1.4. Conclusion

Nous situons notre recherche dans le cadre de la théorie écologique de Gibson. Cette approche repose sur un principe de mutualité entre l’individu et son environnement et sur l’indivisibilité entre la perception et l’action. Par conséquent, l’unité d’analyse dans ce cadre spécifique est le système individu-environnement. L’affordance est centrale dans cette théorie et illustre les liens entre les orientations perceptives du sujet et les prises ou offrandes du site. La perception est une lecture particulière d’un environnement par un individu (avec ses capacités, ses buts et intentions) à travers les affordances à sa disposition. C’est cette lecture filtrée de l’environnement qui lui permet de mener in situ, une action dont il a l’intention.

Par conséquent, la théorie écologique fournit à notre recherche un cadre tout à fait intéressant pour envisager la locomotion du piéton aveugle. Elle permet de considérer l’influence mutuelle entre l’individu (en situation de handicap visuel) et son environnement (la cité). Nous faisons ici l’hypothèse que le piéton aveugle extrait des informations originales et spécifiques (ses perceptions) d’un environnement identique (et pourtant bien différent) de celui d’un piéton voyant, dans le but de mener à bien son déplacement. Nous proposons d’aborder justement plus en détail des éléments de définition de la cécité.