Sous le terme « déficience visuelle » se regroupe en réalité une grande variété de formes d’atteintes visuelles. Il est parfois d’usage de dire « qu’il y a autant de malvoyances que de malvoyants » (V. Michel5, communication personnelle, 2 mars 2010). Le handicap, d’abord conséquence de la déficience visuelle, est devenu également social, au fur et à mesure de l’évolution de la définition de ce mot dans notre société.
Mais le terme « déficience visuelle » comprend également la cécité, dont les formes sont considérées comme moins plurielles que la malvoyance. La principale distinction qui s’opère dans ce domaine réside dans l’âge d’apparition de la cécité. Elle peut être considérée comme précoce lorsqu’elle apparaît dans la petite enfance, ou comme tardive lorsqu’elle apparaît au-delà de cette période. Un dépistage précoce dans ce domaine est par conséquent extrêmement important. A Lyon, une consultation de la vision du nourrisson de trois mois à un an a été organisée dans le but de mieux connaître la fréquence de ces pathologies. Elle permet surtout le démarrage d’une prise en charge avant même l’apprentissage de la marche, évitant ainsi un effet en cascade du handicap initial (Vital-Durand, 1986).
Dans le chapitre suivant, nous nous intéressons aux capacités perceptives et sensorielles que la personne aveugle met en œuvre pour percevoir et construire son environnement.
Vincent Michel est le président de la Fédération des Aveugles de France (FAF)