Au nombre des effets de la loi de 1961 et de la création des collèges électoraux, figure à l’évidence le fait que les élus des exploitants se désignent comme tels et que les éditeurs de l’annuaire se dispensent de toute référence à une profession. Suivant les collèges, le taux de renseignement de la profession varie, mais il est toujours relativement faible : dans les pages de l’annuaire, 27 % des élus du collège des propriétaires sont désignés par leur profession, pour 26 % des exploitants, 15 % des salariés et à peine 5 % des élus des groupements agricoles 4025. La confrontation des sources que sont l’annuaire et les fiches qui ont servi à l’établir permet de soulever de nombreuses questions dont beaucoup restent en suspens. Dans 83 chambres d’agriculture, les formulaires utilisés sont ceux qui ont été fournis par l’APPCA 4026, soit, en reprenant les expressions employées : nom, prénoms, date et lieu de naissance, adresse, téléphone, distinctions honorifiques et décorations, titres universitaires, élu en qualité de 4027, nature éventuelle de l’exploitation 4028, responsabilités assurées dans les organisations agricoles. La forme du formulaire et l’absence de certaines rubriques dit déjà beaucoup des préoccupations de l’APPCA : place accordée aux honneurs et aux titres, inscription stricte dans la logique des collèges électoraux, négation du politique. Seule une poignée de chambres d’agriculture prennent la liberté de reformuler les attentes et, parmi elles, seule la chambre d’agriculture de l’Indre le fait en augmentant le nombre et la précision des informations demandées. On y questionne la « spécialisation professionnelle » et on demande aux élus d’« indiquer sommairement la nature et la consistance de l’exploitation ». Les mandats électifs sont évoqués, même si l’on peut s’étonner que ne le soient que les mandats locaux, de maire et de conseiller municipal. Les mandats professionnels sont scindés en deux catégories, « départementaux ou régionaux » et « nationaux ». Les distinctions honorifiques ne viennent qu’ensuite. Enfin, on interroge les membres de la chambre d’agriculture sur les « questions auxquelles cet élu s’intéresse particulièrement » 4029.
Dans les deux tiers des cas, les réponses ont été dactylographiées sur la page pré-imprimée. Dans onze départements, les réponses sont manuscrites et semblent l’avoir été par les membres eux-mêmes. Dans huit autres, on repère des formulaires remplis à la machine à écrire et d’autres au stylo. Mais cette rapide comptabilité ne permet que de repérer l’existence de filtres, pas d’en annuler les biais. Au niveau des services des chambres d’agriculture, les secrétaires administratifs ont été vraisemblablement chargés de compléter les formulaires envoyés par l’APPCA. Comment se sont-ils acquittés de leur tâche ? On ne le sait guère. Ils ont vraisemblablement eu besoin de consulter les élus pour fournir des réponses plus précises, mais d’un département à l’autre, on peut mesurer des écarts importants qui tiennent apparemment largement à la manière d’envisager le travail de renseignement par le secrétaire administratif et par les élus. De fait, les différences entre membres d’une même chambre sont souvent gommées par l’existence de ce répondant unique, tandis que les différences entre chambres d’agriculture sont exacerbées.
Se pose enfin la question de la transcription de ces informations dans les pages de l’annuaire, et l’on en vient à se demander si les fiches ont bien servi de base à celui-ci. La transcription n’est pas souvent intégrale, et le nombre de transformations et d’omissions est très élevé. On ne peut que s’interroger sur la contradiction entre la volonté de l’APPCA de collecter des informations précises, sur la « qualité » de l’élu et son exploitation, et le lissage final qui confine à la censure. S’agit-il d’une simple question de politique éditoriale ? Il ne semble pas, à l’évidence. En rassemblant une telle masse d’informations et en en filtrant le contenu pour sélectionner la part publiable de celui-ci, l’APPCA joue, à rebours, un rôle d’intermédiaire : mais loin de rendre public l’ensemble des réponses qu’elle a fait émerger par ses questionnements, elle n’en restitue que la part conforme à ses attentes, compatible avec l’image de l’institution dont elle se doit d’apparaître comme l’émanation. Or c’est dans cet interstice de l’écart à la réponse attendue que l’on peut déceler les indices des rapports entre chambres d’agriculture et APPCA, et de la façon dont ces deux institutions se pensent respectivement et mutuellement.
Plus importante par le nombre, la catégorie des exploitants l’est également par la référence qu’elle impose : les dirigeants agricoles sont avant tout des exploitants, et les élus de la FNSEA et du MODEF – dont les organisations se disent représentantes des exploitants, exploitants agricoles d’un côté, exploitants familiaux de l’autre – ne contredisent pas cette tendance. Les présidents de chambre d’agriculture correspondent exactement à ce schéma : aucun n’est issu du collège des salariés, non plus que de celui des propriétaires non exploitants. 58 % ont été élus par les exploitants et 42 % au suffrage des groupements agricoles, quand ces derniers ne représentent qu’un cinquième des membres au niveau départemental. Si l’on ne considère que les rares mentions des professions imprimées dans les pages de l’annuaire, par rapport aux années précédentes, on observe un net reflux sur le terme « agriculteur », désormais quasi absent. De même ne rencontre-t-on quasiment aucune mention de spécialisation. Les élus se définissent ou sont définis au mieux par le mode de faire-valoir, mais avec un taux de renseignement trop dérisoire pour que l’on puisse en tirer de quelconques conclusions. Or si les rédacteurs de l’annuaire avaient transcrit les informations données par les chambres sur les fiches individuelles, le tableau eût été moins impressionniste. La rubrique « élu en qualité de » regorge donc d’indices sur la manière dont les membres des chambres d’agriculture se perçoivent ou sont perçus.
