur en demander » 3094. Complicité d’agronome face à un « surmenage » qui constitue une brèche possible pour la prise de responsabilités et d’initiative des « administratifs » ? On ne saurait dire avec si peu d’indices. De même, lorsqu’André Gard, secrétaire administratif de la chambre d’agriculture du Cantal, écrit : « quant à ce qui me concerne je ne suis que le secrétaire administratif et ces messieurs ont bien voulu me faire servir un abonnement personnel » 3095, faut-il y lire de l’affectation ou une réelle déférence ? La réponse est malaisée quand on a affaire à la plume d’un homme de 35 ans 3096, qui est également directeur de l’UDCGA, et responsable de sa section de techniciens, directeur de la FDSEA et de la Fédération des coopératives laitières du Massif central, donc rompu aux relations avec les dirigeants agricoles du département. André Gard s’adresse à Luce Prault, directeur de l’APPCA, mais voit-il en lui un pair ? Autrement dit, la nature de la fonction l’emporte-t-elle sur des considérations sociales et politiques, sur une conception de la hiérarchie des pouvoirs du département à la capitale et de l’aspect polymorphe des postes suivant la réalité des relations interpersonnelles ?

L’itinéraire de Luce Prault, l’ingénieur agronome présent aux côtés des fondateurs de l’APPCA, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture de Vichy devenu secrétaire général de la FNPA à la Libération, l’infatigable zélateur des chambres d’agriculture, n’est sans doute pas pour favoriser une éventuelle complicité avec les nouveaux directeurs massivement arrivés dans les chambres d’agriculture, étrangers à l’histoire et à l’habitus de l’institution, qui plus est lorsqu’ils sont proches des dirigeants locaux de la CGA. Au début des années 1950 du moins, avant que n’émergent certains directeurs dont la stabilité et l’engagement à la tête des services d’une chambre d’agriculture font la légitimité aux côtés des élus, la distance est grande entre un Luce Prault et un André Gard. Est-il besoin à cet égard de rappeler en contrepoint la singulière complicité qui règne, en 1949 notamment, entre certains présidents de chambre d’agriculture et le directeur de l’APPCA ? Au point que certains présidents semblent prendre Luce Prault pour le président de l’APPCA 3097. Jean-Pierre Prod’homme pointe cette fréquente identification de l’institution à son directeur : « pour bien des agriculteurs et même des responsables professionnels, les principales organisations s’identifient à leur directeur : telle organisation, c’est Untel ! Ceci semble lié notamment à la stabilité des directeurs dans leur poste. Car à la relative mobilité des grands dirigeants à une même position s’oppose la longévité directoriale qui confère à leur fonction un double caractère de permanence, dans l’administration des affaires courantes mais également dans le maintien d’une ligne politique continue au sein de l’organisation. Plusieurs de ces directeurs ont directement contribué à la mise en place de leur organisation, et la plupart ont été les artisans de l’étonnante croissance qu’elles ont connue depuis une vingtaine d’années. Ils sont donc, plus que tout autre, la véritable mémoire de l’histoire récente de chaque organisation » 3098.

Dans les textes, l’autorité des élus sur les services est claire. Ainsi, en Seine-et-Oise, « le président a autorité sur l’ensemble des services. Il est assisté pour leur gestion financière par le Bureau de la chambre et pour leur fonctionnement général par une commission de contrôle par service. Les rapports d’activité des services sont régulièrement présentés aux sessions ordinaires de la chambre » 3099. Mais les rapports entre élus et administratifs semblent très peu formalisés, peu de textes s’y réfèrent et entendent les encadrer, du moins dans les années 1950. Le Mémento des secrétaires administratifs donne un aperçu du fonctionnement interne d’une chambre d’agriculture, tel qu’il est conçu par les rédacteurs des fiches, du moins à travers quelques jalons chronologiques correspondant à des tâches à effectuer. Le secrétaire administratif doit ainsi fixer les dates des sessions et en établir l’ordre du jour « compte-tenu des décisions de la Chambre et de son Bureau et des suggestions de l’APPCA », « rassembler pour les rapporteurs (désignés ou à désigner) les dossiers à leur communiquer » et enfin « prévoir les dates de réunions de commissions pour examen des rapports et établissements des projets de délibérations » 3100. En outre, le secrétaire administratif est tenu d’assurer le secrétariat de la session, d’en établir le projet de compte-rendu et de le soumettre au président. C’est lui qui envoie les communiqués à la presse, « avant la session avec l’ordre du jour » et « après la session avec mention des décisions et délibérations les plus importantes » 3101. Il adresse les projets de budget au visa du préfet pour être transmis au ministère de l’Agriculture et envoie en double exemplaire les vœux et motions votés par la chambre d’agriculture, au ministère de l’Agriculture, « aux différentes autorités administratives », au préfet, « à la ou aux Chambres Régionales dont dépend la Chambre départementale ainsi qu’éventuellement au cas où des questions de transport et de PTT auraient été traitées à l’Office régional des transports et des PTT » 3102. Le procès-verbal de la session de la chambre doit également être envoyé à l’APPCA dans le mois qui suit sa tenue, tandis que les réponses de la chambre aux enquêtes de l’APPCA peuvent être adressées à tout moment. Le secrétaire administratif est discrètement convié à tenir compte du calendrier annuel des travaux agricoles pour organiser le travail de la chambre d’agriculture, notamment celui qui implique les élus : ainsi au moment du « ralentissement du rythme des travaux agricoles, […] pourraient être étudiées les questions d’intérêt local de façon à réserver aux réunions ultérieures l’étude des enquêtes posées par l’APPCA ». Chargé de constituer les archives et de reclasser la documentation, le secrétaire administratif est également amené par l’APPCA à encourager à l’établissement d’un règlement intérieur de la chambre en en rédigeant un avant-projet 3103.

