1924-1974 : la lisibilité d’une histoire dense par les « jalons biographiques »

En quoi les choix méthodologiques adoptés dans le cadre de cette thèse ont-ils amélioré et enrichi les connaissances préexistantes sur les chambres d’agriculture, leur assemblée permanente, et le rôle qu’elles ont joué dans le champ des organisations professionnelles agricoles ? Devant une situation contradictoire — la profusion d’archives institutionnelles inédites, son inégale répartition au long de la période étudiée, et l’inégale « célébrité » 4452 de ses membres —, notre démarche a été celle de la confrontation des sources privées — issues des archives de l’APCA — et des sources publiques, parallèlement à une vaste enquête inspirée de la méthode prosopographique, visant à saturer les fichiers d’informations relatives aux membres et aux présidents des chambres d’agriculture. Plus qu’à une réelle étude des carrières ou des trajectoires, entendues comme quasi continues, inaccessible à l’échelle collective et nationale, nous avons avancé empiriquement, au gré des jalons qu’il nous était possible de poser. Au terme de l’étude, et sans en répéter les conclusions successives, tentons de faire le bilan de cette approche.

Se dégage sans équivoque le poids de la Corporation paysanne. Suspectée en théorie — en tant qu’organisation unitaire et autoritaire imposée au cours de la période d’éclipse des chambres d’agriculture et de l’APCA —, la vocation de « goulet d’étranglement » de l’organisation agricole vichyste se vérifie amplement à l’examen minutieux des trajectoires des membres et des présidents de chambre d’agriculture. Rappelons quelques chiffres. Quarante des 90 présidents de chambre d’agriculture sont membres du Comité régional d’organisation corporative (CROC) de leur département en 1941. 32 présidents de 1942 — puisque les chambres départementales continuent de se réunir jusqu’en 1943 — sont membres du Conseil régional corporatif de l’Union régionale corporative agricole (URCA) de leur département en 1942. À la fin de l’année 1943, au moment du renouvellement des URCA, ils sont 38. Et les membres des chambres régionales d’agriculture nommés par Vichy en janvier 1944 sont, pour les deux tiers d’entre eux, issus de l’institution mise en place par la loi de janvier 1924 : 63 présidents en fonction en 1943 sont nommés membres de la chambre régionale en 1944 et, quand bien même ils n’ont pas eu à y siéger, puisque le décret est resté lettre morte jusqu’à la Libération, cela prouve à la fois leur maintien dans le réseau des personnes mobilisables, pour les membres des URCA et pour le ministère, et leur ambivalente position de notables, à la fois honnis par Vichy et incontournables.

Les archives de l’institution dévoilent un pan méconnu de son histoire : la « résurrection »des chambres d’agriculture et de leur assemblée permanente, entre 1948 et 1952, n’est pas un retour au statu quo ante bellum, loin de là. Le dépouillement de l’ensemble de la correspondance échangée entre les survivants des chambres d’agriculture et les représentants de l’APPCA permet de considérer les conséquences du contexte et des conditions de la refondation. Les présidents vieillissants, compromis et fatalistes font pâle figure aux côtés de quelques membres de chambre d’agriculture plus jeunes et plus déterminés, ainsi que d’électrons libres étrangers à l’histoire des chambres d’agriculture mais amenés, par intérêt, à favoriser leur réveil, et enfin de quelques secrétaires administratifs militants, à la tête desquels figure l’atypique et omniprésent Luce Prault. La seconde partie de la thèse est entièrement traversée par cette figure, qui incarne les motivations de l’après-guerre, entre anti-communisme et carriérisme, et qui permet de pointer les réflexes corporatistes des années 1950 et le développement technocratique de l’institution, à tous les échelons. C’est le sens des biographies insérées dans le corps du texte : loin d’être illustratives, elles se veulent des moments privilégiés d’observation de l’articulation entre les dimensions individuelles et collectives.