Notons d’emblée qu’une petite minorité de réponses sont plaquées sur les réponses proposées en note au bas du formulaire 4030. Citons en passant ceux qui se perçoivent en tant qu’agriculteurs, exerçant une profession, et ceux qui se perçoivent en tant que représentants. C’est dans l’écart à la réponse attendue qu’on peut lire en creux la complexe identité de dirigeants en passe de devenir des « spécialistes de la représentation » et empêtrés dans la double exigence de faire valoir cette reconnaissance sans paraître trop éloignés des réalités quotidiennes de l’exploitation agricole. Eugène Leclerc, membre de la chambre d’agriculture de la Manche depuis 1959, à la rubrique « élu en qualité de », répond « conseiller général membre de la chambre d’agriculture » 4031. Alphonse Michelin, élu du collège des exploitants en Saône-et-Loire, est dit « représentant des groupements professionnels », comme son homologue Jean Revol, qui est défini comme « représentant la fédération des caves coopératives » 4032. De même, malgré l’alignement des réponses proposées sur la composition légale des collèges électoraux, les élus des groupements agricoles se disent élus en qualité d’agriculteur, d’exploitant, voire de maraîcher ou de viticulteur 4033. Mais le plus souvent, c’est la référence au groupement ou au représentant qui prime, et l’on observe une infinie variété de formulations qui suggère la récente et imparfaite intériorisation de l’existence des collèges électoraux, notamment pour ceux des élus qui l’ont été quelques années auparavant selon des modalités électorales différentes.
Du côté des exploitants, se lit la réaffirmation du statut de propriétaire en parallèle à celui d’exploitant. 55 % des membres et un président sur deux est dit propriétaire. 45 % des membres et près des deux tiers des présidents se considèrent ou sont considérés comme élus en qualité d’exploitants. La conjonction des deux termes concerne 28 % des membres et un président sur trois. Les fermiers sont nombreux – 303, soit un membre élu de ce collège sur cinq –, mais on ne compte guère que cinq présidents qui se disent fermiers : encore remarque-t-on dans que de nombreux cas, au terme « fermier » est accolé celui de propriétaire, révélant la volonté de se rapprocher de l’idéal-type du propriétaire exploitant. Les métayers ne sont guère qu’une petite douzaine : parmi eux, les situations ne se valent pas entre un métayer mayennais et les métayers viticulteurs du Beaujolais, dont Benoît Trichard, 45 ans, membre de la chambre d’agriculture du Rhône depuis 1959, administrateur de la section des vignerons du Beaujolais à la FDSEA en 1959, président de la section des métayers du Rhône et du Foyer de progrès de Belleville-sur-Saône, et secrétaire du cru "Côte de Brouilly" en 1964, qui se dit élu en qualité de « représentant des métayers du Beaujolais » 4034.
Les exploitants ne sont cependant majoritaires que de façon relative et cette catégorie écrase les autres parce que les formes taxinomiques qui ne reprennent pas ce terme ne sont pas nombreuses. On peut s’étonner de l’absence des aides familiaux, du très faible nombre de membre dits « anciens agriculteurs » ou « anciens exploitants », comme si la référence à l’exploitant dans la fleur de l’âge, maître de son exploitation, était la seule valide.
Paul M. Bouju considère qu’« assez timidement les élections de 1964 marquent l’entrée des femmes dans la représentation aux chambres d’agriculture » 4035 : on ne compte guère que 23 élues en 1964, soit moins de 1 % des sièges, mais leur présence est remarquée. Précisons cependant que deux femmes avaient été élues membres de chambre d’agriculture dès 1952. Juliette Astier, de Soyons en Ardèche, parente de Marcel Astier, le député remarqué de juillet 1940, est élue en même temps qu’Albertine Duriez l’est dans la Somme : cette dernière, dite aussi « Madame Max Duriez », éleveur, est réélue en 1959 et 1964. En 1959, huit nouvelles femmes deviennent membres de chambre d’agriculture, dans les Hautes-Alpes, la Drôme, l’Isère, mais aussi le Calvados, l’Ille-et-Vilaine, la Meuse et la Nièvre. Elles sont neuf dans l’institution à la veille des élections de 1964. Quatre seulement sont réélues et sont rejointes par 19 nouvelles recrues. Une douzaine sont des élues du collège des exploitants, trois de celui des propriétaires et huit au suffrage des groupements agricoles. En Finistère, Loire-Atlantique, Savoie et Haute-Savoie, la chambre d’agriculture compte deux élues.
Toutes deux âgées de 34 ans, Jeanine Giraud, des Hautes-Alpes, et Élisabeth Carroget, de Loire-Atlantique, sont, sur leurs fiches individuelles, respectivement désignées comme « femme de propriétaire exploitant » 4036 et « co-exploitante » 4037 sans qu’aucune de ces indications ne soit apparente dans les pages de l’annuaire où elles figurent parmi leurs homologues masculins. On remarque que seules deux des deux plus âgées des élues, la drômoise Marguerite de La Bruyère, 69 ans et Odette Bonnefoy, 53 ans, élue du Calvados, sont dites, sur leurs fiches, « propriétaire-exploitante » 4038 et « exploitante agricole » 4039 : pourtant, dans les pages de l’annuaire, elles sont présentées « propriétaire exploitant ». Sans surprise, on constate d’infimes traces de ce que Rose-Marie Lagrave a dévoilé : « être agriculteur est un métier ; en revanche être agricultrice est la simple extension des compétences et des talents d’épouse à l’activité agricole […] : ainsi le clivage féminin/masculin renvoie à autre chose que lui-même : il conduit à poser les relations entre famille et travail, entre activité professionnelle et statut matrimonial, entre capital et travail » 4040. Dans huit départements, une femme est élue au suffrage des groupements agricoles. Comme pour les autres membres élus d’après ce mode de scrutin, c’est l’engagement professionnel qui est mis en avant comme légitimant : présentes dans les section féminines des FDSEA, à la tête des CDJA et dans les groupements de vulgarisation ménagère agricole (GVMA), ces femmes évoquent cependant, dans la rubrique « nature éventuelle de l’exploitation » de leur fiche individuelle, leur activité d’agricultrice. Les informations indiquées dans cette partie des formulaires individuels peuvent en effet permettre de mieux cerner les exploitants, ceux du collège éponyme comme les élus des groupements, dont l’activité agricole n’affleure souvent que dans ces quelques lignes.