Une lettre adressée à Luce Prault par François Dufour, secrétaire administratif de la chambre d’agriculture de l’Orne, en janvier 1956, révèle combien les items des fiches du Mémento peuvent relever d’un fonctionnement théorique de l’institution. L’auteur y insiste sur la nécessité « d’adjoindre au mémento un précis pratique de droit administratif et de finances publiques », pointant notamment la possibilité « qu’un secrétaire administratif nouvellement nommé se trouve en présence d’un président ne connaissant pas le fonctionnement pratique de son administration et dont le précédent secrétaire ne peut lui être d’aucune utilité [sic] ». François Dufour poursuit ainsi : « en étudiant attentivement votre memento, j’ai l’impression qu’il a été établi pour une chambre d’agriculture où un esprit de confiance et de collaboration existe entre les dirigeants de la chambre et le personnel administratif. [Or] trop souvent, si la confiance existe, ce qui est déjà énorme, la collaboration est insignifiante ; à titre d’exemple, dans le memento du mois de septembre, paragraphe 1 "Fonctionnement interne", vous indiquez les divers travaux de préparation de la session du mois de novembre. Ces travaux impliquent une réunion du bureau et la définition d’une politique de la chambre. Si je crois mon expérience personnelle et celle de certains de mes collègues la date de la session et son ordre du jour ne sont connus que quinze jours ou trois semaines avant. Comment voulez-vous préparer un budget convenable et faire un travail utile… ».

Derrière les défauts de communication interne à la chambre d’agriculture, le secrétaire administratif pointe le retard des élus sur la législation des chambres d’agriculture : « trop souvent les dirigeants des chambres d’agriculture se croient encore à l’époque où les chambres, faute de moyens financiers étaient dans l’impossibilité de remplir leur rôle qui leur était dévolu par la loi » 3104. De fait, on voit bien combien le fonctionnement interne d’une chambre d’agriculture peut différer du modèle imposé par le Mémento, quand bien même la trame de celui-ci s’est nourrie des apports des secrétaires administratifs ayant répondu aux sollicitations, et s’inscrire dans la spécificité des rapports interpersonnels noués entre élus et administratifs, entre le président et le directeur notamment. La chambre d’agriculture de l’Orne est présidée depuis 1930 par Joseph Aveline, âgé de 75 ans en 1956. L’action de cet ex-député radical – qui selon le préfet de la Libération est « très influent [dans les] milieux agricoles départementaux, [tout en] travaill[ant] en parfaite collaboration avec les Pouvoirs publics » 3105 – diffère de celle de son directeur – qui fustige le fait « que l’administration essaie de contrecarrer l’extension des chambres d’agriculture, ou tout au moins, de prendre à son compte la direction effective de toutes les activités de la chambre » 3106 – et cela ne s’explique pas seulement par l’écart générationnel : les deux hommes n’ont sans doute pas la même idée du rôle que doivent jouer les chambres d’agriculture et leur collaboration s’en trouve affectée.

Deux indices semblent indiquer avec certitude que la seconde partie des années 1950 est le moment d’une prise d’importance des administratifs aux côtés – ou en face – des élus, à l’échelle départementale comme nationale. De la session de mai 1955 à celle de mai 1960, les directeurs d’une dizaine à une vingtaine de chambres d’agriculture sont présents à chaque session de l’APPCA 3107. Sur l’ensemble de la période, ce sont 43 chambres qui envoient au moins une fois le secrétaire administratif ou le directeur assister à la session : on remarque que les départements du nord de la France, de Bretagne et de Normandie, ainsi que du Limousin, d’une partie du sud-est et de l’Alsace forment des blocs assez nets sur la carte, tandis que les directeurs des chambres d’agriculture du Sud – de Bayonne à Nice – ainsi que de celles qui sont situées de l’est du Bassin parisien aux Vosges ne semblent pas avoir assisté aux sessions de l’APPCA 3108. Au cours des douze sessions qui ont lieu, 160 présences de directeurs sont consignées dans les listes d’émargement, soit quatre par département ayant envoyé un directeur au moins une fois. De nombreux directeurs ne viennent qu’une 3109 à deux fois et une majorité ne viennent que de manière épisodique : seuls une dizaine ont pu être identifiés comme ayant fait preuve d’une certaine assiduité aux sessions de l’APPCA entre 1955 et 1960. Il reste que la forme de leur introduction à l’assemblée semble signifier leur nécessaire retrait. En effet, les noms ne sont cités que dans 47 cas sur plus de 1900 au cours de la période 1948-1973 : entre 1955 et 1960, ce n’est jamais le cas. Le procès-verbal de la session de mai 1956 ne mentionne pas dans la liste de présence proprement dite le nom des secrétaires administratifs ou directeurs mais signale que « les secrétaires des chambres d’agriculture suivantes avaient reçu l’autorisation d’assister à la session » 3110. La formulation de 1959 indique que la présence des directeurs est désormais habituelle : « les directeurs et secrétaires administratifs des chambres d’agriculture suivantes assistaient en outre à la session » 3111. Ce n’est que par déduction et en se fondant sur les sources lacunaires qui sont à notre disposition qu’une dizaine de directeurs ont été distingués de l’ensemble de leurs pairs, par la régularité de leur présence au 11bis rue Scribe.

