Gustave Sicot, dirigeant syndical marginal à l’APPCA

Gustave Sicot est né le 18 février 1890 en Haute-Vienne. De son enfance on sait bien peu de choses, sinon ces quelques mots en avant-propos de ses mémoires : « tout jeune gamin, orphelin de père à l’âge de quatre ans, sorti de l’école à l’âge de douze ans, destiné au service militaire pendant sept ans et sursitaire de la mort pendant cinq ans, j’étais très marqué par le respect de nos ancêtres, et je n’oublie pas le pèlerinage que je dois, à ceux qui dorment là-bas les uns après les autres depuis 1870, dans le petit cimetière de famille de mon pays natal » 3350. Au fil de ses réflexions sur « la marche du progrès », notamment sur l’organisation de la production laitière, il raconte avoir « accompagné tout gamin, un oncle administrateur à la Laiterie de Saivre-Castarie » 3351. Il s’attarde peu sur les années de sa jeunesse : tout juste apprend-on qu’il a été libéré du service militaire le 1er novembre 1913, se marie le 7 janvier 1914 et est mobilisé le 2 août 1914.

Les souvenirs de la guerre occupent une quinzaine de pages et les mots choisis disent bien le traumatisme de cet « artilleur de 75 », « rescapé de l’enfer de Verdun » 3352. Gustave Sicot dit son « souvenir ému aux camarades de Verdun » et son « horreur de la guerre », évoque « cette tuerie qui avait pour centre la côte de Froideterre et que j’avais vécues jour après jour, entre le 15 octobre et le 29 décembre 1916, à l’occasion de la reprise des forts de Vaux et de Douaumont » 3353. La finalité de ces quelques pages est sans cesse réaffirmée : « Il faut que [ce souvenir] soit transmis de génération en génération, pour condamner à tout jamais les horreurs de ce crime collectif qui s’appelle la guerre. Les deux grandes mondiales ont coûté des dépenses matérielles considérables, de quoi construire à profusion, des écoles, des hôpitaux, des autoroutes, des habitations modernes, de quoi organiser la recherche scientifique, promouvoir les loisirs. De quoi supprimer la misère et faire le bonheur de tous les peuples. Mais encore AU-DESSUS DE TOUT, l’amour filial des mamans et l’avenir de la jeunesse humaine, nous demandent de condamner à tout jamais, les horreurs de la guerre » 3354. Il raconte encore sa bataille du chemin des Dames et la chance qui lui a valut d’échapper à la mort, concluant ainsi avec une pointe de dérision attristée : « et voici mes chers amis lecteurs, vous êtes renseignés, sur ce qu’il faut faire pour mériter une croix de guerre » 3355.

A sa démobilisation au début de l’année 1919, Gustave Sicot, comme ses conscrits, compte « alors près de sept années de service militaire pendant lesquelles la terre de France avait été privée du meilleur d’eux-mêmes » 3356 : il relate combien fut difficile la reprise de la vie agricole, le manque d’hommes et l’inflation. Il vient « d’une toute petite exploitation familiale de trois hectares, divisée en trente pièces, avec un surplus de deux hectares, en métayage en dix pièces » et est « amené à choisir la succession de [s]es beaux-parents à Seneuil-de-Cherveux, sur une exploitation de 25 hectares très bien agglomérés à la date du 29 septembre 1923 ». À 33 ans, il se lance dans la culture intensive du blé, suite à la campagne menée par le ministre de l’Agriculture Henry Chéron 3357. Gustave Sicot emprunte, au moins un temps, la voie de l’excellence agricole : « des concours de champs de blé sont organisés et encouragés par les organisations agricoles en voie d’expansion et par les services administratifs. Il existait un concours national du plus bel épi et où j’obtins le 14 e prix ; des primes étaient allouées en nature en rapport avec le classement, soit de nouvelles semences en comparaison soit des démonstrations d’emploi d’engrais chimiques de fond et de couvertures azotées en rapport avec des blés de forte paille et sujets à la verse. À noter que beaucoup d’arriérés continuaient encore avec obstination à ressemer la même semence » 3358. Cela le conduit à adopter les méthodes les plus récentes en matière d’emploi de semences sélectionnées et d’intrants chimiques, autre aventure sur laquelle il ne s’attarde guère malgré son évidente portée : « après avoir essuyé les horreurs de la guerre, il était autrement plus agréable d’essuyer les plâtres du progrès technique » 3359.

