1.1. La théorie écologique

L'écologie, du grec οίκος : oikos (maison) ; et λόγος : logos (discours, sciences, connaissance), est l'étude scientifique des interactions qui déterminent la distribution et l'abondance des organismes vivants. C’est une science biologique qui étudie deux grands ensembles : celui des êtres vivants (biocénose) et le milieu physique (biotope), le tout formant l'écosystème. L'écologie étudie les flux d'énergie et de matières circulant dans cet écosystème. Le terme « écologie » fut proposé en 1866 par le biologiste allemand Haeckel. Nous le définissons aujourd’hui comme :

‘« La science des relations des organismes avec le monde environnant, c'est-à-dire, dans un sens large, la science des conditions d'existence. » Encyclopædia Universalis (2009)’

Luyat et Regia-Corte (2009) définissent l’écologie comme le rapport triangulaire entre les individus d’une espèce, l’activité organisée de cette espèce et l’environnement dans lequel cette activité a lieu. Dans la théorie écologique de Gibson, l’environnement est pris au sens de niche écologique et n’est pas simplement synonyme du monde extérieur. Gibson (1986) entend par écologie, l’adaptation de l’animal à son milieu d’évolution. À l’inverse des approches traditionnelles de la perception (béhavioriste notamment), il propose d’étudier la perception en tant que moyen d’adaptation pour l’animal. La perception ne doit pas être un fait de laboratoire, elle s’inscrit avant tout dans l’interaction entre l’organisme et sa niche écologique et dans les apports mutuels entre la perception et l’action. Ces deux postulats fondamentaux forment les piliers de la théorie écologique de Gibson (op. cit.), à savoir :

  • le lien mutuel (ou réciprocité) entre l’animal et l’environnement,
  • l’indivisibilité entre la perception et l’action.