La présence régulière des secrétaires administratifs ou directeurs de chambre d’agriculture aux sessions de l’APPCA dépend de leur implication dans la vie de l’institution départementale et de la reconnaissance de celle-ci. La prise en charge des frais de déplacement du secrétaire administratif doit notamment être votée en session, en même temps que celle du président. L’APPCA délivre aux élus des fichets de réduction : il en va de son bon vouloir d’en accorder le bénéfice également aux « administratifs » des chambres, désireux de se joindre aux présidents et délégués. Les plus assidus comptent pour certains parmi les « refondateurs » de l’institution, secrétaires administratifs qui n’étaient pas en fonction avant 1940 mais ont été recrutés dès avant 1950 et se sont montrés très actifs dans la remise en activité de l’institution avant les élections de 1952. L’écueil est grand qui consiste à considérer la position de dépositaires de la mémoire de l’institution de certains directeurs, qui rendrait lisible leur influence a posteriori, alors que c’est sans doute leur longévité et la reconnaissance de leur légitimité qui a commandé la rédaction de certains opuscules retraçant l’histoire d’organisations agricoles locales. Alphonse Guimbretière, né en 1923 à Mortagne-sur-Sèvre, fait ses études à l’institution Saint-Gabriel à Saint-Laurent-sur-Sèvre, et devient, vraisemblablement à la Libération, instituteur et professeur en Vendée, puis directeur de la FDSEA du Maine-et-Loire, dès 1946, et en 1950 directeur de la chambre d’agriculture, fonction qu’il occupe jusqu’en 1980 3112 : présent aux sessions de l’APPCA de novembre 1950 à avril 1952, il est cité parmi les personnes assistant à une dizaine de sessions entre mai 1955 et mai 1960, aux côtés du président Pierre Rozé puis d’Eugène Forget qui lui succède à la présidence en 1959. La même précocité dans la fréquentation des sessions parisiennes est observable chez les deux secrétaires administratifs alsaciens, Eugène Reibel et Henri Sauner, ainsi que chez Robert Jacquinet, secrétaire administratif de la chambre d’agriculture de la Dordogne, qui accompagnent leurs présidents à de nombreuses reprises dans la deuxième partie des années 1950.

Certains jeunes directeurs, nés entre 1913 et 1925, se disant « ingénieurs », sont aussi très fréquemment présents à Paris. Si Michel Tissier, ingénieur agricole formé à l’École de Grandjouan (Rennes), ex-ingénieur des services d’agriculture Outre-mer 3113, est également assidu, est-ce parce qu’Antonin Dory, président de la chambre d’agriculture de l’Indre depuis 1949, âgé de 75 ans en 1957, est systématique dit « excusé » sur les listes de présence et est suppléé par Edmond Grenouilloux, ex-« conseiller général radical-socialiste », septuagénaire lui aussi et président de l’Union départementale de la CGA 3114 ? Mais n’est-ce point plutôt parce que l’on assiste à une importante évolution du rôle des chambres d’agriculture dans la seconde partie de la décennie ? En mai 1955, on délibère sur « l’application du décret du 24 décembre 1954 organisant la participation des Chambres d’Agriculture à l’expansion économique » : l’augmentation des ressources et la multiplication des services d’utilité agricole impliquent fortement les secrétaires administratifs. Dans l’Eure, dès 1955, les services techniques et administratifs, constitués notamment de quatre « moniteurs conseillers techniques agricoles », sont dirigé par Francis Porchy, « ingénieur ITA » et ancien responsable départemental du Cercle départemental des jeunes 3115, âgé de 35 ans. Celui qui est alors désigné comme « secrétaire administratif et directeur des cours professionnels agricoles de la chambre de l’Eure » accompagne le président Gilbert Martin aux sessions de l’APPCA, à six reprises entre 1957 et 1960 : il semble bien alors que les raisons de cette assiduité soient à rechercher au cœur des nouvelles tâches assignées aux directeurs des chambres d’agriculture les plus engagées dans le développement de services d’utilité agricole à dimension technique.