Son engagement professionnel est discret. Il mentionne sa participation à la mutualité accident à partir de 1924, « aux côtés de Cailleau, Sagot, Pigeau, en tant que collaborateur et administrateur local » 3360. Les annuaires consultés 3361 ne révèlent rien de cet engagement dont il écrit que « c’est uniquement au plan local qu[‘il a] participé modestement à la mesure de [s]on temps et de [s]es moyens, à la vulgarisation de tout ce qui pouvait toucher à l’organisation collective de la profession agricole » 3362. Le récit de ces engagements est entaché de biais induits par la rédaction très a posteriori : les seuls autres dirigeants agricoles cités sont ceux encore fréquentés dans les années 1950 et Gustave Sicot considère qu’il avait « des dispositions pour assurer, plus tard, des fonctions syndicales » 3363. Au cours des années 1920, il constitue, avec le concours de la direction des services agricoles, une Fédération départementale de coopératives de panification. Des indices de la sensibilité politique de Gustave Sicot affleurent à peine quand il évoque les « groupements animés par le tandem du socialiste Calveyrac [sic]  3364 et de l’abbé Mancelle [sic] 3365 » 3366. Que signifie se déclarer partisan de l’ONIB, quelques trente années après ? La politique agricole du Front populaire semble avoir les faveurs de Gustave Sicot : « le marché des céréales était tel qu’il fallait y apporter une solution et le dirigisme pondéré l’emporta sur le libéralisme spéculateur. Le fait que la loi de création d’un office inter-professionnel des céréales fut votée, par un gouvernement d’avant-garde, n’enlève rien à sa valeur, bien au contraire » 3367. Qu’en était-il en 1937 ?

C’est à ce moment que, passée la quarantaine, il acquiert, grâce à un emprunt contracté auprès du Crédit agricole, « une petite propriété d’un seul tenant au Clody de Cherveux » 3368. Sur l’initiative d’Henri Lambert, agriculteur maraîcher de Sainte-Pézenne, et de Clodomir Arnaud, président du comice agricole du canton de Mauzé, membres de la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres, est créée une Fédération départementale de la défense des petites et moyennes exploitations familiales, « les moyennes étant en train de devenir petites et les petites en voie de disparaître » 3369. Gustave Sicot est alors président de la Mutuelle accident de sa commune de Cherveux : il en fait adopter le principe et 55 membres de la commune versent leur cotisation. A la fin de l’année 1936, la fédération organise un congrès place de la Brèche, à Niort, dont le repas amical est présidé par Georges Monnet, ministre de l’Agriculture, et par Renaud Jean, président de la commission de l’agriculture à l’Assemblée nationale. Selon Gustave Sicot, « c’est avec beaucoup de brio qu’ils s’exprimèrent sur les grands problèmes humains qui sont toujours d’actualité » 3370. En 1946, le préfet des Deux-Sèvres écrit à propos de lui : « M. Sicot est un cultivateur des environs de Niort, dont l’activité s’est déjà déployée avant la guerre dans le Mouvement agricole et dans le Parti socialiste SFIO » 3371.

Gustave Sicot serait resté absent des instances corporatives entre 1941 et 1944 : d’après les documents que nous avons rassemblés, il n’a appartenu ni au CROC, ni à l’URCA de son département, comme il n’a pas été syndic corporatif dans sa commune. Il écrit, bien plus tard, qu’alors « l’institution d’une corporation paysanne réunit l’accord général des uns et des autres, étant considérée à la fois comme une facilité pour la collaboration et un moyen de réagir par les résistants » 3372. Le 27 décembre 1944, les élections syndicales cantonales ont lieu pour les deux cantons de Saint-Maixent, qui doivent former un seul syndicat unitaire : Gustave Sicot est élu représentant de sa commune au conseil cantonal, puis président du conseil cantonal, qui se réunit pour la première fois quelques semaines plus tard, le 15 janvier 1945. Le 15 février suivant, les 31 élus cantonaux élisent, salle des Laiteries, à Niort, les 17 membres syndicaux du conseil confédéral : Gustave Sicot est l’un d’eux, et il est également élu président du bureau de la Fédération départementale des exploitants 3373. Plus de vingt ans après, il se souvient de ses impressions d’alors : « je dois dire que je fus encore plus réticent qu’à Saint-Maixent. Je n’étais nullement préparé à cette élection, et sans prétention, et je me rendais compte de ce qui m’arrivait, allant de modestes responsabilités locales à une aussi grande responsabilité départementale, à un moment aussi crucial, et aussi difficile » 3374.

