On dispose d’une source extrêmement riche pour établir une notice biographique de Xavier Bernard, président de la chambre d’agriculture de la Vienne de 1933 à 1943 et de 1949 à 1952. Victor Boret, ministre de l’Agriculture et du Ravitaillement du 16 novembre 1917 au 20 juillet 1919, sous le deuxième ministère Clémenceau, puis ministre de l’Agriculture du 13 décembre 1930 au 26 janvier 1931, publie au cours de l’été 1943, et du vivant de son héros, un ouvrage portant le titre de Un homme, une œuvre… la vie de Xavier Bernard. Il s’adresse dans ce livre aux « vaillants petits gars du Poitou, courageux, volontaires, braves et combatifs comme l’était Xavier Bernard à leur âge », retraçant le parcours d’un petit paysan pauvre devenu riche marchand grainier, défricheur de terres et grand propriétaire modernisateur 4484. L’ouvrage qui se veut un exemple édifiant de vie d’un autodidacte, d’un homme simple arrivé par son travail, en dehors des sentiers de la méritocratie scolaire, est empreint des « valeurs »de la « Révolution nationale ». Les illustrations de Paule Delaine 4485, artiste rouennaise des années 1920 à 1950, regorgent de clichés alliant la pastorale et l’histoire édifiante du jeune homme sage et courageux. Au moment du décès de Xavier Bernard, les hommages rendus s’inspirent tous du contenu de ce livre : il en réactualisent l’axiome, faisant de celui qui, ayant accédé à la réussite sociale, incarne, à la fin de sa vie, l’idéal vichyste du « retour à la terre ». Ainsi Fernand Icher, alors président de la société de presse La Vienne agricole, président d’honneur de la FDSEA de la Vienne et président de l’Union départementale des coopératives de légumes 4486, parle-t-il en janvier 1966 du « héros de Victor Boret, celui qui, après avoir conquis les sols arides du Maroc pour en faire des terres d’abondance, était redevenu le pâtre de Saint-Sauvant qui à dix ans gagnait pour tout salaire une paire de sabots de bois » 4487. La perspective téléologique adoptée sans retenue par l’auteur — on ne compte pas dans l’ouvrage le nombre d’expression du type « tu seras sélectionneur » 4488, les allusions à Xavier Bernard comme un « sélectionneur né » 4489, les références au destin et les prétendus indices d’une vocation en germe — est dupliquée jusqu’à nos jours dans la moindre notice le concernant 4490. On peut toutefois accorder un certain crédit aux informations factuelles relatant l’itinéraire de Xavier Bernard, à condition de les croiser avec les quelques autres sources à notre disposition, et, partant, dresser un portrait d’un président qu’il faut considérer comme encore moins représentatif que ses pairs ci-dessus évoqués de l’APPCA.
Né à Saint-Sauvant, le 28 septembre 1873, Xavier Bernard est le fils de Jacques, un « journalier » âgé de 44 ans, et de son épouse, Madeleine Boureau, « sans profession », âgée de 42 ans. Lors de la déclaration de naissance, son père signe le registre, avec les témoins et l’officier d’état-civil 4491. Ses parents ont donné naissance à sept enfants avant lui, trois garçons et quatre filles, dont trois sont décédés jeunes. En 1876, le ménage compte sept personnes et le père, Jacques, est toujours dit « journalier » 4492. Cinq ans plus tard, ils sont six et Jacques Bernard est désigné comme « cultivateur » 4493. Selon Victor Boret, le père de Xavier Bernard était alors propriétaire de « huit à dix pièces d’une contenance totale de vingt boisselées, soit environ 4 ha 80, [dont] le rendement ne pouvait suffire à l’entretien du ménage : malgré sa fatigue, lorsque, à l’aide d’outils déjà anciens et usagés, Jacques Bernard avait mené à bonne fin ses propres travaux, tendant ses nerfs et sa volonté, il allait travailler chez les voisins » 4494. L’auteur insiste sur la modestie de l’exploitation familiale — « en dehors de la basse-cour, le cheptel comprenait seulement quelques brebis et chèvres » 4495 — et sur les difficiles conditions de vie, aggravées par la maladie chronique de la mère de Xavier Bernard.
À trois ans, il fréquente l’asile de la commune qui « tenu par des sœurs, recevait et gardait pendant la journée, les petits enfants des familles laborieuses, absorbées par les travaux de la ferme et des champs ». Il devient, à cinq ans, l’élève de l’École des frères de Saint-Gabriel, congrégation enseignante fondée en Vendée dans les années 1830 : « il y reçut les premières notions de l’instruction primaire ; docile et appliqué, il y conquit l’affection de ses maîtres et, en particulier, du Supérieur : le frère Vitalien, qui le suivit jusqu’à vingt ans dans la vie et ne cessa de l’aimer, de l’encourager, de le protéger, de lui prêter des livres pour s’instruire » — « aussi quand [Xavier Bernard] quitta l’école pour les travaux de la ferme, continua-t-il à lui donner des leçons » 4496. À sept ans, ses parents lui confient la garde des oies, puis l’année suivante, il endosse le rôle de « petit berger des brebis et des chèvres, qu’il va assumer à huit ans, en attendant de mener les bœufs aux champs, ce qu’il fera avant même d’avoir atteint sa dixième année » 4497. Relatant cette période de la vie de Xavier Bernard, Victor Boret ne se lasse pas de traquer les indices d’une vocation précoce et d’un destin en germe — il écrit notamment : « avec du bois d’églantier, il fabriquait de petites charrues, pour les expérimenter ensuite sur un bout de terrain aménagé par ses soins et où il s’essayait à tracer des sillons réguliers » 4498.