Quoique de moins en moins rare, la présence des secrétaires administratifs et directeurs de chambre d’agriculture à l’APPCA reste cependant minoritaire et discrète. Quand 70 à 80 chambres d’agriculture sont systématiquement représentées par leur président à chaque session, elles ne sont qu’une vingtaine à y envoyer également le directeur entre 1955 et 1960 3116. On ne repère au cours de ces six années que sept cas isolés où, au vu de la liste d’émargement, les élus sont absents, alors que le secrétaire administratif est cité parmi ceux qui assistent à la session. Les secrétaires administratifs les plus assidus se sont souvent trouvés dans cette situation une fois au cours de la période : c’est le cas des Alsaciens Henri Sauner et Eugène Reibel, mais également de Jean Massin, pour la Sarthe, ainsi que de Léon Paliard, secrétaire administratif de la chambre d’agriculture de la Loire. Les indices sont rares et ténus mais il semble que les périodes de passation de pouvoir, d’un président à l’autre, en cas de non-réélection, de démission, de maladie ou de décès, soient propices à ce type de promotion éphémère du secrétaire administratif. Est-ce à dire pour autant qu’alors la chambre d’agriculture s’estime « représentée » par son secrétaire administratif ? C’est l’impression donnée par la lettre qu’adresse Hubert d’Andlau à Abel Maumont en juillet 1948 : le président de la chambre d’agriculture du Bas-rhin semble clairement considérer le secrétaire général administratif de la chambre comme son représentant 3117. Nous verrons combien les circonstances particulières de la refondation des chambres d’agriculture peuvent avoir contribué à brouiller les frontières existant entre représentation et compétence. Il reste que l’APPCA ne considère pas les secrétaires administratifs comme des représentants légitimes puisqu’elle ne leur accorde pas le droit de voter les motions, privilège réservé aux élus. De plus, la présence des « administratifs » des chambres à Paris est silencieuse : les projets de comptes-rendus analytiques rédigés à l’issue des sessions n’enregistrent pas de quelconque prise de parole de leur part ; mais comment savoir si celle-ci a pu être volontairement négligée par les sténotypistes ?

La réalité concrète des relations nouées au sein du couple président-directeur reste peu accessible à l’historien. La possibilité de procéder à une réelle enquête orale auprès des acteurs des années 1950 s’est heurtée à un triple obstacle : seuls une quinzaine des directeurs de 1955 étaient référencés parmi les directeurs retraités en 1996 3118, certains de ceux qui ont été contactés en vue d’une rencontre et d’un entretien ont clairement refusé 3119, enfin le contrepoint du témoignage des présidents était impossible à toucher du doigt, compte tenu du très faible nombre de présidents de chambre des années 1950 encore en vie au début des années 2000. Comme dans le cas de l’entretien accordé par Louis Goupilleau, les propos de Gilbert Delaunay, recueillis en mars 2003, n’ont guère qu’une valeur d’exemple. L’ancien président de la chambre d’agriculture de la Savoie y évoque sa situation de directeur pendant les mandats de Pierre Millon, président de 1952 à 1959, et de Lucien Biset, de 1959 à 1979 3120. Selon son témoignage, les relations au sein du couple président-directeur mettent en jeu plusieurs facteurs intimement liés : l’autonomie du directeur par rapport au président est liée à l’investissement de celui-ci comme à son envergure de dirigeant et donc à sa présence effective auprès du directeur, dans les locaux de la chambre d’agriculture ; mais la question de l’investissement se pose aussi pour le directeur et génère une confusion entre la carrière des individus et l’histoire des chambres d’agriculture. Il reste que la question du partage des domaines de compétence demeure réglée de manière implicite et non formulée autrement que par des expressions relevant de l’intuition floue – « un président sur lequel je pouvais compter pour toutes les grandes choses » ou « un problème qui me paraissait être du ressort du président » 3121. De plus, l’exposé fait fi de la chronologie fine des relations entre ces hommes : par exemple, de quand date le tutoiement suggéré ? Enfin, la vision de Gilbert Delaunay est assurément infléchie par sa position de retraité érudit écrivant sur l’histoire de l’institution 3122.

Pour Philippe Brossillon, « la politique des organisations agricoles dépend des techniciens de chaque OPA, mais les élus orientent les actions de ceux-ci : le président de chaque organisme est le coordinateur des actions, il reflète la position moyenne du groupe, la politique que le groupe cherche à mener » 3123. Jean-Pierre Prod’homme pointe « la responsabilité et le poids des directeurs [qui], entourés d’une équipe de cadres choisis par eux, sont considérables dans les principales organisations dont ils assurent la gestion et concourent à élaborer la politique en liaison le plus souvent étroite avec les responsables élus. Leur fonction, leur connaissance des dossiers, leur ancienneté dans l’organisation et la dimension économique et politique acquise par celle-ci placent ces directeurs en position privilégiée pour discuter avec les pouvoirs publics, même si la négociation finale reste généralement le fait des professionnels. Des relations suivies se tissent entre certains directeurs, mais aussi parfois des antagonismes voilés. Le pouvoir du groupe des grands dirigeants professionnels sur le système départemental se trouve donc conforté dans la mesure où chacun d’eux est assuré que la ligne politique de l’organisation qu’il préside principalement est solidement assurée et maintenue par la fidélité de directeurs compétents » 3124. La question qu’il se pose – « mais alors qui dirige effectivement les organisations ? » 3125 – est-elle pertinente au milieu des années 1950 ? Les réponses proposées restent vagues : suffit-il d’évoquer la « confiance réciproque entre président et directeur » ainsi que le niveau d’adhésion de ces derniers à « l’idéologie qui dominait alors le monde agricole », en évoquant les années 1960 comme un âge d’or de l’entente présidents-directeurs ? Traitant des dirigeants des coopératives laitières de la Manche, dans les années 1970, Michel Robert dépeint un « monstre bicéphale : d’une part un Conseil d’administration élu par les coopérateurs, peu actif, ayant à sa tête un président qui représente donc à la fois les producteurs et le capital ; de l’autre un salarié, le directeur, beaucoup plus entreprenant. Responsable du fonctionnement économique de l’entreprise, il est le seul relais entre l’institution économique et la société globale, et par là même le nouveau notable pertinent » 3126. Les ressorts du fonctionnement capitaliste propres aux organisations agricoles à vocation économique telles que les coopératives ne peuvent être les même que ceux qui régissent les chambres d’agriculture, cependant la réflexion est susceptible de nourrir l’analyse des chambres d’agriculture et de l’APPCA.