A-t-il été reconduit dans ces fonctions en février 1946 ? Les lettres et documents adressés au ministère de l’Intérieur, au service central des commissariats de la République, en mars 1946, mentionnent Gustave Sicot comme président de la FDSEA de Haute-Vienne après les élections de février 1946, avec l’approbation du préfet qui considère qu’« il réunit des qualités certaines pour diriger un mouvement de l’ampleur de la fédération agricole qui groupe 23 000 membres [et que] sa simplicité, sa modestie, cachent des qualités dans le domaine agricole comme dans celui plus difficile de la conduite d’un groupement syndical » 3375. Dans ses Mémoires, il se dit à cette date vice-président d’une FDSEA présidée par Clodomir Arnaud. Les vœux formulés par la fédération des Deux-Sèvres d’alors sont assez nettement orientés à gauche. On prône le « remembrement rapide et accéléré », la « création de coopératives de cultures mécaniques », la « construction d’une distillerie coopérative », la « mise en application d’un plan coopératif de vente de bétail avec abattoirs frigorifiques », et enfin « la création de foyers ruraux communaux et inter-communaux » 3376. Gustave Sicot, sur proposition préfectorale, accepte la présidence d’un office départemental de répartition de matériel agricole 3377. Les allusions à ses prises de position au fil des congrès nationaux de la CGA et de la FNSEA laissent entrevoir des affinités avec la tendance radicale-socialiste, hostile à une prééminence du syndicalisme au sein de la CGA : si besoin était, il souligne dans ses Mémoires « toute l’amitié qui [l]e liait déjà à Robin  3378 , le grand propagandiste toujours présent dans l’action, à Philippe Lamour  3379 , le grand tribun, à Guillon 3380 , président de la Vendée, père de l’unité » 3381.

En 1949, Gustave Sicot, en qualité de président de la FDSEA, signe un accord avec les dirigeants départementaux de la CGA et de l’Union des coopératives pour la diffusion d’un journal unique L’Agriculteur des Deux-Sèvres, dont le premier numéro paraît en avril. En 1950, lors d’un congrès de la FDSEA de Charente-Maritime, à Saintes, René Blondelle, nouveau président de la FNSEA, annule sa venue au dernier moment. On choisit alors de demander au directeur des services agricoles de faire une intervention sur le régime céréalier, qui est rapidement hué par l’assistance. Gustave Sicot est appelé à la tribune pour le remplacer. Vingt ans plus tard, il raconte : « Je commençais par présenter le salut fraternel de la Fédération des Deux-Sèvres. – Applaudissement… À dire que je savais beaucoup mieux conduire une charrue que de prononcer un discours, acclamations… que tout était à revoir en matière d’économie générale… et qu’une action syndicale de grande envergure allait réclamer l’affirmation de notre unité paysanne… Applaudissements prolongés et acclamations. Que s’était-il passé ? C’est bien simple, l’assistance ne venait pas d’applaudir ni un homme, ni un ami, ni un président… mais un vrai paysan. Elle entendait manifester ainsi sa volonté de mieux se faire comprendre de l’administration. Ce n’était pas le petit technicien qui venait d’être conspué, mais la puissance publique qui n’avait pas réalisé cet impératif économique d’avoir les deux pieds sur la terre pour mieux comprendre l’importance des solutions que réclament les problèmes humains, en fonction de l’évolution d’un progrès qui, de temps en temps, se charge de rappeler les hommes à la raison » 3382. En novembre 1951, son épouse meurt d’une leucémie.