Sans remise en cause du « retour des évincés » 4453, mais au contraire en en accentuant le trait, l'observation fine de la succession de jalons décisifs permet de dévoiler l’existence d’un « second retour des évincés », et donc de temporalités enchâssées et complexes. Les portraits des membres du bureau de l’APPCA de 1952 pointent le dénominateur commun des dirigeants d’alors : arrivés aux responsabilités dans les années 1930, passés par les instances corporatives, souvent au plus au niveau hiérarchique, ayant fait leur retour dans les organisations syndicales agricoles et à la une de leurs organes de presse dès 1946, ces chantres de l’« unité paysanne » conçoivent, pour les plus actifs d’entre eux, leur action dans la continuité des années 1930 et 1940. Ces figures ne doivent pas occulter le tableau d’un triple retour. En 1952, lors des élections aux chambres d’agriculture, 504 membres, soit un quart des élus, sont des membres sortant des chambres d’agriculture de 1939 qui ont été réélus : marquant une solution de continuité toute relative. Outre le nombre non négligeable de dirigeants de la Corporation paysanne considérés comme devant être destitués par l’ordonnance du 12 octobre 1944 4454 et qui sont élus membres d’une chambre d’agriculture — 56 dont 21 deviennent président —, se lit la forte proportion d’anciens corporatistes parmi les membres élus — près de 20 % — et surtout parmi les présidents, dont plus de la moitié sont passés par la Corporation paysanne. De manière plus discrète, les chambres d’agriculture ont été, en 1952, le lieu où a pu s’effectuer le retour de dirigeants corporatistes dont les noms n’apparaissent pas dans les sources entre 1945 et 1952, comme une dernière chance pour des carrières de dirigeants marqués, à leur aval ou dès les premiers mandats, d’un sceau indélébile.

Ainsi, l’observation de Gordon Wright, qui estime qu’un tiers des syndics régionaux et des syndics adjoints auraient eu des fonctions syndicales importantes après guerre 4455, apparaît très sous-estimée : sur un total d’un peu plus de 200 syndics régionaux et syndics adjoints, 151 ont été identifiés dans les chambres d’agriculture en 1952 et après. Car le « second retour des évincés » se traduit également par l’existence d’une majorité de présidents ex-corporatistes à l’APPCA tout au long des années 1950, avant que les élections de 1959 ne voient le nombre des présidents anciens membres d’une URCA passer en dessous de la barre des 50 % 4456. Mais tandis que le poids relatif des anciens de la Corporation paysanne diminue dans les chambres d’agriculture, le CPG et a fortiori le bureau de l’APPCA demeure tenu par d’influents ex-corporatistes, au premier rang desquels le tandem René Blondelle et Marc Ferré s’impose avec évidence. Éclairant les crispations corporatistes des années 1950 autour de la gestion des zones-témoins, ce gap entre chambres d’agriculture et APPCA est encore plus éloquent lorsque l’on analyse la manière dont l’assemblée permanente a utilisé l’enquête sur l’exploitation à 2 UTH pour étendre une légitimité fragile. Luce Prault et ses successeurs, ainsi que les présidents les plus hostiles à la réforme des structures que le CNJA appelle de ses vœux et qu’Edgard Pisani s’apprête à mettre en œuvre, opèrent une singulière synthèse en se saisissant de l’enquête par la voie de sa problématisation. L’énergie et l’habileté rhétorique déployée pour nier le caractère sélectif du concept des 2 UTH — à contre courant des chambres d’agriculture qui ont souvent admis la nécessité de celui-ci — ne s’expliquent que par les fondements agrariens de l’institution et son incapacité à discuter l’existence d’un « intérêt général agricole » sans remettre en cause sa propre légitimité à exister, depuis les lois de 1924 et 1935 qui font des chambres d’agriculture et de l’APPCA les représentantes de ce mythe caractéristique de la pensée agrarienne la plus élémentaire. Si la détention d’armes statistiques est d’abord soumise à un objectif immédiat, celui de disposer d’arguments apparemment scientifiques pour débattre de l’opportunité de la réforme des structures, sa valorisation à long terme s’inscrit bien dans une volonté de dépouiller l’État de ses prérogatives, dans une conception corporatiste qui n’a rien de « néo » 4457.