Toujours selon ce sociologue, « ces nouveaux notables ne sont pas toutefois sans patrimoine : leur culture au moins est héritée de la bourgeoisie. Par ailleurs, les exemples de succession de père en fils à la direction d’une laiterie (deux dans le Nord-Cotentin) donnent à penser que la laiterie devient alors une sorte de patrimoine familial, un peu à la manière de la grande propriété foncière des hobereaux, un peu aussi à la manière du capital traditionnel. Ce double héritage – patrimoines culturel et matériel – montre bien qu’entre "not’Maître" et l’efficace technocrate il y a une réelle continuité qui justifie l’emploi d’un même terme : "notable", et rappelle que le capitalisme a bien obtenu un consensus paysan » 3127. Les trajectoires des directeurs des chambres d’agriculture, et même leurs parcours scolaires, nous sont connus de manière trop parcellaire pour conclure sans peine à un constat analogue. Les indices glanés ici et là sont-ils suffisant pour le suggérer ? Les cas de successions des fils aux pères aux fonctions d’élus de la chambre d’agriculture existent cependant. On peut citer le cas le plus évident de Christian d’Andlau prenant la suite de son père Hubert dans le fauteuil de président de la chambre d’agriculture du Bas-Rhin, ou celui de Louis Rémond succédant à son père Georges en Seine-et-Marne 3128. Moins visibles sont les cas où des frères prennent la suite les uns des autres : frères et cousins Benoist, grands fermiers d’Eure-et-Loir 3129, sont nombreux à avoir été élus membres de la chambre d’agriculture de ce département ainsi que de celle de Seine-et-Oise 3130. Tandis qu’Antoine de Menthon préside la chambre d’agriculture de Haute-Savoie, de 1927 à 1937, son frère aîné Henry préside celle de Haute-Saône à partir de 1930 et jusqu’à sa mort en 1952 3131. Encore faudrait-il considérer l’ensemble des organisations agricoles départementales pour mieux cerner l’impact de certaines familles – certains auteurs parlent de « dynasties » et analysent la conscience de leurs membres d’appartenir au groupe dirigeant 3132. Dans les Bouches-du-Rhône, la chambre est présidée depuis 1952 par Paul Pellegrin, président de la FDSEA, notamment de ses sections céréalières et fiscales, président de la Coopérative d’approvisionnement des Alpes et Provence, gérant du journal L’Agriculteur Provençal et administrateur de la FNSEA 3133 : en 1959, le directeur des services de la chambre est le fils aîné de son président, Charles 3134. Peut-on pour autant parler de patrimonialisation des fonctions ?

Pour Michel Robert, « les directeurs ont tout bouleversé : les anciens notables, aujourd’hui présidents, n’ont plus aucun pouvoir ». Ainsi, « entre directeur et président se déroule une sourde lutte pour le contrôle des institutions » dont le premier sort vainqueur, notamment du fait du retard de l’évolution des statuts sur celle du mode de production capitaliste, contrant ainsi l’ambition du président de « s’infiltrer dans une institution pertinente compte tenu de l’évolution du mode de production ». Plus, selon lui, au sein des coopératives agricoles, le « notable traditionnel » représente les volontés du directeur au sein des organisations avec lesquels il est en relation : ainsi « il se retrouve de fait être le fonctionnaire du directeur, situation exactement inverse de celle prévue par les statuts. Mais la face est sauve ». Les séances du conseil d’administration reflètent ce hiatus entre la norme et la règle causé par la prise de responsabilités des « administratifs » : « le directeur, selon les statuts, ne fait qu’assister aux réunions, alors qu’il est le seul à détenir les informations économiques nécessaires aux délibérations du Conseil. Aussi bien à Valco qu’à la Pointe de Saire, il participe en réalité activement à la discussion en donnant son avis sur les décisions à prendre. Il se présente donc, en dépit des prérogatives du président, comme le véritable lien de l’institution avec l’extérieur. Ainsi le directeur concentre-t-il de fait la majeure partie du pouvoir à l’intérieur de l’institution, et cela malgré des statuts taillés sur mesure pour la présidence, et qui tendent à occulter pour les coopérateurs les centres réels de décision » 3135.

De même Jean-Pierre Prod’homme considère que « l’importance de l’appareil administratif forme écran aux pratiques de l’équipe dirigeante » 3136. En aval de notre chronologie, à propos des États généraux du développement agricole tenus au début des années 1980, Charles Suaud montre « qu’une "base" n’a qu’une autonomie très relative par rapport au travail institutionnalisé d’encadrement et de mobilisation qui la constitue comme telle » 3137 et évoque « le sentiment de dépossession ("tout est fini ") des agriculteurs assistant aux réunions de clôture des débats dans les petites régions [lequel] trouve un fondement objectif dans les glissements institutionnels survenus à la phase suivante de la consultation : en effet, la rédaction de la synthèse régionale – pour les Pays de Loire – est devenue une affaire de spécialistes, autrement dit d’agents qui sont les mandataires moins des agriculteurs que des organismes de développement agricole chargés d’encadrer le travail de ces derniers » 3138.