Le président sortant de la chambre d’agriculture, Marcel Moreau, travaille, en vue des élections prévues en février 1952, à la constitution de listes uniques dans chacune des circonscriptions. Finalement, dans les deux circonscriptions de Niort, des listes opposées se maintiennent 3383. Toujours président de la FDSEA des Deux-Sèvres 3384, Gustave Sicot est élu membre de la chambre d’agriculture du département en février 1952, au suffrage universel des agriculteurs, dans la première circonscription de Niort. Dans ses Mémoires, il écrit : « Le succès dépassa nos espérances, nos huit candidats furent élus avec les deux tiers des voix et la presse d’en conclure M. Moreau ne se représentant pas, M. Sicot aura la majorité dans la future chambre d’agriculture, et sera président. Cela aurait pu être, mais j’avais choisi le poste d’activité de secrétaire général, délégué suppléant du président en liaison étroite avec mon activité syndicale, qui allait s’en trouver renforcée avec la présence de dix-sept élus syndicaux et de sept sympathisants  3385 à la nouvelle assemblée » 3386.

Lors de la session extraordinaire de mars 1952, c’est lui qui « fait connaître le point de vue de la fédération des syndicats d’exploitants » 3387 à propos du choix du président de la chambre : il propose que Louis Tardy, président de la Fédération nationale de crédit agricole, soit désigné comme président d’honneur, tandis que le siège de président serait occupé par Clodomir Arnaud, ancien membre de l’URCA des Deux-Sèvres en 1942, absent de cette instance en 1944, président de l’Union départementale de la CGA, de la Fédération départementale des foyers ruraux et de l’Union des coopératives d’achat et d’utilisation en commun de matériel agricole. Tous deux ont été, en 1945, membres de la commission nationale provisoire de la CGA 3388. Mise aux voix, cette proposition est approuvée largement par les membres de la chambre d’agriculture. L’élection du secrétaire est plus tendue, puisque certains membres de la chambre estiment qu’il faut adjoindre aux président et vice-présidents, agriculteurs du sud du département, des représentants du nord des Deux-Sèvres, notamment des arrondissements de Bressuire et de Parthenay, régions d’élevage quand les circonscriptions méridionales sont plutôt consacrées à la céréaliculture. Gustave Sicot est élu à cette fonction par quatorze voix sur 24, quand Jean Rambaud, de Bressuire, en totalise huit. Dès 1953, Louis Tardy devient président de la chambre d’agriculture. Gustave Sicot dit avoir « trouv[é] là une grande école de formation [car] très vite le président Tardy [lui] faisait de plus en plus confiance pour en exercer la suppléance » 3389.

Dans ses Mémoires, Gustave Sicot présente dans des chapitres distincts l’activité syndicale et celle menée au sein de la chambre d’agriculture, tout en marquant toutefois une césure dans son activité au moment de son accession à la présidence de la chambre. Ainsi la séparation n’est que formelle et le choix des limites chronologiques trahit l’évidence d’interactions entre les organisations et de fluctuations – prééminence, équilibre, effacement – au fil de l’évolution des fonctions occupées. Les liens entre son rôle à la chambre d’agriculture et à l’APPCA et ses positions de président de la FDSEA des Deux-Sèvres, sceptique face à « l’Action civique » lancée en 1951 par René Blondelle, et engagé dans ce que l’on a appelé le Comité de Guéret, soit les 18 FDSEA du Centre et du Sud Ouest qui, à la suite de l’été 1953, considèrent la FNSEA comme étant trop liée au gouvernement et l’accusent de délaisser la viticulture et l’élevage. À la réunion de Guéret, le 22 septembre 1953, Gustave Sicot est l’un des quatre représentants de la délégation des Deux-Sèvres. Le 30 septembre, des délégués sont reçus par le ministre de l’Agriculture, l’« indépendant » Roger Houdet. Gustave Sicot est l’un d’eux et aurait alors « attir[é] l’attention du ministre sur le langage des chiffres », le questionnant sur les moyens envisagés « pour protéger les agriculteurs contre [la] spéculation » 3390. Lors de la journée du 12 octobre 1953, il organise la manifestation deux-sèvrienne, notamment les barrages sur les routes. Pour le président de la FDSEA des Deux-Sèvres, « le Comité de Guéret devait devenir un symbole de par le véritable héroïsme des participants à cette grande journée qui aurait dû être généralisée dans toute la France, et avec le même esprit » 3391. Le 22 décembre, le département voit une « grève générale du travail agricole » : Gustave Sicot la défend âprement dans un éditorial de L’Agriculteur des Deux-Sèvres adressé « aux hommes sages », soit à ceux que rebute la forme de l’action, qualifiée d’illégale – il conclut ainsi : « Mais qui a donc le monopole de la sagesse dans ce pays, les profiteurs ou les éternels dupés ? Et alors, si la sagesse n’est pas payante, il faut bien qu’un jour ou l’autre, le pauvre baudet rue dans les brancards » 3392.