Ce n’est que par l’examen patient et acharné des infimes différences entre le matériau documentaire et son issue éditoriale que constitue l’Annuaire des chambres d’agriculture de 1965 et par la discussion point à point des assertions formulées par une lecture trop exclusivement politique, que la crispation agrarienne de l’APPCA du mitan des années 1960 apparaît. Tandis que le développement technocratique des chambres et de l’APPCA se poursuit, avec les apparences d’expérimentations audacieuses, le raidissement est palpable. Même lus en pointillés, par les seuls mandats, au détriment des engagements militants, de l’adhésion à la manifestation, les engagements politiques analysés dans une perspective longitudinale disent bien le passage du relatif œcuménisme de l’entre-deux-guerres à un confinement à la droite des gaullistes : déjà manifeste dans l’opposition au Front populaire, le dénominateur anti-communiste des dirigeants de l’APCA est encore lisible à la fin des années 1960, face à la montée du MODEF, aux retombées de mai 1968 et aux scissions du syndicalisme agricole — le dorgériste Louis Fouilleul ne s’y trompe pas qui y reconnaît les siens.

Le travail issu du traitement des données contenues dans les annuaires permet de débarrasser le sujet de la gangue poussiéreuse des seules notices de dictionnaires. Percevoir, même imparfaitement, les organisations de part et d’autre des appartenances, révèle la réalité des intrications entre organisations. Se dégage, dans les années 1930 comme dans les années 1960, une part de l’enjeu possible du cumul des fonctions. Pour les dirigeants agricoles qui investissent les offices agricoles départementaux, dans les années 1920, puis qui sont élus aux chambres d’agriculture, pour les dirigeants de FDSEA qui phagocytent les élections aux chambres d’agriculture dans les années 1950 et 1960, se dégagent clairement des stratégies collectives, au-delà du cursus honorum notabiliaire. Mais si dans le cas des offices, il est possible de déceler entrisme et captation d’expérience, les formes d’intrication repérées dans les années 1950 et 1960, principalement entre FDSEA et chambres d’agriculture, témoignent avant tout de la neutralisation, voire de la mise sous tutelle. Se donner les moyens de percevoir les connexions entre organisations, c’est également tester l’insertion de l’institution dans un système, par les engagements de ses membres. Se détache une vision du « milieu agricole parisien » des années 1930 qui bat en brèche l’image de notables rustiques que certains dirigeants veulent se donner : c’est un vaste groupe de double-résidents, rompus aux us de la capitale, qui dirigent l’AP(P)CA, qui y présentent des rapports, entre la Maison des agronomes et le Jockey-club, entre l’Académie d’agriculture et le Sénat.

Dans les préfectures de département, la topographie des organisations professionnelles agricoles est dense et se vit sous le signe de cohabitations diverses. Il serait faux de croire qu’avec l’unification des organisations agricoles survenue avec Vichy, puis maintenue après la Libération, ont disparu les contingences présidant au partage de locaux ou d’immeubles. Dans les années 1950, la cohabitation chambre d’agriculture-DSA reste effective dans un tiers des cas et elle s’accompagne souvent d’une coexistence paisible, voire d’une collaboration fructueuse. C’est après la loi du 28 décembre 1959, qui améliore considérablement le financement des chambres d’agriculture en déplafonnant la contribution additionnelle à l’impôt sur les propriétés non bâties, que s’observe un net mouvement de différenciation des adresses des sièges sociaux des chambres d’agriculture vis-à-vis de celles des DSA. Et à la fin des années 1960, commence la grande vague de construction de « Maisons de l’agriculture » modernes et vastes, où cohabitent souvent de nombreuses organisations agricoles.