Sur le formulaire, à la question portant sur la « nature éventuelle de l’exploitation », les réponses suggérées sont : « forestière, élevage, polyculture, arboriculture, viticulture, exploitation maraîchère, etc. ». 69 % des 2632 membres des chambres d’agriculture évoquent dans leur réponse l’une ou l’autre de ces expressions, voire plusieurs. Les membres de chambre d’agriculture ne sont guère que 184, soit 7 %, à formuler une réponse ne contenant aucun de ces termes. 78 % des élus du collège des exploitants et 69 % de ceux désignés par les groupements agricoles optent dans leur réponse pour au moins l’une de ces spécialisations : seuls 6 % des élus des exploitants et 8 % des élus des groupements agricoles utilisent un tout autre champ lexical pour qualifier l’orientation de leur exploitation. Ainsi, à l’évidence, les propositions formulées par l’APPCA guident les membres dans leur remplissage du formulaire et induisent des réponses. La catégorie « polyculture » est celle dont on repère le plus d’occurrences sur les formulaires. 1173 membres l’évoquent, dont 697 se contentent de cette laconique réponse 4041.
Or quelle réalité placer derrière ce terme 4042 ? D’une région à l’autre, cela varie considérablement, mais il est possible de repérer des constantes. 27 des 34 élus de la chambre d’agriculture du Gers donnent des indications sur l’orientation de leur exploitation, dont 33 évoquent la polyculture. Contrairement à d’autres, ils explicitent leur acception de ce terme en énumérant leurs productions : ainsi d’innombrables combinaisons émergent qui mêlent maïs, blé, tabac, vigne, élevage bovin, prairie, arboriculture, fruits, élevage laitier. Dans la grande majorité des cas, les céréales sont présentes et semblent constituer le socle de l’exploitation. Ailleurs, on ne compte cependant guère qu’une vingtaine de cas où les termes polyculture et céréales voisinent dans la réponse : Marcel Martin, des Hautes-Alpes, inscrit comme réponse « polyculture (fruits, céréales, élevage bovin) » 4043, Henri Renault, de Seine-et-Marne, évoque la « polyculture céréalière » 4044, de même que Michel Garnier, d’Eure-et-Loir 4045, tandis que Richard Didier, de l’Isère, serait à la tête d’une exploitation en « polyculture (céréales) » 4046. Et, au vu des réponses, les exploitations céréalières semblent bien peu nombreuses : on ne dénombre que 64 occurrences du terme, auxquelles il faut ajouter seize fiches contenant les termes blé, maïs, seigle, orge etc. De même, la culture betteravière n’est mentionnée explicitement que quatre fois. Henri Pavard, élu de la chambre de Seine-et-Marne, se dit ainsi « propriétaire d’une ferme de polyculture intensive (betteraves) exploitée par son fils » 4047, tandis qu’Émile Bullot, dans la Somme, déclare être à la tête d’une exploitation consacrée aux « céréales, betteraves, pommes de terre, élevage de moutons et de bovins » 4048. Étienne Lux, « polyculture, houblon, betteraves » 4049. Une petite vingtaine de membres qui étaient, en 1945, membres ou dirigeants d’un syndicat betteravier affilié à la CGB 4050, parle de polyculture à propos d’une exploitation dont tout laisse à penser qu’elle est largement consacrée à la culture de la betterave à sucre.
Il faudrait se garder d’opposer une monoculture prétendument moderne à une polyculture qui serait nécessairement archaïque. Les termes vagues employés masquent une polyculture vraisemblablement le plus souvent à la pointe du progrès et axée sur le choix de quelques productions en fonction du marché, où la culture des céréales est centrale. De même que la plupart des membres de la chambre d’agriculture du Pas-de-Calais inscrivent le mot « agriculteur » dans la rubrique « nature éventuelle de l’exploitation », nombre de membres de chambre d’agriculture optent pour la réponse suggérée de polyculture, qui leur évite de dévoiler leurs choix en matière de systèmes productifs. Cette attitude est-elle liée à l’engagement professionnel, notamment dans le syndicalisme agricole général, qui s’accommoderait mal de l’affichage d’intérêts sectoriels ? On peut en douter : en effet, les élus évoquant une exploitation en polyculture ne sont proportionnellement qu’à peine plus nombreux parmi les élus du collège des exploitants qui appartiennent à une FDSEA, et l’on observe le même phénomène parmi les élus des groupements. Catégorie fourre-tout, celle de polyculture ne semble même pas exclure les cas de monoculture céréalière puisque cultiver plusieurs types de céréales suffit à justifier l’emploi de cette expression. Si 314 membres, dont 240 exploitants et 48 élus des groupements, citent à propos de leur exploitation à la fois la polyculture et l’élevage, il n’empêche que certains semblent inclure implicitement l’élevage dans un système nommé sommairement « polyculture » : ce terme ne désignerait donc pas avec certitude les cas de cultures végétales exclusives. Des tendances locales se dessinent qui tiennent largement à la réception du questionnaire par les intéressés : dans certains départements, si près de neuf membres sur dix sont dits à la tête d’exploitation en polyculture, on devine que les zones où ils sont les plus nombreux recouvrent les grandes régions céréalières 4051 – grandes cultures céréalières du Bassin parisien, polyculture à base céréalière du Nord, du Centre-Est et du Sud-Ouest, zones de polyculture à base de cultures fourragères.