En 1954, en tant que vice-président de la chambre régionale d’agriculture du Poitou et des Charente, il préside le comité d’organisation de la manifestation nationale de moissonnage-battage prévue à Brioux-sur-Boutonne. Pour défendre la candidature de cette commune, Gustave Sicot se rend à Paris pour « affronter les journalistes agricoles au cours d’une conférence de presse tenue rue Lafayette au bureau de l’Union des coopératives ». Le 25 juillet 1954, à Brioux, 32 moissonneuses-batteuses de type différent attirent la curiosité de 40 000 personnes. Dans son discours, ce jour-là, « évoquant les titres de noblesse du blé, il rappela l’époque de la faucille qui a maintenant laissé la place à la récolte mécanique. Le progrès est là, il faut s’y adapter. […] Il conclut en mettant en relief l’interdépendance de la paysannerie et du monde industriel, associés dans cette grande manifestation » 3393. Dès 1953 et à chaque session de l’APPCA, Gustave Sicot est présent aux côtés de Louis Tardy, président de la chambre d’agriculture. En 1955, il est toujours président de la FDSEA lorsqu’il est réélu membre de la chambre d’agriculture et que ses pairs le confirment dans son fauteuil de secrétaire 3394. Mais alors que les chapitres de ses Mémoires portant sur son activité syndicale sont émaillés des récits circonstanciés des manifestations et des congrès agricoles organisés dans le département, ceux consacrés à la vie de la chambre d’agriculture taisent ces évènements et s’attardent sur le temps long qui est pour les chambres d’agriculture celui de « l’organisation de leur vocation […] dans l’héritage du rôle qui leur était dévolu de promouvoir l’évolution et la pénétration du progrès technique en agriculture » 3395.

Rétrospectivement, il considère que « c’est à partir de son installation, 15 rue Yver, que la chambre d’agriculture pu, en 1955, manifester un commencement d’évolution active avec le recrutement de M. Morin, directeur et ingénieur agricole » 3396. Jean Morin, ingénieur agricole diplômé de l’École de Grignon, où il est entré en 1950 3397, est recruté en 1957. En cette même année, la chambre embauche un « conseiller de l’élevage » 3398, Michel Loiseau 3399. En 1959, la chambre d’agriculture met en place un service technique de vulgarisation : le technicien de l’élevage devient alors polyvalent. En cela, la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres est assez représentative de l’évolution de la deuxième moitié des années 1950 qui voient des initiatives variées débuter dans les chambres pour converger vers des activités dites de vulgarisation autour de 1960. En 1959, d’après la page de l’annuaire des chambres d’agriculture publié alors, la chambre emploie un secrétaire administratif, chargé de l’Association d’action sanitaire, de l’élevage et de l’habitat rural, Jean Morin, une secrétaire-dactylographe et trois techniciens affectés au service technique professionnel d’utilité agricole 3400. Durant ces mêmes années, Gustave Sicot est en première ligne notamment dans les manifestations d’octobre 1957, aux côtés d’Albert Genin et de Marcel Bruel, en vue d’obtenir l’indexation des prix agricoles 3401. Deux ans plus tard, il participe à la manifestation du 11 janvier 1960, en opposition à la suppression de l’indexation des prix agricoles : pour le dirigeant des Deux-Sèvres, il faut alors « par-dessus tout, préserver l’unité » 3402.