Bien des évolutions propres aux chambres d’agriculture et à l’APPCA incitent à faire des rapprochements avec les analyses de ces sociologues. Des directeurs et chefs de services, au niveau départemental comme national, peut-on dire que la culture« est héritée de la bourgeoisie » 3139 ? Les indices collectés sur les écoles et filières universitaires fréquentées suggèrent une convergence. C’est particulièrement évident parmi les directeurs et chefs de service de l’APPCA : Luce Prault passe par le lycée Janson de Sailly puis par l’Institut national agronomique, comme Hubert Morhet, Georges Bréart et Louis Mila, ainsi que huit des présidents de chambre d’agriculture de 1959 3140, François Houillier et Claude Langlade-Demoyen ont suivi les cours de la Faculté de droit de Paris, Georges Bréart, également ingénieur agronome, a été élève au collège Stanislas, comme une poignée de présidents de chambre d’agriculture, dont Louis de Vogüé 3141, Charles Desbois, André Bégouin et Louis Rémond 3142. Il est rare qu’on puisse connaître leur milieu social. Pour ceux dont les noms apparaissent dans le Who’s who, soit les principaux directeurs et chefs de services de l’APPCA, la profession du père étaye cette hypothèse de directeurs issu de la bourgeoisie, même si les différences sont sans doute importantes entre Luce Prault, fils d’instituteur, Georges Bréart, fils de négociant, Claude Langlade-Demoyen, fils d’un colonel devenu directeur de société, ou encore Jean-Claude Clavel, recruté plus tard comme sous-directeur aux affaires économiques et sociales, fils d’un président des Cristalleries de Saint-Louis.

Dès les années 1930, les employés des services de l’APPCA sont très présents lors des sessions à l’organisation desquelles ils sont partie prenante. L’invisibilité des modalités de travail des commissions et du bureau – pour l’historien, du fait de l’absence de traces dans les sources – rend malaisée l’étude de l’évolution du rôle des chefs de services et des directeurs dans l’action de l’APPCA. Le plus significatif semble être l’apparition des « administratifs » de l’APPCA en tant que rapporteurs au cours des sessions. Impliqués dès les débuts de l’institution dans la préparation de ceux-ci, par l’élaboration, le dépouillement et l’analyse des enquêtes adressées aux chambres d’agriculture notamment, mais également par l’intense travail de veille documentaire et législative organisé par Luce Prault dès 1930, directeurs et chefs de services de l’APPCA sont, à partir de 1957, rapporteurs sur certains sujets généraux – et non sur les seules questions financières et internes –, au même titre, apparemment, que les présidents mandatés par leurs pairs pour cela. Ainsi, à la session de mai 1957, François Houillier, directeur-adjoint des services, présente-t-il un rapport sur l’expropriation : il s’agit en fait de présenter et d’appuyer la proposition de loi déposée par le président, René Blondelle, alors sénateur de l’Aisne, en octobre 1956, visant à instaurer l’obligation de consulter les chambres d’agriculture « sur tous les projets d’expropriation s’appliquant aux terrains agricoles de sa circonscription » et la parité entre représentants de la propriété privée et de l’administration dans les commissions arbitrales d’évaluation 3143. Loin d’être un exposé seulement introductif, ce rapport donne lieu à la proposition d’une motion, finalement votée par l’assemblée des présidents. Lors de la même session, Luce Prault « présente un exposé » intitulé « politique économique et sociale : exposé sur le projet de 3 Plan de Modernisation et d’Equipement ».

Loin d’être une leçon sur les tenants et les aboutissants de ce plan, l’intervention de Luce Prault, assez courte, revient sur les conditions d’application des deux premiers plans, sur les problèmes posés par la procédure de consultation engagée pour la préparation du troisième et conclut en ces termes : « au point où l’on en est, il convient que l’APPCA réserve son opinion jusqu’à ce qu’elle ait une vue de l’ensemble du plan, car le véritable problème est celui de la politique générale du pays, surtout quand dans ce pays l’agriculture souffre d’une grave inégalité sociale due à des causes économiques » 3144. Portant sur le même sujet, son « rapport » de novembre 1957 est nettement plus long et témoigne de la même « interpénétration du politique et du technique », qu’Ezra Suleiman détecte comme facteur de déclenchement des conflits entre cabinet et directeurs dans la haute fonction publique 3145. L’APPCA commémore alors ses trente ans d’existence : René Blondelle remercie Luce Prault, à l’issue de la lecture de son rapport, « d’avoir donné le meilleur de lui-même » et le qualifie, sous les applaudissements de « cheville ouvrière de l’ensemble que forment les chambres d’agriculture » 3146. Le directeur des services est alors photographié et, chose rare dans les procès-verbaux de l’époque, ce cliché est publié dans la revue Chambres d’agriculture 3147.