La carte figurant les départements selon la part des membres de la chambre d’agriculture déclarant que leur exploitation ou l’exploitation sur laquelle ils travaillent est consacrée à l’élevage montre le contrepoint de celle figurant le pourcentage de ceux dont l’exploitation est en polyculture. Normandie, contreforts du Massif central et zone du Charolais et de la Montbéliarde, enfin l’ensemble des Alpes, sont des régions où les membres des chambres d’agriculture se disent très volontiers éleveurs. Un membre sur quatre serait éleveur, d’après les déclarations. 30 % des élus du collège des exploitants mentionnent l’élevage comme orientation de leur exploitation : ils sont plus de 50 % dans une vingtaine de départements. Rares sont ceux qui détaillent la composition de l’élevage en question. 190 membres se contentent d’inscrire le seul mot « élevage » sur leur fiche individuelle. On ne compte que quatorze occurrences du terme « bovin », une douzaine de celui d’« ovin », onze références aux porcs et à leur engraissement, cinq seulement à l’aviculture. L’absence d’information sur les fiches des membres de la chambre d’agriculture du Finistère et l’imprécision des indications jetées sur celles des membres de la chambre du Morbihan occultent la réalité de l’élevage breton, notamment porcin. L’allusion à la production laitière n’affleure qu’à 23 reprises et on ne repère qu’une seule et unique fois le mot « viande »dans les réponses.
Si d’aventure certains se sont montrés plus prolixes, cela semble tenir soit au souci d’un directeur de chambre de fournir des réponses précises au questionnaire de l’APPCA, soit à la forte spécialisation de l’exploitation, notamment dans le domaine de l’élevage, où l’excellence demeure un critère fort. Ainsi certains des membres de la chambre d’agriculture du Nord sont présentés plus longuement par le biais de leur activité. Étienne Dekeister est dit « éleveur sélectionneur en porcs "Piétrain" de reproduction » 4052, tandis que son homologue Paul Roussel est présenté comme à la tête d’un « élevage FFPN 4053 sélection PJT » 4054. Louis Raison, d’Ille-et-Vilaine, se dit 4055 exploitant d’une ferme en « polyculture et élevage sélectionné de porcs Large White » 4056 : exception qui confirme la règle d’une qualification indifférenciée qui annihile les différences locales et ne permet pas de repérer des tendances. De même, les équilibres internes à l’exploitation, pourtant cruciaux et potentiellement susceptibles d’objectiver le bien-fondé de décisions techniques et économiques, sont très rarement évoqués : Jean Poulizac, de la chambre d’agriculture de l’Eure, présente une exploitation de « 54 ha 2/3 culture et 1/3 élevage » 4057, tandis qu’Ange Prodhomme, d’Ille-et-Vilaine, évoque une exploitation en « polyculture, élevage prédominant » 4058.
Le plus marquant des écarts à la réponse attendue est la tendance de certains membres, ou plutôt des membres de certaines chambres d’agriculture, à mentionner la superficie de leur exploitation en lieu et place ou en plus de son orientation. Il ne sont guère que 45 à le faire, dont quatorze membres de la chambre d’agriculture de l’Eure et 17 de celle de Vendée. Dans ce dernier département, les indications sont particulièrement précises, dévoilant l’orientation par production, le mode de faire-valoir et la superficie exploitée 4059. Il apparaît que la polyculture élevage y domine et voisine avec une exploitation ostréicole, quelques rares vergers ou bois, et un cas de cultures expérimentales. Faire-valoir direct et fermage sont représentés à parts égales au sein du bureau. Les surfaces exploitées vont d’une quinzaine d’hectares à près de cent, excédant largement le maximum de onze hectares atteint par les « superficies de références » dans le Bocage vendéen 4060. C’est également le cas dans l’Eure, où ceux des membres de la chambre d’agriculture qui mentionnent la superficie de leur exploitation se disent à la tête d’exploitations allant de 45 à 360 hectares, soit deux à quinze fois le maximum des « superficies de références » du Vexin normand ou de la plaine d’Evreux 4061. Parmi les membres de la chambre d’agriculture de l’Eure, on compte cinq propriétaires d’exploitations de plus de 200 hectares, dont Michel Proffit, ingénieur agronome, fils de Jules Proffit, qui était secrétaire administratif de l’Office du blé 4062, exploitant 360 hectares en « polyculture » 4063. Membre d’une puissante et riche famille alliée à la famille Courtier de Seine-et-Marne 4064, Michel Proffit, âgé de 42 ans, est depuis le début des années 1950 président du CETA du Vexin-Normand, l’un des premiers CETA créés en France 4065, et au début des années 1960 il est président des sections « betteraves »et « main-d’œuvre et salaires » de la FDSEA 4066 : celui qui en 1964 est aussi président du Syndicat betteravier de l’arrondissement des Andélys est vraisemblablement à la tête d’une exploitation largement consacrée à la culture des betteraves à sucre, pudiquement dissimulée sous le terme générique de « polyculture ». Hector Gablin, de l’Indre, affiche sa situation avec plus de précision encore, lorsqu’il écrit : « propriétaire exploitant de 600 hectares en trois fermes en champagne Berrichonne, je viens de les affermer à mes trois enfants - Culture céréalière » 4067.