Notes
3350.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité. Évolution de la vie paysanne au 20 e  siècle, [s.l], [s.e], [s.d : c. 1970], 208 p.

3351.

Ibidem, p. 10.

3352.

Ibidem, p. 13 et p. 15.

3353.

Ibidem, p. 13.

3354.

Ibidem, p. 16.

3355.

Ibidem, p. 23.

3356.

Ibidem, p. 24.

3357.

Rétrospectivement il écrit : « N’était-ce pas pour les anciens combattants paysans l’occasion de donner de leur personne pour mieux assurer le financement et la modernisation de leurs installations » .

3358.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 28.

3359.

Ibidem, p. 29.

3360.

Ibidem, p. 33.

3361.

Annuaire Silvestre 1923 ; Annuaire national agricole 1930 ; Annuaire national agricole 1936 et Annuaire national agricole 1939.

3362.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 34.

3363.

Ibidem, p. 35.

3364.

Il s’agit d’Élie Calvayrac, militant de la Confédération nationale paysanne, dont il devient secrétaire général en 1933, « incarnation "physique" du mouvement paysan ». Édouard LYNCH, Moissons rouges… ouvrage cité, p. 211.

3365.

Gustave Sicot évoque sans nul doute l’abbé Mancel, prêtre « démocrate et républicain », à l’origine des syndicats agricoles dits de « cultivateurs-cultivants », dans les années 1920. Pierre BARRAL, « Les syndicats bretons de cultivateurs-cultivants », article cité, p. 147.

3366.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 37.

3367.

Ibidem, p. 38.

3368.

Ibidem, p. 39.

3369.

Ibidem, p. 40.

3370.

Ibidem, p. 41.

3371.

Arch. nat., F1a 4034 : Réponse des préfets à la circulaire n° 287 du Ministère de l’Intérieur sur la composition des fédérations départementales du syndicat des exploitants agricoles, février-mars 1946. Lettre du Préfet des Deux-Sèvres, le 1er mars 1946.

3372.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 41.

3373.

Élément confirmé ici : Annuaire national agricole 1945, p. 263.

3374.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 48.

3375.

Arch. nat., F1a 4034 : Réponse des préfets à la circulaire n° 287 du Ministère de l’Intérieur sur la composition des fédérations départementales du syndicat des exploitants agricoles, février-mars 1946. Lettre du Préfet des Deux-Sèvres, le 1er mars 1946.

3376.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 50.

3377.

Ibidem, p. 52.

3378.

François Robin, vice-président de l’union départementale de la CGA du Loir-et-Cher.

3379.

Membre de la commission nationale de la CGA. Voir supra Chapitre 5. A. Un « système de publication » 2567p. 539.

3380.

Anselme Guillon, membre de la commission nationale de la CGA.

3381.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 59.

3382.

Ib idem, p. 64.

3383.

Ibidem, p. 153.

3384.

Guide national agriculture 1951-1952, p. 164.

3385.

Soit la totalité des 24 membres de la chambre d’agriculture.

3386.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 153.

3387.

Arch. CA Deux-Sèvres, extrait du procès-verbal de la session extraordinaire du 26 mars 1952. (envoyé par Sylvie Beausse en octobre 2007).

3388.

Annuaire national agricole 1945, p. 75.

3389.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 153.

3390.

Ibidem, pp. 69-70.

3391.

Ibidem, p. 77.

3392.

Ibidem, p. 80.

3393.

Ibidem, p. 160.

3394.

Annuaire APCA 1955.

3395.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 163.

3396.

Ibidem, p. 160.

3397.

Annuaire des anciens élèves de l’Institut national agronomique Paris-Grignon et des écoles fusionnées : Institut national agronomique de Paris et École nationale supérieure agronomique de Grignon. Annuaire 1982, Paris, Association des anciens élèves de l’Institut national agronomique Paris-Grignon, 1982, 423 p.

3398.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 164.

3399.

Annuaire APCA 1959.

3400.

Ibidem.

3401.

Gustave SICOT, Mémoires d’activité, ouvrage cité, p. 88.

3402.

Ibidem, p. 187.