Victor Boret raconte qu’à neuf ans, Xavier Bernard devient berger chez un voisin, Jean Éprinchard, qui « travaillait, et jusqu’alors sans domestique, 15 ha de terre environ dont il était propriétaire, [où il] cultivait des céréales et des plantes sarclées et élevait quelques bovins » 4499. En 1886, Xavier, âgé de treize ans, est en effet recensé comme « domestique » chez le presque voisin de ses parents, Jean Éprinchard, « cultivateur » 4500. En revanche, les listes de recensement prouvent que, dès 1861, cet homme employait quatre domestiques 4501. L’auteur insiste sur le fait que cette embauche serait une initiative de l’enfant contre l’avis de ses parents, pour soulager ces derniers obligés de vendre des terres, ce faisant il entretient la dimension légendaire de l’autodidacte courageux et digne. Finalement, le jeune garçon, poussé par ses parents et par Frère Vitalien, accepte d’aller à l’école pendant les quatre mois d’hiver et travaille aux pâturages ou aux champs le reste de l’année, soit de mai à décembre, « aux gages de soixante francs et une paire de sabots » 4502. Il demeure domestique pendant douze ans et demi, « non plus chez Maître É princhard qui n’avait besoin que d’un berger, mais chez des parents de ce propriétaire qui pouvaient employer sur leurs terres la force et la compétence du jeune ouvrier ». À 18 ans, il est premier domestique et « ses gages atteignent 225 puis 300 francs par an » — maximum d’alors pour un ouvrier agricole — : « classé parmi les meilleurs ouvriers agricoles de la commune, il a gagné la sympathie et l’estime, non seulement de ses maîtres, mais de tout le village où on le connaît bien » 4503.
La crise agricole et la volonté de mieux gagner sa vie le pousseraint à quitter Saint‑Sauvant : ainsi « Xavier s’enquit d’un emploi plus rémunérateur et le trouva à Rochefort-sur-Mer, dans une maison de grains et graines, fin décembre 1895 » 4504, où il est d’abord employé comme manœuvre puis au rayon de détail, à la vente directe. Parallèlement, il lit des ouvrages de botanique, notamment « Les plantes de pleine terre 4505 de Vilmorin, Le perfectionnement des plantes 4506 par Blaringhem, et quelques autres ». En décembre 1896, à 23 ans, il se marie avec la fille de cultivateurs de Saint-Sauvant 4507, Gabrielle Nivelle 4508 : Victor Boret révèle qu’« ils avaient, l’un et l’autre, la même marraine [et que] tous deux avaient reçu la même éducation, inspirée par la morale religieuse et par l’esprit de famille » 4509. En janvier 1897, Xavier Bernard et son épouse partent pour Paris où le jeune marié trouve « un emploi d’auxiliaire à 125 francs par mois pour la saison dans une maison spécialisée dans le commerce des graines de semence », jusqu’à ce que « la morte-saison le prive de son travail », en avril de la même année. Il occupe ensuite divers emplois, d’abord à la Raffinerie parisienne de Saint-Ouen, puis dans une fabrique de brosses. En août 1897, il obtient un poste à la vente des graines et plantes vivaces dans une maison du quai de la Mégisserie, où « son travail quotidien, après l’arrivage des plantes, consistait à les étiqueter et à les classer » 4510. Ses appointements atteignent alors 200 francs mensuels, mais les perspectives d’amélioration sont faibles, notamment parce que « son patron était, en effet, une sorte d’amateur, de dilettante qui se contentait […] de pouvoir fournir des plantes rares » : Xavier Bernard aurait alors décidé de « changer de maison » et est embauché dans un autre commerce de semences, dont le patron « n’avait pas une grande aptitude pour la profession de cultivateur-marchand-grainier, de telle sorte que sa maison périclitait ».
Lorsqu’il annonce alors à ce nouveau patron qu’il souhaite quitter son emploi : « celui-ci lui demandant les raisons de son départ, ce fut l’occasion, pour notre jeune et enthousiaste sélectionneur, de faire, avec hardiesse et franchise, la critique des méthodes employées et d’exposer comment, à son avis, devait être compris le commerce des semences. Séduit par cette assurance qui dénotait une âme de chef et par cette compétence qui lui révélait un véritable technicien de la sélection, son patron, homme droit et qui avait du bon sens, lui demanda de rester à ses côtés, non plus dans un emploi de subalterne, mais comme directeur commercial, intéressé dans les bénéfices et chargé de la réorganisation de la maison, ayant pouvoir de régler à son gré les achats, l’établissement des cultures, la vulgarisation et la vente des produits » 4511. On est en 1899, Xavier Bernard a alors 26 ans et s’attelle à la réorganisation de l’entreprise : « pendant de longs mois, il travailla jour et nuit, les dimanches et les jours fériés étaient consacrés à visiter tous les clients maraîchers et agriculteurs de la région parisienne, et cela à bicyclette afin d’économiser les frais de transport » 4512. En 1904, il effectue son premier voyage en Allemagne pour rencontrer des fournisseurs. Victor Boret écrit : « Et la Maison régénérée, avait, en peu de temps, atteint à la renommée et à la prospérité » 4513. L’année suivante, son patron meurt : « sa veuve conserva d’abord la direction de la maison, en laissant toute liberté et toute initiative à Xavier Bernard pour gérer effectivement l’affaire avec l’aide efficace des anciens collaborateurs de son mari ». En 1907, Xavier Bernard se rend en Hongrie. Deux ans plus tard, la veuve de son patron lui cède l’affaire « avec sa commandite ».