On remarque que dès lors les interventions de Luce Prault se font plus nombreuses, plus impromptues, et surtout moins liées au fonctionnement interne de l’institution, aux attributions des chambres d’agriculture ou à la question de leur reconnaissance par les autres organisations et par les pouvoirs publics. Autre signe de l’immixtion des « experts » dans les débats de l’APPCA : c’est Georges Bréart, chargé de mission responsable du service des relations agricoles internationales, qui présente le « rapport sur la Communauté économique européenne et la zone de libre échange » en novembre 1957 3148. Le schéma se reproduit en mai 1958 et lors des sessions suivantes : Luce Prault présente le rapport sur la « politique générale, économique, sociale et financière » et Georges Bréart, devenu directeur du service agricole international de l’APPCA, est chargé de son volet international et européen, intitulé « État des questions posées par la Communauté économique européenne » 3149. Est-ce à dire que l’intervention des experts s’accroît en même temps que s’élève le niveau de technicité des débats sur la communauté européenne alors en construction et que se révèle la relative absence des élus au stade international ? La réponse est encore malaisée mais elle se posera à nouveau. En abordant la place plus récemment occupée par l’expertise dans la participation des groupes d’intérêt au processus décisionnel communautaire, Sabine Saurugger montre l’importance de l’« interaction » entre les services de la Commission européenne et les groupes d’intérêt : ce faisant, elle dévoile comment les services de la commission « décident de l’utilité politique de l’expertise » 3150. On peut également considérer la tendance identifiée par certains, selon lesquels « la production de normes prétend s’abriter de plus en plus derrière le savoir » 3151. En restant sur le terrain de l’intrication du politique et du technique, on peut d’ores et déjà dévoiler combien positions et itinéraires révèlent de flous et de recoupements.

Notes
3086.

Extrait des propos de Louis Goupilleau, ancien directeur de l’APPCA, lors de l’entretien qu’il nous a accordé le 30 janvier 2003.

3087.

Ancien juriste à la Fédération de l’horticulture, diplômé de l’Institut des Hautes études de droit rural, Louis Goupilleau est recruté à l’APPCA le 1er janvier 1965 comme conseiller aux questions financières puis aux structures. De 1974 à 1985, il est directeur des actions techniques et de la formation, puis, jusqu’en 1993, directeur général adjoint, et enfin, directeur général de l’APCA de 1993 à 1998.

3088.

Extrait des propos de Louis Goupilleau, ancien directeur de l’APPCA, lors de l’entretien qu’il nous a accordé le 30 janvier 2003.

3089.

Ibidem.

3090.

Claire Lemercier l’évoque dans Un si discret pouvoir… ouvrage cité ; Françoise DREYFUS, « Représentation et compétence dans les organes consultatifs de l’administration », article cité.

3091.

Extrait des propos de Louis Goupilleau, ancien directeur de l’APPCA, lors de l’entretien qu’il nous a accordé le 30 janvier 2003.

3092.

Ibidem.

3093.

Annuaire INA 1957, p. 144.

3094.

Arch. APCA, Mémento des secrétaires administratifs, 1955-1956, lettre de Gérard Godot, secrétaire de la chambre d’agriculture des Vosges, à Luce Prault, directeur des services de l’APPCA, le 30 janvier 1956.

3095.

Arch. APCA, Procès-verbaux de sessions de la chambre d’agriculture du Cantal, 1950-1962, lettre d’André Gard à Luce Prault, le 7 octobre 1952.

3096.

André Gard serait né en 1917 : APCA, Annuaire des directeurs retraités, [Paris], [APCA], 1996, 32 p.

3097.

Arch. APCA, Zones-témoins, 1953-1955, lettre de Ferdinand Barlet, président de la chambre d’agriculture de la Creuse, à « Mr. Prault, Président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture [sic] », le 18 avril 1953.

3098.

Jean-Pierre PROD’HOMME, Agriculteurs organisés… ouvrage cité, f° 187.

3099.

Annuaire APCA 1959, p. 175.

3100.

Arch. APCA, Mémento des secrétaires administratifs, 1955-1956, fiche du mois de septembre.

3101.

Ibidem, Fiche du mois de novembre.

3102.

Ibidem, Fiche du mois de décembre.

3103.

Ibidem, Fiche du mois de février.

3104.

Ibidem, Lettre de François Dufour, secrétaire administratif de la chambre d’agriculture de l’Orne, à Luce Prault, directeur des services de l’APPCA, le 27 janvier 1956.

3105.

Arch. nat., F1a 4034 : Réponse des préfets à la circulaire n° 287 du Ministère de l’Intérieur sur la composition des fédérations départementales du syndicat des exploitants agricoles, février-mars 1946. Télégramme du préfet d’Alençon (Orne), le 5 mars 1946.

3106.

Arch. APCA, Mémento des secrétaires administratifs, 1955-1956, Lettre de François Dufour, secrétaire administratif de la chambre d’agriculture de l’Orne, à Luce Prault, directeur des services de l’APPCA, le 27 janvier 1956.

3107.

Voir Annexes. Dossier n° 12. Graphique 11.

3108.

Voir Annexes. Dossier n° 8. 2. Carte 3.

3109.

C’est le cas de François Dufour, le secrétaire administratif de la chambre d’agriculture de l’Orne, qui, dans la foulée de sa lettre très critique adressée à Luce Prault en janvier 1956, se rend à la session de l’APPCA, en mai, aux côtés de Joseph Aveline, mais ne renouvelle pas l’expérience avant 1965.

3110.

Chambres d’agriculture, 1er juillet 1956, p. 23.

3111.

Chambres d’agriculture, 15 janvier 1959, p 13.

3112.

