4.6.2.2. Un indice du niveau de la vigilance

La réponse électrodermale est habituellement décomposée en deux parties :

Le niveau tonique et les réponses phasiques de l’activité électrodermale sont des indices utilisés pour la quantification des niveaux de vigilance. Par exemple, Dittmar et coll. (1997) ont montré qu’une diminution du niveau de vigilance se traduit par une augmentation progressive du niveau tonique de la RED accompagnée d’une absence de réponses phasiques. En revanche, un état de vigilance élevé se manifeste par la présence d’une forte activité phasique et par la diminution du niveau tonique. Pour Christie (op. cit.), les variations du niveau tonique sont beaucoup plus lentes que celles du niveau phasique et son intensité est directement liée au niveau de vigilance du sujet. Enfin, Dementienko, Markov, Koreneva et Shakhnarovich (2001) ont montré que lors de l’endormissement d’un sujet, la fréquence de réponses phasiques de la résistance cutanée diminue considérablement.

Diverses études sont basées sur le niveau tonique de la résistance cutanée pour la quantification du niveau de vigilance sur des conducteurs en voiture. Giusti, Zocchi et Rovetta (2009) ont observé que le niveau tonique le plus bas correspond aux parties du circuit où il y a le plus d’évènements routiers (courbes, augmentation de vitesse, etc.). Ils affirment que le conducteur est donc plus vigilant dans ces conditions difficiles et plus exigeantes au niveau de la conduite.

Tous les auteurs se rejoignent sur le fait que les niveaux de vigilance des sujets jouent un rôle important dans la modulation de la RED : un niveau tonique élevé traduit un faible niveau de vigilance ou un endormissement du sujet. Malheureusement, un inconvénient majeur réside dans le fait qu’il n’existe aucune échelle absolue qui puisse quantifier ces niveaux entre les sujets, à cause de l’importante variabilité interindividuelle. C’est en partie pour cette raison que nous retenons plutôt l’analyse des réponses phasiques dans notre recherche.