Si elles sont rares et donc offrent peu de prises à l’interprétation, le fait même que des membres de chambre d’agriculture aient fourni ces indications nous livre deux enseignements. D’une part, l’écart à la réponse attendue pourrait ainsi signifier que la « nature » de l’exploitation recouvre pour certains membres de chambre d’agriculture non seulement l’orientation en matière de productions et de spécialisations, mais également la superficie, et donc l’importance et le poids économique, ainsi que le mode de faire-valoir, et donc le lien au capital qu’est la terre et au travail : ce faisant, certains membres, certes à la marge, semblent promouvoir leur statut d’entrepreneur agricole, en déformant les termes du formulaire proposé par l’APPCA, à l’instar de la chambre d’agriculture de l’Indre, qui le fait explicitement en transformant la rubrique « nature éventuelle de l’exploitation » en « indiquer sommairement la nature et la consistance de l’exploitation » 4068. D’autre part, les fiches individuelles émanent de l’APPCA et sont clairement destinées à étoffer la documentation de celle-ci en vue de la publication d’une nouvelle édition de l’annuaire des chambres d’agriculture publié depuis 1955. Dans quel but certains membres se laissent-ils ainsi percer à jour en tant que gros exploitants modernistes sinon parce qu’ils auraient la volonté d’infléchir l’image de l’APPCA dans ce sens ? En réponse, pourquoi l’APPCA a-t-elle décidé de ne pas publier ces informations ?
L’absence de sources sur les buts poursuivis par la direction de l’APPCA nous conduit ici à une impasse peuplée de points d’interrogations : cette enquête sur les exploitations des membres des chambres d’agriculture était-elle inédite en 1964 ? Quels en étaient les objectifs ? Ne pouvait-ce être qu’à finalité interne à l’institution ? Induit-on un biais téléologique dans la question du fait de la composition des pages de l’annuaire publié en 1995 4069 et indiquant les principales productions ? Il nous semble que la possibilité de publier ces informations pouvait exister dans l’esprit des dirigeants de l’APPCA au moment de la rédaction du formulaire et que la volonté de canaliser les réponses en six catégories peu lisibles et pas totalement pertinentes le prouve en partie. En écho, les réponses apparaissent comme la preuve de l’existence de réactions antagonistes face à la demande de l’assemblée permanente, puisqu’alors que certains membres semblent avoir refusé de répondre à la question posée et que d’autres se coulent avec un peu trop d’aisance dans le moule prédéfini des réponses suggérées, d’autres encore devancent l’appel en mettant en avant leur activité d’agriculteur 4070. De là à y voir des divergences sur le rôle et la juste place de l’APPCA en tant que corps intermédiaire, il n’y a qu’un pas, qui ne saurait faire oublier qu’on se trouve avant tout devant le tableau de l’irréductibilité du social et de spécificités locales innombrables, que les membres des chambres semblent soucieux d’incarner.
Si la proportion de viticulteurs excède 50 % dans quatre chambres seulement – celles de l’Hérault, du Var, du Gard et de l’Aude –, elle est très importante dans les chambres d’agriculture des régions viticoles que sont le Bordelais, la Bourgogne, le Languedoc, les Côtes-du-Rhône, l’Alsace et la Champagne 4071. Sur 271 membres qui évoquent la viticulture comme « nature éventuelle de l’exploitation », 116 se contentent de ce seul mot, tandis que 155 lui ajoutent des précisions quant à la production viticole ou quant aux cultures complémentaires pratiquées. Une dizaine de présidents sont notamment viticulteurs, dans des chambres d’agriculture où une minorité de membres se déclarent tels : biais des sources ou consensus collectif autour d’une production centrale et de sa valorisation économique, cette mise en avant de certains viticulteurs semble ne pouvoir se lire qu’au vu de l’ensemble des caractéristiques de ces présidents, diversement influents, de Joseph Courau, ancien président de la FNSEA, à André Bégouin, ancien député des IPAS. La liste des membres de la chambre d’agriculture du Rhône suggère combien importante peut être également l’encadrement d’une chambre d’agriculture par les viticulteurs, nombreux du bureau aux simples membres 4072, et même hors l’institution, comme dans le cas évoqué du patronage de Jean Laborbe au début des années 1950 4073.
L’orientation maraîchère est très peu visible : à peine 60 membres mentionnent des productions s’y rattachant, dans les deux tiers des cas associées à la polyculture ou à l’arboriculture. Cette dernière n’est guère plus mise en avant par les membres des chambres d’agriculture, sauf dans des régions où elle est centrale, comme le Lot-et-Garonne, terre de culture de la prune d’Ente, les Pyrénées-Orientales, pour leurs pêchers, abricotiers et cerisiers, et la moyenne vallée du Rhône, dont l’arboriculture est alors en cours de mutation 4074. On ne s’étonnera pas de retrouver à la présidence des chambres d’agriculture drômoise et ardéchoise des arboriculteurs. Robert Genthial est président de Coopeyrieux, coopérative de fruits et légumes située à Beauchastel, et de la Fédération départementale des producteurs de fruits et vice-président de leur fédération nationale. Jean Mallein, dont l’exploitation est dite consacrée à la « polyculture et [l’]arboriculture », a des engagements plus variés : président de la Coopérative fruitière de Tournon et de la Fédération nationale pour la vigne nouvelle, il est également administrateur de la Coopérative des céréales de Valence et président du Comité départemental des céréales, président du Groupement de défense sanitaire du cheptel de la Drôme et vice-président de la Caisse locale de crédit agricole de Valence 4075. Ce dernier cas, caractéristique de bien d’autres, souligne combien la légitimité des présidents de chambre d’agriculture continue de se fonder sur une présence simultanée dans différents types d’organisations, ainsi que le souci de l’APPCA de ne pas afficher des engagements spécialisés univoques. La sylviculture serait à traiter à part : son poids infime dans les chambres d’agriculture ne doit pas masquer des enjeux économiques importants, et des profils très distincts, des propriétaires de domaines forestiers aux salariés de ces mêmes domaines.