Alphonse GUIMBRETIÈRE, Histoire et cheminements des organisations agricoles de Maine-et-Loire, Angers, chez l’auteur, 1987, 183 p. (préface de E. Forget).

3113.

Annuaire des ingénieurs agricoles1955.

3114.

Guide national agriculture 1951-1952, p. 91.

3115.

Ibidem, p. 116.

3116.

Voir Annexes. Dossier n° 12. Graphique 11.

3117.

Arch. APCA, CA Bas-Rhin à Haut-Rhin, 1949-1965, copie d’une lettre d’Hubert d’Andlau, président de la chambre d’agriculture du Bas-Rhin, à Abel Maumont, vice-président de la chambre d’agriculture de la Dordogne, le 22 juillet 1948.

3118.

APCA, Annuaire des directeurs retraités, [Paris], [APCA], 1996, 32 p.

3119.

Nous pensons notamment à M. André Denier, ancien directeur de la chambre d’agriculture de la Nièvre, contacté en janvier 2005, qui semblait estimer qu’il n’était ni compétent ni légitime pour évoquer l’histoire de la chambre d’agriculture, quand bien même nous lui exposions que notre projet n’était que d’évoquer son expérience de directeur.

3120.

Entretien avec Gilbert Delaunay, directeur honoraire de la chambre d’agriculture de la Savoie, mardi 25 mars 2003. Voir les extraits publiés en Annexes. Dossier n° 8. 2. Document 3.

3121.

Ibidem.

3122.

Gilbert DELAUNAY, Les Chambres d’Agriculture. Des origines à la refondation…, ouvrage cité.

3123.

Philippe BROSSILLON, La Chambre d’agriculture des Hautes-Alpes : lieu de convergence des politiques et des acteurs de l’aménagement, ouvrage cité, f° 198.

3124.

Jean-Pierre PROD’HOMME, Agriculteurs organisés… ouvrage cité, fii 187-189.

3125.

Ibidem, f° 189.

3126.

Michel ROBERT, « Capitalisme et métamorphose du notable », article cité, p. 123.

3127.

Ibidem.

3128.

Annexes. Dossier n° 13. Tableaux 1 et 24.

3129.

Rémy LEVEAU, « Le syndicat de Chartres (1885-1914) », dans Pierre BARRAL [dir.], Aspects régionaux de l’agrarisme français avant 1930.– Le Mouvement social, n° 67, avril-juin 1969, pp. 61-78.

3130.

Citons notamment : Jacques Benoist, membre de la chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir de 1927 à 1963, dont il est le président de 1931 à 1937 et de 1951 à 1959, tandis que son cousin Octave en est membre de 1927 à 1929 et que son frère Camille est membre de la chambre d’agriculture de Seine-et-Oise de 1927 à 1952, vice-président de 1936 à 1943. (http://gw4.geneanet.org/index.php3?b=pdemont&lang=fr&m= N&v=BENOIST)

3131.

http://gw2.geneanet.org/index.php3?b=ivehel&lang=fr;pz=marie+therese+pauline+jacqueline;nz=jeanson;ocz=0;p=bernard+auguste+rene;n=de+menthon

3132.

Sylvain MARESCA, Les dirigeants paysans… article cité, p. 78.

3133.

Guide national agriculture 1951-1952.

3134.

D’après les informations données par Who’s who in France, Paris, Éditions Jacques Lafitte, 1957, 2304 p.

3135.

Michel ROBERT, « Capitalisme et métamorphose du notable », article cité, pp. 126-128.

3136.

Jean-Pierre PROD’HOMME, Agriculteurs organisés… ouvrage cité, f° 189.

3137.

Charles SUAUD, « Le mythe de la base. Les États généraux du développement agricole et la production d’une parole paysanne », dans Actes de la recherche en sciences sociales, 1984, volume 52, n° 52-53, pp. 56-79, p. 57.

3138.

Ibidem, p. 74.

3139.

Michel ROBERT, « Capitalisme et métamorphose du notable », article cité, pp. 126-128.

3140.

Annuaire INA 1957.

3141.

Nath IMBERT, Dictionnaire national des contemporains, Paris, Lajeunesse, 1936, 608 p., p. 596.

3142.

Who’s who in France, 1965-1966, Paris, Jacques Lafitte, 1965, 2 796 p.

3143.

Chambres d’agriculture, 1er-15 juillet 1957, pp. 15-16 et pp. 38-40.

3144.

Ibidem, p. 51.

3145.

Ezra N. SULEIMAN, Les Hauts fonctionnaires et la politique, Paris, Éditions du Seuil, 1976, 237 p. (traduction française par Martine Meusy de Politics, power, and bureaucraty in France, version condensée), p. 100.

3146.

Chambres d’agriculture, 1er janvier 1958, p. 44.

3147.

Voir Annexes. Dossier n° 8. 3. Luce Prault. Document 2.

3148.

Ibidem, p. 51.

3149.

Chambres d’Agriculture, 1er juillet 1958, pp. 51-53.

3150.

Sabine SAURUGGER, « L’expertise, un mode de participation des groupes d’intérêt au processus décisionnel communautaire », dans Revue française de science politique, 2002, volume 52, numéro 4, pp. 375-401, p. 399.

3151.

Dominique MEMMI, « Savants et maîtres à penser », dans Actes de la recherche en sciences sociales, 1989, numéro 76-77, pp. 82-103.