À la tête de la maison de semences Xavier-Bernard 4514, il se lance alors dans l’intensification des travaux de sélection et dans l’exploitation directe de terres, afin de multiplier des semences et de créer de nouveaux types « destinés à compléter les quatre cents variétés de plantes que la firme vendait » 4515. C’est la nécessité de s’approvisionner dans des pays voisins, de manière directe, notamment pour contourner les intermédiaires et prévenir les éventuelles fraudes, qui l’a incité, dès 1904 et son premier voyage en Allemagne, à voyager en Europe. Entre 1909 et 1912, il parcourt l’Angleterre — où la médaille d’or de l’Exposition internationale de Londres lui est décernée en 1912 —, la Belgique — où il est expert du jury de l’Exposition de Gand, en 1913 —, la Hollande, la Roumanie et la Bulgarie : c’est l’occasion pour Victor Boret d’évoquer avec pittoresque les tribulations de son héros, et de pointer encore son courage, sa modestie et son obstination. Au début de l’année 1914, il effectue un voyage aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. En Californie, il découvre les travaux d’irrigation ainsi que les réalisations de l’entreprise viti-vinicole Italian Swiss Colony. Il renonce toutefois, du fait de la distance notamment, à son projet initial de faire cultiver des semences dans le « Nouveau Monde ». Mais « ce grand voyage n’avait pas été cependant inutile. Outre la riche documentation qu’il apportait dans sa mémoire et dans ses notes, une véritable idée-force avait germé dans son esprit dès ses premiers pas sur le sol californien, lors de sa visite aux fermes, aux exploitations agricoles et aux centres d’élevage. Cette idée s’était précisée ; elle avait pris corps au fur et à mesure qu’il avançait dans sa randonnée. Quand il débarqua sur le sol de France, l’idée, à force d’être brassée et rebrassée dans sa tête, était devenue une résolution : il acquerrait, lui aussi, sur un sol encore inexploité, des terres suffisamment vastes pour cultiver rationnellement les graines de semences. Les cultures voisines ne risqueraient plus, par l’apport du pollen de plantes de même race, mais de variétés différentes, de contaminer ses fécondations. Ainsi le sélectionneur allait faire surgir le colon » 4516.
Xavier Bernard est rentré en France quand en août 1914, la guerre éclate : « dans le petit, mais non négligeable secteur dont s’occupe Xavier Bernard, elle va priver les acheteurs français des graines qu’il faisait cultiver à l’étranger, notamment en Allemagne et en Hongrie » 4517. Il est la seule des personnalités pressenties par le Comité français des expositions à l’étranger à accepter d’aller organiser un stand des produits agricoles français à l’Exposition de San-Francisco. À l’occasion de ce voyage, il est aussi chargé de mission par les ministères de l’Agriculture et du Ravitaillement pour « étudier les tracteurs [et] et rechercher les services qu’ils pourraient rendre, pour pallier les dures conséquences de la désertion des campagnes, aggravée par la mobilisation des travailleurs agricoles » 4518. Il embarque en février 1915 et consacre plusieurs mois à la préparation de l’exposition, où il fait « une présentation remarquable [qui] mettait en valeur légumes, fleurs, graines et vins, constituant la meilleure des propagandes pour la France ». Après la tenue de l’exposition, il visite les établissements Ford à Détroit, puis Holt à Psoria. Rentré en France pendant l’été 1915, il repart bientôt au Maroc, participer à « l’Exposition du Combat » à Casablanca, où il fait la rencontre du général Lyautey, qui visite les collections réunies par Xavier Bernard. Au cours d’un entretien, « Lyautey lui demande son avis sur les possibilités d’intensifier la production agricole au Maroc, sur les travaux à entreprendre et les méthodes de mise en valeur » 4519. C’est grâce à l’intervention du résident général, qui devient ministre de la Guerre en décembre 1916, que Xavier Bernard est mobilisé au Maroc, au lieu de devoir rejoindre la caserne de Poitiers, où il aurait été auxiliaire. L’exposition de San-Diego et un second voyage canadien occupent enfin la fin de l’année 1916 et le début de l’année 1917.