Tout de suite après l’évocation des distinctions honorifiques, sur les fiches individuelles, vient une catégorie intitulée « titres universitaires (éventuellement) ». La formulation même de la question pose d’emblée problème : en apparence il s’agit de distinguer parmi les membres ceux qui ont suivi des études supérieures et sont les titulaires des grades universitaires reconnus, soit ceux de bachelier, licencié et docteur, avant tout. Le simple usage du terme « éventuellement » suggère que seuls quelques membres de chambre d’agriculture sont attendus sur ce terrain des titres universitaires. La survalorisation des titres universitaires se fait au détriment des diplômes non reconnus comme des titres, et encore plus au détriment de la scolarité et du niveau d’instruction, dont tous les membres de chambre d’agriculture peuvent potentiellement se prévaloir.
Les réponses sont peu nombreuses : sur les 468 membres pour lesquels une information est donnée dans la rubrique « titres universitaires », on en dénombre 128 qui sont dits bacheliers, cinquante qui seraient licenciés et seulement seize présentés comme docteurs. Sur 187 membres qui se disent ou sont dits titulaires de ces grades universitaires, seuls sept ont, en regard de leur notice dans l’annuaire des chambres d’agriculture la mention d’un quelconque diplôme. Seuls les doctorats semblent dignes d’être cités, et surtout lorsqu’il s’agit de présidents de chambre d’agriculture. Quelques rares membres de chambre d’agriculture sont présentés aussi par un diplôme, notamment un « ancien élève de l’École polytechnique » 4076, et un ancien président qui a été élève de « l’école des sciences politiques » 4077. Le fait que la mention de diplômes ne se trouve que pour seulement 21 membres de chambre d’agriculture, dont trois présidents, fait problème. Deux réponses s’imposent. D’une part, la transcription des informations relativement nombreuses fournies par les chambres d’agriculture sur les fiches individuelles n’a pas été jugée opportune, à l’évidence. D’autre part il semble que les indications finalement publiées correspondent à une volonté aléatoire des responsables de cette publication, au gré de leur propre échelle de valeur, d’un « esprit de corps » plus ou moins caractérisé, et de la nécessité de compléter des notices moins fournies.
Sur les 21 allusions à la formation trouvées dans l’annuaire, on dénombre trois ingénieurs agronomes et douze ingénieurs agricoles. Or rien que parmi les présidents de chambre d’agriculture, il se trouve douze ingénieurs agronomes ou agricoles – ces derniers issus des Écoles de Grignon, Rennes ou Montpellier – : un seul est présenté comme tel dans l’annuaire, quand ils étaient une dizaine en 1959. L’annuaire publié au début de l’année 1965 serait ainsi beaucoup moins complet sur la question, alors que le taux de renseignement aurait pu être très supérieur, du fait de l’existence de fiches individuelles fournissant des informations pour un membre de chambre d’agriculture sur six. Depuis que Luce Prault est en retraite, la connivence entre agronomes est-elle assourdie à l’APPCA ? Si l’on ne compte guère que trois présidents issus de l’INA en 1964, deux d’entre eux, Marc Ferré et Hugues de Kerret, appartiennent au bureau de l’APPCA, en tant que vice-président et secrétaire-adjoint. À des postes relativement élevés dans les services de l’assemblée permanente, se rencontrent également six ingénieurs agronomes, en charge des services documentation, technique et « relations internationales ». Parmi les membres des chambres d’agriculture, le recensement n’a pu être exhaustif : le nombre de diplômés de l’INA est cependant nécessairement largement supérieur à 24, nombre de membres dits ou se disant ingénieurs agronomes sur les fiches individuelles.
90 membres se disent ingénieurs. 56 sont présentés comme ingénieurs agricoles, dont huit issus de l’École de Grignon, cinq de Montpellier et deux de Rennes. Plus nombreux sont ceux qui affichent un diplôme d’ingénieur agricole obtenu à l’institut agricole de Beauvais – treize – ou de l’École supérieure d’agriculture d’Angers – treize également –, plus rarement – dans cinq cas – de l’institut agricole de Toulouse. 28 ingénieurs agricoles citent ce diplôme sans mentionner l’école où la formation a été suivie. Une douzaine de membres de chambre sont cités dans l’annuaire des chambres d’agriculture comme ingénieurs agricoles : si neuf d’entre eux mentionnent ce diplôme sur leur fiche individuelle, ce n’est pas le cas des trois restants, ce qui induit que le travail de préparation des informations à publier dans l’annuaire a été très complexe, artisanal 4078, et qu’il s’est autant agi de filtrer certaines informations que de les compléter.
L’APPCA semble soucieuse de ne pas pointer une réalité modeste ? Celle du faible nombre de membres de chambre qui se déclarent issus des écoles d’agronomie ou des écoles supérieures d’agriculture. 160 membres évoquent en effet une formation agricole, dont une quarantaine dans des écoles régionales d’agriculture, des écoles pratiques d’agriculture, ou par le biais de cours par correspondance, notamment. Ces formations, variées, ne sont à l’évidence pas assez prestigieuses pour que l’APPCA ait jugé bon de les citer, dans sa volonté initiale de recherche de titres universitaires assimilables à des distinctions. 52 formations juridiques sont à l’actif des membres de chambre : 37 membres sont licenciés en droit et dix sont docteurs en droit. Ces diplômes ne sont cités à l’actif des membres dans l’annuaire que dans les cas de trois présidents ou anciens présidents. Contestée dès les années 1930, la présence de membres exerçant une profession juridique – ou du moins détenant les diplômes qui conduisent à l’exercer – dans les chambres était alors tolérée : dans les années 1960, associée à la rente foncière, elle paraît apparemment trop éloignée de l’image d’organismes composés d’agriculteurs exploitants pour devoir être rendue publique.