L’outil informatique, qui permet de mettre en relation des informations pléthoriques, et de manipuler des données relatives aux fonctions occupées simultanément, comporte des risques : son usage induit une forme de nivellement, voire conduit à adopter plus ou moins consciemment une posture fonctionnaliste. Or il semble que le protocole d’écriture — visant à alterner et à articuler variables collectives fondées sur des données statistiques et dévoilement des biais et des adaptations par le truchement d’exemples, d’incursions dans les départements, de biographies critiques et d’épisodes envisagés sous l’angle micro-historique — permet d’éviter de sombrer dans cette ornière, en mettant l’accent sur les taxinomies et sur les évolutions diachroniques fines. Car ce qui ressort enfin de l’analyse des connexions agrariennes dans ce champ saturé, c’est la nécessité de l’existence d’investissements différenciés : pour que l’institution existe — et pour y prétendre elle doit avoir une marge d’autonomie suffisante dans le champ — il lui faut trouver des acteurs qui avant tout, « sont chambres d’agriculture » 4458. Cela n’empêche pas les cumuls, mais cela peut intervenir quand la phase de plus grande activité des dirigeants est dépassée, quand, après avoir laissé à un autre la présidence de la FDSEA ou de la Mutualité agricole, le repli sur la chambre d’agriculture s’accompagne d’un investissement important sur cette fonction principalement. Si cette situation est celle de Joseph Faure puis de René Blondelle, mais également de Marc Ferré, de Henri Chatras et de Louis Richier, puis de Pierre Collet, de Raphaël Rialland et d’autres, cela s’applique aussi aux plus obscurs présidents départementaux qui ont présidé au démarrage des services des chambres dans les années 1950 et 1960. Enfin, est-il besoin de préciser qu’« être chambres d’agriculture » n’est pas l’apanage des seuls élus ? Luce Prault et ses homologues départementaux ont opéré le même choix, certes à l’opposé du pantouflage, mais bien dans le service militant.

L’approche par les jalons biographiques permet également de repérer des constantes, tout au long de la période. Parmi celles-ci, s’impose une perception à la fois enrichissante et frustrante de ces « notables » que seraient les présidents de chambre d’agriculture. Notre approche, outre qu’elle délivre des portraits figés et univoques, offre, dans le meilleur des cas la possibilité de briser le glacis lisse qui entoure les dirigeants agricoles : en déconstruisant l’image qu’ils veulent donner d’eux-mêmes et que l’on veut bien donner d’eux, il est envisageable d’accéder à une historicisation fine de leurs engagements et de leurs choix. L’accès à la correspondance, notamment à celle échangée au cours de la paroxystique période de refondation des chambres, ouvre une fenêtre sur leurs expériences, sur leur vie quotidienne et sur les réseaux informels qui maillent les départements.

Des limites doivent être soulignées qui justifient notre refus de prétendre avoir effectué une réelle étude prosopographique : nous avons plutôt tenté une approche souple 4459, une démarche empirique face au « foisonnement des sources, foisonnement nécessaire pour saturer l’information de l’historien et pour lui permettre de rendre compte du jaillissement de la réalité sociale » 4460. La complexité du rapport au métier d’agriculteur n’a guère pu être que suggérée : voilée, invisible, la pratique de la profession agricole des présidents de chambre reste dans l’ombre. Aussi il conviendrait d’explorer des voies nouvelles pour permettre d’approcher les pratiques agricoles dans une perspective historique, comme d’étudier la propriété et l’exploitation au 20e siècle 4461. Cependant, parallèlement et hors de la seule voie empruntée par les jacistes modernisateurs, il semble que l’on puisse discerner l’ouverture d’une artère d’accession à la notabilité par le biais des responsabilités dans les organisations agricoles, laquelle, étant considérée comme découlant d’une position d’excellence professionnelle, n’a plus besoin d’en faire la preuve et en paraît même déconnectée, à moins qu’elle ne pallie un relatif échec, comme dans le cas de Lucien Biset. Dans l’optique « de réduire la dissymétrie entre les deux versants de la mobilité sociale » 4462, il conviendrait peut-être d’intégrer ce fragile postulat dans une étude plus vaste, considérant les élites sociales dans le temps long et repositionnant la problématique du déclassement sur le plan collectif et territorial 4463.