Victor Boret souligne avec force l’enchaînement, selon lui logique, entre la découverte du « Nouveau Monde » et la mise en œuvre de son projet de « mise en valeur du sol africain ». Le chapitre sept, titré « Le colonisateur. Défricheur de terres », s’ouvre ainsi : « sélectionneur né, Xavier Bernard avait maintenant une autre vocation qui s’était soudain révélée au spectacle de ce Far West américain, hier encore inculte et couvert aujourd’hui de riches moissons : lui aussi acquerrait des terres vierges et les mettrait en valeur » 4520. Il achète d’abord un domaine d’un millier d’hectares à Fedhala, petit port au nord de Casablanca, « centre d’une région maraîchère qui produit en abondance les mêmes légumes que l’Île-de-France, la Touraine et la Bretagne » 4521. Aux yeux de Victor Boret, « il devient son propre fournisseur ». Plus, « négociant, il redevient agriculteur », même si « "redevient" [est un] terme peut-être impropre puisque Xavier Bernard n’a jamais quitté l’agriculture, au moins par la pensée et qu’il n’a pas cessé de la servir puisque, négociant grainier, il cultivait déjà, ou faisait cultiver, mais [Victor Boret] veu[t] marquer par là que c’est en 1915 que le petit pâtre de Saint-Sauvant a vraiment fait son retour à la terre » 4522. Il entreprend des travaux de défrichage et de labours ainsi que la construction de puits et de citernes : les premières terres défrichées sont, dès 1916, ensemencées en pois et betteraves fourragères. Les terres sont entièrement défrichées en 1919, année où il obtient deux grands prix à Strasbourg. Suivront, en 1920 et 1921, des récompenses analogues aux expositions de Porto-Rico et de Marseille 4523. Il se spécialise dans la production des céréales puis dans celle des pois de semences et « passe aussi des contrats de production de semences avec des agriculteurs indigènes et des colons » 4524. En ce début des années 1920, le domaine de Fedhala fait partie des quelques 1424 exploitations agricoles du Maroc appartenant à des Européens, dont 423 sont situées dans la région de Rabat, et il est d’une importance largement supérieure à la moyenne estimée à 260 hectares sur le territoire marocain et à 170 hectares dans la région de Rabat — d’une manière générale, la « colonisation privée » opère dans de plus vastes exploitations que la « colonisation officielle » 4525. Victor Boret exalte les mérites du « bon colon » chez Xavier Bernard : « il ne craint pas de se donner du mal, beaucoup de mal, et prend même la pioche pour stimuler les indigènes par son exemple » 4526. Il évoque son œuvre sociale et parle d’un « colon de grande classe » 4527, s’appuyant sur de nombreux exemples attestant un paternalisme et un racisme certains.
Quoiqu’elle soit relatée après le chapitre marocain, dans la logique rhétorique d’un « retour à la terre » forcé par la plume, la stratégie foncière de Xavier Bernard dans la Vienne est chronologiquement parallèle à celle du Maroc. Ainsi, en 1917, il fait l’acquisition du domaine des Verrines près de Saint-Sauvant, qui avoisine les 110 hectares, en 1918, il achète le domaine de Venours, soit 200 hectares, avec les fermes du Chêne et de la Pétinière. En 1919, il acquiert la ferme de la Groie dans la forêt de la Guerche au Nord-Est de Chatellerault — 250 hectares. « C’est lui-même qui en dirige l’exploitation. […] Sous sa direction et sa surveillance personnelles, un chef de culture intéressé aux bénéfices est responsable dans chaque entreprise de l’exécution des travaux prévus par le plan de culture et par les directives qu’il a lui-même données » 4528. Près de quarante ans plus tard, Gilbert Martin, président de la chambre d’agriculture de l’Eure, évoque ces « propriétés poitevines », totalisant 560 hectares en plusieurs fermes, dont il fait des « exploitations modèles » 4529. Elles sont en effet le lieu d’améliorations culturales, notamment par l’utilisation de la chaux et des engrais — « engrais potassiques et phosphoriques, azotés, fortes fumures, traitement Rabaté à l’acide sulfurique » 4530. Gilbert Martin constate encore « avec une certaine amertume qu’une telle fortune, ayant permis de telles réalisations, a d’autres origines que l’agriculture. Jamais Xavier Bernard, malgré toutes les ressources de son intelligence et son sens des affaires, n’eût atteint une telle situation, ne fût devenu propriétaire de si vastes domaines, s’il était resté paysan. Ce qui ne retire rien à son mérite, loin de là, car il a rendu à la terre l’argent gagné ailleurs » 4531, soulignant à la fois le caractère contrefait de cette instrumentalisation de la propagande vichyste, mais également la persistance d’un attachement très agrarien à la pureté de la terre jusqu’au cœur des Trente glorieuses modernisatrices. Lauréat de la prime agricole en 1925 et gagnant du premier prix cultural (catégorie des grands propriétaires) en 1927 devant le jury de la prime d’honneur 4532, Xavier Bernard mène de front ses prospères activités de semencier et la direction de ses exploitations marocaines et poitevines 4533, l’ensemble étant intimement lié aux plans commerciaux et financiers, mais aussi sur celui des innovations culturales et agricoles.
Continuant sur sa lancée d’exégète, Victor Boret n’hésite pas à écrire que « de son enfance, au temps où il gardait les oies, puis les chèvres, les moutons et les bœufs, notre ami a gardé le goût de l’élevage, dont son séjour à la ville l’a momentanément détourné, mais qui n’attend qu’une occasion de renaître et de se manifester » 4534. Pour pallier le faible rendement en viande des animaux marocains, il crée de nouvelles races d’animaux : des vaches « nées de croisements avec des zébus de Madagascar puis d’Inde avec des vaches marocaines, puis à la génération suivante, avec des taureaux de France », mais aussi des croisements d’espèces locales avec des béliers d’Île-de-France et de la Charmoise, des baudets du Poitou, des étalons bretons, des verrats craonnais. À Fedhala, on compte à la fin des années 1920, cinquante chevaux et mulets de trait, cent vaches, quelques taureaux, 150 élèves, cent bœufs de travail, 350 moutons de la race de l’Île-de-France et de mérinos de la Crau, croisés avec la race tunisienne. Dans les deux exploitations à Agouraï et Tiffrit, se dénombrent 2000 têtes d’ovins, mille bovins et une centaine d’équidés. En 1928, Xavier Bernard a 55 ans : décrivant ses exploitations poitevines, Victor Boret assène que « c’est à cette époque que l’instinct du berger et du soigneur d’animaux se réveille chez notre héros devenu grand exploitant » : jusqu’alors, « un nombreux cheptel garnissait ses étables, mais sans qu[‘il] lui fût appliqué des règles de sélection équivalentes à celles pratiquées pour la culture des plantes ». En effet, il crée ici une étable de race bovine parthenaise, là un troupeau de charolais — « des sujets remarquables en sont issus qui auraient figuré en bonne place dans les concours spéciaux à Charolles et à Nevers » —, là encore des troupeaux de normandes, comme « bétail de rente » 4535. Ses activités d’éleveur lui valent des récompenses au concours général agricole de Paris et dans divers concours régionaux. Sous la plume de l’hagiographe, l’appel à « l’instinct de l’éleveur » cache mal l’interdépendance des exploitations marocaines et françaises et l’intérêt bien compris de l’éleveur aussi avisé que passionné qu’est Xavier Bernard : les investissements rendus possibles au Maroc par le faible coût de la main-d’œuvre et des têtes de bétail irriguent financièrement les élevages de la Vienne.