Parmi la minorité de membres de chambre d’agriculture qui complètent cette rubrique, plus d’une centaine évoquent leurs études primaires ou secondaires : une cinquantaine cite spontanément le certificat d’études, primaires ou primaires supérieures, en guise de « titre universitaire », une quinzaine évoque des études secondaires, voire l’obtention du « premier bac », tandis qu’une trentaine cite le brevet élémentaire. Il serait absurde de tirer de quelconques statistiques de réponses aussi lacunaires et incomparables entre elles : Gilbert Bosquet, élu de la Manche, âgé de 41 ans, et Marcel Desmeroux, élu du Lot-et-Garonne, 76 ans, sont certes tous deux titulaires du « brevet élémentaire », sans que cela ne révèle chez eux l’existence d’un même « inconscient d’école » 4079. Ces allusions aux études primaires ou secondaires apparaissent comme le témoignage, de la part des déclarants, d’une certaine fierté à avoir atteint un niveau d’instruction auquel la génération précédente n’avait que peu accès 4080 : mais elle est traduite par l’APPCA comme un hors sujet puisqu’aucune de ces indications ne filtre dans les pages de l’annuaire. Aussi reste-t-on abasourdi en lisant la réponse, manuscrite, de Marcel Cazale : « sait lire, écrire... et compter en se servant de ses doigts » 4081. Âgé de 31 ans, ce nouvel élu de la chambre d’agriculture des Basses-Pyrénées figurait sur les listes du collège des exploitants. Le jeune fermier, sur une exploitation qu’il dit consacrée à la « polycult.[ure] », est entré au CDJA et à la JAC en 1958 « avec pour mission d’organiser des stages d’hiver dans les cantons » : a posteriori au moins, il estime avoir débuté en participant au « grand débat de la formation à la vulgarisation », au moment de « la transition vers le maïs hybride, l’apparition de la motorisation et la découverte du gaz de Lacq… » 4082. En 1964, il est dit « secrétaire général de la CDJA [sic] » et est élu secrétaire-adjoint de la chambre d’agriculture. Sans vouloir monter en épingle un cas isolé, il semble qu’il s’agit bien, sur le ton de l’ironie, d’un cas très significatif de non-reconnaissance de la pertinence du questionnaire et de la légitimité de l’enquêteur, qui souligne le décalage entre l’APPCA et les chambres d’agriculture.
Est-ce à dire que tout un pan de la formation d’une génération reste dans l’ombre ? Certainement. On ne s’étonnera guère de ne pas trouver dans la rubrique « titres universitaires » de mentions de stages effectués dans le cadre de l’ACJF, de la JAC ou de l’Institut de formation pour les cadres paysans (IFOCAP) 4083. Non que l’on puisse évaluer la proportion de membres issus de ce creuset moderniste, destiné à diffuser et approfondir le personnalisme mouniériste ébauché depuis les années 1920 par les jacistes, et à « élargir la base sociale du groupe fondateur » 4084, mais l’absence totale d’allusion à ces lieux de formation dans les fiches individuelles trahit une évidente autocensure. Certes, ces membres de chambre d’agriculture ont simplement pu s’abstenir de toute indication dans la rubrique « titres universitaires » en arguant de ce que leur itinéraire ne leur permettait de se prévaloir d’aucun de ces titres, mais il semble bien plutôt que toute allusion à une formation non strictement scolaire ait été absente des fiches individuelles parce que les membres de chambre se sont autocensurés à ce sujet. L’APPCA serait-elle perçue comme désireuse de ne pas mettre en lumière la formation dissonante de la nouvelle génération, à elle seule porteuse de contestation de l’ordre antérieur, fondé sur la « domination symbolique de la paysannerie » 4085 ?
Voir Annexes. Dossier n° 11. Tableau 6.
Voir Annexes. Dossier Méthodologie.
Des réponses sont proposées : propriétaire ou usufruitier non exploitant, propriétaire exploitant, fermier, métayer, ouvrier agricole (chef de culture, régisseur), ou représentant des groupements professionnels.
Les réponses suggérées sont : « forestière, élevage, polyculture, arboriculture, viticulture, exploitation maraîchère, etc. »
Arch. APCA, Élections 1964. Gard à Isère, 1964, Fiches individuelles des membres.
Soit, rappelons-le :
- propriétaire ou usufruitier non exploitant
- propriétaire exploitant, fermier, métayer
- ouvrier agricole (chef de culture, régisseur)
- représentant des groupements professionnels
Arch. APCA, Élections 1964. Manche à Moselle, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Bas-Rhin à Seine-et-Marne, 1964, Fiches individuelles des membres.
Voir Annexes. Dossier n° 11. Tableau 7.
Arch. APCA, Élections 1964. Bas-Rhin à Seine-et-Marne, 1964, Fiches individuelles des membres.
Paul M. BOUJU, Les élections aux Chambres d’agriculture en 1964…, ouvrage cité, f° 113.
Arch. APCA, Élections 1964. Ain à Aube, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Jura à Maine-et-Loire, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Corse à Finistère, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Aude à Corrèze, 1964, Fiches individuelles des membres.
Rose-Marie LAGRAVE [dir.], Celles de la terre. Agricultrice : l’invention politique d’un métier, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 1987, 254 p., p. 233.
Voir Annexes. Dossier n° 11. Tableau 8.
Communément, la polyculture désigne un système agricole comprenant plusieurs productions. Selon le Robert, la polyculture est la « culture simultanée de différents produits sur un même domaine, dans une même région ».