C’est, enfin, une autre limite que celle des ressorts de l’action des notables que sont les présidents. En particulier, la dimension du catholicisme social n’a pu être que peu développée, et sans lien avec un quelconque éclairage sur leur pratique religieuse, absent des sources. Sont-ils des entrepreneurs agricoles pour qui « l’action collective est un choix privilégié, destiné à assurer leur reproduction, à une époque caractérisée par des profonds bouleversements économiques et sociaux » 4464 ? Des premiers présidents – physiocrates mondains, avocats entichés de viticulture, aristocrates érudits aux profils ressemblant à ceux de leurs homologues du 19e siècle – aux présidents de 1970, le fossé peut sembler infranchissable. Pourtant il semble que reflue la visibilité des « demeures de la distinction » 4465, plus que la réalité d’une distinction qui demeure. Objectivée par des indices tels que les décorations – 50 % des membres de 1970 et 75 présidents d’alors sur 89 mentionnent au moins une décoration, presque toujours le Mérite agricole –, ou le maintien d’une proportion stable de présidents de chambre d’agriculture figurant dans les pages du Who’s who ou du Bottin mondain, une certaine stabilité semble aller dans le sens d’un exercice du pouvoir qui serait « un devoir, [un] véritable mandat en raison des avantages cumulés du prestige, du mérite, de la fortune et de la disponibilité » 4466. Derrière cette continuité toute relative, doit être envisagée la réalité de la nécessité d’une alliance avec la technocratie pour maintenir une domination.

Le rôle des « administratifs » mériterait d’être plus longuement étudié, des années 1930 aux années 1980 au moins, et pas seulement à l’APCA, mais bien dans l’ensemble des organisations agricoles, voire en comparaison avec d’autres corps intermédiaires. Parallèlement, se fait sentir le besoin de mieux connaître ces promotions d’ingénieurs qui déferlent dans les organisations, côté élus et côté administratifs, dans les administrations et dans les entreprises privées : les conditions de réalisation d’une véritable prosopographie des « Agros » et des « Agris » sont réunies, qui dévoilerait la réalité de carrières menées entre public et privé, entre agriculture, administration, syndicalisme et industrie. S’articulant avec une perception fine des organisations professionnelles agricoles, au sens large, mais également des établissements d’enseignement et de recherche, une telle recherche éviterait l’écueil d’études de cohortes déconnectées du champ ou de galeries de portraits. La perception des voies de la reproduction sociale et du maintien de la domination des élites 4467 s’en trouverait-elle affinée ? Comment inconscients d’école 4468, prestige des titres 4469 et expériences collectives 4470 contribuent-ils à façonner le paysage professionnel agricole français et européen ? Pourrait-on par ce biais accéder à une chronologie fine des évolutions inhérentes à l’histoire de la technocratie agricole du long 20e siècle 4471 ?

Notes
4452.

Claire Lemercier évoque la « discrétion de l’institution, [et la] célébrité de ses membres ». Claire LEMERCIER, La Chambre de commerce de Paris, 1803-1852 : un "corps consultatif" entre représentation et information économiques, thèse de doctorat d’histoire, sous la direction de Gilles Postel-Vinay, École des hautes études en sciences sociales, 2001, 3 volumes, 1222 p, p. 29.

4453.

Pierre BARRAL, Les agrariens français de Méline à Pisani…, ouvrage cité, p. 289.

4454.

Soit « toute personne ayant été nommée aux fonctions de membre, membre adjoint ou délégué du conseil national corporatif agricole, de la chambre syndicale nationale, de syndic régional ou syndic régional adjoint d’une union corporative agricole, ainsi que de membre ou délégué des groupes spécialisés par production ou catégories de production, membre ou délégué de la commission de l’organisation corporative paysanne ». Journal officiel de la République française, vendredi 13 octobre 1944, Ordonnance du 12 octobre 1944.

4455.

« Un pointage sommaire des cadres de la Corporation montre que, sur environ 150 syndics régionaux et syndics régionaux adjoints, un tiers retrouvèrent après la guerre des positions de premier plan dans le mouvement syndical ou des fonctions politiques ». Gordon WRIGHT, La révolution rurale en France..., ouvrage cité, p. 137.

4456.

Mais alors, comme le note encore le chercheur américain : « à un congrès de l’APPCA, tenu en janvier 1959, 26 des délégués présents avaient été syndics régionaux ou syndics adjoints de la Corporation ». Ibidem, p. 137. Nous arrivons quant à nous au chiffre de 29 présidents en fonction en janvier 1959 qui ont été syndics régionaux ou syndics adjoints entre 1942 et 1944.

4457.