Dans le même temps, il achète des « terres saladars 4536 » dans la région d’Alicante en Espagne, mais échoue à les mettre en valeur à cause de problèmes d’irrigation. En 1930, il acquiert 2 600 hectares de bled au sud de Meknès pour créer deux nouvelles fermes 4537, puis 1 400 hectares à Aouraï, près de Meknès, et 1 200 hectares de Tiffrit 4538. Ces « nouveaux chantiers » sont l’occasion d’une mécanisation poussée : ainsi « l’opération de dédoumage 4539 s’est faite suivant les derniers procédés, cent fois plus rapidement qu’à la pioche à laquelle on dut cependant recourir parfois, surtout dans les sols les plus difficiles. Une charrue munie de deux séries de disques retourne la terre et les palmiers nains sur cinquante centimètres de large et cinquante de profondeur. Elle est entraînée par un caterpillar d’une force de 40 à 50 chevaux-vapeur » ; on procès à un nivelage du sol avec une « niveleuse mécanique, entraînée par un tracteur », et « ce travail, très coûteux, mais qui permet ensuite d’irriguer les plantations, exige l’emploi d’un matériel spécialisé conduit par des techniciens, il fallut en outre d’importants travaux d’irrigation et l’installation d’une station de pompage : souvenir de la Californie ». Victor Boret considère alors que « la science et la mécanique se sont emparées de ce qui était d’abord un simple travail manuel » 4540. La description des bâtiments et l’énumération des machines respire l’ordre, l’efficacité, l’abondance et la modernité : « comme les animaux, les machines se trouvent à l’abri des intempéries et Dieu sait s’il faut de la place pour loger les quinze tracteurs (caterpillars), les quarante brabants doubles, les dix semoirs (dont trois de 8m50), les quatorze multidisques de 5m50, les six moissonneuses-batteuses, les trente-cinq chariots, les sept gros camions, les huit extincteurs, sans compter les bineuses (quatre-vingt), les canadiens (dix-huit), les pulvérisateurs à triple effet (douze), les éléments de herse (cent cinquante), les râteaux (huit), rouleaux (dix-sept), faucheuses (quatorze) et moissonneuses simples (huit), sans compter non plus le matériel fixe : les six batteuses, les huit gros tarares, les quatorze trieurs-nettoyeurs-calibreurs à grand rendement » ; on évoque encore une forge et un magasin de pièces de rechange, des salles à sulfure de carbone et une installation d’eau 4541. Ainsi, « c’est par dizaines de millions qu’avant cette guerre [la Seconde Guerre mondiale] se chiffrait déjà le capital productif créé par Xavier Bernard au Maroc » 4542. L’auteur insiste encore sur l’importance de la main-d’œuvre marocaine — « de 300 à 700 personnes suivant les époques et les travaux » —, et surtout sur les volumes et les rendements — ainsi l’ensemble des domaines produirait 12 à 20 000 quintaux de blé, 10 000 d’avoine, 30 000 de petits pois, et le rendement en blé atteindrait trente quintaux, avec une moyenne de vingt quintaux.
En Poitou, la mécanisation de ses exploitations est sans doute comparable, mutatis mutandis, mais elle est moins vantée : « les fermes poitevines de Xavier Bernard sont donc devenues des fermes complètes, qui peuvent être citées comme des modèles d’organisation pratique, d’où sont exclues toutes les dépenses superflues ou injustifiées. C’est ainsi, par exemple, que le matériel agricole, tout en étant suffisant pour répondre à tous les besoins, ne comporte pas ces "impedimenta" que l’on utilise une fois en passant, comme on en voit dans certaines exploitations dites modernes où, trop souvent, après des essais malencontreux, ils se rouillent dans un coin sans servir, comme de véritables pièces de musée » 4543. Singulier traitement différencié d’une modernité bonne à montrer à l’indigène mais dont il faudrait inciter la jeunesse française à se méfier. D’une rive à l’autre, « il a fallu un travail persévérant et obstiné de plus de dix années, stimulé par les épreuves et les difficultés, qui ne sont jamais parvenues à affaiblir la volonté de notre ami, pour mettre sur pied un ensemble d’entreprises agricoles si parfait qu’il peut être cité en modèle. Car sa propre production n’est rien auprès de celles qu’à son imitation, on a entrepris » 4544.