Arch. APCA, Élections 1964. Ain à Aube, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Bas-Rhin à Seine-et-Marne, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Corse à Finistère, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Gard à Isère, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Bas-Rhin à Seine-et-Marne, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Seine-et-Oise à Vienne, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Bas-Rhin à Seine-et-Marne, 1964, Fiches individuelles des membres.
Annuaire betteravier, 1945-1946, Paris, Confédération générale des planteurs de betteraves industrielles, s.d., 284 p.
Voir Annexes. Dossier n° 11. Dossier cartographique.
Arch. APCA, Élections 1964. Nièvre à Pyrénées-Orientales, 1964, Fiches individuelles des membres.
Française frisonne pie noire.
Arch. APCA, Élections 1964. Nièvre à Pyrénées-Orientales, 1964, Fiches individuelles des membres.
Car les formulaires des membres de ce départements sont complétés par chaque membre et non dactylographiés.
Arch. APCA, Élections 1964. Gard à Isère, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Corse à Finistère, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Gard à Isère, 1964, Fiches individuelles des membres.
Voir Annexes. Dossier n° 11. Tableau 9.
« Superficies de références », dans L’Information agricole, 2e n° de juillet 1965. Normes obtenues par le ministère de l’Agriculture en divisant la surface par le nombre d’exploitations de chaque région, selon J.-B. CHOMBART DE LAUWE, « Chapitre 4 : Avons-nous une politique agricole aujourd’hui ? », dans Économie rurale, n° 79-80, 1969, pp. 59-79.
Ibidem.
Who’s who in France. Qui est qui en France, 1971-1972, Paris, Editions Jacques Lafitte, mars 1971, 1595 p.
Arch. APCA, Élections 1964. Corse à Finistère, 1964, Fiches individuelles des membres.
http://genealog.fr/ferlab/courtier.html
Bulletin des centres d’études techniques agricoles (CETA), n° 21, juillet-août 1955. Liste des CETA, pp. 247-251.
Guide national agriculture 1959-1962.
Arch. APCA, Élections 1964. Gard à Isère, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Gard à Isère, 1964, Fiches individuelles des membres.
APCA, Annuaire des Chambres d’Agriculture, 1995-2001, Paris, APCA, 1995, 464 p.
Sur 2632 membres, 626, soit 23 %, ne répondent pas à la question posée par l’existence sur les fiches individuelles de la rubrique « nature éventuelle de l’exploitation », 1048, soit 40 %, répondent en optant pour une seule des réponses suggérées, à l’exclusion des réponses incluant d’autres précisions, 771, soit 30 %, utilisent une ou plusieurs des catégories proposées, qu’ils combinent et complètent à leur façon, et enfin 187, soit 7 %, répondent sans utiliser aucune des réponses suggérées par l’APPCA.
Voir Annexes. Dossier n° 11. Dossier cartographique
Voir Annexes. Dossier n° 11. Tableau 9.
Voir supra Chapitre 4. A. Les effets de l’avis du Conseil d’État, p. 454.
Cécile PRALY, « Le processus de reterritorialisation en questions : l’exemple de l’arboriculture de la moyenne vallée du Rhône », dans Méditerranée,2/2007, n° 109, pp. 41-46.
Annuaire APCA 1964.
Arch. APCA, Élections 1964. Manche à Moselle, 1964, Fiches individuelles des membres.
Arch. APCA, Élections 1964. Seine-et-Oise à Vienne, 1964, Fiches individuelles des membres.
Des fragments de versions préparatoires de l’annuaire ont été trouvés dans les archives de l’APPCA : elles sont faites de collages de notices découpées et agrémentées de corrections manuscrites.
Soit « l’ensemble des structures cognitives qui dans ce transcendantal historique est imputable aux expériences proprement scolaires et qui est donc en grande partie commun à tous les produits un même système scolaire ». Pierre BOURDIEU, « L’inconscient d’école », dans Inconscients de l’école .– Actes de la recherche en sciences sociales, volume 135, décembre 2000, pp. 3-5.
Cette question de l’arrière plan des trajectoires scolaires individuelles est centrale dans le travail d’Ivan BRUNEAU, La Confédération paysanne : s’engager à « juste » distance, thèse de doctorat de science politique, sous la direction de Bernard Pudal, Université Paris X-Nanterre, 2006, 2 volumes, 627 f° ; Ivan BRUNEAU, « Représenter les paysans à partir d’une position marginale. Les militants de la Confédération paysanne et leurs appartenances subjectives au monde agricole », dans Annie ANTOINE et Julian MISCHI [dir.], Sociabilité et politique en milieu rural, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008, pp. 445-456.
Arch. APCA, Élections 1964. Nièvre à Pyrénées-Orientales, 1964, Fiches individuelles des membres.
« 13 mai 1957, l’Ader », dans Le journal des 50 ans de l’ADER.– Principe actif, n° 75, novembre 1957, p. 7. http://www.ader-conseil.com/media/00/00/67ca0d1b2283ed65f962bbf2074843be.pdf
À l’exception de Gérard Popineau, élu de l’Indre, mais dans ce département le formulaire a été reformulé et la rubrique transformée en « diplômes et titres universitaires » : il mentionne le certificat d’études primaires et un « stage IFOCAP ». Arch. APCA, Élections 1964. Gard à Isère, 1964, Fiches individuelles des membres.
Bernard BRUNETEAU, « La construction d’une nouvelle élite paysanne en France. Des sessions de la JAC à la mise en route de l’IFOCAP (1945-1966) », dans Kreiz. Études sur la Bretagne et les Pays Celtiques, n° 10, 1999, pp. 279-296.
Claude GRIGNON, « L’enseignement agricole et la domination symbolique de la paysannerie », dans Actes de la recherche en sciences sociales, n° 1, janvier 1975, pp. 75-97.