3.2.3. Les informations proprioceptives

La proprioception peut être définie comme la sensibilité somesthésique de l’organisme à son propre mouvement et à sa configuration spatiale. Elle met en jeu principalement deux types de récepteurs : les récepteurs musculaires et les récepteurs articulaires.

Les récepteurs musculaires sont de deux types : les fuseaux neuromusculaires, sensibles à la variation de longueur ainsi qu’à la vitesse de l’étirement des muscles, et les récepteurs de Golgi qui mesurent l’effort qu’exerce le muscle sur son articulation. La combinaison des informations fournies par ces deux types de récepteurs musculaires permettrait la reconstruction de la sensation d’effort. Cette dernière constitue une source d’information potentielle pour estimer les déplacements. En effet, partant du principe qu’un effort important est en général associé à un déplacement de grande amplitude, la mémoire de l’effort peut, d’une certaine manière, aider à la mémorisation de l’amplitude. Par exemple, reproduire une rotation peut éventuellement consister à reproduire une impulsion traduisible en termes d’effort. Plus l’impulsion est importante, plus la rotation est de grande amplitude. En généralisant, nous pouvons supposer que le stockage en mémoire d’une séquence d’efforts aiderait à la construction de la représentation d’un déplacement et d’une trajectoire. Les récepteurs articulaires, en mesurant les mouvements des membres les uns par rapport aux autres, peuvent aussi aider dans la mémorisation des déplacements. Ces données se trouvent validée par les récents travaux de Proffitt (2003 ; 2006) qui suggère que nous voyons le monde selon les actions potentielles qu’il afforde, mais aussi en termes d’effort associé à ces actions.