En 1928, répondant à une initiative de l’inspecteur général de l’agriculture relayée par le directeur des services agricoles de la Vienne, le domaine de Venours devient champ d’essais et de sélection des variétés de blé. Les semences sont rendues disponibles par l’intermédiaire des coopératives de blé et de leur fédération et « cédées au prix des blés de meunerie ». À partir de 1929, des visites des champs d’essais sont organisées, « aux approches de la maturité, soit le dernier dimanche de juin, soit le premier dimanche de juillet » 4545. C’est à ce moment de son parcours que Xavier Bernard se serait engagé dans la « défense des intérêts de la profession » : « la direction d’un commerce de semences, celle de quatre entreprises agricoles au Maroc et de plusieurs fermes en France, voilà qui suffirait à l’activité de plusieurs autres hommes, mais pas à Xavier Bernard qui a accepté d’apporter son concours actif à de nombreux groupements agricoles » 4546. Dès 1925, il aurait été nommé membre du conseil d’administration de la Caisse régionale de crédit agricole de la Vienne — « au sein duquel il soutint de tout son cœur et efficacement les intérêt des petits et de tous les travailleurs du sol dignes d’être aidés, mais dont l’insuffisance de trésorerie paralyse les efforts » —, et dès 1926, il aurait pris la tête du mouvement mutualiste avec le DSA Baillargé, aux côtés duquel il procède à la mise en place d’une Caisse locale d’assurance mutuelle dans la plupart des communes du département et il devient membre du conseil d’administration et vice-président de la Caisse régionale des assurances mutuelles de l’Ouest à Niort, puis membre du Comité fédéral. Dater son engagement professionnel de 1930, n’est-ce pas affilier celui-ci à la reconnaissance de son rôle de vulgarisateur ? C’est, a posteriori, ce que fait Gilbert Martin en 1967 : « Xavier Bernard utilisera ses domaines pour vulgariser le progrès agricole sous la forme la plus spectaculaire, celle qui se dispense par l’exemple. C’est dans cette nouvelle activité qu’il nous semble le plus proche de nos soucis constants » 4547.
Aux élections partielles de février 1930, Xavier Bernard est élu membre de la chambre d’agriculture de la Vienne 4548, sur la seule liste de candidats proposée aux électeurs de la deuxième circonscription de Poitiers 4549. En 1932, il devient président de la coopérative de stockage de Couhé, à laquelle il fait adopter un nouveau type de magasin de stockage : « le nombre d’adhérents passe d’une centaine à 1500 » en moins de dix ans. Victor Boret se hasarde à écrire : « la fonction à laquelle Xavier Bernard est le plus attaché, c’est, je crois bien, la présidence de la Coopérative de Stockage de Couhé » 4550. On l’identifie l’année suivante parmi les membres de l’Association française des sélectionneurs de plantes 4551. En 1933, il est élu président de la chambre d’agriculture, en même temps qu’il accède à la présidence de la Société d’agriculture de l’arrondissement de Poitiers en remplacement de Marc Niveaux 4552. Ses nécrologues diront, en 1966 : « après bien des années, de retour au pays, il mit toute son expérience au service de la collectivité, se dévouant sans compter pour la défense des intérêts de la profession, concrétisant du mieux qu’il pouvait cette polyvalence dans la présidence qu’on lui confia de la chambre d’agriculture » 4553.
En 1935, il crée, avec le docteur Vincent, une orangeraie modèle de 200 hectares à Aïn Kerma, près de Meknès. Dans le même temps, il est classé en tête d’un concours itinérant « pour la bonne tenue des terres et cultures » de la Vienne 4554. En 1936, il est désigné pour présider le Comité des céréales du département de la Vienne. À la veille de la guerre, il est également vice-président du Syndicat des agriculteurs de la Vienne 4555. Il se rend une quinzaine de fois — sur seize — aux sessions de l’APPCA entre 1933 et mai 1939, mais s’y montre discret : il ne présente aucun rapport et n’intervient que rarement dans les discussions — c’est même plus souvent son suppléant-délégué, le très assidu Raymond de Laulanié, qui prend la parole. Son biographe rapporte « une anecdote à ce sujet : à l’Assemblée permanente des présidents des chambres d’agriculture où Xavier Bernard représentait la Vienne, il y avait comme dans toute assemblée des orateurs intarissables. Fin psychologue, notre ami, se doutant que ces manifestations visaient moins à convaincre les auditeurs qu’à se rendre populaire auprès des électeurs régionaux, proposa de ne plus faire figurer au procès-verbal le nom de ceux qui intervenaient dans les discussions. À moitié suivie (car on se borna à remplacer le nom de l’orateur par celui du département), sa proposition ne parvint pas à enrayer ces "diarrhées oratoires", comme il les appelle pittoresquement » 4556.
Ainsi, les années 1930 sont-elles celles où le sélectionneur redevenu agriculteur — et distingué dans l’ordre du Mérite agricole et dans celui de la Légion d’honneur, au grade de commandeur — s’affirme en tant que dirigeant professionnel, non sans rencontrer quelques obstacles. Le récit que fait Victor Boret de cette mutation — il écrit : « devenu président de la chambre d’agriculture de la Vienne, après le décès d’Émile Martin, dont tous les Poitevins se rappellent le dévouement incessant et la bienfaisante activité, il est aujourd’hui encore Président de cette Compagnie où le maintiennent la confiance et la sympathie unanimes de ses collègues et, tout particulièrement de ceux mêmes qui n’avaient pas voté pour lui, au début, parce qu’ils ne connaissaient pas — certains l’ont avoué depuis — cet homme ne fait aucun frais de coquetterie pour plaire et ne se livre jamais au premier contact » 4557 — est sujet à caution : ne découle-t-il pas surtout du souci de rattacher l’homme à la figure du physiocrate généreux et de l’éloigner de celle du notable honnis par le gouvernement de Pétain ? Car — mais faut-il le rappeler ? — le récit de Victor Boret s’ancre dans le temps du régime de Vichy : nous aurons l’occasion d’y revenir.