Pierre MULLER et Guy SAEZ, « Néo-corporatisme et crise de la représentation », dans François d’ARCY [dir.], La représentation, Paris, Economica, 1985, 250 p, pp. 121-141 ; Michelle RUFFAT, « À quoi sert le néo-corporatisme ? », dans Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 13, janvier 1987, pp. 95‑104.

4458.

En référence à l’expression utilisée par Gilbert Delaunay et expliciter dans notre Chapitre 8. A. Votes et appartenances : « être chambres d’agriculture » 3639 784. Entretien avec Gilbert Delaunay, directeur honoraire de la chambre d’agriculture de la Savoie, le 25 mars 2003.

4459.

C’est notamment ce à quoi tend le travail de Jean-Philippe Luis. Voir : Jean-Philippe LUIS, « La croissance ambiguë du Léviathan dans l'Europe du 19e siècle : l'exemple de la rationalisation de l'État Espagnol », dans Revue historique, 1999/3, n° 123, pp. 483‑506.

4460.

Claude‑Isabelle BRELOT, « Conflits et déclassements : la légitimité de l’histoire des élites en question »..., article cité, p. 498.

4461.

À la façon dont a procédé Martine Bacqué pour ses recherches de doctorat : Martine BACQUÉ, Petites exploitations rurales en Pays basque français (1850-1900), thèse de doctorat d’histoire, sous la direction de Jean-Luc Mayaud, Université Lyon 2, 2004, 2 volumes, 403 et 180 f°. ; ou du travail mené par Bertrand Goujon : Bertrand GOUJON « Le grand domaine aristocratique dans le monde rural en France et en Belgique au 19e siècle : l’exemple de trois propriétés de la famille d’Arenberg (1820-1919) », dans Ruralia, n° 14‑2004, pp. 45-74.

4462.

Claude‑Isabelle BRELOT, « Conflits et déclassements : la légitimité de l’histoire des élites en question »..., article cité, p. 498.

4463.

Le Laboratoire d’études rurales (LER) projette, pour 2011, l’organisation, sous la forme d’un colloque, d’une synthèse historique et sociologique sur les élites sociales dans leur rapport à la dynamique des sociétés et des espaces ruraux. Intitulée « La ruralité en question (19e‑20e siècles), entre formes spatiales et formes sociales de marginalisation et de déclassement », elle ambitionnerait d’étudier l’articulation entre le déclassement d’une partie des élites vivant de la rente foncière aux 19e et 20e siècles et la marginalisation d’une partie des espaces ruraux dans la dynamique de la croissance moderne. Ce projet portera sur le lien aux territoires des élites, sur leur rôle dans le développement rural et sur la médiation entre sociétés locales et sphères dirigeantes de l’État.

4464.

Maria MALATESTA, « Une nouvelle stratégie de reproduction : les organisations patronales agraires européennes (1868-1914) », article cité, p. 217.

4465.

Philippe GRANDCOING, Les demeures de la distinction…, ouvrage cité.

4466.

Claude-Isabelle BRELOT, La noblesse réinventée… ouvrage cité, p. 509.

4467.

Claude GRIGNON, « L’enseignement agricole et la domination symbolique de la paysannerie », dans Actes de la recherche en sciences sociales, n° 1, janvier 1975, pp. 75‑97.

4468.

Pierre BOURDIEU, « L'inconscient d'école », dans Inconscients de l'école .— Actes de la recherche en sciences sociales, volume 135, décembre 2000, pp. 3-5.

4469.

Marie BENEDICT-TROCMÉ, « Le titre d’ingénieur agronome », dans Michel BOULET [dir.], Les enjeux de la formation des acteurs de l’agriculture… ouvrage cité.

4470.

Claude COMPAGNONE, « Pratiques d’ingénieurs et identité de l’Institut de l’élevage », dans Économie rurale. Agricultures, alimentations, territoires, n° 262, mars-avril 2001, pp. 76-91.

4471.

Cela répondrait notamment à l’une des attentes exprimées dans : Christophe BONNEUIL, Gilles DENIS et Jean-Luc MAYAUD , « Pour une histoire des acteurs et des institutions des sciences et techniques de l’agriculture et de l’alimentation », article cité.