En 1940, Xavier Bernard devient président du comité départemental de la production agricole en temps de guerre et du groupement de répartition des produits indispensables à l’agriculture 4558. En mai 1941, il est nommé membre du CROC de la Vienne 4559 et élu l’année suivante membre de l’URCA de ce département 4560. Victor Boret commente cette période dans la continuité de celle des années 1930 : « dans ces fonctions, il s’est dépensé et se dépense sans compter, venant régulièrement à Poitiers plusieurs fois chaque semaine [en note : malgré les difficultés actuelles de transport], pour assister aux réunions et suivre les travaux des groupements agricoles et des nombreuses commissions départementales dont il est membre » 4561. C’est en 1943 que Xavier Bernard aurait fait « donation de la belle ferme de Venours (100 ha) et d’un capital de quatre millions (1942) au Ministère de l’Agriculture pour y faire une école et poursuivre ses champs d’expériences et de vulgarisation » 4562. « L’année suivante, il crée avec quelques amis, une association qui deviendra vite la Fondation Xavier Bernard dont il fera sa légataire universelle » 4563. Victor Boret semble considérer qu’alors Xavier Bernard est arrivé au faîte de sa carrière : « ainsi, par son action corporative et professionnelle (en particulier à la chambre d’agriculture), par les encouragements et l’appui accordés aux services agricoles, par l’exemple donné dans ses domaines, et surtout grâce aux visites annuelles des champs d’expériences, Xavier Bernard exerce depuis bientôt vingt ans, dans le département de la Vienne et même par-delà, dans toute la province du Poitou, une influence considérable sur les progrès de l’Agriculture » 4564. En décembre 1943, il est réélu membre de l’URCA de la Vienne, dirigée par les syndic régional et syndic adjoint, Marc Ferré et Raymond de Laulanié, membre et suppléant-délégué de la chambre d’agriculture 4565. En janvier 1944, Xavier Bernard est nommé membre de la chambre régionale corporative d’agriculture de Poitiers, en catégorie 1, soit parmi les membres choisis par les URCA 4566.
Si ce n’est que de manière détournée et éloignée de l’idéal vichyste que Xavier Bernard incarne le « retour à la terre » tant prôné, Victor Boret entend souligner le rôle joué par son héros dans son village natal de Saint-Sauvant, caractérisé par « ses actes de bienfaisance » 4567. Construction de mares-abreuvoirs, installation de pompes, « dons faits, sans distinction d’opinion, aux écoles publiques et privées, aux diverses associations de mutualité philanthropique, telle que l’Orphelinat des chemins de fer, l’Amicale des cheminots, l’Amicale des Agrivers (anciens élèves des écoles d’agriculture d’hiver) » 4568, construction d’une salle de spectacle dans laquelle sont données, en hiver, des séances de cinéma, et enfin organisation d’une « fête des moissons », avec défilé de chars et banquet, « associant sous les feuillages, les guirlandes et les tentures, les humbles artisans du travail journalier (hommes, bêtes et choses) à la réjouissance générale » 4569. Évergète et bienfaiteur, soucieux de « donner à la jeunesse de Saint-Sauvant de saines distractions, et égayer ainsi la vie un peu monotone de la campagne, facteur, on le sait, de l’exode rural », Xavier Bernard est un héros de Vichy : est-ce malgré lui ? On ne le sait : cela tient au projet plus ou moins conscient de l’ancien ministre Victor Boret, chantre du repeuplement des campagnes depuis les années 1920 4570, et on ne possède guère d’écrits ou de paroles transcrites de Xavier Bernard pour répondre à cette question. Dès 1945, on le retrouve mentionné comme président du Comité départemental des céréales de la Vienne, fonction qu’il occupait depuis 1936 4571. Il est absent de la FDSEA en 1945 et encore en 1946 4572, comme de nombreux autres anciens membres de la chambre d’agriculture de la Vienne passés par le conseil régional corporatif de l’URCA.
Victor BORET, Un homme, une œuvre… la vie de Xavier Bernard, Rouen, Éditions Maugard, 1943, 269 p.
Voir infra.
Annu APCA 1964
Fernand ICHER, « La mort de Xavier Bernard. Un homme disparaît… Une œuvre demeure… », dans La Vienne agricole, 15 janvier 1966.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 65.
Ibidem, p. 117.
http://www.poitou-charentes.inra.fr/glossaire/x/xavier_bernard_1873_1966
Arch. dép. Vienne, 9 E 293/14, registre d’état-civil, Saint-Sauvant, naissances 1873-1882. (les documents des archives départementales de la Vienne ont été consultés en ligne)
Ibidem., 8 M 3/307, listes nominatives de recensement de Saint-Sauvant, 1876.
Ibidem., 8 M 3/307, listes nominatives de recensement de Saint-Sauvant, 1881.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 25.
Ibidem.
Ibidem, p. 33.
Ibidem.
Ibidem, p. 35.
Ibidem, p. 38.
Arch. dép. Vienne, 8 M 3/308, listes nominatives de recensement de Saint-Sauvant, 1886.
Ibidem., 8 M 3/307, listes nominatives de recensement de Saint-Sauvant, 1861.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 43.
Ibidem, p. 46.
Ibidem, p. 54.
Il s’agit sans doute de VILMORIN-ANDRIEUX, Les Fleurs de pleine terre, comprenant la description et la culture des fleurs annuelles, vivaces et bulbeuses de pleine terre, suivies de classements divers indiquant l'emploi de ces plantes et l'époque de leur floraison, de plans de jardins, Paris, Vilmorin-Andrieux et Cie, 1863, 1216 p. ou de VILMORIN-ANDRIEUX, Les Plantes de grande culture : céréales, plantes fourragères, industrielles et économiques, Paris, Vilmorin-Andrieux, 1892, II-212 p.
L’ouvrage auquel il est fait allusion ne peut être que le suivant : Louis BLARINGHEM, Le perfectionnement des plantes, Paris, Éditions Ernest Flammarion, 1913, 192 p. Sa date de parution et le parcours de son auteur incitent à voir ici un anachronisme flagrant : Xavier Bernard ne peut avoir lu cet ouvrage en 1896 et le fait qu’il en soit question dans l’ouvrage de Victor Boret relève de la reconstruction a posteriori. Voir notamment : Marion THOMAS, « Louis Blaringhem (1878-1958), un généticien néo-lamarckien », dans Ruralia, n° 8‑2001, pp. 103-119.
Les actes d’état-civil de la commune de Saint-Sauvant ne contiennent pas l’acte de mariage. Arch. dép. Vienne, 9 E 293/17, registre d’état-civil, Saint-Sauvant, mariages, 1893-1902.
Xavier Bernard, 27 septembre 1873-7 janvier 1966, commémoration du centenaire de sa naissance, le 28 septembre 1973, Poitiers, Fondation Xavier Bernard, 1973, 51 p.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 58.
Ibidem, p. 64.
Ibidem, p. 71.
Ibidem, p. 73.
Ibidem, p. 74.
Xavier Bernard, 27 septembre 1873-7 janvier 1966… ouvrage cité.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 76.
Ibidem, p. 102.
Ibidem, p. 103.
Ibidem, p. 104.
Ibidem, p. 122.
Ibidem, p. 117.
Ibidem, p. 130.
Ibidem, p. 132.
Ibidem, p. 77.
Xavier Bernard, 27 septembre 1873-7 janvier 1966… ouvrage cité.
J. CELERIER, « La colonisation au Maroc », dans Annales de géographie, 1929, volume 38, n° 216, pp. 629‑630.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 134.
Ibidem, p. 153.
Ibidem, p. 165.
Gilbert MARTIN, « Discours », dans Comptes rendus de l’Académie d’agriculture de France. Séance du 12 avril 1967, 1967, pp. 415-419.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 166.
Gilbert MARTIN, « Discours », article cité, p. 416.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 77.
On peine d’ailleurs, à la lecture des pages de Victor Boret, à reconstituer la chronologie fine des deux exploitations agricoles.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 141.
Ibidem, pp. 169-170.
Terres recouvertes d’une croûte de sel, sous laquelle le terrain est fertile.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 119.
Ibidem, p. 137.
Défrichage en vue des labours.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, pp. 138-140.
Ibidem, pp. 151-152.
Ibidem, p. 153.
Ibidem, p. 170.
Ibidem, p. 149.
Ibidem, p. 180.
Ibidem, p. 187.
Gilbert MARTIN, « Discours », article cité, p. 416.
Annu Silvestre 1931
Travaux des chambres d’agriculture, 16 avril 1936, p. 647.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 190.
Le Sélectionneur français. Organe de l'Association française des sélectionneurs de plantes, Volume 2, mars 1933. (p. 5-10 : liste des membres de l'Association Française des Sélectionneurs de Plantes)
ANA 1930 et ANA 1936
« Quelques aspects de la vie de Xavier Bernard, qui illustrent l’homme, le travailleur, le créateur, le bienfaiteur », dans La Vienne agricole, 15 janvier 1966.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 184.
ANA 1939
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, pp. 197-198.
Ibidem. (p. 188)
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 188.
Arch. nat, F10 4972, archives de la Corporation paysanne, listes des Comités régionaux d'organisation corporative (CROC), [1940-1941]
Ibidem., anciennes listes des membres des URCA et du Conseil régional corporatif, 1942.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, pp. 188-189.
Marc FERRÉ, « L’agriculture poitevine en deuil », dans La Vienne agricole, 15 janvier 1966.
http://www.poitou-charentes.inra.fr/glossaire/x/xavier_bernard_1873_1966
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité. (p. 192)
Arch. nat, F10 4972, archives de la Corporation paysanne, nouvelles listes des membres des URCA et du Conseil régional corporatif, 1944.
Journal officiel de l'État français, dimanche 13 février 1944, Arrêté du 29 janvier 1944 relatif à la constitution des chambres régionales d'agriculture, pp. 477-480.
Victor BORET, Un homme, une œuvre…, ouvrage cité, p. 184.
Ibidem, p. 185.
Ibidem, p. 186.
Victor BORET, Pour et par la terre, Paris, Payot et Cie, 1921, 318 p. ; Victor BORET, Pour ou contre la terre (Industrie ou Agriculture ?), Paris, Librairie Hachette, 1929, 263-XXII p.
ANA 1945, p. 278.
Arch. nat., F1a 4034 : Réponse des préfets à la circulaire n° 287 du Ministère de l'Intérieur sur la composition des fédérations départementales du syndicat des exploitants agricoles, février-mars 1946. Lettre du Préfet de la Vienne, 26 mars 1946.